Hennissement

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Hennissement
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Le hennissement est une vocalisation du cheval, succession de sons saccadés, d'abord aigus puis graduellement plus graves. Produit à l'expiration par le larynx et modulé, il permet au cheval d'exprimer ses émotions, comme la crainte et la satisfaction, et d'en informer ses congénères grâce au son produit. Sa fonction principale est de prévenir d'autres chevaux de sa présence en l'absence d'une possibilité de communication visuelle ; les chevaux hennissent plutôt rarement.

Buffon a établi un classement du hennissement en cinq catégories, selon l'émotion exprimée par le cheval, abondamment repris dans des travaux ultérieurs. De nos jours, on parle de hennissement uniquement lorsque le cheval produit une vocalisation, et de couinements ou de gémissements dans les autres cas.

Le hennissement joue souvent un rôle de reconnaissance entre l'homme et l'animal dans les œuvres littéraires. Il est à l'origine d'une pratique de divination basée sur le son produit et l'attitude du cheval, nommée l'hippomancie. Il est particulièrement important dans les croyances liées au bouddhisme tibétain.

Étymologie et terminologie

Le nom français « hennissement » est attesté vers 1220, sous la forme hanissemens[1]. Le verbe « hennir » est attesté en 1100 en parlant d'êtres humains, puis une trentaine d'années plus tard pour désigner le cri du cheval, dans le Bestiaire de Philippe de Thaon. C'est un emprunt au latin hinnire, qui est une onomatopée du cri du cheval[2] : la répétition de la voyelle « i » évoque le son du hennissement. D'autres verbes des langues romanes, comme l'italien nitrire, en sont issus. Une influence du francique kinni, qui désigne la mâchoire, est possible.

En anglais et dans les langues germaniques, le moyen haut allemand nēgen a donné le vieil anglais hnǣgan et le moyen anglais neyen, puis le verbe en anglais actuel to neigh. Comme en français, son usage est attesté avant le XIIe siècle[3]. Dans la langue tibétaine, gsaṅs désigne la voix de manière générale, et skad-gsaṅs le hennissement, c'est-à-dire, littéralement, « la voix du cheval ». Les dictionnaires tibétains distinguent deux locutions, celle du hennissement retentissant et celle du hennissement qui devient faible[4]. En anglais, une distinction du même genre existe entre nickering, whinnying et neighing, qui désignent trois types de hennissements du cheval[5]. Cette distinction terminologique n'existe pas en français.

Histoire

L'homme a très tôt remarqué les cris poussés par le cheval, animal domestiqué depuis la plus haute Antiquité, et leur a attribué toutes sortes de significations. En Europe occidentale, l'étude de Buffon, qui décrit cinq sortes de hennissements, fait autorité durant des siècles, étant reprise entre autres dans l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert[6]. Selon lui, ces cinq hennissements servent respectivement au cheval à exprimer la joie, le désir, la colère, la crainte et la douleur[7],[8] :

  • le hennissement d'allégresse, dans lequel la voix se fait entendre assez longuement, monte et finit sur des sons plus aigus. Le cheval rue en même temps, mais légèrement, et ne cherche pas à frapper ;
  • le hennissement de désir, d'amour et d'attachement, dans lequel le cheval ne rue pas. Il se fait entendre longuement, et la voix finit par des sons plus graves et plus rapides ;
  • le hennissement de colère, pendant lequel le cheval rue et frappe dangereusement, très court et aigu ;
  • le hennissement de crainte, pendant lequel il rue aussi, n'est guère plus long que celui de la colère. La voix est grave, rauque et semble sortir en entier des naseaux. Ce hennissement est assez semblable au rugissement du lion ;
  • le hennissement de douleur, moins un hennissement qu'un gémissement, qui se fait à voix grave et suit la respiration.

Ce classement, très populaire et abondamment repris, n'est plus valable de nos jours. Certaines encyclopédies du XIXe siècle racontent que dans quelques pays, en Hongrie particulièrement, il était d'usage de fendre les narines du cheval pour empêcher le hennissement, en temps de guerre notamment. Elles nuancent l'information du fait que le hennissement se module dans le larynx[7]. La fente d'une narine de l'âne pour empêcher le braiement est toutefois bien attestée durant la Première Guerre mondiale[9].

