Hervé Morin

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Hervé Morin
Illustration.
Hervé Morin au Pentagone, le 31 janvier 2008.
Fonctions
Président du Nouveau Centre
En fonction depuis le
(16 ans, 10 mois et 25 jours)
Prédécesseur Parti créé
Député de la 3e circonscription de l'Eure
En fonction depuis le
(13 ans, 4 mois et 9 jours)
Réélection
Prédécesseur Marc Vampa

(8 ans, 7 mois et 19 jours)
Prédécesseur Ladislas Poniatowski
Successeur Marc Vampa
Ministre de la Défense
19e ministre de la Défense de la Ve République

(3 ans, 5 mois et 26 jours)
Président Nicolas Sarkozy
Gouvernement François Fillon I
François Fillon II
Prédécesseur Michèle Alliot-Marie
Successeur Alain Juppé
Maire d'Épaignes
En fonction depuis le
(28 ans, 10 mois et 4 jours)
Prédécesseur Pierre Duboc
Conseiller général du Canton de Cormeilles
En fonction depuis le
(13 ans et 27 jours)
Prédécesseur Myrtil Viquesnel

(11 ans, 11 mois et 28 jours)
Prédécesseur François Thoiron
Successeur Myrtil Viquesnel
Biographie
Nom de naissance Hervé Jacques Louis Morin
Date de naissance (62 ans)
Lieu de naissance Pont-Audemer (Eure)
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique UDF-PR, UDF, NC, puis UDI
Diplômé de Université de Caen
IEP de Paris
Université Panthéon-Assas
Profession Administrateur des services de l'Assemblée nationale

Hervé Morin, né le à Pont-Audemer (Eure), est un homme politique français.

Député de la 3e circonscription de l'Eure de 1998 à 2007 et président du Nouveau Centre depuis 2008, il est ministre de la Défense des deux premiers gouvernements François Fillon (2007-2010). Il a souhaité se porter candidat à l'élection présidentielle de 2012, puis s'est rallié à Nicolas Sarkozy.

Biographie

Enfance, études et parcours professionnel

Son père, gaulliste, dirige une entreprise de maçonnerie en Normandie. Ses grands-pères sont tous deux agriculteurs et maires à tendance mendésiste[1].

Après avoir redoublé sa seconde et sa première, et avoir été renvoyé de l'internat du lycée public de Deauville, puis d'un lycée privé de Caen à deux mois du baccalauréat[1], il abandonne son désir de reprendre la ferme familiale auquel s'oppose son père, et se lance dans des études supérieures à l'université de Caen[2]. Il sort diplômé de l'IEP de Paris, et obtient une maîtrise de droit public à Assas.

Il devient administrateur des services de l'Assemblée nationale (1987-1993 et 1998). Hervé Morin est chargé de cours à Paris Descartes de 1989 à 1995.

En parallèle de son mandat de député, il est avocat, mais déclare ne pas avoir le temps d'exercer[3].

Carrière

Élu local puis national

Conseiller municipal d'Épaignes en 1989, il est élu au conseil général de l'Eure en 1992 pour le canton de Cormeilles.

Il devient maire d'Épaignes en 1995. Délégué au Sivom de Cormeilles, il préside la communauté de communes du canton de Cormeilles à partir de 1995.

Élu au Sénat, Ladislas Poniatowski choisit Hervé Morin en 1998 pour lui succéder comme député dans la 3e circonscription de l'Eure[1]. Il est élu, et prend la présidence du groupe Union pour la démocratie française (UDF) à l'Assemblée nationale de 2002 à 2007[1].

Militant de la réunification de la Normandie, il est président de l'Association pour la réunification de la Haute-Normandie et de la Basse-Normandie de 1999 à 2007, et est à l'origine du serment d'Épaignes prêté le . Il réaffirme régulièrement son attachement à cette question[4].

En 2014, il est réélu maire d'Épaignes dès le premier tour avec 71,97 % des voix.

Conseiller de François Léotard

En parallèle, il devient en 1993 conseiller technique chargé des relations avec le Parlement, des affaires domaniales et des questions d'environnement, au cabinet de François Léotard, ministre d'État et ministre de la Défense.

Chargé de mission auprès de François Léotard, député du Var et président de l'UDF entre 1995 et 1997, Hervé Morin devient secrétaire national puis vice-président exécutif de ce parti de 1999 à 2007. Délégué général de l'UDF, chargé du projet en 2000, il est porte-parole de la campagne présidentielle de François Bayrou en 2002[2].

