Hadamar (Aktion T4)

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Le monument à la mémoire des victimes
Le garage des autocars par lesquels étaient acheminées les victimes
L'intérieur du garage des autocars
chambre à gaz
Ce bâtiment abritait un crématoire et une chambre à gaz
Le médecin en chef Adolf Wahlmann (de) (à gauche) après son arrestation, avec l'infirmier Karl Willig
Interrogatoire de l'infirmière principale Irmgard Huber (en) en mai 1945

L'hôpital psychiatrique d'Hadamar, fondé en 1907 après avoir abrité un centre de redressement depuis 1883, puis nommé « centre régional de guérison et de soins d'Hadamar » (Landesheil und Pflegeanstalt Hadamar), fut utilisé comme « centre de mise à mort »[1] par le régime nazi, dans le cadre de la politique de mise à mort systématique de personnes handicapées, y compris sur le plan mental et psychique, connue aujourd'hui sous le nom d'« Aktion T4 ».

Centre d'« euthanasie »[modifier | modifier le code]

C'est un des six instituts d'« euthanasie » créés par le Troisième Reich.

Le , un contrat, engageant la fondation[2] qui couvrait l'Aktion T4 à Berlin et l'association régionale de la santé en Hesse, est signé par l'oberpräsident le prince Philippe de Hesse-Cassel et met l'institut d'Hadamar à la disposition des hommes du programme d'euthanasie.

Il entre en fonction à partir de en remplacement de l'institut de Grafaneck (ou institut A). Son rayon d'action est celui de l'institut A, jusqu'au Tyrol du Sud, avec en plus les lands actuels de Rhénanie-Palatinat, Rhénanie, Nord-Westphalie et Basse-Saxe[3].

L'aile droite du bâtiment principal est transformée en centre de gazage. Au sous-sol, dans la cave, est aménagée une pièce de quatre mètres sur trois et trois mètres de haut avec, fixé au mur, un tuyau percé de trous et relié à l'extérieur à des bouteilles de monoxyde de carbone. Pour donner l'apparence d'une salle de douche un tuyau d'évacuation en fonte traversait le sol carrelé. Près de la porte d'entrée fut percée une petite lucarne en verre; la morgue se trouvait dans le couloir juste à côté de la chambre à gaz. Les handicapés étaient amenés jusqu'au garage extérieur en camion. Ils traversaient ensuite une cour en empruntant un passage étroit délimité par une clôture de barbelés qui menait directement au bâtiment de gazage.

Plus de 10 000 malades ont été gazés à Hadamar[4]. Néanmoins d’autres sources indiquent environ[5].

Personnel[modifier | modifier le code]

L'administrateur en chef est Alfons Klein, le directeur Ernst Baumhardt, le médecin en chef est Adold Wahlmann, l'infirmière en chef est Irmgard Huber (condamnée à 25 ansde prison et libérée en 1952). Une des infirmières nommée Zielke refusa de participer aux opérations de gazage.

Culture[modifier | modifier le code]

L'hôpital psychiatrique d'Hadamar est représenté dans l'épisode 2 de la mini-série télévisée Holocauste (1978). Le personnage d'Anna Weiss y est gazé.

Le roman de Didier van Cauwelaert, La Femme de nos vies, s'y déroule partiellement. Ken Follett dans son roman Le Siècle, tome II, évoque largement l'opération Nuage Blanc ; il y relate de manière romancée comment l'opinion publique allemande et chrétienne fit pression sur les nazis pour que cesse ce qu'avait imaginé l'état major SS au Tiergartenstrasse no 4 à Berlin (d'où le nom d'opération T4).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Georges Bensoussan, Éditorial, Revue d'Histoire de la Shoah, No 183, juillet-décembre 2005, « Classer/Penser/Exclure. De l'eugénisme à l'hygiène raciale », note 6, p. 12.
  2. Fondation caritative pour les soins institutionnels (Gemeinnützige stiftung für anstaltspflege), Association du Reich pour les institutions mentales (Reichsarbeitsgemeinschaft Heilund pflegeanstalten).
  3. Eugen Kogon, Hermann Langbein et Adalbert Ruckerl (trad. Henry Rollet), Les Chambres à gaz, secret d'État, Paris, Éd. de Minuit, coll. « Arguments » (no 86), (réimpr. 1986), 299 p. (ISBN 978-2-7073-0691-3, OCLC 493457145, présentation en ligne). pp. 30-31.
  4. Eugen Kogon, Hermann Langbein, Adalbert Rückerl, op.cit., p. 55.
  5. (en) Roderick Stackelberg, The Routledge Companion to Nazi Germany, New York, Routledge, , Page 303.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

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