Description

Tête de profil d'un cheval alezan la bouche entrouverte et la lèvre remontée.
Un étalon finlandais en train de hennir.

Le hennissement est une succession de sons saccadés, d'abord aigus, puis graduellement plus graves, produisant une sorte de long « Hiiiihiiiihiii ». L'intensité et le ton peuvent présenter des variations importantes. Il peut se révéler sonore au point d'être perçu par l'oreille humaine à une distance de plusieurs kilomètres, ce qui signifie que les chevaux, dont l'ouïe est plus développée, le perçoivent sur une distance plus grande encore[10]. Lorsqu'il hennit, le cheval ouvre la bouche, la mâchoire et les naseaux remuent. Le hennissement est plus fréquent chez le cheval entier que chez la jument et le hongre, le timbre de leur voix n'étant d'ailleurs pas aussi fort[8]. Dès la naissance, le mâle a une voix plus forte que la femelle. À l'âge de deux ans ou deux ans et demi, quand survient la puberté, la voix de tous les chevaux se fait plus sonore[7]. Les vocalisations du cheval ont des spectres complexes, une bande passante large et des fréquences variées qui les rendent plus riches que celles de la majorité des animaux domestiques[5]. Bien que le nom de hennissement s'applique en général au cri du cheval, le bardot, hybride d'étalon et d'ânesse, hennit volontiers tel un cheval, tandis que le mulet, hybride d'âne et de jument, braie plus volontiers[11].

Mécanisme

Le cheval hennit en inspirant pour remplir ses poumons puis en expulsant l'air qui passe dans son larynx. Le hennissement se produit dans le larynx à l'expiration, c'est pourquoi les chevaux ouverts à la trachée se retrouvent incapables de hennir, l'air ne le traversant plus. Les autres parties de l'appareil respiratoire concourent au hennissement de manière accessoire. Les poumons chassent l'air dans le larynx. Le pharynx et les fosses nasales donnent plus de puissance à la vocalisation et lui impriment des modifications. L'air chassé des poumons écarte les lèvres de la glotte, jusqu'à ce que les cordes vocales reviennent sur elles-mêmes et ferment momentanément le conduit respiratoire, pour s'écarter ensuite de nouveau, de façon à produire des mouvements vibratoires assez rapides pour donner naissance à des sons, à peu près comme cela se passe quand on souffle dans l'anche d'un hautbois[8]. La gorge, la bouche et les lèvres du cheval modifient la nature du son émis, quant à la puissance du hennissement, elle est déterminée par la force d'expulsion de l'air depuis les poumons.

Particularités

La race Haflinger, originaire du Tyrol dans les Alpes, aurait d'après ses éleveurs une palette de hennissements plus large que celle des autres chevaux. Particularité peut-être issue du fait que, dans les environnements montagneux, les chevaux peuvent difficilement se voir et recourent à davantage de communication auditive[12].

Fonction et émotions exprimées

Séparés par une cloture, une jeune fille tient en main une jument tachetée très calme, alors que de l'autre côté de la barrière un étalon bai s'excite.
Un étalon hennissant d'excitation au contact d'une jument.

Le hennissement est l'un des moyens de communication du cheval, mais il ne s'agit pas, loin de là, du plus employé. Ne pas recourir au hennissement est une précaution contre les prédateurs possibles de ce grand herbivore, qui pourraient repérer une proie potentielle grâce au son. Les chevaux utilisent surtout le langage corporel. Ils ne recourent au hennissement que dans des cas bien spécifiques, notamment quand ils ne peuvent pas voir les autres chevaux pour décrypter leurs mouvements[13]. La fonction première du hennissement est de permettre à l'animal d'appeler d'autres chevaux qu'il ne peut voir[14].

