Heinrich Leberecht Fleischer

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Heinrich Leberecht Fleischer, né le à Schandau-sur-l'Elbe et mort le à Leipzig, est le fondateur de l'arabologie moderne en Allemagne et d'un des orientalistes les plus éminents de son époque.

Biographie[modifier | modifier le code]

Heinrich Leberecht Fleischer est le fils d'un petit fonctionnaire aux impôts, Johann Gottfried Fleischer, et de son épouse Johanna Christiane, née Unruh, fille d'instituteur. De 1814 à 1819, il est élève du lycée de Bautzen, dont le proviseur est un philologue classique de renom, Karl Gottfried Siebelis (de), qui publie des travaux sur Pausanias dont il traduit les œuvres. Il remarque les dons du jeune Fleischer. Ce dernier entre à l'université de Leipzig, en 1819, où il étudie d'abord la philologie classique auprès de Gottfried Hermann, ainsi que la théologie luthérienne auprès de Georg Benedikt Winer; mais bientôt il se tourne aussi vers les études orientales auprès du professeur Ernst Karl Rosenmüller.

Il se rend en 1824 à Paris, après avoir passé son examen de doctorat de troisième cycle en théologie, afin de prendre des cours d'arabe et de persan, auprès de l'illustre Silvestre de Sacy. Pour gagner sa vie, il est recommandé par l'intermédiaire de connaissances comme précepteur auprès de la famille du marquis de Caulaincourt. En plus des cours de Silvestre de Sacy (qui fait entrer son talentueux disciple à la Société asiatique), il suit l'enseignement de Caussin de Perceval en arabe dialectal, ainsi que les leçons de Chézy en persan et de Jaubert en turc. En 1828, il retourne en Saxe.

Après avoir enseigné à l'École Sainte-Croix de Dresde de 1831 à 1835, il est nommé professeur de persan à l'université immpériale de Saint-Pétersbourg, mais il préfère au printemps 1836 succéder au professeur Rosenmüller à la chaire de langues orientales de la faculté de langues orientales de l'université de Leipzig. Il a notamment pour élève Johann Gottfried Wetzstein. Dès lors jusqu'à la fin de sa vie, il enseigne surtout l'arabe, s'appuyant beaucoup sur les commentaires du Coran d'Al-Baidawi, dont il publie deux volumes entre 1846 et 1848. Il entreprend nombre de voyages d'études en Europe et même en Amérique du Nord. Presque tous les arabistes et orientalistes de son époque lui étaient liés. Il a eu aussi des liens avec les représentants du « Renouveau arabe » (Nahda) au Liban.

Tout au long de sa carrière à Leipzig, Fleischer poursuit la tradition de la langue arabe à l'université, telle qu'elle est établie depuis Clodius (de) (1776-1745), en 1724, ainsi que Reiske (1716-1774). Heinrich Leberecht Fleischer jouit d'une réputation de renommée internationale. Il fait de l'université un foyer européen de l'enseignement et de la recherche concernant la culture arabe ou musulmane. L'université de Leipzig devient alors la « Mecque des arabisants ».

En 1853, il achète pour le compte de la bibliothèque de l'université à une famille damascène quatre cent-quatre-vingt-sept volumes de la Refaiya avec des textes de spiritualité et de sciences naturelles; l'université devient alors l'une des grandes universités d'Europe à posséder un nombre significatif de manuscrits orientaux.

C'est dans l'appartement de Fleischer à la Nikolaistraße qu'il est décidé de fonder en une union d'orientalistes. Ensuite le à Darmstadt, la Société orientale allemande est fondée sur le modèle de la Société asiatique de Paris avec siège à Leipzig. Parmi les membres fondateurs, l'on compte bien évidemment Fleischer, ainsi que l'indologue Brockhaus (beau-fère de Wagner). La sphère d'intérêt des membres de la société s'étend non seulement au Levant et à l'Orient, jusqu'à l'Asie centrale, mais aussi à l'Extrême-Orient, à l'Océanie et à l'Afrique. C'est-à-dire en fait le monde entier, sauf l'Europe et l'Amérique. Les cultures et les langues des peuples qui s'y trouvent sont étudiées, ainsi que les relations des différentes cultures entre elles.

Il est enterré à l'ancien cimetière Saint-Jean de Leipzig.

Quelques publications[modifier | modifier le code]

Ses travaux les plus importants comprennent la traduction d'arabe en latin de l'histoire préislamique d'Aboul-Fida (Abulfedae historia anteislamica, Leipzig, 1831-1834), les colliers d'or de Samatchchari' (Leipzig, 1835) et les commentaires du Coran de Baidhaoui (1846–1848). Il recense le catalogues des manuscrits orientaux de la bibliothèque royale de Dresde (1831); publie une édition et une traduction en allemand des Cent dits d'Ali (1837), poursuit la publication des Mille et une nuits chez Habicht (vols. IX-XII, 1842–1843); et fait paraître une grammaire persane de Mirza Mohammed Ibrahim (en) (1847). Il est également l'auteur de Hermes Trismegistus an die Menschliche Seele (Leipzig, 1870), Kleinere Schriften (3 vols., Leipzig, 1885–1888), ainsi qu'un compte-rendu des manuscrits arabes, turcs et persans de la bibliothèque municipale de Leipzig.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Médaille Brockhaus, Fleischer, Pott, Roediger 1870

Membre de sociétés savantes[modifier | modifier le code]

Étudiants[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. http://hdl.handle.net/10900/100742 S. Krmnicek und M. Gaidys, Gelehrtenbilder. Altertumswissenschaftler auf Medaillen des 19. Jahrhunderts. Begleitband zur online-Ausstellung im Digitalen Münzkabinett des Instituts für Klassische Archäologie der Universität Tübingen, in: S. Krmnicek (Hrsg.), Von Krösus bis zu König Wilhelm. Neue Serie Bd. 3 (Tübingen 2020), 35-37.

Liens externes[modifier | modifier le code]