Hapkido

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Hapkido
Art martial
Illustration du principe de « Won »
Illustration du principe de « Won »

Autres noms Hap Ki Do, Hapki-Do, Hapgido
Domaine Éclectique et hybride
Forme de combat full-contact
Pays d’origine Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud
Fondateur Choi Yong Sul
Dérive de Arts martiaux Japonais et Coréens
A donné Sin Moo Hapkido,
Chon-Tu Kwan Hapkido,
Hankido,
Hwa Rang Do
Pratiquants renommés Ji Han-Jae,
Myung Kwang-Sik,
Han Bong-soo,
Myung Jae-Nam,
Bruce Lee,
Jackie Chan,
Hwang In-Shik,
Angela Mao,
Sammo Hung,
Carter Wong
Sport olympique Possiblement en
2016 ou 2022

Le hapkido (합기도 en hangeul, 合氣道[1] en hanja) est un art martial coréen qui fonde sa pratique sur une connaissance métabolique poussée du corps humain permettant une appréhension autant physique que psychologique et énergétique du combat. Il correspond à l'étude de l'ensemble des techniques et connaissances en matière de contrôle sur les articulations du corps, notamment l'action conjuguée sur les tendons, les muscles, les techniques d'étranglement respiratoire et sanguin ainsi que les frappes directes sur les points vitaux du corps. Ce système crée une formation à l'autodéfense complète. Il puise sa philosophie et son éthique dans le Taoisme, le Bouddhisme et le Confucianisme.

Maître CHOI Yong-Sul (1904 – 1986)

CHOI Yong-Sul (최 용술, 崔龍述, 1904-1986) est né dans le village de Yeongdong (영동, province de Chungcheongbuk-do), en 1904 (il y a aussi controverse quant à son année de naissance).

L'année de ses 8 ans, il rencontra un marchand japonais nommé MORIMOTO. Son épouse et lui, n'ayant pas de fils, l’enlevèrent et l’emmenèrent avec eux au Japon. Mais il pleurait et criait tellement qu’il fut abandonné dans la ville de Moji peu après son arrivée dans ce pays. Choi voyagea seul jusqu’à Ôsaka où il fut arrêté pour vagabondage. Il fut alors confié à un temple Bouddhiste à Kyôtô où le moine WATANABE Kintarô s'occupa de lui. Choi resta au temple pendant deux ans et lorsque Watanabe lui demanda quelle direction devait prendre sa vie, il montra les fresques sur les murs dépeignant des scènes martiales. Il se trouva que Watanabe était un ami proche de Takeda Sōkaku, le maître de l’école Daitōryū aikijūjutsu et il arrangea son introduction auprès de lui en 1913. Après quoi, Takeda décida de le faire travailler chez lui en tant que garçon à tout faire (ndla : l’adopta ? sources imprécises et invérifiables), lui donnant le nom de YOSHIDA Asao (?田 朝男).

Pendant les 30 années suivantes, Choi habita chez Takeda en tant qu’Uchi-Deshi (étudiant-résident) sous la direction personnelle du maître, servant d’assistant durant les cours, aussi bien auprès d’officiers de haut rang que pendant les différents voyages de démonstration, jusqu’à la mort du maître japonais en 1943.

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, vers 1945, Choi arriva à Busan, puis continua jusqu’à Yeongdong, son village natal. Comme personne ne l’y attendait plus, il repartit vers Daegu et ce fut durant ce voyage que lui furent volés ses bagages, son argent et ses Menkyô-kaiden (diplômes martiaux, autorisations d’enseigner) prouvant son rang au sein de l’école Daitô-ryû. En dépit de cette perte, Choi chercha un poste d’enseignant d’art martial et reprit son nom coréen.

En février 1948, il rencontra SU Bok-Sup (서 복섭), son premier étudiant. Celui-ci était le directeur d’une fabrique de Makju (une sorte d’alcool). Choi était vendeur ambulant de gâteaux de riz dans la rue pour subvenir à sa famille et il venait à la fabrique pour récupérer des grains résidus de la fermentation pour nourrir son cochon. Un jour, une bagarre impliquant Choi éclata et Su descendit pour la stopper. C’est alors qu’il remarqua les techniques utilisées par celui-ci : elles lui étaient inconnues, bien qu’il fut à l’époque 1er Dan de Judo. Il le fit venir dans son bureau afin que celui-ci lui démontre ses techniques. Choi appelait alors sa technique Yawara (en Coréen : Yusul) et Su prit sa première leçon dès le jour suivant. Quelques années après, Choi devint le Garde du Corps du père de Su.

