Érostrate

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Érostrate
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ἩρόστρατοςVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
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Condamné pour
Reconstitution du temple d'Artémis à Éphèse (Miniatürk, Turquie).

Érostrate ou Hérostrate (en grec ancien Ἡρόστρατος / Hêróstratos qui signifie littéralement Armée d'Héra[1],[a]) est l'incendiaire du temple d'Artémis à Éphèse, considéré comme l'une des Sept Merveilles du monde du monde antique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le 21 juillet 356 av. J.-C.[2], Érostrate cause volontairement un incendie qui détruit totalement le temple d'Artémis à Éphèse[3]. Selon Plutarque, l'événement a lieu le jour même de la naissance d'Alexandre le Grand[4], ce qui inspire à Hégésias de Magnésie, auteur d'une biographie du conquérant, le commentaire suivant : « On comprend que le temple ait brûlé, puisque Artémis était occupée à mettre Alexandre au monde[5] ! »

Interrogé sous la torture, Érostrate avoue les motivations de son geste : il cherche à tout prix la célébrité et n'a pas d'autre moyen d'y parvenir. Les Éphésiens interdisent alors à jamais que son nom soit cité[6]. L’historien Théopompe le mentionne néanmoins dans ses Helléniques ; il est repris sur ce point par Strabon[7], Élien[8] et Solinus[9] qui font passer le nom d'Érostrate à la postérité.

Dans sa nouvelle Érostrate, publiée dans le recueil Le Mur (1939), Jean-Paul Sartre résume l'histoire en quelques lignes :

« — Je le connais votre type, me dit-il. Il s'appelle Érostrate. Il voulait devenir illustre et il n'a rien trouvé de mieux que de brûler le temple d'Éphèse, une des Sept Merveilles du monde.
— Et comment s'appelait l'architecte de ce temple ?
— Je ne me rappelle plus, confessa-t-il, je crois même qu'on ne sait pas son nom.
— Vraiment ? Et vous vous rappelez le nom d'Érostrate ? Vous voyez qu'il n'avait pas fait un si mauvais calcul[b]. »

Problématisant la peine qui échut à Érostrate et exploitant les différents fragments antiques qui, en dépit de l'interdiction, évoquent sa biographie, Alain Nadaud lui a consacré un roman, La Mémoire d'Érostrate[10]. De son côté, Marcel Schwob lui a consacré l’une de ses Vies imaginaires, en faisant de lui une espèce de mégalomane obsédé par le désir de postérité[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le nom propre s'écrivant en grec avec un êta initial aspiré, il peut aussi être transcrit en français Hèrostratos comme l'écrit A. Bailly, ou Hèrostrate.
  2. Les noms des architectes du temple d'Artémis nous sont cependant parvenus : il s'agit de Théodore de Samos, Chersiphron et Métagénès

Références[modifier | modifier le code]

  1. Dans son dictionnaire, Anatole Bailly termine l'article consacré au nom propre Ἡρόστρατος (page 909) par l'indication (Ἥρα, στράτος).
  2. Pellegrin 2014, p. 925
  3. Lucien de Samosate, Sur la mort de Pérégrinus [lire en ligne], 22
  4. Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne] (Alexandre, III, 5).
  5. Cité par Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne] (Alexandre, III, 5). Extrait libre de la traduction d'Anne-Marie Ozanam (Gallimard, 2001)
  6. Valère Maxime, Dits et faits mémorables [lire en ligne] (VIII, 14, 5).
  7. Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne] (XIV, 1, 22).
  8. Élien, La Personnalité des animaux (VI, 40).
  9. Solinus (XL, 2-4).
  10. « Érostrate », sur Gallica.
  11. Marcel Schwob, Vies imaginaires, Paris, Gallimard, , p. 27-33

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]