Présidentielle et législatives de 2007

Lieutenant de François Bayrou, il s'implique fortement dans la campagne électorale du candidat centriste pour la présidentielle en 2007. Pourtant, à l'issue du premier tour, il s'oppose à la stratégie de troisième voie du président de l'UDF et appelle à voter pour Nicolas Sarkozy[1], entrainant avec lui les trois quarts des députés centristes[2].

En , pour les élections législatives, Hervé Morin présente sous les couleurs du Parti social libéral européen des membres de sa famille ainsi que ses employés, ce qui fait polémique[5],[6]. Pour Hervé Morin : « Tous les partis agissent de la même façon, il ne faut pas être naïf ni hypocrite. Il n'y a aucune combine. Il faut bien savoir que ce sont les législatives qui permettent aux partis politiques de subsister puisque l'État alloue 50 000  par député et par an à chaque parti. Et chaque suffrage rapporte 1,63  par candidat »… à la condition de présenter au moins 50 candidats. Parmi ses proches ainsi présentés figurent : son épouse, Catherine Broussot-Morin, avocate, dans la 3e circonscription des Hautes-Pyrénées, son neveu Julien Morin dans la 4e circonscription de Seine-Maritime, son frère Philippe Morin dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, Lisa Morin dans la 3e circonscription de Paris ainsi que Micheline Morin comme suppléante dans la 2e circonscription de l'Ariège, son attaché de presse, ses secrétaires, sa collaboratrice chargée d'Internet ainsi que son chauffeur.

Seuls 43 candidats du PSLE ont dépassé la barre des 1 %, insuffisant pour obtenir le financement public du parti. Hervé Morin décide de s'affilier à un parti de Polynésie, le Fetia Api, bénéficiant d'une législation propre aux partis ultra-marins, un chèque-emploi permettant de toucher 45 000  annuels pour chaque élu député. Avec 23 parlementaires affiliés, plus de 900 000  seront perçus[7].

Formation du Nouveau Centre

Le 29 mai 2007, la création du parti, ainsi que son nom d'usage « Le Nouveau Centre », ont été officiellement rendus publics à l'occasion d'une conférence de presse et d'une tribune parue dans Le Monde du 30 mai. Du Parti social libéral européen reste la raison sociale mais le parti n'y fait plus référence.

À la demande de Nicolas Sarkozy[1], il contribue ainsi à la fondation d'un nouveau parti de centre-droit, le Nouveau Centre, dont il est élu président avec 87 % des voix, le , lors de son congrès fondateur à Nîmes[8]. Il constitue ainsi le pôle centriste de la majorité présidentielle face au MoDem de François Bayrou[2].

Le 23 juin 2009, Hervé Morin présente, lors d'une conférence de presse, la Déclaration des droits fondamentaux numériques à la Fondation pour l'innovation politique.

Lors du deuxième congrès du Nouveau Centre, qui se déroule les 12 et à Tours, il est réélu président du parti à 93,40 % des suffrages, face à Tayeb Touazi[9]. Les commentateurs politiques le présentent alors comme possible candidat à l'élection présidentielle de 2012. Le 2 décembre 2012, lors du congrès de Valence, il est confirmé dans sa présidence du Nouveau Centre, avec 94,18 % des suffrages.

En 2012, sous l'impulsion de Jean-Louis Borloo, le Nouveau Centre et Hervé Morin intègrent le parti unificateur UDI afin que ce dernier parti soit candidat aux élections présidentielles.

Ministre de la Défense

Le , il est nommé ministre de la Défense dans le gouvernement Fillon.

Dans les câbles révélés par Wikileaks, les diplomates américains de l'ambassade à Paris se félicitent de sa nomination au ministère de la Défense : « Proche de l'ambassade, amical et direct, il assume son affection pour les États-Unis et est parmi les plus atlantistes des députés »[10]. Cette proximité avec l'ambassade américaine l'amène à conduire le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN. Ce retour est préparé dès 2007, et constitue sa principale action au ministère.

Réélu député de l'Eure au premier tour le avec 50,05 % des voix, il démissionne aussitôt, étant reconduit le dans le gouvernement Fillon II.