Les chevaux recourent beaucoup au hennissement durant leur jeune âge. Lorsque les poulains de Przewalski se réveillent, ils hennissent et reçoivent une réponse de leur mère, plus rarement celle d'un autre cheval. Ils peuvent chercher à localiser la source des hennissements de chevaux adultes[15]. La jument appelle son poulain en hennissant s'il s'éloigne trop et le poulain qui cherche sa mère l'appelle de la même manière : chacun reconnaît probablement très distinctement le hennissement de l'autre.

Le hennissement est aussi un moyen pour le cheval d'exprimer ses intentions, inquiétudes et satisfactions[8], généralement lorsqu'elles lui procurent des émotions fortes, comme celles qu'éprouvent deux étalons se livrant un combat[16], ou un étalon qui sent une jument puis s'en approche. Il présente des différences suivant les sensations que l'animal ressent et communique[8]. Des chercheurs se sont penchés sur les émotions que le cheval communique à ses congénères lorsqu'il hennit : si le ton est constant, les harmoniques sont variées et augmentent proportionnellement à l'anxiété. La fréquence joue un rôle dans la communication[5].

Satisfaction

Le hennissement de satisfaction est plutôt faible et doté d'un timbre grave et doux. C'est un signe d'amitié émis principalement à l'approche des repas, également émis par la jument qui souhaite rassurer son poulain[10],[17]. Selon les ouvrages anglais, ce type de hennissement se divise lui-même en deux types bien distincts. Whinnying désigne le hennissement de satisfaction proprement dit, il témoigne une forme de reconnaissance et exprime la joie du cheval. Le nickering est le hennissement de la jument qui rassure son poulain, mais peut être émis par les chevaux en présence d'humains qu'ils apprécient particulièrement : l'animal exprime alors sa satisfaction d'être aux côtés de la personne. Le premier type de hennissement est plus fort et plus aigu que le second[5].

Inquiétude et appel

Tête d'un jument alezane, dans son paddock, la tête tournée vers le loin, en train d'hennir.
Jument Pur Sang hennissant d'inquiétude pour appeler l'un de ses congénères, qui se trouve à quelques mètres.

Le hennissement d'inquiétude, beaucoup plus puissant et doté d'un timbre plus aigu, s'entend d'une grande distance. Un animal inquiet et s'apprêtant à fuir peut l’émettre, ou bien un cheval séparé de ses congénères, cherchant à connaître la présence éventuelle d'autres chevaux aux alentours. L'animal attend une réponse qui lui apportera les informations recherchées[10],[17]. Ce cri est aisément reconnaissable, il est en effet assourdissant pour une personne qui se tiendrait à côté du cheval au même moment[5]. De plus, l'animal qui l'émet adopte généralement une position bien spécifique, en relevant sa tête pour dégager sa gorge, ce qui augmente la puissance du son produit. Les juments poulinières hennissent souvent pour rappeler leur poulain près d'elles lorsque ce dernier s'éloigne un peu trop.

Autres sons

Les autres sons produits par le cheval ne sont pas des hennissements, mais des couinements de gaieté ou de douleur, ou bien des gémissements de souffrance[17]. Le couinement le plus fort est aussi une menace : il indique que le cheval est sur le point d'exprimer physiquement sa colère[10], par exemple pendant une distribution de nourriture collective ou lorsqu'une jument repousse un étalon.

Dans la culture

Tableau en noir et blanc représentant des personnages et des animaux destructurés; un cheval est présent au milieu du tableau en train d'hennir.
Fresque murale du tableau Guernica de Picasso : le cheval au centre hennit de douleur et symbolise les souffrances du peuple espagnol.

Comme chez tous les animaux côtoyés par l'homme, le hennissement du cheval peut revêtir différents sens symboliques. Il joue un rôle dans l'hippomancie et les mythes, contes, légendes et textes populaires. Selon les interprétations des rêves, le hennissement annonce des nouvelles d'un(e) ami(e) ou un heureux évènement à venir qui sera fêté entre amis[18]. Parmi les arts visuels, le rendu du hennissement du cheval est particulièrement travaillé dans Guernica de Picasso, qui a cherché à rendre à travers le hennissement de douleur du cheval celle de tout un peuple[19]. Les films et notamment les westerns ajoutent fréquemment des hennissements enregistrés aux scènes avec des chevaux, qui peuvent faire croire à tort que l'animal utilise beaucoup ce mode de communication.

