Histoire de la Norvège

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L’histoire de la Norvège est largement liée à celle du reste de la Scandinavie, mais sa situation à l'ouest de cette péninsule lui confère une longue façade maritime donnant sur l'océan Atlantique à travers la mer du Nord et la mer de Norvège, ce qui fait l'originalité de son histoire par rapport à ses voisins. Peuplée par les Samis ou Lapons ainsi que par des peuples germaniques, elle fait partie des territoires d'origine des Vikings. Le royaume de Norvège, constitué vers l'an mil, forme pendant plusieurs siècles trois unions personnelles successives avec le Danemark et la Suède, puis le Danemark seul puis la Suède seule. Pleinement indépendant depuis 1905, il connaît, après la fin de l'occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, une prospérité qui le conduit à être l'un des pays européens les plus développés, malgré la crise économique de 2008 qui l'a également frappé.

Préhistoire

Bien que la Scandinavie ait été indirectement en contact avec Rome, il n'y a pas véritablement d'Antiquité dans l'historiographie de la péninsule[1]. Dans cette conception, l'âge du fer se poursuit jusqu'à la fin du VIIIe siècle de l'ère commune, et est immédiatement suivie de l'âge des Vikings, qui marque le début du Moyen Âge.

Premiers peuplements

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Pétroglyphes d'Alta

Le peuplement de la Scandinavie commence à la fin de la glaciation de Würm, vers -10000, avec des populations de chasseurs-cueilleurs, également pêcheurs, qui peu à peu, vers -7000 peuplent toute la péninsule, sauf les montagnes[2]. La sédentarisation commence vers -4000 mais elle ne concerne que certains groupes, en particulier ceux qui peuvent s'installer dans les fjords[3]. Les Samis ou Lapons parlent des langues de la famille finno-ougrienne, comme l'est le finnois. Ils s'installent dans le nord de la péninsule Scandinave où ils pratiquent des migrations saisonnières[4]. C'est alors l'âge de la pierre qui dure, en Scandinavie, jusque vers -1800 et laisse des outils sculptés de têtes d'animaux[1]. Il laisse aussi les premiers pétroglyphes, les plus célèbres étant ceux de l'Altafjord (Finnmark), dont le site d'art rupestre d'Alta[5].

Les Indo-Européens, plus précisément les Germains, arrivent ensuite, vers -1500 et apportent l'agriculture et l'élevage, en particulier celui du cheval[6].

L'âge du bronze, de -1800 à -450 environ, produit des statuettes et des casques, mais est plus connu par de nombreux pétroglyphes, surtout dans le Bohuslän, région de Suède à la frontière norvégienne. Connue sous le nom d'âge du bronze danois, cette période est marquée par le développement d'échanges commerciaux avec l'Europe du Sud grâce à la route de l'ambre : les premiers objets de métal sont importés en Scandinavie en l'échange d'ambre[6]. À cette période, surtout au sud de Trondheim, les peuplements ont laissé des bijoux et des armes ornés, mais aussi, dans les sépultures, des vêtements et des sceaux.

L'âge du fer

L'âge du fer s'étend de -400 environ à 800 après Jésus-Christ, avec le développement de forges à haute température pour le fer. Cet âge se divise en quatre phases, d'après l'influence artistique et technique dominante[1]. À la fin de l'âge du bronze, le climat se refroidit, conduisant à une raréfaction de l'agriculture et de l'élevage, surtout au Nord. Toutefois, la côte norvégienne est moins durement touchée, les apports de la pêche ne diminuant pas[7]. La première phase, dite « celtique », dure jusqu'au début de l'ère commune. Elle est marquée par la présence des Celtes en Europe centrale, ce qui désorganise les routes commerciales et interrompt presque la route de l'ambre[8]. La double pression du refroidissement et de l'absence de commerce pousse les Samis à migrer vers le Sud, ce qui entraîne des conflits avec les Finnois et les Scandinaves. Le sud de la Norvège est alors un des lieux où résident les populations à l'origine des Burgondes et des Lombards.

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Amulette de l'âge du fer, trouvée à Kongsvik, Norvège, en 1747

La phase « romaine », commençant vers le début de l'ère commune, dure jusque vers 400. Elle est marquée par l'influence indirecte de la Rome antique, dont les produits pénètrent en Scandinavie[9]. La région autour d'Oslo est alors occupée par les Gautars, futurs Goths. Les Scandinaves vendent aux Romains et aux autres peuples du Sud de l'ambre, des fourrures et du cuir, leur achetant des objets en métal et en verre, mais aussi des esclaves. À partir du IIIe siècle, la répartition géographique des populations se précise[10], et c'est à cette époque là que l'on commence à parler de « Norvégiens » pour désigner les Gautars qui vivent à l'ouest.

La phase dite « germanique ancienne » dure de 400 à 600 environ. Cette période est connue par des sources souvent d'origine orale mises par écrit ultérieurement, notamment dans les sagas comme la saga des Ynglingar et celle de Beowulf[11]. Derrière ces récits, l'histoire réelle est difficile à décrypter, mais cette période est marquée par de nombreux conflits entre de petits groupes de population, notamment dans le Sud de la Scandinavie.

Enfin, à l'époque dite « germanique récente » (600-800, la situation se stabilise quelque peu avec un arrêt des grandes migrations, mais la situation interne de la période précédente perdure[12]. La Norvège reste alors très fragmentée mais ses différents peuples pratiquent intensément le commerce. Les épées d'origine franque y font leur apparition.

Époque viking

L'Âge des Vikings correspond, dans l'historiographie anglo-saxonne et scandinave, à la période pendant laquelle les Scandinaves lancent leurs expéditions, commerciales, militaires et de colonisation, à travers les Îles Britanniques, l'Europe continentale et les terres de l'Océan Atlantique. Traditionnellement, cette période s’ouvre par le pillage, en 793, du monastère de Lindisfarne, en Angleterre par des pirates nordiques. Elle se clôt en 1066, avec la défaite du roi de Norvège Harald Hardrada lors de la bataille de Stamford Bridge, en Angleterre.

Expéditions norvégiennes

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Reconstitution d'un petit bateau viking

Le bateau viking[13] est un élément essentiel de la puissance viking : il sert d'abord à l'exploration et au commerce mais il peut permettre des incursions violentes dans différents territoires[14]. Dès le IVe siècle, des bateaux plus longs sont construits, dont la forme s'affine, tandis que vers 700 les accessoires comme le gouvernail se développent. Lorsque les Vikings trouvent des territoires qu'ils pensent pouvoir les accueillir, ils s'installent, pouvant ensuite s'assimiler, mais pas systématiquement, aux populations autochtones.

Parmi les routes maritimes employées par les Norvégiens, l'une des routes du Nord suivait les côtes de la Norvège sous forme de cabotage et pouvait aller, au-delà du cap Nord, jusqu'à la mer Blanche[15]. Vers l'ouest, des routes permettaient de rejoindre les îles Britanniques, mais aussi l'Europe du Sud et au-delà vers la mer Méditerranée. C'est également en partant vers l'ouest que les Norvégiens découvrent les îles Féroé (vers 800), l'Islande (en 874), le Groenland et enfin, sans doute, l'Amérique du Nord (camp de L'Anse aux Meadows)[16].

