Acide chromique

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Acide chromique
Image illustrative de l’article Acide chromique
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Identification
Nom UICPA acide chromique

chromate d'hydrogène

No CAS 7738-94-5
No ECHA 100.028.910
No CE 231-801-5
Propriétés chimiques
Formule H2CrO4  [Isomères]
Masse molaire[1] 118,009 6 ± 0,001 9 g/mol
H 1,71 %, Cr 44,06 %, O 54,23 %,
pKa 0,8
Précautions
SIMDUT[3]
C : Matière comburanteD1A : Matière très toxique ayant des effets immédiats gravesE : Matière corrosive
C, D1A, D2A, D2B, E,
Directive 67/548/EEC
Très toxique
T+
Comburant
O
Dangereux pour l’environnement
N


Transport
   1755   
[2]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

L'acide chromique est un diacide. C'est un oxacide de formule H2CrO4. Par la perte de deux protons (H+), il forme l'ion chromate.

En industrie et santé, la dénomination « acide chromique » est parfois également utilisée pour le trioxyde de chrome (CrO3) ou « anhydride chromique ». En pharmacie, le terme désigne une solution aqueuse à usage externe de trioxyde de chrome dénommée à tort « soluté officinal d'acide chromique », en application locale par tamponnement nasal, dilué au tiers, pour cautériser les épistaxis (saignements de nez).

Description[modifier | modifier le code]

L'acide chromique et ses sels appelés chromates sont des composés du chrome à l'état d'oxydation +6. Ils ont donc des propriétés oxydantes très utilisées en chimie organique, par exemple pour l'oxydation de l'aniline en quinone. Le mélange Na2Cr2O7, dichromate de sodium, est un exemple de composé utilisé.

L'ion chromate de couleur jaune a tendance à se dimériser en solution aqueuse pour former l'ion dichromate de formule Cr2O72− de couleur orange. Dans certaines conditions, on obtient une polymérisation et la production de polychromates de formule CrnO3n+12− de couleur rouge.

Synthèse de l'acide[modifier | modifier le code]

La synthèse se fait par oxydation de chrome-III en chrome-VI, qui peut, selon les conditions, donner un ion chromate, l'acide ou l'oxyde CrO3.
On peut remarquer qu'on trouve des chromates dans la nature comme le chromate de plomb PbCrO4 dans le minéral appelé crocoïte.

Utilisation[modifier | modifier le code]

L'acide lui-même est peu utilisé mais on se sert des chromates comme oxydant puissant et facile à utiliser en chimie organique. L'ion chromate peut aussi servir à précipiter certains ions en solution aqueuse en chimie analytique.

Il est aussi utilisé en histologie comme fixateur[4].

L'acide est utilisé dans le domaine des traitements et revêtements de surfaces. Le procédé de chromage dur, par exemple, implique la mise en solution d'acide chromique et d'acide sulfurique pour la déposition électrochimique de chrome. Le chrome VI est employé dans le but de passiver des surfaces pour augmenter la tenue à la corrosion.

Toxicité[modifier | modifier le code]

L'ion chromate est réputé être toxique contrairement aux dérivés du chrome III, et il faut prendre des précautions particulières pour utiliser les chromates.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. Entrée du numéro CAS « 7738-94-5 » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 27 novembre 2008 (JavaScript nécessaire)
  3. « Acide chromique » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  4. « Techniques de fixation et de décalcification en histologie », sur imedecin.com (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]