Chansons

Dans les chansons populaires grecques modernes, un thème est celui de la femme qui entend hennir un cheval et reconnaît le cri de la monture de son mari, mais pas l'homme avec qui elle vient de passer la nuit, qu'elle croit être son amant. Le hennissement joue un rôle de catalyseur, précédant la punition du mari contre sa femme. Dans d'autres chansons, le hennissement peut être un leurre, un code amoureux, un instrument de reconnaissance permettant d'identifier le cavalier, ou un hommage de l'équidé à son maître disparu. Toutes ces significations témoignent d'une relation profonde entre l'homme et le cheval[20].

Littérature

Extrait de Mazeppa de Lord Byron

[...] pendant que nous cheminions d'un pas affaibli, je crus entendre sortir d'un groupe de noirs sapins le hennissement d'un cheval. Est-ce le vent qui souffle dans ces branches ? Non, non ! Voici venir de la forêt une troupe de cavalerie[21] !

Dans le Roman d'Alexandre, le futur roi âgé de quinze ans passe un jour près du lieu d'enfermement du terrible Bucéphale et entend un hennissement puissant. Lorsqu'il demande à quel animal il appartient, un homme de son père répond que Bucéphale est enfermé là parce qu'il se nourrit de chair humaine, ce qui le rend très dangereux. Lorsqu'il entend la voix d'Alexandre, Bucéphale émet un nouveau hennissement, cette fois très doux, et se penche vers le jeune homme qu'il reconnaît comme son maître[22].

L'un des impressifs de la langue japonaise est celui du groupe de chevaux qui hennissent pour saluer le départ ou l'arrivée d'une personne qu'ils reconnaissent[23]. Dans le poème L’Ombre du cheval de Ronsard, le hennissement donne une forme de réalité à un cheval de peinture imaginaire vu en rêve : le hennissement réveille son maître, il devient un indice de la possible réalité de l'animal[24]. Le vent du nord est comme le hennissement d'un cheval noir est une histoire de 40 pages tirée de la série de manga Sabu to Ichi Torimono Hikae (1966-1972) de Shōtarō Ishinomori.

Croyances, légendes et divination

Le hennissement peut être un indicateur dans le cadre de l'hippomancie, divination à l'aide du cheval. Comme pour les particularités de la robe et les marques blanches, différentes croyances populaires attribuent au cheval des qualités en fonction de son hennissement. Selon la croyance française du milieu du XIXe siècle, les chevaux qui hennissent le plus souvent, surtout d'allégresse et de désir, sont les meilleurs et les plus généreux[7].

Bouddhisme et hindouisme

Photo d'une statue dorée dans un musée reprsentant un personnage de petite taille avec plusieurs bras et plusieurs jambes.
Hayagriva, divinité surmontée d'une tête de cheval hennissant.

Le cheval qui hennit est un symbole de la divinité bouddhiste Hayagriva lorsqu'elle est courroucée : sa tête est surmontée d'une à trois têtes de chevaux hennissants à l'encolure verte. Ce hennissement effraie Māra, le démon tentateur de Gautama Bouddha (ainsi que ses avatars), et lui redonne la foi pour atteindre l'éveil. Ash-Vagosha, dont le nom signifie « hennissement du cheval », est un bouddhiste indien renommé du Ier siècle, qui a écrit une biographie du Bouddha[25]. Dans l'hindouisme, le tonnerre naît au passage du char d'Indra, par le hennissement de ses chevaux[26].

