Histoire de la culture du cacao

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Cacoyer et ses graines, gravure 1903

Le cacaoyer est originaire d'Amérique du Sud, dans l'Amazonie et l'Amérique centrale et sa culture s'est répandue en Asie et en Afrique seulement au XXe siècle, qui a vu la production mondiale multipliée par 25, entre 1900 et 1994. Jusqu'en 1810, le Venezuela couvre plus de la moitié de la demande mondiale de cacao[1], l'encyclopédie britannique de 1809 ne répertoriant que quatre origines (Caracas, Carthagène, Darién et Amazone) [2].

Fragile, le cacaoyer demande des soins auxquels la culture de rente par l'esclavage n'a pas su répondre. Environ 250 000 personnes ont été réduits en esclavage pour la culture du cacao, contre 5 millions pour le sucre et 2 millions pour le café, selon l'estimation de Christian Delacampagne (Une histoire du racisme). Plus de 80 % de la production mondiale provient aujourd'hui d'exploitations familiales de moins de 5 hectares[3].

La boisson des dieux chez les Mayas puis les Aztèques

Gravure de 1903 représentant des « natifs américains » préparant du chocolat

Les Mayas vouaient un véritable culte au cacaoyer. De ses fèves appelées Cacau, ils tiraient un breuvage rougeâtre nommé Cacauhaa, censé guérir nombre de maladies (crises de foie, toux, brûlures, etc.). Ils ont même un dieu du cacao, dénommé Nesquik, dieu des ardeurs amoureuses. Selon l'historien du cacao Nikita Harwich « le cacao est associé aux cérémonies du nom, douze jours après la naissance, comme aux rites d'initiation des jeunes mâles, une provision de fèves accompagne même le mort dans son voyage vers l'au-delà ».[réf. nécessaire]

Les Aztèques avaient une vénération identique pour le cacaoyer dont ils tiraient une boisson, le Xocoalt d'où vient le nom de chocolat. Avec les fèves, les écorces de l'arbre, la boisson chocolatée, ils combattaient différentes affections.[réf. nécessaire]

Quand Christophe Colomb arrive sur l'île de Guanaja en juillet 1502, il reçoit des Aztèques des fèves de cacao et un bol de la spécialité locale, froide, âcre et fortement épicée qu'il s'efforce d'ingurgiter.

Statue aztèque d'un homme portant une graine de cacao.

En 1528, Hernán Cortés a connaissance de la recette du chocolat aztèque. Son compagnon, Bernard Diaz del Castillo, très impressionné par les 2 000 jarres de chocolat mousseux fabriqué à l'intention des soldats de la garde de l'empereur, déclare que « lorsqu'on l'a bu, on peut voyager toute une journée sans fatigue et sans avoir besoin de nourriture »[4].

Hernán Cortés en rapportera des cargaisons en Espagne où le chocolat est accueilli froidement. Mais adouci par un ajout de sucre de canne ou de miel, servi chaud, puis accompagné de biscuits que l'on trempe dans l'onctueux et mousseux mélange, il devient la boisson à la mode. Un indispensable service à chocolat apparaît bientôt. Il se compose d'une chocolatière, un pot à couvercle percé pourvu d'un petit moulinet, et de tasses hautes, plus profondes que les tasses à café, autre nectar en vogue depuis peu[4].

Les variétés de cacao les plus prisées viennent du Darién, région considérée par les Espagnols comme produisant les meilleurs cacaos [5], de Maracaïbo (province de Nouvelle-Grenade) et de Gibraltar, (province de Caracas) et de la baie de Porteté, dans le département de La Guajira, en Castille d'Or[6].

Après 1530, la compagnie allemande des Welser colonise l’arrière-pays, mais sans grand succès. En 1556, sa concession est résiliée et le Venezuela rattaché à la couronne espagnole. Les premières plantations de cacao et de tabac sont constatées. Les ports de Santa Marta, Trujillo et Puerto caballos sont écumés par le corsaire Pierre Bruxel, jugé par un tribunal de l’inquisition après sa capture en 1560. Le contenu de ses navires prouve un trafic de cacao, en échange de marchandises du nord de l'Europe, jugées précieuses par la population de Merida, dans le Yucatan[7].

Les Pays-Bas espagnols découvrent avant les autres pays européens les délices du chocolat. Mais dans les années 1580, leur partie nord devient la Hollande. Les ingénieurs flamands, devenus hollandais, connaissent bien la lagune de Punta d'Araya qu'ils ont canalisée en 1567, lors de la création de Caracas. Face aux convoitises hollandaises, l'Espagne trace les premières « routes du chocolat » : des convois de navires, vers l'Espagne. Lourdement taxé, coûteux à protéger, le cacao reste très onéreux.

Les juifs marranes sont chassés d'Espagne en 1492 puis du Portugal vers 1536. En 1609, ils débarquent à Bayonne. Parmi eux, de nombreux chocolatiers, qui vont faire de la région un centre de production français. Le cacao arrive à la Cour de France en 1615, lors des noces de l'infante Anne d'Autriche, fille de Philippe III d'Espagne, avec Louis XIII.

L'appétit des marchands hollandais commence dès les années 1610

Les belges du port d'Anvers, dans les Pays-Bas espagnols, avaient la connaissance des approvisionnements en cacao de l'empire espagnol. Les marchands juifs et protestants d'Anvers fuient à Amsterdam à la fin du XVIe siècle puis tissent un réseau de livraison de cacao au départ de la petite île antillaise de Curaçao.

En 1609, les juifs portugais fuyant l’Inquisition, passent la frontière, arrivent en France à Bayonne et établissent leurs quartiers à Saint-Esprit sur la rive droite de l’Adour, au-delà des remparts où la ville les repoussent[8]. Plusieurs d'entre eux préfèrent en 1610, à la mort d'Henri IV de France, se réfugier à Amsterdam, devenue la plaque tournante mondiale du cacao. Dès les années 1616 à 1626, des colonies permanentes néerlandaises s'installent sur les estuaires de l'Essequibo, de la Berbice puis de la Demara, dans l'actuel Guyana.

