Helene Gotthold

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Helene Gotthold
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 47 ans)
Berlin-Plötzensee (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Membre de

Helene Gotthold (* à Dortmund, nom de jeune fille Helene Nieswand; † à Berlin), était une opposante au régime nazi, Témoin de Jéhovah.

Biographie[modifier | modifier le code]

Helene Gotthold a vécu à Herne et à Bochum, villes situées en Allemagne occidentale. Elle se marie avec un mineur de charbon, Friedrich Gotthold, et la famille doit faire face à de longues années de chômage, entre 1927 et 1938.

Le couple Gotthold faisait partie de l'Église luthérienne, mais ils furent très déçus de l'implication du clergé à la politique militariste pendant la Première Guerre mondiale. Ils abandonnèrent donc le Luthéranisme pour s'associer, en 1926, aux Étudiants de la Bible (Bibelforscher), comme on appelait alors les Témoins de Jéhovah.

Les Témoins de Jéhovah étaient à l'époque déjà connus pour leur œuvre de prosélytisme intensif, à laquelle le couple Gotthold participait activement. Le couple avait aussi donné naissance à deux enfants, Gerd et Gisela, qui furent éduqués sur la base de leurs croyances.

À partir de 1933, les nazis prennent le pouvoir en Allemagne et les activités des Témoins de Jéhovah sont interdites. Avoir des rapports étroits avec leurs membres est dangereux et à partir de ce moment la plupart des voisins des Gotthold refusent d'avoir du contact avec eux.

Malgré l'interdiction, le couple Gotthold continue le travail de prosélytisme, ils sont pour cela arrêtés plusieurs fois. Le mari de Helene Gotthold est arrêté en 1936. Quelques mois après, en 1937, la Gestapo investit la maison des Gotthold et arrête Helene Gotthold, qui était alors enceinte. Pendant les interrogatoires, elle est si sévèrement battue par les policiers qu'elle perd l'enfant qu'elle porte. Le tribunal la condamne à 18 mois de prison.

Au début des années 1940, les Gotthold sont relâchés et la famille est de nouveau réunie. Helene et son mari continuent leurs activités comme Témoins de Jéhovah, ce qui leur vaut d'être de nouveau arrêtés en . Ils sont enfermés à la prison de Essen, mais après un bombardement allié qui détruit en partie cette prison, ils seront transférés à la prison de Potsdam.

Le , Helene Gotthold est condamnée, avec d'autres Témoins de Jéhovah, à la peine de mort par le Tribunal du Peuple de Berlin, le Volksgerichtshof. La sentence émise par le tribunal était la suivante :

«  Au nom du Peuple allemand, il est prononcé : Que les accusés ont été reconnus exerçant une activité soutenue au sein de l'Association Internationale des Étudiants de la Bible, et ceci jusqu'en . Sont par conséquent reconnus coupables de démoralisation de la Nation et de haute trahison et condamnés à mort et à la déchéance civile les accusés Luise Pakull, Else Woicziech, Wilhelm et Mathilde Hengeveld, Helene Gotthold et Ernst et Henriette Meyer[1]. »

Helene Gotthold a été guillotinée[2] dans la prison de Berlin-Ploetzensee le [3]. Avant d'être exécutée, il lui fut permis d'écrire à son mari et à ses enfants[4],[5]. Sa famille survécut à la guerre et continua par la suite l'activité de prosélytisme comme missionnaires Témoins de Jéhovah en Allemagne.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. "Im Namen des deutschen Volkes wurde verkündet: Die Angeklagten haben sich sämtlich bis Dezember 1943 für die „Internationale Bibelforscher-Vereinigung“ betätigt. Sie werden deshalb wegen Wehrkraftzersetzung in Verbindung mit landesverräterischer Begünstigung des Feindes verurteilt, und zwar die Angeklagten Luise Pakull, Else Woicziech, Wilhelm und Mathilde Hengeveld, Helene Gotthold und Ernst und Henriette Meyer je zum Tode und zu lebenslangem Ehrverlust." Hauptstaatsarchiv Düsseldorf, RW 58-66320, Bl. 82 f.
  2. Blades Larry, Dr., Studying the Holocaust: Resistance, Rescue and Survival, The Seattle Times Newspapers in Education, Washington State Holocaust Education Resource Center, 3 mai 2005, ch. 5, page 9.
  3. John-Stucke Kirsten, Krenzer Michael, Wrobel Johannes, 12 Jahre – 12 Schicksale, Fallbeispiele zur NS-Opfergruppe Jehovas Zeugen in Nordrhein-Westfalen, Arbeitskreis der NS-Gedenkstätten in NRW e.V., Münster, 2006, page 29.
  4. Helene Gotthold à ses enfants : « Berlin-Plötzensee, le 8 décembre 1944. Vous pouvez me croire, j'ai bien dormi la nuit passée. Dans mon cœur il y a le calme et la joie. …Chaque jour mon souhait est le même, que le Père céleste vous accorde dans toutes vos voies sa protection. Votre mère qui vous aime vous envoie son affection et ses baisers. Je vous donne encore ma bénédiction et je vous embrasse très fort. » Johannes Wrobel, "Auf Wiedersehen!" – Abschiedsbriefe von zum Tode verurteilten Zeugen Jehovas im NS-Regime, in Marcus Herrberger, Denn es steht geschrieben: "Du sollst nicht töten!" Die Verfolgung religiöser Kriegsdienstverweigerer unter dem NS-Regime mit besonderer Berücksichtigung der Zeugen Jehovas (1939-1945), Verlag Österreich, Wien 2005, Schriftenreihe Colloquium, Vol. 12, pages 237-326. (ISBN 3-7046-4671-7)
  5. "Berlin-Plötzensee, 8. Dezember 1944. Ihr könnt mir glauben, ich habe die letzte Nacht gut geschlafen. In meinem Herzen ist Frieden und Ruhe. … Mein Gebet war täglich, dass Euch der himmlische Vater auf allen Euren Wegen seinen Schutz angedeihen lassen möge. Nun seid alle herzl. gegrüßt und geküsst von Eurer stets liebenden Mutter. Nochmals reiche ich Euch im Geiste beide Hände u. drücke Euch herzlich."

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Minninger Monika, Eine bekennende Kirche. Zur Verfolgung von Zeugen Jehovas in Ostwestfalen und Lippe 1933–1945, Stadtarchiv und Landesgeschichtliche Bibliothek Bielefeld, Bielefeld, 2001 (allemand)
  • Guy Canonici, Les Témoins de Jéhovah face à Hitler. Éditions Albin Michel, Paris, 1998. (ISBN 2-226-09576-4)
  • Hans Hesse et alter, Persécution et résistance des Témoins de Jéhovah pendant le régime nazi 1933-1945, Éditions Schortgen, Esch-sur-Alzette, 2005. (ISBN 2-87953-777-0)
  • Kirsten John-Stucke; Michael Krenzer; Johannes Wrobel: 12 Jahre, 12 Schicksale. Fallbeispiele zur NS-Opfergruppe Jehovas Zeugen in Nordrhein-Westfalen. Ed. Arbeitskreis der NS-Gedenkstätten in NRW. Münster 2006. Sans ISBN. (allemand)

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]