Le 12 février 1951, Choi et Su ouvrirent le Daehan Hapki-Yukwonsul Dojang (대한 합기 유권술 도장). Choi choisit le nom de Yukwonsul pour son art parce qu’il pensait que le terme Yusul pouvait se confondre aisément avec le Jûdô (en Coréen : Yudo). Cette même année, ils firent leur première démonstration publique de Hapki-Yukwonsul à l’Université de Daegu.

Autour de 1958, Choi et Su ouvrirent leur propre dojang à Daegu. C’est aussi en 1958 que le style prit définitivement le nom de Hapkido.

Choi était un instructeur exigeant et dur, blessant parfois ses élèves. Il y avait des cours collectifs le matin et le soir, et des cours particuliers durant la journée. Il enseignait à une seule personne à la fois. C’est ce dernier point qui est important car il explique qu’il y ait tant de courants de Hapkido alors que tous les Maîtres de ces courants avaient eu un même professeur. Choi donnait un enseignement personnalisé qui dépendait du physique et du degré d’avancement de chaque élève. Chacun avait donc acquis une part plus ou moins importante de ses connaissances et bien peu peuvent se prévaloir d’avoir reçu un enseignement complet.

Choi Yong-Sul mourut en 1986 et fut enterré à Taegu, laissant un art martial diffusé et modifié par différents maîtres.

Maître JI Han-Jae (né en 1936)

Ji Han-Jae est né à Andong en Corée du Sud en 1936.

Ji Han-Jae commença son entraînement aux arts martiaux avec le Yawara (nom japonais rapidement changé en Yu Kwon Sul, sa traduction coréenne) quelques années plus tard avec Choi Yong Sul à l’âge de 13 ans. Il était un des premiers élèves de Choi, il poursuivait également des études générales au lycée à Taegu. Il obtint rapidement la ceinture noire bien qu’il fût considéré comme un étudiant junior à cause de son jeune âge. Les techniques qu’il apprit à cette époque étaient principalement des blocages articulaires, des projections, des coups de pied bas, et des techniques de sabre. Choi n’avait pas d’école et donnait uniquement des cours privés. Ji s’entraînait avec Choi tous les jours avant et après l’école, et les jours où il n’avait pas école (ou séchait l’école), il y était toute la journée. Pendant les grandes vacances, il y passait aussi tout son temps.

Ji étudiait l’architecture et l’ingénierie à l’école, et, en même temps, vivait dans une maison qu’il avait construite lui-même. Tout en poursuivant ses études pour l’obtention de son diplôme, il travailla 10 mois en tant qu’architecte pour la ville de Taegu. Il s’entraîna à plein temps avec Choi jusqu’en 1957, date à laquelle il quitta sa ville natale, Andong, pour aller s’installer dans la capitale, Séoul.

Quand Ji eut 18 ans, il commença son entraînement auprès de maître Lee Do-Sah. Quand Ji alla pour la première fois aux États-Unis, il parla de lui sous l’appellation « Lee le Taoïste » (Taoist Lee) car c’était l’expression la plus vraie qu’il put trouver pour décrire Lee puisque son « Samrangdo » était, et est toujours, assez peu connu (Bien que l’histoire exacte ne soit pas très claire, il est cependant certain que ce que Ji apprit de Lee avait d’évidentes différences avec ce qui est enseigné dans la majeure partie des autres arts martiaux modernes, et aussi avec ce qu’il apprit de Choi). L’entraînement de Ji sous la responsabilité de Lee comprenait de longues heures de méditation, le maniement du Jang-Bong (bâton long mesurant environ 1 m 80) et du Dan-Bong (bâton court de la taille d'un avant-bras), et les coups de pied du Taekkyon (ou Tek Gi Yun) coréen. La plupart des exercices que Ji apprit et pratiqua à cette époque sont similaires aux exercices plyométriques pratiqués dans les sports d’aujourd’hui.