L'appétit des marchands hollandais pour le cacao est tel qu'en 1658 ils demandent à l'empire espagnol une réduction des droits à payer sur les cargaisons de cacao qu'ils convoient légalement après la guerre de Trente Ans (1618-1648), lorsque l'Espagne reconnaît la Hollande, ancienne partie Nord des Pays-Bas espagnols. Dès 1663, les autorités espagnoles, via leur ambassadeur à La Haye, constatent qu'une large partie des cargaisons de cacao transite par l'île hollandaise de Curaçao, où une cotation des différentes qualités de cacaos est mise en place en 1683. Le cacao de l'Équateur est identifié comme plus amer et nécessitant d'être mélangé à du sucre[9].

Mobiles, marins, plus marchands que planteurs, les Hollandais réussissent mieux dans le cacao, matière qui nécessite de tisser des réseaux commerciaux entre villages amérindiens isolés et limonadiers européens audacieux. Ils auront beaucoup plus de difficultés dans le sucre, culture consommatrice d'esclaves: le une charte, donne monopole à la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales, mais ce n'est qu'après la Bataille de la baie de Matanzas, gagnée en 1628 que la compagnie s'intéresse au Pernambuco (Brésil), démarrant en 1630 l'histoire du Pernambouc, en prenant progressivement Recife, Natal et Salvador. En Afrique, Elmina, au Ghana, n'est conquis qu'en 1637, puis reste isolée. Dès 1654, les Hollandais doivent fuir le Brésil, après seulement 24 ans de présence, et se replier sur le Surinam. En 1674, malgré leur suprématie navale, les Hollandais n'ont importé que 25 000 noirs en Amérique[10] lorsque la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales est dissoute, face à des rivaux plus puissants, en particulier dans la Traite négrière: Londres a créé en 1672 la Compagnie royale d'Afrique et Paris en 1673 la Compagnie du Sénégal.

Les juifs d'Amsterdam, Bayonne ou Livourne dominent la fabrication en Europe au XVIIe siècle

Section transversale d'une graine de cacao

Installée dans les ports d'Amsterdam, Bayonne ou Livourne, sur côte toscane d'Italie, la diaspora juive chassée d'Espagne a la capacité d'importer du cacao, grâce à ses réseaux commerciaux. La consommation en Europe est alors surtout réservée aux voyageurs, comme l'italien Antonio Carletti en 1616[11], aux têtes couronnées et surtout aux pharmaciens, comme l'allemand Johan Georg Volckammer, qui le découvre en Italie en 1641[12]. En 1559, quatre navires corsaires de Bayonne et Saint-Jean-de-Luz pillèrent Puerto Caballos, au Honduras[13].

En France, le 28 mai 1659, Mazarin accorde un monopole de 29 ans, à l'officier toulousain de la Reine, David Chaillou, qui tient boutique au coin de la rue de l'Arbre-Sec et de la rue Saint-Honoré, près de la « Croix-du-Tiroir »[14] à Paris[15]. Ce monopole fut remplacé par une lourde taxation, qui découragea le chocolat en France, malgré l'enthousiasme de madame de Sévigné : « J'en ai pris hier pour me nourrir afin de jeûner jusqu'au soir. »

La production repose sur les premiers entrepreneurs du chocolat au Pays basque, installés à Saint-Esprit, aux portes de Bayonne, sur les bords de l'Adour[11], où les registres paroissiaux de baptême mentionnent en 1687 « un habitant de Saint Esprit, faiseur de chocolat »[8], et à Cambo-les-Bains. Entre 1710 et 1720, s'installent à Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, des basques espagnols de Saint-Sébastien, Azpeitia, Urdax et Ainhoa, qui s'appellent Ezcura, Amitsarobe, Istillart, et Latamendia[8]. Les relations sont suivies avec les autres communautés séfarades, dont la plus importante vit à Amsterdam[16]. Les juifs de Bayonne, expulsés en 1597, s'étaient installés à Saint-Esprit, sur l'autre rive de l'Adour, ou à Amsterdam.

Les rabbins de Bayonne composent des livres en espagnol, dans la clandestinité, comme Historia Sacra Real d’Yshak de Acosta, en 1691[17]. En 1684, M. de Riz, intendant, obligea 93 familles juives à sortir du royaume[18]. Le 23 août 1691, les échevins rendirent une ordonnance interdisant aux juifs portugais de Saint-Esprit de faire des acquisitions à Bayonne. Vers 1723, un recensement de Saint-Esprit dénombre 1 100 juifs et 3 500 français, principalement actifs dans le sel, la colle et le chocolat[19].

La diaspora du cacao regroupe aussi des anglais venus en 1651 et 1659 à Curaçao, ou des italiens Granas originaires de la ville toscane de Livourne, appelée Leghorn en hébreu, nom également donné à une ville de Curaçao d'où partent les fondateurs de Tucacas, au Venezuela en 1693. L'Italie et le Pays basque seront ainsi reliés au cacao vénézuélien, avec au siècle suivant des cargos de cacao pour Bilbao et Livourne[20].

Virage raté pour la Martinique, Saint-Domingue et la Jamaïque

En Martinique, le cacao a été introduit en 1660[21] par le marchand juif Benjamin da Costa d'Andrade, qui ramenait des plants du Venezuela, où ils les avait acquis des indiens[22], ainsi que la technique de préparation du breuvage, en 1664[23]. En 1679, le navire français Le Triomphant, transporte vers la métropole la première cargaison de cacao produit dans l'île[24]. Mais en 1685 les 96 juifs vivant à la Martinique sont expulsés, à la demande des jésuites[22] et selon le Code Noir, dont le premier paragraphe stipule : « Enjoignons à tous nos officiers de chasser hors de nos isles tous les juifs qui y ont établi leur résidence, donc d'en sortir dans trois mois (…) à peine de confiscation de corps et de biens. » La transformation de la canne à sucre et le raffinage deviennent un monopole réservé à un proche du roi, le chevalier Charles François d'Angennes, marquis de Maintenon, premier planteur de sucre de l'île de Martinique. Le cacao, moins rentable, plus difficile à commercialiser, est ensuite rayé de la carte des îles françaises.