Les Îles Britanniques attirent aussi bien les Danois que les Norvégiens, et les sources ne permettent pas toujours de distinguer les auteurs des attaques et des implantations. Ce sont surtout les Danois qui interviennent en Angleterre[17]. En revanche, l'Écosse est la cible des Norvégiens. Les Orcades sont colonisées par les Norvégiens au cours du IXe siècle et soumises par la famille de Møre, d'où sont issus les comtes des Orcades[18]. De même, les Shetland passent rapidement sous domination norvégienne[19]. Inversement, dans les Hébrides, la présence nordique est moins forte et les Norvégiens sont assimilés par les populations locales.

L'Irlande est attaquée également par les Norvégiens, connus localement sous le nom de Finn-gall (« pâles étrangers »)[20], les Danois arrivant plus tardivement sur ces côtes. Aux raids succède l'installation de groupes vikings. En particulier Olaf et Ivar fondent un petit royaume près de Dublin, qui subsiste jusqu'en 1052[21]. Les Norvégiens qui s'installent font rapidement alliance avec les populations locales, formant un peuple connu sous le nom de Norvégiens-Gaëls dits aussi Ostmen. Ivar est qualifié de « Rex Nordmannorum totius Hiberniæ et Britanniæ » (« roi des Normands de toute l'Irlande et la Bretagne » en latin).

Le Pays de Galles constitue moins une terre d'installation pour les Vikings[22]. Cependant, au cours du XIe siècle, le royaume de Gwynedd s'allie aux Norvégiens de Dublin et de l'île de Man.

L'origine exacte de Rollon, fondateur du duché de Normandie est discutée, l'une des hypothèses avancée étant une origine norvégienne[23], mais ses troupes se composaient pour la plupart de Danois.

Eric le Rouge (vers 950-1003), né en Islande, fonde vers 985 les colonies norvégiennes du Groenland[24]. Son fils Leif Ericson, dit « le Chanceux » lance une expédition plus à l'ouest et s'installe dans le Vinland, correspondant sans doute au futur Canada, mais sans que cela donne lieu à une colonie durable.

Des fylker à la Norvège unie

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Halfdan (à droite) transmet la couronne à son fils Harald à la Belle Chevelure. Miniature du XIVe siècle issue du Flateyjarbók, conservé au Árni Magnússon Institute en Islande

L'histoire de la Norvège à l'époque viking et jusqu'à son unification reste mal connue, la plupart des sources étant les sagas fortement marquées de légende. Le territoire, à l'exception du Nord occupé par les Samis, est alors divisé en 29 petits royaumes[25]. Ces « royaumes », aussi appelés fylke, correspondent à une zone géographique, souvent autour d'un fjord[26]. Chaque fylke disposait d'un thing, assemblée réunissant les représentants des villages ou des provinces[27].

Toutefois, les différents fylker se regroupent en quatre rassemblements régionaux pour certaines activités notamment militaires : l'un autour de Trondheim, pour les plus nordiques, l'un pour la côte du sud-ouest, l'un pour l'Oslofjord, et le dernier pour la partie habitée de la Norvège centrale[25].

La dynastie des Ynglingar, originaire de Suède et contrôlant le Vestfold, est à l'origine de l'unification du pays[28]. Halfdan le Noir soumet ainsi l'ensemble du sud-est et s'installe également sur la côte sud-ouest du pays. Son fils, Harald aux Beaux Cheveux, conclut une alliance avec le Hålogaland et impose son autorité sur le Trøndelag qui continue toutefois à bénéficier d'une large autonomie[29]. À l'occasion de la bataille de Hafrsfjord, traditionnellement datée de 872[30], il impose son autorité au Rogaland et au Hordaland. Il unifie ainsi la Norvège à la fin des années 870 et établit les premiers impôts royaux. Il est ainsi considéré comme le premier roi de Norvège.

Toutefois, la tradition est encore celle de la royauté collégiale, qui conduit à partager l'autorité entre les différents enfants du souverain. C'est ainsi que, de son vivant, Harald Ier partage son pouvoir entre plusieurs de ses enfants[30]. L'un d'eux, Éric Ier, dit « hache sanglante » pour avoir tué presque tous ses frères, est roi de Norvège, mais ne gouverne en réalité que le Vestlandet. Il est du reste détrôné dès 933 par le dernier frère Håkon Ier, dit le Bon.

La période suivante est marquée par des échanges politiques constants entre la Scandinavie et les Îles Britanniques, qui sont partiellement sous influence viking, ce qui donne lieu à des tentatives de rapprochement ou de contrôle conjoint de ces territoires. Les jarls de Lade, qui contrôlent la côte nord de la Norvège, jouent un rôle important, tantôt en soutenant la dynastie des Ynglingar, tantôt en se rangeant aux côtés des prétendants extérieurs qui en font volontiers leurs « gouverneurs » en Norvège, quand les jarls ne se prétendent pas eux-mêmes souverains. C'est ainsi qu'après Harald II, fils d'Éric Ier et successeur d'Håkon Ier, la réalité du pouvoir passe au jarl de Lade Håkon Sigurdsson avec le titre de « gouverneur » attribué par le roi du Danemark qui prétend contrôler aussi la Norvège[30]. Mais une révolte de la noblesse conduit au rétablissement des Ynglingar en la personne d'Olaf Ier, considéré comme le 2e unificateur de la Norvège[31]. Mais le 9 septembre 1000, à la bataille de Svolder, il est vaincu et tué par une coalition de Danois, de Suédois et de Wendes ainsi que du jarl de Lade. Sven Ier de Danemark se proclame roi de Norvège, tout en délégant le jarl de Lade Éric Håkonsson comme gouverneur, ce qui marque le début d'une période où les jarls de Lade règnent de facto sur la Norvège. En 1016, la dynastie est rétablie avec Olaf II dit le Saint qui soumet le Groenland mais qui est battu et tué le 29 juillet 1030 à la bataille de Stiklestad près de Nidaros par Knut le Grand, qui devient ainsi roi de Norvège, de Danemark et d'Angleterre[32].

Les années 1030 à 1066 sont marquées par de nouvelles tentatives d'unir Norvège, Danemark et/ou Angleterre[33]. Mais quand Harald III veut reconquérir l'Angleterre en 1066, il est défait par Harold, ce qui met fin aux tentatives d'union anglo-scandinave.

Christianisation

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Chapelle de Hestad (Sogn og Fjordane), avec son architecture traditionnelle en bois

Si les Vikings ont été très vite en contact avec des populations chrétiennes, ils commencent surtout à s'intéresser à cette nouvelle religion au IXe siècle. En Norvège, ce sont principalement des missionnaires anglo-saxons qui interviennent[34]. Né en Angleterre, Haakon le Bon engage une politique plus systématique de conversion dans les années 950 en s'appuyant sur des missionnaires anglais. Cette politique porte surtout ses fruits sur la côte, l'intérieur des terres restant païen plus longtemps[35]. L'adoption du christianisme semble s'être faite rapidement et sans grands heurts, l'Église s'employant à « christianiser » les lieux de cultes traditionnels.

Olaf Tryggvason renforce le poids du christianisme en Norvège vers l'an mille, tout en portant ses efforts sur le nord du pays, désormais mieux intégré. C'est lui que l'historiographie retient d'ailleurs comme instaurateur du christianisme comme religion officielle. Vers 1015, Olaf Haraldsson, baptisé à Rouen ou en Angleterre[35], s'empare de la Norvège, l'unifie et entend imposer le christianisme à tous ses sujets. Il s'appuie notamment sur les missionnaires allemands contre Knud le Grand. Enterré à Nidaros, il y bénéficie très vite d'une réputation de sainteté.

Les sièges épiscopaux ne se stabilisent que dans la deuxième moitié du XIe siècle : à Nidaros, à Oslo et sur l'île de Selja[36], ce dernier transféré à Bergen au XIIe siècle.

