SC Hakoah Vienne

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SC Hakoah Vienne
Logo du SC Hakoah Vienne
Généralités
Nom complet Sport Club Hakoah Wien
Fondation 1909 (fondation originelle)
1945 (rétablissement)
Disparition 1938 (première dissolution)
1949 (dissolution définitive)
Couleurs bleu et blanc
Siège Vienne

Maillots

Domicile

Extérieur

Le SC Hakoah Vienne (הכח וינה; hébr. la Force ou le Courage) est un ancien club multisports communautaire juif de Vienne durant l'entre-deux-guerres réputé pour son équipe de football et l'équipe féminine de natation.

Histoire[modifier | modifier le code]

Crée en 1909, ses fondateurs sont des hommes d'affaires juifs et des personnalités du monde du divertissement, comme Ignaz Körner, Fritz Löhner-Beda, Robert Stricker et Max Nordau, écrivain et cofondateur de l'organisation sioniste mondiale qui appelait les Juifs à pratiquer le sport et la culture physique[1]. Leurs motivations sont multiples : la promotion de l'activité physique, encourager l'identité juive et permettre aux athlètes juifs d'avoir un point de rencontre dans un contexte de discrimination croissante.

L'Hakoah originellement constitué en club de football, s'établit dans le quartier de Krieau (de). Entre 1920 et 1930, le club connait une expansion et une renommée sportive mondiale en participant aux Jeux Olympiques, aux Jeux de Maccabiah et en parrainant de nombreuses compétitions interclubs internationales[2].

Seconde Guerre 1939-1945[modifier | modifier le code]

En 1938, quelques jours après l'Anschluss, le club est dissout par les nazis, ses installations furent confisquées, son palmarès est annulé du classement 1937/38 par la fédération allemande et en 1941: le nom d’"Hakoah" est officiellement banni. Parmi ses adhérents, Max Scheuer, capitaine historique de l’Hakoah et champion en 1925, est tué; Fritz Löhner, co-fondateur et premier président de l’Hakoah, est déporté. La plupart des membres parviennent à fuir Vienne dans les semaines qui suivent, grâce aux réseaux de solidarité mis en place par le club à travers le monde et la diaspora. Des athlètes immigrent en Palestine et fondent l’Hakoah Tel-Aviv (devenu par la suite Hakoah Amidar Ramat Gan)[3].

Après la seconde guerre mondiale, l'Hakoah fut rétabli à travers l'initiative de Karl Haber, ancien membre du club. La fédération autrichienne donne son accord pour qu’il soit réadmis à l’échelon où il évoluait en 1938. Plusieurs clubs de l’élite lui cèdent même gracieusement un ou quelques joueurs, pour l’aider à se renforcer et à retrouver son rang et des athlètes non-juifs sont également intégrés. Néanmoins, le club ne retrouva nullement sa gloire passée du fait que la quasi-disparition de ses membres ont immigré principalement aux Etats-Unis et en Israël. En 1950, les dirigeants se résolvent à dissoudre la section football de l’Hakoah compte tenu des faibles résultats persistants[4].

Sections sportives[modifier | modifier le code]

Football[modifier | modifier le code]

Durant l'entre-deux-guerres, la section football compte parmi les plus importantes d'Autriche. En 1923, elle est la première équipe continentale à vaincre une équipe professionnelle britannique (West Ham United, alors finaliste de la coupe d'Angleterre) sur le terrain de cette dernière emmené par l'arrière hongrois Bela Guttmann. Le score de 5 - 0 en faveur des Centre-européens demeure toutefois flatteur, les locaux ayant, en effet, du fait de leur peu de considération pour les non-Britanniques incorporé plusieurs amateurs. L'Hakoah remporte ainsi le premier championnat autrichien professionnel en 1925.

Equipe féminine de natation[modifier | modifier le code]

De même, durant quinze ans, la section natation du club domine les sports aquatiques autrichiens particulièrement grâce à son équipe féminine. Parmi ses membres, des nageuses de l'équipe de natation féminine se démarquent par leurs performances dont Hedy Bienenfeld, championne de brasse et mannequin, Fritzy Löwy et Judith Deutsch-Haspel, avec douze records nationaux et d'Europe en nage libre moyenne et longue distance durant l'année 1935[5].

En 1936, plusieurs nageuses dont Ruth Langer, Lucie Goldner et Judith Deutsch-Haspel qui devaient représenter l'Autriche aux Jeux olympiques de 1936 renoncent à concourir à Berlin. Judith Deutsch-Haspel , porte- parole de l'équipe, écrit une tribune où elle dénonce les conditions des juifs et la politique antisémite d'Hitler. Elles seront exclues des compétitions nationales et internationales par l'Union autrichienne de natation et leurs performances seront effacés des archives. Des excuses seront formalisées en 1995[6].

Site sportif[modifier | modifier le code]

Le 12 mars 2008, soixante-dix ans exactement après l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne hitlérienne, qui a eu pour conséquence l'exil ou la mort en déportation pour la communauté juive du pays, le SC Hakoah est de nouveau installé par les autorités autrichiennes en inaugurant un nouveau complexe sportif, à l'emplacement dans le parc du Prater où étaient installées les infrastructures du Hakoah d'avant-guerre. Paul Haber, président du club espère désormais «un net développement [du club] grâce aux nouvelles installations et à la proximité de l'école juive»[7].

Dates clés[modifier | modifier le code]

  • 1909 : fondation du club
  • 1938 : dissolution
  • 2008 : réouverture du complexe sportif

Palmarès[modifier | modifier le code]

Joueurs de football[modifier | modifier le code]

Nageuses[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Documentaires[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Joachim BARBIER et David SFEZ, « Hakoah, renaissance d’un mythe », sur Libération (consulté le )
  2. William D. Bowman, « Hakoah Vienna and the International Nature of Interwar Austrian Sports », Cambridge University Press,‎ (lire en ligne)
  3. « HAKOAH - QUE LA FORCE SOIT AVEC TOI - Les Cahiers du football || magazine de foot et d'eau fraîche », sur www.cahiersdufootball.net (consulté le )
  4. « HAKOAH - QUE LA FORCE SOIT AVEC TOI - Les Cahiers du football || magazine de foot et d'eau fraîche », sur www.cahiersdufootball.net (consulté le )
  5. « «Watermarks», de l'Hakoah à la Shoah », sur Libération (consulté le )
  6. « Les Sirènes de l'Hakoah », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Vienne ressuscite son légendaire club sportif juif », sur Le Figaro, (consulté le )

Lien externe[modifier | modifier le code]