Le père Labat en explique la raison en 1706, dans son Nouveau Voyage aux isles Françoises de l'Amérique : « Comme le cacao n'était pas une marchandise d'un bon débit en France, parce que le chocolat n'y était pas fort en usage et qu'il était chargé de très gros droits d'entrée, les habitants ne s'attachaient qu'au sucre, au tabac, à l'indigo, au rocou, au coton et autres semblables marchandises, dont le débit était facile et avantageux par la grande consommation qui s'en faisait en Europe ».

Benjamin da Costa d'Andrade tenta cependant de résister à son expulsion. Dans une pétition à Louis XIV, le , il essaie de prouver au roi de France que son commerce est utile au royaume[25]. Il échoue et doit alors partir pour le territoire néerlandais de Curaçao, avec sa femme et ses deux filles, Sarah et Esther, où un autre marchand brésilien de Recife, Isaac Da Costa s'était installé, dans les années 1650. Il a probablement participé ensuite à la création de Tucacas en 1693, avant de revenir à Londres en 1696 et de s'y remarier en 1699. À la même époque, Nicolas Witsen[23], de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales a ramené le café d'Éthiopie au Jardin botanique d'Amsterdam pour l'acclimater en Indonésie à Batavia[26].

D'autres juifs avaient progressivement constitué des réseaux commerciaux convergeant vers Curaçao, comme David Cohen Nassi et le marchand brésilien de Recife, Isaac Da Costa.

Séchage du cacao en extérieur, Surinam, vers 1930

En 1660, Cayenne[27] accueille 152 juifs, qui fuient en 1664 au Suriname[28], où les États de Zélande envoient en 1667 lors de guerres anglo-néerlandaises trois vaisseaux commandés par Philip Julius Lichtenberg, qui fonda les villes de Zéelandia et de Nouvelle-Middelburg, avec liberté de culte. Le marchand juif hollandais Samuel Nassy y obtint des concessions en septembre 1682 : des réfugiés religieux français, espagnols, anglais et portugais affluent[29]. La colonie compte 90 familles juives en 1700 mais ne produit que 900 livres de cacao en 1706, jouant surtout les intermédiaires[30], en doublure avec Curaçao.

La culture du cacao sera tentée aussi à la Jamaïque, mais dans des proportions très modestes. Dans cette île, plusieurs épidémies dévastèrent les cacaoyers à la fin du XVIIe siècle, ce qui découragea ensuite la production, tandis que le sucre était plus attractif[30]. Signalé en 1704[30], le cacao y resta insignifiant jusqu'en 1880. À Saint-Domingue, le cacao est concurrencé par le sucre, plus rentable, et l'indigo, plus en cour à Versailles. Les quelques boucaniers planteurs de cacao quittent le territoire pour s'installer dans la colonie française du Darién.

L'entrepôt marchand de Curaçao, la filière de la rivière Yaracuy et Tucacas

Les marchands juifs hollandais se retrouvent sur la minuscule île de Curaçao. Ils viennent d'Amsterdam en 1651 et 1659, puis des zones où trois puissances coloniales les chassent, pour s'emparer de leurs technologies sucrières : les Portugais au Pernambouc en 1654, les Anglais à Pomeroon-Supenaam en 1665, et les Français à la Martinique en 1685. Conscients que le marché du sucre commence à être encombré, les juifs se recentrent sur le cacao, acheté aux Amérindiens de la rivière Yaracuy depuis le début du siècle et diffusé en Europe.

En 1688, le trésor anglais autorise Pieter Henriques, de Londres, à importer 200 tonnes de cacao de Tucacas, à l'embouchure de la Rivière Yaracuy, au Venezuela[28], principale filière d'approvisionnement. En 1693, la guerre de la Ligue d'Augsbourg rapproche la Hollande et l'Espagne : le Venezuela tente une ouverture vers les hollandais, acceptant des juifs venus de Curaçao, à Tucacas, à soixante kilomètres à l'ouest de Caracas. Ils s'installent pour collecter le cacao des Amérindiens de l'intérieur des terres[31]. Beaucoup d'entre eux, venus de Pomeroon-Supenaam[32], parlent l'espagnol. Cette implantation est le moyen de concurrencer la filière cacaoyère qui émerge au Panama, aux mains des indiens kunas.

Les Hollandais bâtissent une forteresse et une synagogue à Tucacas. Des convois de mule amènent le cacao, des vallées de Berquisimiento, Barinas, Turiano, Coro, parfois même de Colombie, via Santa Fe, future Bogota), ou de Quito (Équateur). les juifs offrent en échange des textiles des Pays-Bas, des toiles de lin d'Allemagne, du vin de Madère et de Bordeaux, de la cannelle et du poivre des Indes Orientales[33]. Les entrepôts de la minuscule île débordent de produits textiles de toute l'Europe, selon une note du secrétaire de l'amirauté hollandais Job de Wildt en 1703[34]. Des cargos font Curaçao-Livourne ou Curaçao-Bilbao mais le cacao de Tucacas sera après 1700 réexporté, dans des proportions croissantes, vers Londres, devenue l'autre plaque tournante de ce commerce.

L'armée espagnole attaque Tucacas, mais se heurte à la protection de navires hollandais et des amérindiens[35]. La colonie hollandaise était commandée par Jorge Christian, marquis de Tucacas, président de la congrégation appelée « Santa Irmandad », et de Samuel Hebreo, alias Samuel Gradis Gabai[36].

En 1711, Tucacas exporte 12 000 bales de cacao[28], selon Juan Jacobo Montero de Espinos, maire de Coro, qui attaque un des convois de mules[32]. En 1717, le Venezuela devient membre de la Nouvelle-Grenade, avec la Colombie et l'Équateur. Le vice-roi Jorge de Villalonga, en raison des pressions de l'église catholique, décide d’éliminer Tucacas. Pedro Jose de Olivarriaga est nommé commissionnaire contre la « contrebande ». À la tête de 40 navires, il s'empare de la ville en 1720. La synagogue est détruite, les juifs fuient à Curaçao sur 30 à 40 navires[36]. Cependant, les populations demandent à conserver des contacts commerciaux avec eux. En 1722, les juifs reviennent à Tucacas pour les foires commerciales, en janvier et juin[28] mais aussi la collecte.