Fin du Moyen Âge et Union de Kalmar (1066-1536)

Affirmation de la puissance royale

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Magnus VI le Législateur

Pendant le XIe siècle le modèle collégial de royauté subsiste, les frères du roi en titre pouvant se voir attribuer une autorité sur une partie du pays avec un système parfois complexe de co-rois[37]. En outre, l'Église ne parvient que lentement à faire exclure de la succession les enfants qu'elle considère « illégitimes », au rebours de la tradition germanique du mariage more danico.

Le dernier souverain issu de la lignée d'Harald Ier est Sigurd Ier, qui règne de 1103 jusqu'à sa mort en 1130[38]. À sa mort, plusieurs de ses enfants sont proclamés et, après s'être partagé le pays, s'affrontent directement, le pays étant en guerre jusqu'en 1157, date où Inge Ier est reconnu seul roi. Mais les désaccords et les rivalités reprennent dès la mort d'Inge Ier en 1161 et jusqu'au sacre de Magnus V en 1163 ou 1164, qui est le premier roi de Norvège à connaître cette cérémonie[39]. Ce sacre marque l'influence grandissante de l'Église comme soutien de la monarchie, influence qui conduit le pouvoir royal à adopter les règles de succession défendue par elle. C'est ainsi que Magnus V promulgue la première loi successorale du royaume, qui n'est toutefois pas respectée à sa mort[40].

En effet, les méthodes jugées autoritaires de ce roi suscitent des adversaires qui se regroupent sous le nom de Birkebeiner. Victorieux en 1184, ils imposent Sverre, qui règne jusqu'en 1202[41]. Homme d'État très habile, il établit une monarchie puissante et affaiblit le pouvoir du clergé et de la noblesse. Sous le règne de Haakon IV Haakonsson l'Ancien, de 1217 à 1263, la Norvège atteint l'apogée de sa puissance économique, politique et culturelle au Moyen Âge. C'est sous ce règne que le royaume, sortant de relations quasi exclusives avec le reste de la Scandinavie, la Russie et les Îles Britanniques, noue des relations plus suivies avec le reste de l'Europe[42]. Håkon IV signe en 1252 un traité avec la République de Novgorod, fixant les zones d'influence respectives en Laponie. Quant à l'Islande, elle est annexée au royaume en 1262. Le renforcement de l'autorité royale amorcé par Håkon IV est poursuivi par son fils, Magnus VI Lagabøte (le Législateur). C'est à lui que l'on doit la 2e loi successorale, qui sera cette fois respectée[43], mais aussi une législation nationale pour les questions de propriété, promulguée en 1275[44].

L'aristocratie terrienne est affaiblie par Håkon V (1270-1319), dernier aboutissement d'une politique déjà initiée par ses prédécesseurs, mais qui a des conséquences durables. Les vieilles familles nobles déclinent ensuite graduellement et la Norvège devient surtout une nation de paysans, avec de nombreux petits propriétaires, contrairement à une grande partie de l'Europe occidentale, mais aussi au Danemark et à la Suède.

Déclin économique et unions politiques

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Lettre d'union du Danemark, de la Norvège et de la Suède (1397)

À la même époque, la Hanse, association de commerçants créée dans les villes allemandes, détourne à son profit le commerce en mer du Nord et en Baltique, contrôlant tout le commerce de la région[45]. C'est aussi à cette époque qu'Oslo devient un centre de pouvoir.

En 1319, à la mort d'Håkon V qui n'avait pas d'héritier mâle, le royaume est donné à Magnus IV de Suède, remplacé en 1343 par son fils Håkon VI. Puis ce fut le tour, en 1380, du fils de celui-ci, Olav III roi de Danemark, qui devient le roi Olav IV de Norvège[46]. Mais le jeune roi n'exerce qu'un pouvoir de façade car le vrai pouvoir est détenu par sa mère, Marguerite Ire Valdemarsdotter. Il meurt d'ailleurs avant elle et celle-ci devient souveraine de la Norvège et du Danemark, puis de la Suède en 1389. Afin d'obtenir le soutien des Allemands contre les ducs de Mecklembourg prétendants au trône de Suède, Marguerite fait élire roi son petit-neveu, Éric de Poméranie, tout en conservant la réalité du pouvoir[47].

L'union, dictée en partie par les règles successorales, est aussi une manière de faire face à la peste noire, qui décime le pays en 1349 et arrête son essor, entraînant la mort du tiers de la population et une période de récession et de famines[48].

Cette union, d'abord vue comme une situation provisoire[46], est confortée avec l'officialisation de l'Union de Kalmar, adoptée en 1397 : les trois pays s'accordent pour avoir toujours le même roi, ainsi qu'un organe consultatif commun, chaque pays conservant son propre système législatif. Toutefois, l'Union de Kalmar fonctionne avec difficulté, et à plusieurs reprises la Suède désigne un roi différent de celui du Danemark et de la Norvège. Ces deux derniers pays se rapprochent avec la conclusion d'un traité, en août 1450, pour une union plus étroite[48]. Affaiblie, la Norvège doit gager les Orcades et les Shetland au royaume d'Écosse en 1468, et ces archipels sont définitivement cédés à l'Écosse en 1590[49].

L'époque moderne

Union avec le Danemark

L'union de Kalmar est formellement dissoute par le départ de la Suède en 1523, mais la Norvège reste étroitement unie au Danemark par l'effet du traité de 1450. Le roi Christian III, s'appuyant sur ce texte, annonce en octobre 1536 que « la Norvège ne sera plus jamais un royaume indépendant[50] », mais qu'elle sera intégrée comme une province du Danemark. Cette décision n'est pas entérinée par le Conseil du royaume danois qui s'estime incompétent pour cela, et la Norvège reste un royaume distinct au sein de l'union personnelle. Toutefois, à partir de 1536, elle est soumise à l'administration danoise puisque ce sont désormais des Danois qui occupent les principales fonctions dans le pays.

La Réforme

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La Bible de Christian III, en danois, en vigueur en Norvège après la Réforme

Le roi Christian II de Danemark met en place une Église nationale en 1520-1521, en limitant les droits des évêques et en autorisant les prêtres à se marier[51]. Cette réforme échoue après le renversement de Christian II en 1523.

La Norvège reçoit ses premiers prédicateurs réformés vers 1526, notamment à Bergen, ce qui suscite de vigoureuses critiques de l'archevêque Olav Engelbrektsson[52]. La prédication se renforce en 1529 avec la bienveillance du roi Frédéric Ier. C'est surtout son successeur Christian III qui, à partir de 1536, se donne pour objectif de faire passer le pays à la Réforme[53]. L'archevêque Olav Engelbrektsson prend la tête d'un mouvement de protestation, mais il est contraint à l'exil en avril 1537. Christian III impose alors au pays l'ordonnance ecclésiastique du 2 septembre 1537. Les domaines épiscopaux sont sécularisés, la part de dîme qui revenait précédemment aux évêques est attribuée à la Couronne, et une partie des terres monastiques est donnée à des nobles, notamment danois. En revanche, les prêtres locaux qui acceptent d'appliquer l'ordonnance ecclésiastique sont laissés en place. La langue de la liturgie devient le danois.

C'est essentiellement après la Réforme que les Samis sont convertis au christianisme, en particulier au XVIIIe siècle avec le Collège des Missions fondé en 1714 par Frédéric IV, qui forme des pasteurs parlant lapon et des instituteurs locaux[54]. La région est marquée à cette époque par le piétisme venu d'Allemagne. Le déclin de cette forme de spiritualité au XIXe siècle affaiblit l'esprit religieux des Samis.

