Histoire de la photographie en art

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Cet article retrace les grandes étapes qui jalonnent l'histoire de la photographie en art.

Évolution de la technique

C'est en 1872 que Richard Leach Maddox invente une nouvelle plaque sèche au gélatinobromure d'argent, mais son procédé reste encore trop lent pour fixer l'image, il demande de longs temps de pose.

En 1878, Harper Benet opère une phase de maturation au gélatinobromure d'argent qui permettra des expositions très rapides, c'est aussi le premier procédé simple de longue conservation (on peut utiliser la plaque plusieurs mois après son traitement au gélatinobromure d'argent). Ce procédé va permettre l'industrialisation du procédé photographique. Cette nouvelle vitesse de fixation de l'image, qu'apportent les plaques au gélatinobromure d'argent, va transformer les appareils photographiques. Notamment avec l'apparition de l'obturateur, et, en 1887, de l'obturateur à hélice, ainsi que du viseur.

En 1888, Kodak sort une boîte noire portable avec 100 vues, il reste juste à appuyer sur le déclencheur (prendre les photos) et Kodak développe le film et vous le change. La photographie devient accessible à tous.

Ces nouvelles techniques entrainent l'apparition de nouveaux appareils photographiques plus petits, plus légers, plus maniables, en somme plus pratiques. Tout cela amène le photographe à adopter de nouvelles postures physiques, mais aussi mentales. Les photographes vont pouvoir capter des choses invisibles à l'œil humain tel que le mouvement. Cela va faire évoluer les sciences humaines et va aussi influencer l'art.

La similigravure

En 1878, Charles-Guillaume Petit invente la similigravure (impression du négatif sur une plaque de métal), un procédé de reproduction industriel de la photographie. C'est la base de l'illustration des médias jusque dans les années 1920, cette technique va être à l'origine d'une véritable révolution de la presse qui auparavant n'avait pas accès à la photographie. Les organes de presse vont vite comprendre que l'image est plus parlante que le texte et vont s'équiper de leur propre atelier de similigravure et engager des reporter-photographes.

Instantanés

Cheval au galop d'Eadweard Muybridge

En 1878-1879, Eadweard Muybridge (qui travaille encore avec la technique du collodion humide) réalise une investigation électro-photographique du mouvement des animaux, qu'il publie dans Animal locomotion. Cette investigation révèle au monde que pendant le galop, le cheval « vole » : ses quatre pattes sont en suspension pendant un instant. C'est l'apparition de l'instantanéité de la photographie, la photographie voit plus que l'œil humain ne peut voir, c'est le pouvoir heuristique de la photographie. Cette découverte va changer les pensées et les représentations de l'époque. Ce livre va être acheté par bon nombre d'artistes.

Chronophotographie d'Étienne-Jules Marey (1883)

En 1883, Étienne-Jules Marey invente la chronophotographie sur plaques fixes avec laquelle il réalise Marche et saut de l'homme où tous les mouvements du corps apparaissent sur une seule image. Ces images révèlent que l'Homme marche en attaquant son mouvement par le talon. Cette contradiction avec les idées reçues va pousser certains artistes à changer leurs tableaux ou au contraire les pousser dans leurs retranchements, comme Auguste Rodin et son Homme qui marche ou Saint-Jean. Celui-ci dit : « ... tandis que mon Saint-Jean est représenté les deux pieds à terre, il est probable qu'une photographie instantanée, faite d'après un modèle qui exécuterait le même mouvement, montrerait que le pied avant ne serait pas encore à terre si la jambe arrière occupait dans la photographie la même position que dans ma statue. Or, c'est justement pour cette raison que ce modèle photographié présenterait l'aspect bizarre d'un homme tout à coup frappé de paralysie et pétrifié dans sa pose, comme il advient, dans le joli conte de Perrault, aux serviteurs de la Belle au Bois-dormant, qui, tous s'immobilisent subitement dans l'attitude de leur fonction. »

Mouvements

Maintenant, il y a deux photographies :

  • la photographie professionnelle qui regroupe la photographie « utile » (la photographie d'information, les portraitistes, etc.), et ceux qui vont être contre ce mouvement, et donc être les premiers artistes photographes.
  • la photographie amateur.