Jusqu'en 1720, Curaçao et son cacao vénézuélien rapportent plus à la Hollande[37] que tout le Suriname[38] et jusqu'en 1730, les Pays-Bas tirent plus d'argent de l'Amérique de la France et que l'Angleterre[39], même si dès les années 1740 ces deux derniers pays pèsent chacun deux ou trois fois plus, grâce à la montée en puissance du sucre.

Le Venezuela du XVIIIe siècle: la Compagnie Royale Guipuzcoana

Une fois Tucacas reprise aux Hollandais, les Espagnols créent en 1728 la Compagnie Royale Guipuzcoana, regroupant des corsaires basques, pour capter le trafic du cacao. De 1730 à 1733, deux ans après sa création, la compagnie affronte une révolte des amérindiens de la rivière Yaracuy, menés par leur leader Andresote. Soutenue par les hollandais, la révolte est finalement matée par une armée de 1 500 sspagnols. Mais la moitié du cacao de la vallée de la rivière Yaracuy continua à sortir durablement via la contrebande hollandaise, qui offrait de meilleures marchandises, à meilleur prix[40]. La concurrence entre transporteurs basques et hollandais stimula la production.

Comme la quantité de cacao importée en Espagne augmenta entre 1728 et 1748, le prix diminua: de 80 pesos la fanega de 52 litres en 1728, il tomba à 45 pesos[41].

Sept ans plus tard, en 1755, le capital de la Compagnie Royale Guipuzcoana est augmenté et fixé à 1 200 000 pesos. Le cédule royale du 16 septembre 1754 l'autorise à introduire deux mille esclaves noirs dans la province de Caracas. Aux environs d'Ocumare de la Costa, trente kilomètres plus à l'est, la production est lancée ainsi en 1755 avec des esclaves. On compte en moyenne 6 000 à 8 000 arbres, par plantation au milieu du XVIIIe siècle, les deux plus importantes appartenant aux sœurs de l'immaculée conception, tandis qu'elles attirent ensuite quatre familles de colon des îles Canaries[42],[43]. L'arrivée des esclaves amena la Colonie française du Darién, principale concurrente au Panama, à envisager la même expérience, aboutissant à la colère des indiens Kunas, qui chassèrent leurs associés français en 1760, mais se privèrent ainsi de débouchés commerciaux. Le Venezuela se retrouve en situation de quasi-monopole.

Dès la fin du XVIIIe siècle le cycle du cacao au Venezuela est cassé par la dispersion des esclaves, la guerre civile et la surproduction. Le cacao produit indéfiniment dès sa quatrième année et l'offre met du temps à s'adapter aux baisses de la demande.

Au XVIIIe siècle en Europe, le recours à l'hydraulique et le poids de la fiscalité

Séchoirs à cacao artisanaux actuels, Trinidad, 2008

Au XVIIIe siècle, le chocolat n'est encore qu'un produit exotique de luxe, fragile, coûteux à cultiver, transporter et surtout transformer. La culture du cacaoyer n'a pas encore traversé les océans, comme elle le fera au XXe siècle pour gagner l'Afrique, puis l'Asie et l'Océanie, grâce aux variétés trinitario et forastero, plus solides, qui représentent 95 % de la production actuelle. La progression des cultures est aussi tributaire des progrès techniques pour le broyage des fèves.

Dans les années 1700, les moulins mécaniques manuels servent à extraire le beurre de cacao, ce qui aide à créer du chocolat qui reste dur[44]. Charles Churchman un médecin de la ville de Bristol, lance dès 1728 la première broyeuse hydraulique, et son entreprise est rachetée en 1761 par le quaker Joseph Storrs Fry, dont le fils et la veuve créent à leur tour une broyeuse de fèves de cacao utilisant la machine à vapeur. Un moulin à papeterie près de Berne en Suisse est aussi utilisé 1750 par deux italiens, tandis qu'en 1756, la première usine de chocolat est créée en Allemagne[45], où une seconde suivra en 1772 à Berlin[46].

En 1765, c'est à Boston qu'une usine de chocolat à énergie hydraulique est créée par John Hannon, un technicien irlandais qui s'associe au médecin et chocolatier James Baker. En 1778, une machine hydraulique est présentée par le français Doret à la faculté de médecine.

Mais la matière première coûte cher. Taxes, interdictions et cloisonnements des marchés règnent. En 1764, dans son Humble Mémoire de Joseph Storrs Fry, à l'attention de l'administration du Trésor, ce dernier signale qu'il paie un droit d'excise de 2,3 shillings par livre de cacao, en plus d'un coût de la matière première de 10 shillings environ, soit une taxation de près de 25 %[K 1]. En 1776, une livre de chocolat représentait les revenus d'une semaine de travail pour un laboureur[47]. En 1784, cette politique fiscale pénalisante est aggravée d'un fort protectionnisme, avec deux taxes : 5,1 shillings par livre de cacao importé, mais seulement 1,1 shilling par livre de cacao venant de possessions britanniques, alors pauvres en cacao selon les historiens[K 1]. La Jamaïque se rattrapera au XIXe siècle.

Le Panama du XVIIIe siècle, le cacao des Kunas s'exporte en contrebande

Le nom de Theobroma était donné par les Mayas à leur cacao, du cacao criollo, la variété la plus fragile mais la plus agréable au goût. Ce nom est repris par les espagnols, qui considèrent que le Theobroma est le cacao du Darién, au Panama, alors réputé le meilleur. Le naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778) donnera En 1753 ce nom à l'ensemble des cacaoyers, les différentes productions cultivées alors étant toutes fragiles[48].

Au Sud-Est de l'isthme du Panama[42], près de l'archipel des îles San Blas, les « Indiens des Sambres », appelés aussi Kunas exploitaient du cacao de longue date, en échange d'armes procurés par les boucaniers français se rendant au Rendez-vous de l'île d'Or. La production de la colonie française du Darién, sans existence officielle ni légale, est exportée, en contrebande, en Angleterre. Elle était d'autant plus importante que répartie sur 73 exploitations, avec plus de 100 000 pieds de cacao, selon la demande d'indemnisation déposée après que les Indiens ont expulsé les Français en 1760, craignant qu'ils n'importent des esclaves noirs, comme les espagnols venaient de commencer à faire au Vénézuela. Les Kunas poursuivent la production cacaoyère sans les Français, vendant la marchandise à des négociants anglais de la Jamaïque ou de Londres.