Développement économique

Après le marasme de la fin du Moyen Âge, l'économie redémarre au XVIe siècle. La pêche continue de se développer, avec en particulier le hareng[55]. Son exportation se fait jusqu'en Italie et au Portugal. Mais c'est surtout le bois, plus encore à partir de 1550, qui fait la prospérité de la Norvège. Cet essor tient à une forte croissance de la demande, en particulier depuis l'Europe occidentale, mais aussi à des améliorations techniques avec la généralisation de la scie hydraulique, ce qui facilite la constitution de petites exploitations de bois très rentables. Vers 1620, le système se modernise avec des modèles à plusieurs lames[56]. Les villes norvégiennes croissent encore lentement, et vers 1650 la plus peuplée des villes norvégiennes, Bergen, ne compte que 8 000 habitants[57]. Quelques villes nouvelles sont créées à cette époque, essentiellement autour d'une activité économique, comme à Kongsberg et à Røros[58]. La fondation de Christiana, à côté d'Oslo, incendiée en 1624, répond à une autre logique. En Norvège, la plupart des terres agricoles sont détenues par les paysans eux-mêmes, mais les prix restent fixés par les commerçants. L'essor de la Norvège au XVIIe siècle touche aussi les industries extractives de cuivre, d'argent et surtout de fer[59]. Le commerce international se développe aussi dans la seconde moitié du siècle[60]. Le commerce du bois reste florissant au XVIIIe siècle même si certaines forêts commencent à s'épuiser[61]. La création de manufactures touche moins la Norvège que ses voisins, mais la Norvège développe la pelleterie et l'armement[62]. L'urbanisation de la Norvège reste faible au XVIIIe siècle, le pays n'arrivant pas à suivre les progressions suédoises[63]. Bergen atteint les 14 000 habitants environ dès 1770, alors qu'Oslo reste à moins de 10 000.

Affrontements avec la Suède et réduction du territoire

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Annexions temporaires et définitives de la Suède, notamment aux dépens de la Norvège

La Norvège est partiellement envahie par l'armée suédoise pendant la guerre nordique de Sept Ans (1563-1570), avec la prise de Trondheim en 1564 et l'invasion du sud du pays en 1567[64], mais le Traité de Stettin signé en 1570 n'a pas d'incidence sur le pays[65].

Dans les années 1600, le Nord de la Scandinavie est le nouvel enjeu de la rivalité dano-suédoise[66]. Dans cette zone où les frontières sont moins clairement fixées, et notamment dans le Finnmark, le roi de Suède Charles IX installe des hommes à lui et prend en 1607 le titre de « roi des Lapons du Nord ». En réaction, le roi Christian IV de Danemark affirme également son autorité dans ces territoires et n'hésite pas à y affronter les troupes suédoises. Cet affrontement tourne à l'avantage du roi danois, et, par le traité de Knäred, signé en 1613, Gustave-Adolphe reconnaît la souveraineté de la Norvège sur le Finnmark[67].

La Suède et le Danemark s'affrontent à nouveau pendant la Guerre de Trente Ans. En 1645, par le traité de Brömsebro, le Danemark doit céder la province norvégienne de Jämtland qui se trouve dès lors définitivement incorporée à la Suède. Après une nouvelle guerre en 1657-1658, le Danemark est contraint de signer le traité de Roskilde (26 février 1658), par lequel il cède à la Suède la province de Bohuslän et surtout celle de Trondheim, ce qui donne à la Suède un débouché sur la mer de Norvège tandis que le royaume est coupé en deux[68]. Cependant, le Danemark reprend les hostilités dès le mois d'août et la Suède, affaiblie par les attaques de la Russie et la mort de Charles X abandonne, par le traité de Copenhague du 6 juin 1660, la province de Trondheim, ce qui rétablit la continuité territoriale de la Norvège. En revanche, la province de Bohuslän demeure à la Suède. Depuis 1660, la frontière entre les deux pays est stable.

Monarchie absolue et revendications nationales

En 1660, à la suite d'un conflit entre le roi, la noblesse et la bourgeoisie, le roi Frédéric III instaure une monarchie héréditaire absolue, qu'il fait approuver par l'assemblée des États de Norvège. Il réorganise également l'administration locale avec l'instauration de gouverneurs nommés à la tête de chaque comté et de baillis urbains dans les villes. Des fonctionnaires sont également mis en place pour rendre la justice[69]. En 1687, le successeur de Frédéric III, Christian V impose à la Norvège un nouveau code de lois qui s'inspire fortement du droit danois, tout en maintenant les spécificités sur le droit foncier et les droits des paysans locaux[70].

À partir des années 1760 se développe un courant patriotique, qui s'appuie sur des dimensions culturelles mais aussi économiques. Ce mouvement se traduit par la création d'organes culturels spécifiquement norvégiens, comme l'Académie norvégienne des sciences fondée en 1767[71]. Un comité est créé pour demander une université norvégienne, revendication qui n'aboutit qu'en 1811 avec la création de l'université d'Oslo. Sur le plan économique, les revendications viennent de ceux qui souhaiteraient mettre en place des investissements de type capitaliste, et qui critiquent la législation commerciale danoise tout en revendiquant une banque centrale propre à la Norvège. L'idée d'une séparation avec le Danemark et d'une union avec la Suède commencent à se manifester, notamment auprès des maîtres de forges.

Le Danemark est neutre pendant les guerres de la Révolution française[72], mais des navires danois et norvégiens sont interceptés par les Britanniques qui les soupçonnent de se livrer à la contrebande. En octobre 1805 le roi Gustave IV de Suède s'engage dans la guerre contre la France dans l'espoir de s'approprier la Norvège en cas de succès[73]. Le Danemark se rapproche, lui, de la France, qu'il rejoint après le bombardement de Copenhague par les Britanniques en 1807[74]. La Suède, qui a dû entre temps céder la Finlande à la Russie, soutient l'idée que la Norvège pourrait être une contrepartie à la perte de la Finlande, position soutenue par la Russie. Or, entretemps, la Norvège vit durement le blocus continental et considère dès lors que ses intérêts et ceux du Danemark divergent. Les Norvégiens sont favorables à la paix avec la Suède, pas nécessairement à une union avec ce dernier.

Le XIXe siècle (1814-1905)

Union personnelle de la Norvège avec la Suède

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Oscar Wergeland, L'Assemblée d'Eidsvoll, 1885. Tableau conservé au Storting

À la fin des Guerres napoléoniennes, Charles-Jean de Suède s'attaque au Danemark, forçant Frédéric VI de Danemark à signer le traité de Kiel (14 janvier 1814). Ce traité transfère le royaume de Norvège du Danemark à la Suède, à l'exception du Groenland, de l'Islande et des îles Féroé, qui sont laissées au Danemark[75]. Cependant le gouverneur général de Norvège au nom du Danemark, Christian Frédéric proclame l'indépendance de la Norvège le 15 février. Il réunit à partir du 10 avril une assemblée constituante à Eidsvoll. Cette assemblée de 112 délégués adopte le 17 mai la Constitution de Norvège, fortement inspirée par la Constitution française de 1791, le pouvoir législatif étant confié au Storting tandis que le roi se voit attribuer un veto suspensif. En revanche, le suffrage censitaire est assez large puisqu'il permet à 45 % de la population masculine en âge de voter de le faire[76].

