Hiram Johnson

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Hiram Johnson
Illustration.
Fonctions
23e gouverneur de Californie

(6 ans, 2 mois et 12 jours)
Prédécesseur James Gillett
Successeur William Stephens
Biographie
Nom de naissance Hiram Warren Johnson
Date de naissance
Lieu de naissance Sacramento (États-Unis)
Date de décès (à 78 ans)
Lieu de décès Bethesda (États-Unis)
Nationalité Américaine
Parti politique Parti républicain
Parti progressiste
Conjoint Minne McNeal
Enfants 2
Diplômé de Université de Californie à Berkeley
Profession Avocat

Hiram Warren Johnson (né le et décédé le ), gouverneur (1911–1917) puis sénateur de Californie (1917–1945), est une des figures majeures du mouvement progressiste américain qui s’illustra par des positions isolationnistes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Premières années[modifier | modifier le code]

Johnson naquit à Sacramento, Californie ; son père, Grove Lawrence Johnson, siégeait à la Chambre des Représentants sous l’étiquette républicaine. Il était également membre des instances législatives de l'État de Californie. Sa mère, Annie DeMontfredy, descendait d’une famille huguenote qui avait quitté la France pour fuir les persécutions religieuses. Elle était membre des « Filles de la Révolution américaine » et la famille affirmait descendre d’un général de l’armée continentale. Johnson avait un frère et trois sœurs[1].

Après ses études secondaires, Johnson travailla comme reporter et sténographe dans des cabinets juridiques. Ayant décidé de se lancer dans le droit, il s’inscrivit à l’Université de Californie (Berkeley), où il devint membre de la Chi Phi Fraternity. Reçu au barreau en 1888, il s’installa comme avocat dans sa ville natale. En 1902 il partit pour San Francisco. Assistant du procureur, il s’engagea dans le mouvement réformateur sous couvert de lutte contre la corruption. Il se fit connaître du grand public en 1908 lorsqu’il participa, aux côtés du procureur Francis J. Heney, aux poursuites engagées contre Abe Ruef et le maire Eugene Schmitz, accusés de distribuer des pots-de-vin. Lorsque le procureur général Heney fut abattu en plein tribunal, il prit sa place et remporta le procès. Il épousa Minne L. McNeal avec laquelle il eut deux fils.

Le gouverneur[modifier | modifier le code]

Le ticket progressiste : Roosevelt et Johnson, 1912.

En 1910, Johnson remporta les élections gouvernatoriales comme candidat de la Lincoln-Roosevelt League, mouvement libéral républicain dont le programme était essentiellement axé autour de la lutte contre le Southern Pacific Railroad[note 1]. Johnson fit campagne en sillonnant l’état dans une voiture décapotable. Une fois élu, il adopta une politique populiste et effectua de nombreuses réformes. Au nombre de celles-ci figura l’élection des sénateurs californiens au suffrage universel, ce qui dépouilla l'assemblée californienne de son monopole sur les élections sénatoriales. Le gouverneur Johnson milita également pour le droit de vote des femmes et le droit des citoyens à s’inscrire dans plusieurs partis politiques, espérant ébranler ce qu’il considérait comme un système politique entièrement figé. En 1911, Johnson et les progressistes introduisirent une procédure d’initiative populaire, le référendum et une procédure de révocation populaire (Recall election) dans la constitution de l'état, ce qui dota la Californie d’un accès à la démocratie directe sans égal dans les autres états de l'union. En 1913, Johnson apporta son soutien à la California Alien Land Law[note 2].

En 1912, Johnson se hissa sur la scène politique nationale en créant le Parti progressiste. La même année le vit faire campagne aux côtés de Theodore Roosevelt comme candidat à la vice-présidence des États-Unis sous l’étiquette progressiste. Ce choix permit à Roosevelt de remporter la Californie avec une avance de 0,2 % des voix, devant le candidat républicain, William Howard Taft. Cette victoire n’empêcha pas le parti progressiste de perdre et c’est le démocrate Woodrow Wilson qui devint président.