Les chocolatiers anglais, dont Charles Churchman et Joseph Storrs Fry (1728-1787) commencent à importer de plus en plus du cacao du Panama et du Vénézuela, ce qui engendre une politique fiscale anglaise très protectionniste dès 1784, Londres ne comprenant pas pourquoi la Jamaïque et les Antilles anglaises ne produisent pas plus de cacao.

Le cacao sylvestre de l'Amazone freiné par les jésuites portugais puis par l'hévéa

Au Brésil, dès 1641, le voyageur jésuite espagnol Cristobal de Acuna (1597-1675) avait signalé des cacaoyers sylvestres en Amazonie brésilienne, près du port fluvial de Selern do Para, fondé en 1616. Mais c'est seulement en 1680 que la monarchie portugaise tente d'encourager la production, avec des résultats très médiocres pendant plus d'un siècle.

De 300 tonnes en 1680, la production de fèves avait atteint péniblement 1 300 tonnes en 1745. En 1746, plusieurs jeunes pousses de cacaoyer forastero, apportées par Louis Frederic Warneaux établi dans la région du Para, seront plantées dans la municipalité de Canavieiras sur les bords du rio Pardo, puis en 1752, au bord du rio Cachoeira, dans la municipalité d'Ilhéos, au sud de Bahia

Les planteurs brésiliens ne cessaient de se plaindre de la concurrence déloyale du cacao des missions jésuites, dont une grande partie provenait de la cueillette effectuée en forêt. Les colons obtinrent finalement gain de cause : en 1757, le Portugal sécularisa l'administration des missions brésiliennes, dans l'espoir que la production de cacao d'autres planteurs puisse prendre. Des franciscains prirent la place des jésuites. Au même moment, en 1755, pour développer l'Amazonie, le marquis de Pombal créa un monopole commercial du cacao au profit de la Companhia Geral do Grao Para e Maranhao[49]. Cette nouvelle institution va de pair avec la plus grande liberté donnée aux indiens. Cependant, la production de cacao se maintint autour d'une moyenne annuelle d'un millier de tonnes[49]

Le commerce du cacao brésilien se libéralisant en 1778, l'Amazonie connut un essor très modeste, malgré l'arrivée d'esclaves africains: 2 000 tonnes de cacao « Maragnan » forastero exportées en 1800, toujours concentrée dans la région amazonienne. Il faudra attendre 1870 pour atteindre 4 000 tonnes. Puis, dans le dernier quart du XIXe siècle, le succès de l'hévéa condamna les cacaoyères amazoniennes à l'abandon[49].

Au XIXe siècle, des Suisses et des Allemands dans la province brésilienne de Bahia

Vers 1820, une nouvelle expérience de développement du cacao au Brésil fut tentée par une centaine de colons allemands et suisses sur la rive gauche du rio Cachoeira. Des sociétés exportatrices étrangères prospèrent, comme la maison Wild Berger et Compagnie, fondée à Bahia en 1829 par les frères Jetzler, des suisses.

Une seconde colonie allemande s'établit en 1852 sur le Rio Canavieiras, puis étendit les plantations de cacao sur tout le littoral: en 1865, les exportations dépassaient déjà 800 tonnes, malgré la pénurie de main-d'ceuvre. À partir de 1870, les sêcheresses du Nordeste brésilien immigrants, puis l'abolition de l'esclavage de 1888 dans les zones sucrières du Rcconcavo bahianais, favorisèrent les défrichements par de petits producteurs et l'expansion de la culture cacaoyère[50].

Profitant de l'expansion de la demande aux États-Unis, le Brésil devient le second exportateur mondial en 1900, avec 17 000 tonne, talonnant l'Équateur, grâce à un ruban de 650 km de long, parallèle au littoral, du rio Jequirka au rio Mucury et large de 120 à 150 kilomètres. Les petits propriétaires ont ensuite jeté l'éponge progressivement, en particulier après la crise des années 1930. En 1937, deux-tiers de la récolte annuelle -près de 130 000 tonnes -provenaient de grandes plantations, les fazendas, détenues par de grands propriétaires urbains. La plupart des ouvriers agricoles venaient de l'État voisin du Sergipe, du Cearaou, ainsi que des zones arides du Nordeste[50].

Ilhéus fondée en 1534, profite à la fin du XIXe siècle des prix élevés, faute d'offre suffisante. Enrichis par le commerce avec les États-Unis, les colonels jouent les seigneurs décadents[51]. La ville est mondialement connue pour avoir servi de cadre aux romans de Jorge Amado comme Gabriela, Cravo e Canela. Dans La Terre aux fruits d'or, il raconte que « les habitants d'Ilheus et de la région du cacao roulaient sur l'or et se baignaient dans le champagne(…) Des navires apportaient à Ilheus les plus étranges chargements : orchestres de jazz, parfums onéreux, coiffeurs et masseurs, jardiniers, agronomes, plants d'arbres fruitiers venus d'Europe, aventuriers et voitures de luxe. C'était spectaculaire, on eut dit un cortège de carnaval. » Ensuite, les puissances coloniales ont mis le cacao hors-jeu lui imposant de lourdes taxes et de 1905 à 1935 la part de l'Amérique du Sud dans la production mondiale chuta fortement[52].

Au XIXe siècle, des entrepreneurs du chocolat multiplient les innovations en Europe

Boîte de cacao soluble Van Houten

En 1814, le chocolatier Jules Pares a fondé près de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, la première fabrique de chocolat de France, même si la Compagnie des chocolats et thés Pelletier et Cie en 1770 et les Chocolats Lombart en 1760, prétendent l'avoir précédé[53] En 1815 à Amsterdam, Coenraad Johannes van Houten, créé l'entreprise qui porte son nom et invente en 1828 une poudre facile à délayer dans de l'eau ou du lait. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'entreprise ouvre des usines en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne, aux États-Unis et à Singapour.