Tibet

Diverses croyances en rapport avec le hennissement sont particulièrement bien documentées au Tibet. Pour les hippologues tibétains auteurs des manuscrits de Touen-houang (800-1035), le hennissement du cheval provient du vent, force de vie, depuis la base de son nombril vers sa bouche. En fonction du son et de la position du cheval lorsqu'il hennit, il peut être un bon ou un mauvais présage pour son maître. Les hennissements imitant le son de la conque, du grand tambour, du lion, du tigre, du roulement de char, de la flûte, du taureau, du tonnerre ou du fleuve sont signes de bonne fortune, d'autant plus si l'animal baisse sa tête ou la tourne à gauche lorsqu'il hennit[4]. De même, le cheval qui hennit beaucoup en accompagnant les autres ou fait hennir les autres est bon signe. À l'inverse, si le cheval hennit beaucoup en regardant autour de lui ou si son cri ressemble au braiement de l'âne, alors il s'agit d'un mauvais présage[27]. Celui qui imite le cri du chameau, du vautour, du chat, du chacal, du chien, du corbeau, du singe ou du hibou est un mauvais cheval[4]. Celui qui hennit en regardant à droite ou lorsqu'on le touche et qu'il est monté par un roi, promet à son cavalier de régner sur la Terre entière[27]. Un cheval malade serait promis à une mort prochaine s'il hennit en regardant et respirant de côté[28]. Les hippologues tibétains recommandent enfin de ne pas tirer de présages des chevaux très jeunes, très vieux, malades, ou qui ont faim ou soif[27], mais de prêter grande attention au hennissement dans tous les autres cas[29].

Hippomancie en occident

Photo d'un bas-relief représentant un personnage de profil aux cheveux et à la barbe bouclés assis sur un trône.

Des divinations au moyen du hennissement sont aussi pratiquées en occident, mais moins documentées. Dans son Dictionnaire infernal, Collin de Plancy parle d'hippomancie celte grâce au hennissement et au mouvement de chevaux blancs nourris et gardés dans des forêts consacrées, considérés comme les gardiens des secrets divins[30]. Dans ses Morales sur le livre de Job, le pape Grégoire Ier qualifie le cheval de véritable prédicateur et son hennissement de voix de la prédication[31]. Quelques traces d'hippomancie par le hennissement sont possibles à travers le mythe de Xanthe et Balios, les chevaux d'Achille, dont l'un parle et prédit la mort de son maître[24].

Cheval de Darius

Selon une légende rapportée par Hérodote, le hennissement du cheval joue un rôle prépondérant dans le choix du gouvernement de l'ancienne Perse. Sept conjurés étant incapables de s'entendre sur la forme de gouvernement préférable, il est décidé qu'ils se rendront tous dans un même lieu à cheval le lendemain matin avant le lever du soleil, et que celui dont la monture hennira la première en saluant le soleil sera fait roi des Perses. L'écuyer de Darius l'apprenant, il triche en menant l'étalon de son maître vers une jument placée là où il se trouvera le lendemain matin. Lorsque le cheval de Darius parvient sur les lieux avant le lever du soleil, l'odeur et le souvenir de la jument de la veille lui font pousser des hennissements de joie, et le royaume échoit à son maître. Les six autres conjurés descendent de cheval et proclament Darius Ier roi des Perses[32]. En réalité, Darius a probablement été choisi par consensus entre les conjurés[33] mais cette légende illustre bien l'importance accordée au hennissement du cheval, capable de définir le futur roi.