Pour faire appliquer le traité de Kiel, le prince héritier de Suède tente d'obtenir l'abdication de Christian Frédéric qui a été proclamé roi. Devant son refus, Charles-Jean de Suède engage des opérations militaires qui durent du 26 juillet au 14 août. Cependant, dès le 7 août commencent les pourparlers qui conduisent à la convention de Moss le 14 août. Cette convention prévoit l'abdication de Christian Frédéric et l'union des deux royaumes sous le même souverain. Toutefois, chaque royaume conserve son indépendance et la Constitution du 17 mai n'est pas remise en cause[77].

Évolutions institutionnelles

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Frederik Stang, premier « ministre d'État » de Norvège

De 1814 à 1905, les deux pays gardent le même souverain, mais chacun a son gouvernement et ses lois. Le souverain dispose d'un veto suspensif de deux sessions : au troisième vote d'une loi, le roi devait s'incliner. Toutefois, les sessions du Storting n'avaient lieu que tous les trois ans jusqu'en 1869, donc jusqu'à cette date une loi à laquelle le roi s'opposait n'était validée qu'au bout de neuf ans[78].

Jusque dans les années 1870, le Storting est dominé par des personnalités de tendance conservatrice avec un libéralisme économique tempéré, dont Frederik Stang est la personnalité la plus emblématique[79]. Comme ailleurs en Europe, les idées socialistes gagnent du terrain dans les couches les plus défavorisées de la population, et, en 1849, Marcus Thrane crée le « mouvement socialiste norvégien »[80]. La fin des années 1860 marque l'avènement d'une vie politique moderne, marquée par un bipartisme entre deux tendances appelées Venstre (la gauche) et Høyre (la droite)[81]. L'un des objectifs de Venstre était l'évolution du régime vers une monarchie constitutionnelle dont les ministres soient responsables devant le Storting[82]. Formellement approuvée en 1880, cette nouveauté constitutionnelle n'est toutefois pas acceptée par le gouvernement en place. La crise dure jusqu'aux élections législatives de 1882, qui voient une large victoire de Venstre. Forte de sa majorité, elle provoque la mise en accusation des ministres devant le Riksretten, où ils sont jugés en 1884 et presque tous révoqués. Après deux mois pendant lesquels Oscar II tente de maintenir un gouvernement de centre-droit, le roi s'incline, ce qui conduit à accepter officiellement le régime parlementaire[83]. Les deux groupements Høyre et Venstre deviennent alors de véritables partis politique avec une base militante. Dès 1885, le cens est abaissé afin d'élargir le corps électoral[84], et le suffrage universel masculin est instauré en 1898.

Séparation d'avec la Suède

Défilé en faveur du oui lors du référendum de 1905.

L'Union entre la Suède et la Norvège fonctionnait sans trop de mal, mais les Norvégiens gardaient tout de même le sentiment d'être gouvernés par un roi étranger[85]. Il y avait cependant eu des tensions en 1851, où la Suède avait engagé une guerre douanière envers la Norvège pour le sucre, ce qui avait entraîné la Norvège à des mesures de rétorsions, les unes et les autres signées par le même roi. D'autre part, le norvégien est de plus en plus utilisé y compris en littérature, ce qui renforce le sentiment d'appartenance nationale.

La crise culmine dans la question des consulats. Les affaires étrangères restant gérées par la Suède, les deux pays avaient un réseau consulaire commun[86]. Or, dans les années 1880, la Suède met en place une politique protectionniste qui n'arrange pas la Norvège qui dispose d'une flotte marchande importante. En 1892, le Storting adopte une résolution sur la constitution d'un réseau consulaire propre à la Norvège[87], mais Oscar II refuse de le sanctionner. La situation reste bloquée pendant trois ans et un comité mixte, convoqué en 1895, échoue à proposer une solution acceptée par les deux parties. La Suède envisage même une intervention militaire contre la Norvège. Le Storting retire alors sa résolution, au mécontentement de la population. Lancées en 1902, de nouvelles négociations semblent aboutir en 1903 avec l'accord sur le fait que chaque État ait ses propres consulats[88], mais la position suédoise se raidit l'année suivante, le gouvernement suédois souhaitant garder un droit de regard sur les consulats norvégiens.

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Carte postale pour le oui au référendum du 13 août 1905

La crise se dénoue durant l'année 1905. Le nouveau gouvernement norvégien de coalition fait adopter le 27 mai une loi portant la création de consulats norvégiens[89]. Oscar II ayant mis son veto, le gouvernement démissionne, démission refusée par le roi au motif qu'il n'y a pas de majorité alternative. Le Storting déclare alors le 7 juin que le roi a cessé de régner car il est incapable de désigner un gouvernement. Comme en 1895, des préparatifs militaires sont engagés des deux côtés, mais une commission est également nommée pour trouver une solution[90]. Une large majorité de la commission estime que la dissolution de l'Union peut être prononcée si le peuple norvégien l'approuve par référendum. Le scrutin se tient le 13 août et donne des résultats très nets avec 368 208 oui pour 184 non.

Cependant il faut encore de longues et difficiles discussions sur les modalités précises de la séparation, en particulier pour les clauses militaires (destruction des forts situés auprès des frontières)[91]. La fin de l'union est finalement proclamée le 26 octobre. Il restait encore à régler la question du régime car il existait en Norvège une tendance républicaine. Le prince pressenti, Charles de Danemark, n'accepte qu'à condition qu'un deuxième référendum, sur le maintien de la monarchie, soit organisé[92]. Le 13 novembre, le peuple norvégien approuve à près de 79 % la monarchie et le nouveau prince est déclaré roi le 18 novembre sous le nom d'Haakon VII.

La Norvège de 1905 à 1945

Organisation du nouvel État

La séparation de 1905 ne modifie pas fondamentalement les institutions du pays. La Norvège a son propre roi, mais la monarchie parlementaire n'est pas mise en cause, le parlement monocaméral est maintenu de même que le veto royal. En revanche, le pays dispose désormais de son propre ministre des Affaires étrangères. Une autre innovation intervient en 1907, avec l'ouverture du vote aux femmes, toutefois cet accès est d'abord réservé aux femmes disposant d'un certain revenu, il est étendu à l'ensemble des femmes en 1910 pour les élections locales, en 1913 pour les élections au Storting[93].

La Gauche est au pouvoir jusqu'en 1910. Cette année-là, le parti connaît une sécession : un groupe, qui se fait appeler « Det frisinnede Venstre » (« la Gauche libérale »), s'allie avec Høyre pour refuser les mesures jugées trop anticapitalistes, notamment la confiscation des concessions hydrauliques[94]. Au pouvoir de 1910 à 1913, cette coalition de circonstance doit céder la place à la Gauche jusqu'en 1920. C'est pendant ces années-là que se développe une politique sociale : assurance maladie en 1909, limitation du temps de travail à dix heures en 1915, à huit heures en 1919, création de juridictions du travail[95].

La Première Guerre mondiale et ses conséquences

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Fridtjof Nansen, explorateur et homme politique norvégien, premier responsable des réfugiés à la Société des nations

La Norvège reste neutre pendant la Première Guerre mondiale, en concertation avec les souverains suédois et danois qui se rencontrent à Malmö en décembre 1914[96]. Cette neutralité n'empêche pas la Norvège de souffrir des conséquences de la guerre. Ainsi, 1 892 marins marchands norvégiens sont tués, la plupart du temps à cause des torpillages allemands, et la Norvège a perdu près de 50 % de sa flotte marchande, proportionnellement les pertes les plus grandes de tous les pays de la Première Guerre mondiale[97]. Les difficultés liées à la Guerre conduisent aussi, à l'intérieur, à une politique de rationnement et à une forte inflation, surtout à partir de 1916. La politique de neutralité et d'amitié entre les pays scandinaves persiste après la guerre. Quant à l'adhésion à la Société des Nations, elle fait débat en raison des sanctions économiques qu'elle envisage, mais elle est finalement adoptée[98].