En 1819, François-Louis Cailler crée la première fabrique suisse, suivi en 1825 par Philippe Suchard puis, cinq ans plus tard, par Charles-Amédée Kohler, qui a l'idée d'ajouter des noisettes. En Angleterre, Cadbury naît en 1824, fondée à Birmingham par John Cadbury, un autre Quaker. En 1840, les premières tablettes pressées, pastilles et figurines de chocolat sont produites en Belgique par la société Berwaerts[54]. L'italien Ghirardelli fera lui fortune lors de la ruée vers l'or de 1848[54].

Beurre de cacao

Vers 1850, raconte Nikita Harwich dans son Histoire du chocolat, les fabricants extrayaient le beurre de cacao, vendu « trois ou quatre fois plus cher que le cacao lui-même », et le remplaçaient « par des huiles d'olive ou d'amandes douces, des jaunes d'œuf, du suif de veau ou de mouton ». Le scandale sera tel qu'il accouchera d'une loi établissant des normes à respecter dans les produits alimentaires.

Émile-Justin Menier, qui devient maire de Noisiel en 1871, y a fait passer la production de son usine de 400 tonnes en 1853 à 2400 tonnes en 1862, année où il achète 1500 hectares au Nicaragua, avant de faire défricher 6000 hectares en 1865, à une quinzaine de kilomètres du bord du Lac Nicaragua[55], où 25000 plants[56] sont irrigués par un réseau de canaux, sur un site qui tente de concurrencer le projet du Canal de Panama, et desservis par un Brick de 154 tonneaux baptisé "Noisiel", construit par l'armateur Crouant de Nantes[56]. Menier emploie aussi 325 ouvriers à Noisiel, avec un barrage sur la Marne et un système de réfrigération à gaz liquéfié. Malgré un coût de réalisation bien supérieur à celui du Nicaragua (un milliard de francs au lieu de 700 millions pour l'étude initiale)[56], c'est le projet à Panama de Ferdinand de Lesseps, qui fut adopté en 1879. Plus cher, ce dernier tournera à la faillite puis au scandale.

Porté ces innovations, le dynamisme de l'offre permet une diminution progressive du prix du chocolat, qui se démocratise en seulement trente ans. Mais la consommation se répand de façon inégale. Les statistiques de consommation du début du XXe siècle montrent que la Hollande importe plus que la France, et l'Allemagne deux fois plus que la France[K 2]. Les exportations mondiales progressent lentement, avec toujours seulement 14 000 tonnes en 1835[47].

Une nouvelle origine, le Trinitario testée avec succès par les Amérindiens

Trinité-et-Tobago connut un « âge d'or du cacao » entre 1870 et 1930, année où sa production était de 30 000 tonnes, puis une chute[57], face à la montée en puissance des pays africains. Cet âge d'or est passé par une greffe majeure. Tobago, la plus nord des deux îles, au large du Venezuela, avait été colonisées par des juifs hollandais d'Amsterdam dès 1622, dans le sillage de l'ancienne présence hollandaise autour des salines de Punta d'Araya, puis par des juifs granas de Livourne en 1660, emmenés par Paulo Jacomo Pinto. Le massacre d'Arena sur Trinitad, la grande île voisine, indique que les missionnaires capucins espagnols ne contrôlent pas encore parfaitement la région. Tobago restera très peu peuplée pendant encore un siècle : seulement 2813 habitants en 1783 dont 2 082 Amérindiens, soit une proportion des trois-quarts, constatée dans aucune autre île de la Caraïbe[58].

Le cacao Criollo, introduit par les Espagnols en 1525 fut d'abord décimé en 1727[59] par des épidémies (Phytophthora) amenant les planteurs à créer en 1757 un mélange avec l'autre variété, plus robuste, le forestero, pour créer le cacao Trinitario. Cette innovation est soutenue en 1783 par l'arrivée d'immigrants français créoles, alors que Tobago est encore très peu peuplée. Dans les années 1780 et au début des années 1790, les navires anglais[60] dominent le trafic de Port-aux-Espagnols, sur Trinitad[61].

À partir de 1789, les Amérindiens ne représentent plus que 11 % de la population. Les frères Moraves, protestants, arrivent en 1790[62], tandis que navires et récoltes disparaissent dans l'ouragan de 1793[63]. L'archipel devient anglais en 1697. Parmi les colons français, le comte Charles Joseph de Lopinot (1738-1819), ex-planteur de sucre de Saint-Domingue, se réfugie en 1806, construit une église et une ferme dans un site qui porte son nom.

Fort de sa réussite, le cacao Trinitario est introduit au Sri Lanka en 1834 et en 1880. Sa culture s'étend ensuite à Singapour, aux îles Fidji et Samoa, en Tanzanie, à Madagascar et à Java[64].

Dès 1830, Trinité-et-Tobago était le troisième producteur au monde[59] après le Venezuela et l'Équateur. La pénurie de main-d'œuvre sur les plantations fut compensée entre 1838 et 1917, par l'arrivée de 500 000 Indiens dans la Caraïbe[65] dont une partie à Trinité-et-Tobago, qui reçoit aussi en 1860, dans la région de Grande Rivière, des immigrants du Venezuela.

L'expansion des plantations d'Équateur à partir de 1870

Dès la fin du XVIIe siècle, les marchands juifs installés à Tucacas s'aventuraient avec des convois de mules jusqu'en Équateur. Ensuite, les règlementations espagnoles ont limité la production[66]. Un siècle et demi plus tard, les progrès dans le broyage ont incité les industriels à tenter de cultiver dans de nouveaux pays : le journal Informes de Hazcienda raconte l'exploitation de maisons de commerce belges, danoises et suédoises en Équateur dans les années 1840. Mais elles peinèrent à diffuser leurs produits textiles au-delà de Guayaquil[67] ou à drainer le cacao, dont le financement reste aux mains locales, grâce à la banque Luzuriaga, d'origine basque[68]. Sur dix maisons de négoce ou de finance en 1900, une seule était étrangère l'Andean Trading Company.

