Henri-Joseph Dugué de La Fauconnerie

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Henri-Joseph Dugué de La Fauconnerie
Fonctions
Directeur
L'Ordre
à partir de
Député de l'Orne
-
Conseiller général de l'Orne
-
Sous-préfet de Mamers
-
Sous-préfet de Saint-Jean-d'Angély
-
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activité
Parentèle
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Propriétaire de
Château de la Fauconnerie (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Distinctions

Henri-Joseph Dugué de La Fauconnerie (, Paris - , Saint-Germain-des-Grois) est un homme politique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Neveu de l'auteur dramatique Ferdinand Dugué et le filleul de Victor Hugo, Dugué suit ses études au lycée Charlemagne, est reçu licencié en droit et débute dans l'administration comme chef de cabinet du préfet de l'Orne en 1858 ; il passe ensuite conseiller de préfecture dans la Mayenne, puis dans le Pas-de-Calais, est nommé sous-préfet de Saint-Jean-d'Angély en 1862, puis de Mamers en 1864, et donne sa démission en 1866. Il entre à cette époque au conseil général de l'Orne, et devient président du comice agricole de Mortagne.

Candidat officiel aux élections de 1869 dans la 2e circonscription de l'Orne, il est élu au Corps législatif par 16 338 voix sur 22 467 votants et 27 192 inscrits, contre 6 055 voix au candidat de l'opposition. Il prend place à l'extrême-droite, combat le gouvernement Émile Ollivier, soutient le plébiscite et vote pour la guerre contre la Prusse. Après la chute de Louis-Napoléon Bonaparte, il se rend dans l'Orne, où il contribue à l'organisation de la défense, revient à Paris en 1871, et devient directeur du journal bonapartiste L'Ordre de Paris, qu'il ne garde que jusqu'en 1876. Il y introduisit son secrétaire particulier, le jeune Octave Mirbeau, auquel il mit ainsi le pied à l'étrier[1]. En prenant la direction de ce journal, il avait parié 25 000 francs contre 25 000 sous qu'il prouverait que la République était seule cause du démembrement de la France. Le pari fut relevé par un journaliste de la Vienne, Jacquillou (Aristide Couteaux), mais n'aboutit pas. En 1876, il est élu dans la 1re circonscription de Mortagne face à Abadie, candidat républicain et Albert Le Guay, candidat constitutionnel.

Il soutient le ministère de Broglie-Fourtou, et vote la dissolution de la Chambre. Réélu en 1877, il écrit, en une lettre à Émile de Girardin, et une brochure : Soyons logiques, pour rallier les bonapartistes à la République, puisque le pays s'était prononcé pour elle. Il met fin à cette situation ambiguë en démissionnant en , pour consulter ses électeurs : ceux-ci donnèrent la majorité au candidat républicain, Alfred Bansard des Bois. L'année suivante, il se présente dans l'Orne aux élections sénatoriales mais échoue.

En , il écrit au président du comité électoral de l'Orne, que décidément, la persécution religieuse l'éloignait de la République, et, porté sur la liste conservatrice de l'Orne, aux élections de 1885, il est élu, au 2e tour, par 47 251 voix sur 88 704 votants et 107,583 inscrits. Il prend place à droite, vote contre les ministères républicains, contre l'expulsion des princes, et adhére à la politique révisionniste du général Boulanger. Lors de la discussion de la proposition d'amnistie de Clovis Hugues, Dugué de la Fauconnerie demande des discussions d'affaires et non des débats stériles, s'efforce, lors de la discussion des douzièmes provisoires en décembre de prouver la nécessité de la dissolution de la Chambre, et attaque en la gestion financière de la République. Dans la dernière session, il se prononce contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement, pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution, contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes, contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, contre les poursuites contre le général Boulanger.

Candidat dans la circonscription de Mortagne en 1889, il est élu au premier tour. Dans sa profession de foi, il avait déclaré : « Je suis toujours resté le même, avec la même haine et la même terreur non pas de la monarchie, de l'Empire ou de la République, mais du régime parlementaire, c'est-à-dire d'une tyrannie plus exécrable que toutes les autres ». Il voulait « rassurer les intérêts et les consciences » contre le régime parlementaire qui assurait « la tyrannie de la canaille et de l'imbécillité ». Selon lui, « la République de Ferry » c'était « l'enfer ».

Il est nommé membre de diverses commissions, notamment de celle des patentes.

À la demande du Procureur général près la Cour d'appel, la Chambre prononce dans le cadre du scandale de Panama la suspension de son immunité parlementaire, le , en même temps que celles d'Emmanuel Arène, Antonin Proust, Jules Roche et Maurice Rouvier. On avait trouvé sur des talons de chèque, des initiales et des commencements de noms ou de prénoms se rapprochant de ceux des intéressés.

Il est battu par Bansard des Bois aux élections générales de 1893.

Il est membre du conseil d'administration du Crédit foncier colonial.

Il épousa Louise Jeanin, fille du baron Louis-Charles Jeanin, préfet de la Côte-d'Or (fils du général Jean-Baptiste Jeanin et petit-fils du peintre Jacques-Louis David) et belle-sœur de Marius Bianchi.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Le Tribunal de la Rote (1859)
  • La Bretagne et l'empire (1861)
  • Notre pauvre Argent ! (1885)
  • Souvenirs d'un vieil homme: (1866-1879) (1912)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]