Notes et références

  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « Hennissement » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. Informations lexicographiques et étymologiques de « Hennir » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  3. (en) « neigh », Merriam-Webster (consulté le )
  4. a b et c Blondeau et Pelliot 1972, p. 75
  5. a b c d et e Becker 2010
  6. Denis Diderot et Jean Le Rond d'Alembert, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers, vol. 3, Chez Briasson, , p. 307
  7. a b c et d Cardini 1845, p. 347
  8. a b c d et e Vallon 1863, p. 108
  9. Roland Bruneau, « Les équidés dans la Grande Guerre », Bulletin de la Société française d'histoire de la médecine vétérinaire,‎ , p. 20-33 (lire en ligne)
  10. a b c et d Nathalie Faron, Le Cheval, Jean-Paul Gisserot, (ISBN 2877471896 et 9782877471893), p. 26
  11. Homéric, Dictionnaire amoureux du Cheval, Plon, (ISBN 2259218598 et 9782259218597), (livre numérique, pas de n° de page visible)
  12. Emmanuelle Hubrecht (dir.), Les plus beaux chevaux du monde, Éditions Atlas, coll. « Atlas nature », (ISBN 9782723451406), p. 72
  13. Alain Lengelé, L'équitation réfléchie : Pensez cheval, t. 1 (ISBN 2960069617 et 9782960069617), p. 128
  14. Julie Deutsch, Le Comportement du cheval, Éditions Artémis, coll. « Les Équiguides », (ISBN 2844166407 et 9782844166401), p. 19
  15. (en) Lee Boyd et Katherine Albro Houpt, Przewalski's Horse : The History and Biology of an Endangered Species, SUNY Press, (ISBN 0791418901 et 9780791418901), p. 232
  16. « Hennissements de cheval », Larousse (consulté le )
  17. a b et c Elwyn Hartley Edwards, Les chevaux, De Borée, , 272 p. (ISBN 9782844944498), p. 32
  18. « Hennissement » (consulté le )
  19. Antonio Oriol Anguera, Guernica, Société française du livre, , p. 28-29
  20. Emmanuelle Karagiannis-Moser, « Le hennissement du cheval », dans Le Bestiaire de La Chanson Populaire Grecque Moderne, Paris, Presses Paris Sorbonne, (ISBN 2840500906 et 9782840500902, lire en ligne)
  21. Lord Byron (trad. Benjamin Laroche), Œuvres complètes, Charpentier, , 3e éd., p. 309
  22. Jean-Claude Polet, Patrimoine littéraire européen : Le Moyen Âge, de l'Oural à l'Atlantique. Littératures d'Europe orientale, vol. 4, De Boeck Université, (ISBN 9782804115906), p. 47-48
  23. Sanae Tsuji, Les impressifs japonais : Analyse des gitaigo et inventaire des impressifs japonais, Presses Universitaires Lyon, (ISBN 2729707387 et 9782729707385), p. 322
  24. a et b Anne-Pascale Pouey-Mounou, « L'imaginaire cosmologique de Ronsard », Travaux d'humanisme et Renaissance, Librairie Droz, no 357,‎ , p. 579 (ISBN 2600006184 et 9782600006187)
  25. (en) Robert Beér, The Handbook of Tibetan Buddhist Symbols, Serindia Publications, Inc., (ISBN 1932476032 et 9781932476033), p. 67
  26. Gérard Cotton, « Orientalia », Revue belge de philologie et d'histoire', t. Tome 10 fasc. 3,‎ , p. 582 (lire en ligne, consulté le )
  27. a b et c Blondeau et Pelliot 1972, p. 76
  28. Blondeau et Pelliot 1972, p. 104
  29. Blondeau et Pelliot 1972, p. 154
  30. Collin de Plancy, Dictionnaire infernal, édition Slatkine, , p. 336
  31. I Grégoire et Luynes, Les Morales de S. Grégoire Pape, sur le livre de Job… Traduites en François (par le duc de Luynes)…, Chez Hilaire Baritel, (lire en ligne), p. 408
  32. Hérodote, Histoires, vol. III, p. 80-83
  33. Civilisations disparues : l'empire perse, série documentaire réalisée par Daniel Gerlach, 2010

Annexes

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Article connexe

Lien externe

Bibliographie

  • F. Joseph Cardini, « Hennissement », dans Dictionnaire d'hippiatrique et d'équitation, Bouchard-Huzard, (lire en ligne), p. 347
  • Alexandre-Bernard Vallon, « Voix », dans Cours d'hippologie à l'usage de MM. les officiers de l'armée, Javaud, (lire en ligne)
  • Anne Marie Blondeau et Paul Pelliot, « Examen du hennissement », dans Matériaux pour l'étude de l'hippologie et de l'hippiatrie tibétaines : à partir des manuscrits de Touen-houang, vol. 2 de Hautes études orientales, Centre de recherche d'histoire et de philologie de la Section de l'École pratique des hautes études, Librairie Droz, , 75-76 p. (ISBN 2600033025 et 9782600033022)
  • (en) Marty Becker, « What's the difference between nickering, whinnying and neighing? », dans Why Do Horses Sleep Standing Up?, Hachette UK, (ISBN 1409131351 et 9781409131359)