Le forestero fut testé en Équateur, sous une forme différente des autres forestero qui s'installeront plus tard en Afrique. C'est un cacao de « haute qualité », à l'instar du cacao Criollo de l'Amérique centrale, mais beaucoup plus résistant aux maladies et qui offre des rendements plus élevés. La construction de la ligne de chemin de fer entre Guayaquil, sur la côte, et Quito, à 2 850 mètres d'altitude, un voyage de 450 km exigeant jusque-là 15 jours, favorise la sortie du cacao, qui est aussi cultivé dans la plaine le long de canaux. Le président conservateur de l’Équateur, Garcia Moreno, entama en 1875 la construction des 25 premiers kilomètres. La ligne, qui traverse les Andes pendant les trois-quarts du voyage, n'est achevée qu'en 1907.

De 1870 à 1910 les exportations de l'Équateur passent de 10 000 à 40 000 tonnes[69]. En 1920, elles atteignent 50 000 tonnes[66], ce qui en fait le leader mondial avec un quart à un cinquième de l'offre mondiale. Les ports de Liverpool, Brème et Hambourg, puis, plus tard, Le Havre reçurent les plus gros arrivages[67]. Mais ce boom va plus vite que la demande. Le prix du cacao est en chute libre dès 1907, alors que le cacao représente 67 % des exportations d'un pays[70] à qui il rapporte 250 millions de dollars par an en moyenne.

À partir de 1910, la concurrence du Ghana se fait sentir. Des épidemies dans la production cacaotière succèdent à une crise de surproduction mondiale survint pendant et après la Première Guerre mondiale. La production du pays et divisée par cinq en dix ans, tombant à 10 000 tonnes en 1930[71]. Les vallées cacaoyères du nord de Guayaquil sont laminées dans les années 1920, la crise atteint son point culminant en 1922, après que les cours ont été divisés par cinq en deux ans[71], et les paysans passent à la culture de la banane, sur la plupart des lieux où était cultivé du cacao[72]. La Banque commerciale et agricole de l'Équateur joue un rôle majeur dans la crise, qui débouche sur la « révolution de juillet » menée par de jeunes officiers issus des classes moyennes[73].

L'arrivée de Saot Taome, du Ghana, puis du Cameroun, de la Côte d'Ivoire et de l'Indonésie

Ramasseurs de cacao en Indonésie, 1918

La part de l'Amérique latine dans l'offre mondiale va brutalement chuter, passant de 95 % en 1895 à 40 % en 1920[71]. Dès 1822, Jose Ferreira Gomes[74] avait importé sur l'île de Príncipe, dans l'archipel de São Tomé, proche des côtes africaines, la variété de cacao forestero venue du Brésil, qui vient d'obtenir son indépendance, où il détenait des plantations[75]. Le Portugais José Maria de Sousa e Almeida, le « baron d'Agua Izé », l'introduit à son tour à São Tomé en 1852[76], dans de grandes plantations, les roças[77].

Ce sont de petits paysans ghanéens qui, après avoir travaillé dans les cacaoyères de l’île de Fernando Po, ont ensuite planté des fèves de cacao dans leur pays en 1879[78].

En 1880, pour dénoncer l'esclavage qui perdure à São Tomé malgré l'abolition de 1878, l'industriel anglais Francis Fry, premier chocolatier au monde, à Bristol, avec 1 500 ouvriers[79], refuse d'en importer du cacao. Ce refus ouvre la voie à la culture directement sur la côte, en Afrique anglophone, même si, vers 1900, São Tomé est encore le deuxième producteur mondial. « L'île chocolat » culminera à 36 000 tonnes en 1913[80].

Le chocolat subit par ailleurs des modifications de sa formule au début du XXe siècle, avec la création de géants industriels l'achetant sur tous les continents, comme l'anglais Cadbury en 1905, qui rachète en 1919 la société de Francis Fry, puis dans les années 1930 avec le hollandais Nuts et l'américain Mars, basé à Chicago.

Le « miracle ghanéen », grâce au développement des petites plantations

De variété Criollo, le cacao ghanéen a multiplié par vingt sa production dans la première décennie du XXe siècle. Le cacao Criollo ne se développe vraiment qu'au XXe siècle, dans deux des trois pays africains qui vont dominer la scène mondiale du cacao, Ghana et Nigeria, rejoints ensuite par Côte d'Ivoire. Grâce à eux trois, la production mondiale est multipliée par 25 entre après 1900 et 1994. Le cacao Criollo s'efface très vite devant le Forestero, variété plus solide, plus résistante aux maladies et plus productive.

La cacaoculture était apparue au Ghana dès 1871, dans la région hollandaise. Mais elle ne se développa qu'après 1879, grâce aux exportations vers l'Angleterre. L'industriel anglais Francis Fry, premier chocolatier au monde, a en effet décidé de se passer du cacao de São Tomé pour protester contre le fait que l'esclavage y perdure dans les faits, malgré l'abolition de 1878]]. Les anglais avaient racheté les colonies ghanéennes en deux temps: les danoises en 1850 et les hollandaises en 1872. Il investirent dans la région riche en or qui fut aussi pionnière de l'histoire de la culture de l'hévéa, en recevant la première, dès 1893, des graines d'hévéa des Jardins botaniques royaux de Kew à Londres.

Le cacao est cultivé dans la partie est du Ghana, très peuplée, celle du peuple ashanti et de sa capitale Kumasi, prise par les anglais en 1874[81], dans l'arrière-pays d'Accra, sur des plantations appartenant à des ghanéens[82].

L'hévéa fera lui l'objet d'annexions dans le nord, au détriment des possession allemandes et françaises. En 1901, la révolte ashanti contre le gouverneur Frederic Mitchell Hodgson, est écrasée et le royaume ashanti proclamé colonie britannique[81].

De 1900 à 1908, les exportations du Ghana passent de moins de 1 000 à 20 000 tonnes, puis doublent en deux ans pour atteindre 40 000 tonnes en 1910[69]. Le Ghana devient premier producteur mondial en 1911 ou 1918, selon les versions, et le reste jusqu'en 1978[83], lorsqu'il est dépassé par la « ceinture du cacao » ivoirienne, déployée en cercles concentriques autour d'Abidjan, à l'instigation d'un ex-petit planteur devenu président de la République ivoirienne, Félix Houphouët-Boigny.