Conquêtes en Arctique et Antarctique

La Norvège participe activement à l'exploration des pôles, le plus connu des explorateurs norvégiens étant Roald Amundsen, découvreur du pôle Sud en 1911. La Norvège accroît ses possessions en obtenant la souveraineté sur le Svalbard, qui lui est reconnue par le traité concernant le Spitzberg du 9 février 1920[99]. En 1929, la Norvège s'empare de l'île Jan Mayen, proche du Groenland, ainsi que, dans l'Antarctique, des îles Pierre Ier et Bouvet[100]. Enfin, en 1939, elle s'octroie, sur le continent Antarctique, la Terre de la Reine-Maud : cette revendication, confirmée malgré le traité sur l'Antarctique de 1961, fait d'elle le deuxième « possesseur » de terres antarctiques après l'Australie.

Vie politique dans l'entre-deux-guerres

De 1921 à 1935, le pays est gouverné par différentes coalitions, plus souvent dirigées par Venstre. Le Parti agrarien (Bondepartiet), fondé en 1920, attire une partie des classes moyennes, et se rallie à certaines de ces coalitions. Pour faire face à l'inflation qui demeure, les gouvernants mènent une politique de limitation des impôts et des dépenses publiques, ainsi qu'une politique de l'emploi pour tenter de juguler un chômage élevé[101].

La conjoncture s'améliore quelque peu en 1928, mais la Norvège est bientôt atteinte par les effets de la Grande Dépression à partir de 1931, même si la croissance revient, timidement, à partir de 1934[102].

En 1935, le Parti du travail s'allie avec le Parti agrarien pour renverser le gouvernement conservateur accusé de ne pas tenir suffisamment compte des problèmes des chômeurs et des paysans. Dirigé par Johan Nygaardsvold, ce gouvernement reste dix ans au pouvoir, dont cinq en exil[103]. Mais avant la guerre, il a le temps de reprendre la politique sociale entreprise avant 1920, avec la généralisation des retraites en 1936, l'instauration des congés payés et d'une assurance chômage. Malgré la tradition pacifiste du parti, le gouvernement, voyant monter les tensions internationales, relance aussi l'industrie de défense. Pour financer ces différentes mesures, il augmente les impôts et crée une sorte de taxe sur la valeur ajoutée.

Face à ce gouvernement travailliste, le nationalisme gagne du terrain avec la création, en 1933, par Vidkun Quisling, du Nasjonal Samling (Rassemblement national)[104], un parti très lié au parti nazi allemand. Contrairement à d'autres partis nationalistes européens, le Nasjonal Samling comptait une base militante importante (25 000 à 30 000 membres), mais peu d'audience aux élections.

La Norvège dans la Seconde Guerre mondiale

La Norvège proclame à nouveau sa neutralité au début de la Seconde Guerre mondiale en 1939. Malgré les sentiments de sympathie pour la Finlande pendant la phase russo-finnoise du conflit, la Norvège rejette la demande franco-britannique de faire transiter des troupes via son territoire. Cependant, les manœuvres allemandes le long des côtes norvégiennes rendent la neutralité du pays difficile à respecter. Le 16 février 1940, la Royal Navy arraisonne, dans les eaux de la Norvège, l’Altmark, qui s'y était réfugié avec des prisonniers britanniques à son bord. Cet « incident de l'Altmark » persuade l'Allemagne que les Alliés sont prêts à envahir la Norvège, tandis que ces derniers estiment que les Allemands ont l'intention d'utiliser la mer territoriale norvégienne au mépris de sa neutralité[105]. Le 8 avril 1940, la France et le Royaume-Uni avouent avoir miné les eaux territoriales norvégiennes afin d'empêcher les navires de ravitaillement allemands de les utiliser.

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Troupes allemandes évoluant dans une côte au sud de Bagn (Oppland), sans doute en avril 1940

Le 9 avril, l'Allemagne nazie lance l'opération Weserübung, qui comprend l'invasion de la Norvège et du Danemark. Le gouvernement norvégien refuse la demande de l'Allemagne de laisser ses troupes l'occuper sans résistance et annonce son intention de résister. L'armée est toutefois très vite en difficulté, certaines garnisons se rendant sans combattre[106]. Le roi Haakon VII et le gouvernement quittent la capitale. Pendant ce temps, la flotte alliée attaque les bâtiments allemands et les Alliés franco-britanniques lancent la campagne de Norvège en débarquant à leur tour le 13 avril. Après avoir progressé difficilement jusqu'au 18 avril, les Alliés connaissent alors des revers dus notamment à l'impréparation et au manque de matériel adéquat[107]. Ils sont contraints d'évacuer leurs têtes de pont les unes après les autres. À partir du 10 mai, seul le Nord du pays, où le roi s'est réfugié, tient encore. Le roi part en exil le 7 juin et les dernières troupes alliées évacuent le pays le 10 juin. Ce même jour l'armée norvégienne capitule[108]

Entre-temps, le chef du Nasjonal Samling, Vidkun Quisling, que Haakon VII a refusé de nommer Premier ministre, s'auto-proclame chef du gouvernement. Son autorité n'est toutefois reconnue par aucun gouvernement étranger et les nazis le destituent dès le 15 avril[104]. Il est remplacé par un conseil administratif présidé par Christensen, ancien gouverneur civil d'Oslo.

Après la défaite militaire de leur pays, le roi Haakon VII et le chef du gouvernement Johan Nygaardsvold animent à Londres un gouvernement en exil, reconnu par les Alliés. Une partie des forces armées, dont plus de cent navires de la Marine royale norvégienne, parvient à suivre le roi au Royaume-Uni et participe, au fil du conflit, à l'effort de guerre. La plus grande partie de l’énorme flotte marchande norvégienne est aussi placée sous le contrôle des alliés. Les Forces norvégiennes libres contribuent à la bataille de l'Atlantique, puis à la bataille de Normandie[109].

Dans le pays occupé, après avoir soutenu une administration apolitique contrôlée par les Allemands, le Reich fait de la Norvège un Reichskommissariat le 25 septembre 1940, avec Josef Terboven à sa tête. De son côté, le mouvement de Résistance combat vigoureusement les nazis. L'exploit le plus célèbre des résistants norvégiens est la destruction de l'usine d'eau lourde de Vemork en 1943. Le Nasjonal Samling apporte son concours actif aux troupes d'occupation pour combattre les résistants. C'est en considération de son efficacité en la matière que ce parti est autorisé, à partir de février 1942, à organiser un gouvernement pro-nazi présidé par Vidkun Quisling, qui gouverne le pays en collaborant activement avec l'occupant, Terboven exerçant encore une part importante du pouvoir[104].

Au début de la Guerre, la Norvège avait d'abord refusé une occupation alliée du Svalbard. Cependant, devant la menace d'une attaque allemande l'archipel est évacué en septembre 1941, et les installations météorologiques sont sabordées. Les Allemands s'emparent en effet du Svalbard, mais ils sont rapidement mis en fuite par l'arrivée des Alliés[110].