Le sénateur[modifier | modifier le code]

Johnson fut réélu gouverneur en 1914 et en 1916 se fit élire au Sénat des États-Unis, où il prit ses fonctions le . Dans le courant de la même année, il commenta l’entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale d’une formule restée célèbre : « Quand une guerre éclate, la première victime c’est toujours la vérité. »

Le candidat à la présidence[modifier | modifier le code]

À la mort de Théodore Roosevelt en , Johnson fut considéré comme le chef naturel du parti progressiste. Mais en 1920, au lieu de relancer le parti, il fit campagne dans les primaires républicaines où il se fit battre par Warren Harding. En 1924, il fut battu par Calvin Coolidge, n’obtenant que dix voix. En tant que sénateur Johnson resta toujours très populaire. En 1934, il fut réélu avec 94,5 % du vote citoyen.

Johnson et le New Deal[modifier | modifier le code]

Pendant les premières années de la présidence de Franklin Roosevelt, Johnson apporta son soutien au train de mesures de relance de l’économie, le New Deal, n’hésitant pas à voter avec les démocrates et apportant même son soutien à Franklin Roosevelt en 1932 et en 1936, tout en restant membre du parti républicain. Il se détacha de Roosevelt et du New Deal lorsque celui-ci essaya, mais sans succès, d’élargir le nombre de juges à la Cour Suprême. Isolationniste convaincu (il fut le seul sénateur à voter contre l’adhésion à la Société des Nations et à l’ONU), Johnson se montra beaucoup plus critique quant à la politique extérieure de Roosevelt. Devenu doyen du Sénat, il officia comme président de la commission chargée des relations avec Cuba dans la soixante-sixième législature du Congrès. Il siégea également dans les commissions chargées des brevets, de l’immigration, du territoire et des zones insulaires et enfin du commerce.

La fin[modifier | modifier le code]

Après avoir servi pendant près de trente ans au sénat, Johnson mourut à l’hôpital naval de Bethesda dans le Maryland, le , le jour même de l'attaque nucléaire d’Hiroshima qui éclipsa totalement l’annonce de son décès. Il fut enterré au Cypress Lawn Memorial Park[note 3] à Colma (Californie).

Le nom de Johnson apparut plusieurs fois dans les médias lors de la 2003 California recall election (en) parce qu’il avait joué un rôle clef dans l’adoption de la procédure de révocation. Arnold Schwarzenegger qui faisait alors campagne pour le siège de gouverneur fit plusieurs fois allusion à l’héritage progressiste de Johnson dans ses allocutions publiques.

Annexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Son titre officiel était League of Lincoln-Roosevelt Republican Clubs (Ligue des clubs républicains Lincoln-Roosevelt). Fondée en 1907 par Chester H. Rowell (en), Edward Dickson (tous deux journalistes californiens), Marshal Stimson et Russ Avery (avocats à Los Angeles). Il s’agissait au départ d’un rassemblement de républicains progressistes désireux de s’opposer à la course au pouvoir effrénée de la Southern Pacific Company. La ligue ne compta jamais plus d’une centaine d’affiliés, mais elle joua un rôle important dans l’élection d’Hiram Johnson au siège de gouverneur en 1910 et dans la formation du Parti progressiste en 1912. La ligue militait également en faveur du contrôle des installations publiques, de la préservation du patrimoine naturel, d’une réforme des prisons et des hôpitaux, du droit de vote des femmes, d’un salaire minimum pour les travailleuses, l'élection au suffrage direct des sénateurs ; elle s’opposait au travail des enfants, à la prostitution et au jeu ; Starr, Kevin, Inventing the Dream California Through the Progressive Era, Oxford University Press (1985), p. 236
  2. Cette loi interdisait aux étrangers qui n'avaient pas accès à la nationalisation (en fait les asiatiques) de posséder ou de se porter acquéreurs de terres ou de biens fonciers, tout en autorisant des baux de trois ans. Cette loi touchait les fermiers chinois, indiens, japonais et coréens immigrés en Californie. Elle fut votée par 35 voix contre 2 au sénat, 72 contre 3 à l’assemblée et fut rédigée par le député puis procureur général Ulysses S. Webb. En 1952, cette loi fut invalidée par la cour suprême de Californie parce qu’elle violait le 14e amendement (Sei Fujii contre l'État de Californie).
  3. Créé par Hamden Holmes Noble en 1892, ce cimetière, appelé aussi la « Cité des silencieux » (City of the Silent) abrite la sépulture de plusieurs membres de la famille Hearst et d’autres citoyens notables de la région de San Francisco

Références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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