En Côte d'Ivoire, le cacao n'est signalé qu'en 1890, accompagnant de petites plantations de café dans la région occidentale, très peu peuplée, qui fait frontière avec le Liberia. Le colonisateur français se concentre alors sur le Sud-Est ivoirien, pour endiguer la présence anglaise au Ghana, avec quelques timides encouragements au café. Une dizaine de petites plantations de cacao apparaissent en 1895, sur des sols pauvres, mais sans succès : la Côte d'Ivoire ne produit que deux tonnes en 1904[82].

En 1919, c'est 10 000 tonnes, soit bien peu par rapport aux 140 000 tonnes de la Gold Coast ghanéenne, qui contrôle un tiers de l'offre mondiale. Les efforts français, à partir de 1912, pour développer la production reposent en effet sur du travail forcé dans les « champs du commandant », sur un territoire en pleine « pacification », même si quelques années plus tard, la propriété individuelle et des prix incitatifs apparaissent. En 1932, le retard ivoirien se confirme avec 32 000 tonnes, contre 260 000 tonnes de la Gold Coast ghanéenne, qui a doublé sa production en treize ans, le bon réseau d'évacuation et les prix incitatifs permettant d'intenses défrichages à l'est, sur de nouveaux territoires. Au Ghana, la principale ligne ferroviaire relie Accra à Takoradi, en passant par Kumasi[84], en arc-de-cercle. Les planteurs guanéens forment une petite bourgeoisie noire, assez prospère pour employer une main-d'œuvre immigrée importante venue de Haute-Volta[84].

En 1951, la récolte est de 275 000 tonnes, mais les planteurs ashanti accueillent mal l'abattage de cacaoyers pour cause de swollen shoot, la maladie qui l'affaiblit. Le parti fondé en 1947, l'United Gold Coast Convention, est débordé sur sa gauche par le Convention People's Party, créé en 1949 par Kwame Nkrumah. Après avoir été emprisonné, ce dernier triomphe aux élections de 1951, puis 1954. Il commet cependant l'erreur de diminuer le prix d'achat du cacao aux planteurs[84] aboutissant à la création d'un parti ashanti, le "National Liberation Mouvement". Ce parti sera cependant marginalisé à l'indépendance de 1957[84]. Les coups d'État militaires de 1966 et 1972 seront suivis d'un déclin de la part ghanéenne sur le marché du cacao.

La Côte d'Ivoire efface son retard et devient leader mondial, après l'indépendance de 1960

François-Joseph Reste de Roca (1879-1976), gouverneur général de l'Afrique-Equatoriale française, décide en 1932 un programme de relance, avec un « syndicat ivoirien d'acheminement de la main-d'œuvre » et l'annexion de six provinces de la Haute Volta, l'actuel Burkina Faso. En poste depuis 1930, il déclare la colonie spécialisée dans le café-cacao. Mais en 1939, la production ne dépasse toujours pas 55 000 tonnes contre 300 000 tonnes de la Gold Coast, freinée à partir de 1936 par les dégâts d'une maladie du cacaoyer, le swoolen shoot, qui l'amène à créer un institut de recherche spécialisé, dont s'inspire le voisin ivoirien en 1946.

Les quinze années précédant l'indépendance de 1960 voient la Côte d'Ivoire atteindre le seuil de 300 000 tonnes, grâce à une nouvelle politique misant sur un meilleur réseau routier, pour favoriser les petits planteurs locaux, ainsi qu'aux efforts du syndicat des agriculteurs créé en 1944 par le futur président Félix Houphouët-Boigny, lui-même planteur.

Après l'indépendance, le choix du président Félix Houphouët-Boigny de privilégier le secteur primaire au secondaire va lui permettre de connaître un développement fulgurant : entre 1960 et 1970, les cultures de cacao triplent leur production atteignant 312 000 tonnes, celles de café augmentent de moitié, passant de 185 500 à 275 000 tonnes.

L’État ivoirien, par l’intermédiaire de la Caisse de stabilisation et de soutien des prix des productions agricoles (Caistab), qui garantit chaque année un prix d’achat minimum aux productions des planteurs (inférieur à ceux du marché mais jugé satisfaisant), se garde le monopole sur les exportations de café, de cacao et de coton. Des ressources considérables sont ainsi dégagées pour financer les projets nationaux.

Dès 1979, afin d’enrayer la chute des prix, l’État ivoirien tente un boycott des cours mondiaux. La Côte d'Ivoire est ensuite victime, en 1983 et 1984, d’une sécheresse qui ravage 250 000 hectares de café et de cacao. L'année suivante, les cours mondiaux entament une baisse structurelle qui va durer jusqu'en 1994[85]. L’État, qui achète alors aux planteurs au double des prix pratiqués sur le marché[86], voit en mai 1987 sa dette extérieure atteindre 10 milliards de dollars, obligeant Félix Houphouët-Boigny à suspendre unilatéralement les remboursements, puis à geler en juillet les exportations afin de forcer les cours mondiaux à augmenter. Mais, en novembre 1989, il se résigne à liquider son énorme stock de cacao aux grands négociants, à la moitié du prix qu'il l'avait acheté[87]. Parmi les grands groupes de négoce qui facilitent l'expansion du cacao ivoirien, en développant les infrastructures de transport, le français Sifca, dirigé par Yves Lambelin.

Le Brésil a suivi la progression de la Côte d'Ivoire, mais sans l'égaler. On estimait en 1666 à 60 % la proportion des arbres brésiliens de plus de 40 ans. De nouveaux défrichements au sud du rio Canavieiras permirent le rajeunissement : en 1984, plus de 50 % des cacaoyères avaient moins de 20 ans[50]. Les rendements augmentèrent, de 300 kg à l'hectare en 1963 à 750 kg au début des années 1980. La production atteignit en 1984 le record de 430 000 tonnes, au 2e rang mondial derrière la Côte d'Ivoire.

Source

Notes et références

  1. a et b Knapp (1920), Chapitre ?, p. 27
  2. Knapp (1920), chapitre 10
  • Autres sources :
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Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Arthur W. Knapp, Cocoa and Chocolate : Their History from Plantation to Consumer, Londres, Chapman and Hall, LTD., (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Annexes

Articles connexes

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