En novembre 1944, l'Armée rouge envahit et occupe le Finnmark[111]. La retraite des nazis au printemps 1945 est marquée par la destruction systématique des villes et des villages dans le Nord du pays. Après la reddition allemande, le 8 mai 1945, le prince Olav fait son entrée dans Oslo[112]. Le gouvernement en exil regagne la Norvège le 31 mai, suivi du roi et de la famille royale le 7 juin, cinq ans jour pour jour après son départ. La peine de mort, abolie en 1876, est rétablie pour punir les « traîtres ». Vidkun Quisling, arrêté par la résistance le 31 mai, et les principaux collaborateurs sont jugés et exécutés peu de temps après pour haute trahison et crimes de guerre. Le commissaire du Reich Josef Terboven préfère le suicide. Depuis 1947, Oslo offre un arbre de Noël géant à Londres en souvenir de l'aide apportée par les Anglais aux Norvégiens.

La Norvège depuis 1945

L'après-guerre et ses suites

Le gouvernement en exil démissionne après le retour à l'ordre normal, mais le pouvoir reste au Parti du travail qui remporte les élections générales d'octobre 1945 et demeure au pouvoir pratiquement sans interruption pendant les vingt années suivantes. Sous la direction du Premier ministre Einar Gerhardsen, la Norvège devient une démocratie sociale et un État-providence, même si cette évolution s'inscrit à certains égards dans la continuité des politiques sociales antérieures[113].

L'économie norvégienne sortait de la guerre exsangue en raison de l'exploitation allemande et du sabotage intérieur. En outre, les troupes allemandes, lors de la retraite, avaient brûlé de nombreuses villes du Nord, comme dans d'autres pays[111]. Deux facteurs favorisent un redémarrage rapide de la reconstruction et le retour d'une croissance forte. D'une part, la Norvège bénéficie du plan Marshall en 1947[114]. Par ailleurs, le gouvernement travailliste planifie toute l'économie du pays, renforce sa place dans les marchés mondiaux, et cherche à redistribuer la richesse nationale selon des critères plus égalitaires. En trois ans, le produit intérieur brut norvégien retrouve son niveau d'avant-guerre. Ce développement est accompagné de nouvelles lois sociales avec la création des allocations familiales (dès 1946) et le renforcement de droits déjà accordés avant guerre (assurance maladie, retraite)[115].

En politique étrangère, la Norvège adhère à la charte des Nations unies (ONU) en 1945. L'Armée rouge, qui avait envahi le Finnmark en 1944, s'en retire en septembre 1945. Cependant, la proximité d'une Union soviétique puissante en train de soumettre l'Europe de l'Est, inquiète le gouvernement norvégien. La Norvège renonce donc à sa politique de neutralité d'avant-guerre. Si elle refuse l'alliance défensive avec la Suède, jugée insuffisante en cas d'attaque soviétique, elle adhère en revanche à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) en 1949[116]. Cette adhésion à l'OTAN est tacitement approuvée par le peuple norvégien aux élections d'octobre 1949 qui reconduisent les travaillistes.

L'or noir de la Norvège

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Plates-formes pétrolières sur Ekofisk, l'une des principales zones de la mer du Nord où la Norvège peut exploiter du pétrole

L'exploitation du pétrole en mer du Nord commence dans les années 1960, surtout avec l'extension de souveraineté proclamée en 1963[117], en particulier dans la zone appelée Ekofisk. Le pétrole, puis le gaz naturel, commencent à être exploitées à grande échelle par la société d'État Statoil en 1972-1973.

Les hydrocarbures contribuent fortement à la prospérité économique de la Norvège, ce qui n'empêche pas le pays de diversifier ses secteurs d'activité, y compris en matière énergétique[118]. Au début des années 1980, le pétrole de la mer du Nord assurait environ 30 % des recettes d'exportations annuelles de la Norvège. Cependant, les cours baissent soudainement en 1985 et en 1986, et les perspectives de recettes fiscales et commerciales plus faibles amènent le gouvernement Willoch à réclamer des taxes pétrolières plus élevées en avril 1986, ce qui entraîne une crise ministérielle. Cependant, malgré les baisses de production, la Norvège restait en 1995 le 2e exportateur de pétrole. Au début du XXIe siècle, les ressources pétrolières commencent à s'épuiser, mais celles de gaz naturel restent élevées.

La vie politique

L'attitude du roi pendant la Guerre, son appel à la résistance depuis Londres, ont renforcé le sentiment pro-monarchique en Norvège. Après plus de 50 ans de règne, Haakon VII meurt le 21 septembre 1957. Son fils Olav V lui succède et se montre populaire par sa vie simple : on retient notamment l'anecdote du roi qui n'hésite pas à circuler en tramway dans la capitale. Olav V meurt en janvier 1991 et son fils, Harald V, monte sur le trône. Mais même si la Constitution a maintenu le veto royal, la Norvège est fermement installée dans la monarchie constitutionnelle, où le roi ne s'implique pas directement dans la vie politique.

Malgré les réformes engagées, les travaillistes finissent par lasser l'opinion, et notamment une partie de la jeunesse et des femmes ; ils doivent céder le pouvoir en octobre 1965 à une coalition de centre-droit qui poursuit toutefois les mesures sociales[119]. Les hésitations sur l'adhésion à la CEE causent la chute de cette coalition, mais les travaillistes échouent à leur tour sur le même thème[120]. Les législatives de 1973 conduisent à une crise politique, aucune coalition majoritaire ne parvenant à se former[121]. Les travaillistes forment donc un gouvernement minoritaire, mais ils parviennent à regagner la confiance de l'électorat et se maintiennent jusqu'en octobre 1981.

À ce moment, les Norvégiens portent au pouvoir une majorité conservatrice qui tente, par une politique d'austérité, de juguler les effets des crises pétrolières. C'est ce gouvernement qui perd un vote de confiance au Parlement sur la question des taxes pétrolières. Il est donc remplacé en mai par un gouvernement travailliste minoritaire, dirigé par Gro Harlem Brundtland. Cette dernière démissionne après une défaite aux élections de septembre 1989 et ramène le Parti travailliste dans l'opposition[122].

Jan P. Syse, du Parti conservateur, succède à Gro Harlem Brundtland au poste de Premier ministre, à la tête d'une coalition de centre-droit. Cependant, la durée du gouvernement de Syse est très brève. Il est en effet divisé quant à la position à adopter au sujet de ses futures relations avec la Communauté européenne et doit démissionner en octobre 1990. Il est remplacé, le mois suivant, par une coalition dirigée par la travailliste Gro Harlem Brundtland. Depuis, le pouvoir alterne entre les travaillistes et le Parti populaire chrétien de centre-droit[123].

Les Samis de la domination à la reconnaissance

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Le Parlement sáme de Norvège, inauguré en 1989

L'exploitation minière dans des centres tels que Mo i Rana entraîne une importante évolution du peuple sami. L'estivage traditionnel est peu à peu abandonné en Norvège à la fin du XIXe siècle. Au début du XXe siècle, le renne cesse d'être utilisé pour le trait et l'élevage se diversifie avec des chèvres, des vaches, des moutons. Les tentes sont remplacées par des chalets et la population se sédentarise, de sorte qu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale seuls 5 à 10 % des Samis restent nomades[124].

La première moitié du XXe siècle voit les Norvégiens coloniser les territoires du Nord[125], mettant en difficulté les Samis dont la langue et la culture traditionnelles sont dévalorisées. La réaction se produit surtout après la Seconde Guerre mondiale[126]. Le Syndicat des éleveurs de rennes de Norvège, créé en 1948, s'occupe aussi d'éducation et de maintien de l'artisanat malgré un intitulé apparemment très spécialisé. Après des années de revendications pacifiques, les Samis obtiennent en 1962 du Storting une proclamation solennelle de l'égalité entre les deux communautés et les deux langues. Le premier congrès sami se tient à Karasjok en 1969 ; c'est cette ville qui devient le siège du Parlement sáme de Norvège le 9 octobre 1989.