En plus des aspects martiaux de l’entraînement, Lee accompagna aussi Ji dans les débuts de son voyage mental et spirituel. Il l’exerça à de nombreuses pratiques méditatives et respiratoires. La plupart de ces exercices était des exercices de développement du Ki (Qi en chinois) très similaires aux pratiques d’Alchimie interne Taoïste (appelées « Sundo »). Ji travailla des mois avec Lee, puis, celui-ci le quitta en lui donnant des exercices lui permettant de pratiquer malgré leur séparation. La plupart de ces exercices étaient soit des pratiques physiques, soit des pratiques méditatives, pour lesquelles Ji pratiqua des heures d’entraînement personnel en solitaire. Il s’entraîna donc avec Lee pendant presque 5 années, après quoi il continua son initiation avec le maître de Lee : « Grandma » (Dans la culture coréenne, il est considéré comme grossier d’appeler quelqu’un de plus vieux par son nom. De ce fait, Ji ne connaissait cette femme que sous ce surnom de « Grandma ».)

Ji ouvrit une école à Andong en 1956, l’appela An Moo Kwan et y enseigna le Yu Kwon Sool. C’est à cette époque que Ji mit beaucoup de ses techniques à l’épreuve. Après de longues journées d’entraînement, il passait par des zones de gang connues et était régulièrement attaqué par une ou, plus souvent, plusieurs personnes. Il déclara qu’entre 20 et 25 ans, s’il ne se battait deux ou trois fois par jour il ne pouvait fermer l’œil de la nuit.

Ji déménagea à Séoul en septembre 1957, laissant son école à son élève Yu Yong Wu. Là-bas, il ouvrit une autre école qu’il nomma Dae Han Hapki Yu Kwon Sool. Il fut bientôt responsable de la région pour le développement du Yu Kwon Sul. Après avoir déménagé son école en 1958, et continuant à modifier ce qu’il enseignait pour combiner ce qu’il avait appris de ses trois maîtres, Ji a finalement développé un style unique et l’a appelé Hapkido[2] car il considérait que le suffixe DO ; qui signifie le chemin, la façon de vivre ; traduit mieux son art que SUL, qui signifie la technique. En 1961 il créa la Korea Hapkido Association ayant pour but de se démarquer des autres maîtres. Ainsi, il pût parcourir le monde et donner des représentations avec ses disciples, permettant la diffusion à l'échelle planétaire du Hapkido.

Philosophie du Hapkido

HAP : Harmonie entre le corps et l'esprit

KI : Énergie vitale enracinée en chacun de nous

DO : La voie, le chemin initiatique

Les trois principes de base

La fluidité (Yu) : Savoir s'adapter aux différents adversaires de manière changeante et fluide et ne pas être rigide.

Le cercle (Won) : Absorber la force de l'adversaire pour mieux pouvoir le diriger là où on le désire, savoir ne pas opposer la force contre la force mais utiliser la force de son adversaire et la joindre à la nôtre pour une meilleure efficacité.

L'harmonie (Hwa) : Entrer en complète harmonie avec son opposant afin de mieux déceler ses intentions pour pouvoir lire en lui et anticiper ses éventuelles attaques.

Selon le concept asiatique, toutes entités vivantes sont énergies vibrantes et coexistantes sur des plans similaires ou différents. Étudier et comprendre ces énergies, les harmoniser afin de pouvoir les utiliser pour réaliser un équilibre physique, mental et spirituel entre l'homme et le cosmos, voilà le véritable esprit du Hapkido.

Les neuf règles

Elles sont affichées dans toutes les salles de Hapkido aux vues de tous et doivent être respectées et connues de tous les disciples.

  • HYO DO HYO DO : Respect envers la famille et ses parents
  • HU AE : Fraternité; avoir toujours de bonnes relations avec ses semblables
  • SIN AE : Loyauté envers son Maître, son école, et ses amis
  • CHONG SONG : Patriotisme
  • KYOM SON : Humilité
  • CHI SIK : Connaissance; être studieux et apprendre pour améliorer ses connaissances
  • TCHONG LYOM : Intégrité
  • CHONG AE : Justice; respecter ses engagements
  • YONG MAENG : Courage; aller contre toutes sortes d’injustice

Voir aussi

Bibliographie

  • Hapkido : Art coréen d'autodéfense de Rémi Mollet (2005)

Autre

Scorpion dans les Opus 3D de la Saga Mortal Kombat pratique cet Art.

Liens externes

Note

  1. 合氣道 et 합기도, Voie (Do - 도 - 道) de l'énergie (Ki - 기 - 氣) signifient également aïkido.
  2. Kim, He-Young. Hapkido (ou The Hapkido Bible). Andrew Jackson Press, Baton Rouge, Louisiane 1991.