Pour être reconnus en tant qu'artistes, les photographes vont reprendre les modèles picturaux de la peinture classique tels que le naturalisme, l'impressionnisme et le symbolisme.

Le naturalisme

Peter Henry Emerson est « l'inventeur » du mouvement naturaliste. Les caractéristiques de ce mouvement sont :

  • la netteté de l'image proche de la vision de l'œil humain (nette au centre de l'image et floue sur les bords) ;
  • recherche d'une représentation picturale de l'homme ;
  • privilégier les prises de vues en extérieur ;
  • travail du flou, du crachin, du brouillard ;
  • travail du développement de l'image pour donner l'impression du dessin, du pastel, du crayon ;
  • thématique de la vie paysanne ;
  • image technique, scientifique.

Il fait appel aux codes du mouvement réaliste en peinture (tel que Jean-François Millet). Mais Peter Henry Emerson ne tient pas à démontrer la vie des paysans, mais tient plutôt le discours de la production technique (des connaissances techniques qui permettent la production de l'image).

Peter Henry Emerson proclame la naissance du Naturalisme en 1889 quand les photographies de Frank Meadow Sutcliffe sont reconnues par la Royal Photographic Society. Mais en 1890 Peter Henry Emerson proclame « The Death of Naturalic Photography » à cause d'une photo de George Davison,The Onion Field, un sténopé de 1890. Peter Henry Emerson défendait la photographie technique et ici George Davison créait une photo qui répond aux caractéristiques du naturalisme mais sans la technique (puisque le sténopé laisse une grande place au hasard quant à la technique de prise de l'image). Tout ce qu'il défendait pour que la photographie soit un art est détruit en un seul cliché. George Davison démontre que la photo peut être un moyen d'expression personnelle, propre à soi seulement.

Le pictorialisme

Les Pictorialistes vont prendre le contrepied des Naturalistes. ils vont défendre la photographie comme un moyen libre d'expression qui ne se rattache ni à la peinture, ni au dessin.

Le pictorialisme est un art non-objectif, il a une volonté de se séparer du monde réel par des représentations symboliques. Cela va donner naissance à des œuvres mélancoliques avec des lumières mystiques.

La photo-sécession

Le dadaïsme

Le dadaïsme, aussi appelé Dada, est un mouvement intellectuel, artistique et littéraire qui a marqué son époque.

Le surréalisme

Le surréalisme est un mouvement culturel qui a débuté dans les années 1920 et qui est surtout connu pour les oeuvres d'art et les écrits faits par les artistes surréalistes.

Les caractéristiques des oeuvres surréalistes sont principalement la surprise et la juxtaposition inattendue mais de nombreux artistes et écrivains surréalistes expliquent leur travail comme étant une expression philosophique d'abord et avant tout. André Breton ne pouvait être plus clair en affirmant que le surréalisme était avant tout un mouvement révolutionnaire.

Le surréalisme est né des activités Dada de la Première Guerre mondiale dont le noyau était à Paris. À partir des années 1920, le mouvement se propagea dans le monde entier, affectant les arts visuels, la littérature, le cinéma, la musique, la langue ainsi que la pensée politique, la philosophie et la théorie sociale.

Le constructivisme

Le constructivisme voit la photographie comme une recherche à la fois esthétique et documentaire.

Bibliographie

  • Hans-Michael Koetzle, Photo Icons. Petite histoire de la photo 1827-1926, vol. 1, Taschen, Cologne, 2002
  • Hélène Pinet, Rodin sculpteur et les photographes de son temps, Philippe Sers, Paris, 1985
  • Un art moyen, sous la direction de Pierre Bourdieu, Minuit, Paris, 1965, collection Le Sens commun

Annexes

Articles connexes

Lien externe