Hésitations européennes et succès sur la scène internationale

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Le Vikingskipet à Hamar, l'un des sites des Jeux olympiques de 1994

En 1959, la Norvège devient un des membres fondateurs de l'Association européenne de libre-échange (AELE)[127]. Soucieuse de conserver son agriculture et sa pêche fondées sur la petite entreprise, elle ne tisse pas de liens plus étroits avec l’Europe.

Le , la Norvège signe son adhésion à la CEE[128]. Mais le 25 septembre, les électeurs norvégiens se prononcent par référendum contre l'acte d'adhésion de leur pays à la CEE[128].

En 1990, l'idée d'une adhésion à la CEE ressurgit de la part du Premier ministre Jan P. Syse, du Parti conservateur, mais sa proposition fait chuter sa coalition de centre-droit.

En 1993, la diplomatie norvégienne joue un rôle important dans les négociations de paix entre Israël et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Elles aboutissent aux Accords d'Oslo du 13 septembre 1993. Parallèlement, la ville de Lillehammer est choisie par le CIO pour accueillir les XVIIe jeux Olympiques d'hiver de février 1994.

Le 4 mai 1994, le Parlement européen appuie l'adhésion de l'Autriche, de la Norvège, de la Suède, et de la Finlande à l'Union européenne. Les 24 et 25 juin 1994, ces quatre pays signent le traité de Corfou prévoyant cette adhésion. Or jusque là, les négociations avaient été entravées par un désaccord sur les droits de pêche dans les eaux norvégiennes de la mer du Nord. Les Norvégiens rejettent donc l'adhésion à l'UE pour la seconde fois au référendum de novembre 1994, et ce malgré la campagne très forte du « oui » de Gro Harlem Brundtland. Les 52,4 % du vote pour le « non » sont l'expression de sentiments profondément anti-UE, surtout présents dans la population rurale et féminine. La population rurale craignait l'érosion des subventions de l'État pour la pêche et l'agriculture, tandis que les femmes voyaient en l'UE une menace pour la politique égalitaire du pays. Il y avait aussi un sentiment d'inquiétude, plus général, au sujet des lois norvégiennes en matière de protection de l'environnement[129].

L'engagement norvégien dans l'OTAN la conduit à envoyer un contingent au sein de la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) pour la guerre d'Afghanistan.

La Norvège de 2010 est un pays assez prospère en tête du classement pour l'Indice de développement humain[130] malgré six trimestres successifs de récession et -2,75 % de croissance[131].

Notes et références

  1. a b et c Régis Boyer, « L'or, l'argent, la bête », dans L'Europe des Vikings, sous la direction de Claudine Glot et Michel Le Bris, éditions Hoëbeke, 2004, 192 p. (ISBN 2-84230-202-8) catalogue de l'exposition à l'abbaye Notre-Dame de Daoulas, 2004, p. 54-63.
  2. Valérie Berth et Emmanuel Saint-Christophe, La Laponie et le Spitzberg, Les Éditions de l'Adret, Paris, s. d. (2007 ?), p. 30.
  3. La Laponie et le Spitzberg, p. 21.
  4. Christian Mériot, Les Lapons, PUF, coll. « Que sais-je ? », Paris, 1985, 127 p. (ISBN 2-13-039019-6), p. 16.
  5. La Laponie et le Spitzberg, p. 22.
  6. a et b La Laponie et le Spitzberg, p. 31.
  7. La Laponie et le Spitzberg, p. 32.
  8. La Laponie et le Spitzberg, p. 33.
  9. La Laponie et le Spitzberg, p. 34.
  10. La Laponie et le Spitzberg, p. 35.
  11. La Laponie et le Spitzberg, p. 36.
  12. La Laponie et le Spitzberg, p. 37.
  13. Le terme drakkar est considéré comme impropre par les historiens.
  14. Yves Cohat, « Des hommes et des bateaux » dans L'Europe des Vikings.
  15. Régis Boyer, « Pour l'ambre et l'argent, sur les routes du monde », dans L'Europe des Vikings, p. 72-75.
  16. « Pour l'ambre et l'argent », p. 73.
  17. Neil Price, « Angleterre : de la violence à la royauté », dans L'Europe des Vikings, p. 76-82.
  18. James Graham Campbell, « Jarls des îles d'Écosse », dans L'Europe des Vikings, p. 84-86.
  19. « Jarls des îles d'Écosse », p. 86.
  20. Pierre Jounnon, « Finn-gall et Dubh-gall : les Ostmen d'Irlande », dans L'Europe des Vikings, p. 89-93.
  21. « Finn-gall et Dubh-gall : les Ostmen d'Irlande », p. 90.
  22. Mark Redknap, « Vikings en Pays de Galles », dans L'Europe des Vikings, p. 94-95.
  23. Jean Renaud, « Et ils fondèrent la Normandie », dans L'Europe des Vikings, p. 106-110, spécialement p. 108.
  24. Marc Nagels, « Vers le grand inconnu », dans L'Europe des Vikings, p. 141-143.
  25. a et b Lucien Musset, Les peuples scandinaves au Moyen Âge, Paris, PUF, 1951, p. 105.
  26. L. Musset, p. 23.
  27. L. Musset, p. 100.
  28. L. Musset, p. 75.
  29. L. Musset, p. 80.
  30. a b et c L. Musset, p. 81.
  31. L. Musset, p. 82.
  32. L. Musset, p. 161.
  33. L. Musset, p. 162.
  34. Régis Boyer, « De la hache à la croix », dans L'Europe des Vikings, p. 145-147.
  35. a et b Jerzy Kloczowski, « La nouvelle chrétienté du monde occidental : la christianisation des Slaves, des Scandinaves et des Hongrois entre le IXe et le XIe siècles », dans Histoire du christianisme, sous la dir. de J.-M. Mayeur, Ch. et L. Pietri, A. Vauchez et M. Venard, tome 4, Évêques, moines et empereurs (610-1054), p. 869-908, spécialement p. 895.
  36. Klocsowski, p. 896.
  37. L. Musset, p. 112.
  38. L. Musset, p. 198.
  39. L. Musset, p. 199.
  40. L. Musset, p. 113
  41. L. Musset, p. 200.
  42. L. Musset, p. 203.
  43. L. Musset, p. 113.
  44. L. Musset, p. 116.
  45. Raymond Poidevin, Sylvain Schirmann, Histoire de l'Allemagne, Hatier, 1992 (ISBN 2-218-03826-9), p. 47-48.
  46. a et b L. Musset, p. 295.
  47. L. Musset, p. 300.
  48. a et b Battail, p. 17.
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  50. Jean-Marie Maillefer, Éric Schnakenbourg, La Scandinavie à l'époque moderne (fin XVe-début XIXe siècle), Belin, coll. « BelinSup », Paris, 2010, 267 p. (ISBN 978-2-7011-4676-8), p. 42.
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Voir aussi

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Bibliographie

  • Jean-François Battail, Les destinées de la Norvège moderne (1814-2005), Paris, Michel de Maule, coll. « Territoires du SeptentrioN », , 180 p. (ISBN 2-87623-171-9)
  • John Midgaard, Histoire de Norvège, Oslo, Aschehoug, coll. « Présence de la Norvège », , 151 p. (ISBN 82-03-15706-8)

Articles connexes

Lien externe