Son installation à l'hôtel de Brienne est difficile, « son manque de tenue, son ton gouailleur, son apparente désinvolture insupportent », irritant les militaires plus habitués au style strict de son prédécesseur, Michèle Alliot-Marie[1].

À ce poste, il prépare et fait voter la loi du , dite « Loi Morin », sur la reconnaissance des victimes des essais nucléaires français en Polynésie française et au Sahara algérien. Elle reconnaît de façon historique et officielle les dommages sanitaires causés par les expérimentations nucléaires. Cependant le premier décret d'application se révèle rapidement trop restrictif et le président de la république prend l'engagement début 2011 de publier un nouveau décret élargissant les zones géographiques et la liste des maladies éligibles. Il joue également un rôle, avec son homologue britannique Liam Fox, dans la négociation des traités de Londres le par Nicolas Sarkozy et le Premier ministre du Royaume-Uni David Cameron afin de renforcer la coopération franco-britannique dans le domaine de la défense.

Élection présidentielle de 2012

Logotype utilisé dans le cadre de sa campagne.

Le , il annonce officiellement sa volonté d'être candidat à l'élection présidentielle de 2012[11]. Alors qu'il est crédité de moins de 1 % des intentions de vote en janvier 2012, plusieurs cadres de son parti ne lui apportent pas leur soutien[12]. Le 16 février 2012, il annonce qu'il retire sa candidature et soutiendra Nicolas Sarkozy[13].

Fin juin 2014, il se déclare candidat à la présidence de l'UDI, à la suite de la démission de Jean-Louis Borloo[14]. Il se qualifie pour le second tour mais est battu, à son issue, par Jean-Christophe Lagarde.

Vie privée

Il a quatre enfants, deux filles et deux garçons[15],[16].

Synthèse des mandats et fonctions

Fonctions gouvernementales

Mandats nationaux

  • -  : député de la 3 circonscription de l'Eure, à la suite de la démission de Ladislas Poniatowski, devenu sénateur
  • -  : député (réélu le avec 61,8 % des suffrages)
  • 20 juin -  : député (réélu le avec 50 % des suffrages au premier tour ; cède son siège à Marc Vampa, son suppléant, lors de son entrée au gouvernement)
  • Depuis le  : député de la 3e circonscription de l'Eure, il retrouve son siège un mois après son départ du gouvernement où il est réélu aux élections législatives de 2012.

Mandats locaux

Hervé Morin en 2008.

Fonctions politiques

Bibliographie

Notes et références

  1. a b c d e f et g Nathalie Raulin, « Rire aux armes », Libération, 9 novembre 2007
  2. a b c et d « Hervé Morin », lci.tf1.fr, 21 mai 2008, mis à jour le 15 novembre 2010
  3. « Les déclarations d'intérêts des parlementaires dévoilées », lefigaro.fr, 24 juillet 2014.
  4. Entretiens Politiques Normands sur TVNormanChannel, Hervé Morin »,.
  5. Jacques Hardouin, « Morin présente sa famille, sa secrétaire et son chauffeur », Le Parisien, 31 mai 2007.
  6. François Gaytte, « L'esprit de famille d'Hervé Morin », Libération, 24 mai 2007.
  7. Louis Cabanes, « Nouveau Centre, parti fantôme », Bakchich, 20 mai 2010.
  8. « Hervé Morin élu à la tête du Nouveau Centre », Le Figaro, 17 mai 2008.
  9. « Hervé Morin réélu à la tête du Nouveau Centre », Le Figaro, 13 juin 2010.
  10. Rémy Ourdan, « WikiLeaks : Nicolas Sarkozy, "l'Américain" », Le Monde, 30 novembre 2010.
  11. http://www.lexpress.fr/actualite/politique/2012-herve-morin-officialise-sa-candidature-a-la-presidentielle_1055462.html
  12. Les cadres du Nouveau centre lâchent Hervé Morin, France Inter le 24 janvier 2012
  13. Lefigaro.fr
  14. Hervé Morin, interviewé par Jean-Baptiste Garat, « Hervé Morin : "Pourquoi je suis candidat à la présidence de l'UDI" », Le Figaro, lundi 23 juin 2014, page 4.
  15. Clara Baillot, « Hervé Morin, papa pour la quatrième fois », sur gala.fr, Gala, (consulté le ).
  16. « Hervé Morin écrit à sa fille », in Le Figaro, encart « Culture », lundi 30 septembre 2013, page 49.

Voir aussi

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Liens externes