Halite
Halite Catégorie III : halogénures[1] | |
Halite - Mine de Wieliczka, Pologne - (16 × 13 cm) | |
Général | |
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Numéro CAS | |
Classe de Strunz | 3.AA.20
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Classe de Dana | 9.1.1.1
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Formule chimique | NaCl |
Identification | |
Masse formulaire[2] | 58,443 ± 0,002 uma Cl 60,66 %, Na 39,34 %, |
Couleur | incolore, blanc, jaune, orange, rougeâtre, bleu, violet, grisâtre, rosâtre rouge orange |
Système cristallin | cubique |
Réseau de Bravais | faces centrées F |
Classe cristalline et groupe d'espace | hexoctahedral, Fm3m |
Clivage | parfait, sur {100}, {010}, {001} |
Cassure | conchoïdale |
Habitus | cristaux fréquents {100}, en masse, en croutes… |
Échelle de Mohs | 2 |
Trait | blanc |
Éclat | vitreux |
Propriétés optiques | |
Biréfringence | δ = 0,000 |
Pléochroïsme | faible |
Fluorescence ultraviolet | en fonction des impuretés |
Transparence | transparent à translucide |
Propriétés chimiques | |
Densité | 2,16 |
Solubilité | soluble dans l'eau |
Propriétés physiques | |
Magnétisme | aucun |
Radioactivité | très rare, halite se présente bleue |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
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La halite est une espèce minérale composée de chlorure de sodium de formule NaCl avec des traces d'iode, brome, fluor, fer, oxygène et silicium. Pure, elle est incolore si les cristaux sont bien formés, ou blanche. La présence d'impuretés lui donne parfois une couleur grise, jaunâtre à rougeâtre, brunâtre, ou bleue.
Historique de la description et appellations
Inventeur et étymologie
Connue depuis la préhistoire, l'inventeur « moderne » est Ernst Friedrich Glocker en 1847, qui lui a attribué le nom de « halites ». Ce mot vient du grec ἃλς hals = sel, et λίθος lithos = pierre. C'est James Dwight Dana qui lui donnera son nom définitif en enlevant le « s » final[3].
Synonymes
Il existe pour cette espèce de nombreux synonymes[4] :
- β-halite ;
- cachi ; du quechua kallchi qui signifie « sel » en référence aux lagunes saumâtres du Nord-Est de l'Argentine ;
- halites (Glocker) ;
- martinsite (Karsten 1845 )[5] ;
- soude muriatée ;
- sel gemme.
Caractéristiques physico-chimiques
Mélange
La natrikalite fut d'abord décrite comme une espèce minérale par Gilbert Joseph Adam en 1869, puis déclassée comme mélange de halite et de sylvite[6].
Cristallochimie
La halite se présente sous forme d'un réseau cubique d'ions hexacoordonnés, c'est-à-dire que chaque anion est entouré de façon octaédrique par six cations, et réciproquement.
- Elle sert de chef de file à un groupe de minéraux isostructuraux
- Groupe de la halite
Minéral | Formule | Groupe ponctuel | Groupe d'espace |
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Carobbiite | KF | 4/m 3 2/m | Fm3m |
Griceite | LiF | 4/m 3 2/m | Fm3m |
Halite | NaCl | 4/m 3 2/m | Fm3m |
Sylvine | KCl | 4/m 3 2/m | Fm3m |
Villiaumite | NaF | 4/m 3 2/m | Fm3m |
Cristallographie
La structure de la halite est, pour l'essentiel, celle du chlorure de sodium.
La halite cristallise dans le système cristallin cubique, avec le groupe d'espace Fm3m (Z = 4 unités formulaires par maille conventionnelle)[7].
- Paramètre de la maille conventionnelle : = 5,640 2 Å (volume de la maille V = 179,43 Å3)
- Masse volumique calculée = 2,16 g/cm3
Cette structure correspond à deux sous réseaux cubiques à face centrée d'ions, décalés de la moitié du côté de la maille selon l'une des directions des côtés de la maille.
Les ions Na+ et Cl– ont chacun une coordinence 6 : n'importe quel ion Cl– est entouré de 6 ions Na+, formant un octaèdre autour du Cl–. Et vice versa, autour de chaque ion Na+ se trouvent comme plus proches voisins 6 ions Cl– formant aussi un octaèdre.
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Structure de la halite. Bleu : Na+, vert : Cl–.
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Mise en valeur des polyèdres de coordination.
Gîtes et gisements
Gîtologie et minéraux associés
La halite est un composant de nombreuses roches évaporitiques, provenant de l'évaporation de lacs ou mers salés. Elle peut se rencontrer en couches importantes dans les dépôts sédimentaires et en efflorescences en régions arides. La halite est associée à divers chlorures, carbonates et sulfates (gypse, sylvine, polyhalite, carnallite, etc.).
Gisements producteurs de spécimens remarquables
- France
- Varangéville en Meurthe-et-Moselle
- la Grande Saline de Salins-les-Bains et celle d'Arc-et-Senans, reliées par un saumoduc du XVIIIe siècle de 21 kilomètres de long, sont classées patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2009[8].
- Pologne
- Mines de sel de Wieliczka, Wieliczka, Małopolskie - Mine ouverte dès le XIIIe siècle, classée au patrimoine de l’UNESCO
Exploitation des gisements
Ses principales utilisations sont :
- minerai d'extraction de la soude et de l'acide chlorhydrique ;
- dans l'industrie alimentaire, comme conservateur (notamment pour la conservation de la viande) ou condiment (sel alimentaire) ;
- la halite est le principal constituant du sel employé pour le salage des routes ;
- important minerai pour les sous produits extraits : potasse, magnésium, chlore, brome, iode.
Galerie
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Cristal de sel de l'une des mines de sel de Wieliczka en Pologne.
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Halite du gouvernorat du Fayoum en Égypte.
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Sel rose provenant de la mine de sel de Khewra.
Articles connexes
Notes et références
- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- (en) Dana (1868), System of Mineralogy, 5e éd., p. 112
- « Index alphabétique de nomenclature minéralogique » BRGM
- (de) Karsten, « Der Martinsit, ein im Steinsalzlager zu Stassfurth aufgefundenes Salz », J. Prakt. Chem., vol. 36, no 1, , p. 127 (ISSN 0941-1216, DOI 10.1002/prac.18450360129)
- Adam, M. (1869) Tableau minéralogique, Paris: 69
- ICSD No. 61 662 ; (en) J.E. Nickels, M.A. Fineman et W.E. Wallace, « X-ray diffraction studies of sodium chloride-sodium bromide solid solutions », Journal of Physical Chemistry, vol. 53, no 5, , p. 625-628 (DOI 10.1021/j150470a003)
- Musée du Sel] de Salins-les-Bains.