Hôtel Morel dit Pichon-Longueville

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Hôtel Morel dit Pichon-Longueville
L’entrée de l’hôtel, rue Poquelin-Molière.
Présentation
Type
Construction
1727-1730
Patrimonialité
Localisation
Commune
Coordonnées
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L'hôtel Morel[1], dit Pichon-Longueville, appelé aussi hôtel Montméjan, est un hôtel particulier du XVIIIe siècle, situé 9 rue Poquelin-Molière, à Bordeaux, en France.

Ce bâtiment fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [2].

Localisation[modifier | modifier le code]

Cet hôtel est situé à Bordeaux, dans le quartier Saint-Christoly, au 9 rue Poquelin-Molière, anciennement rue Montméjan[Note 1]. Il est voisin de l’hôtel de Pichon-Longueville situé au 1 rue Poquelin-Molière, à l’angle de la rue Castillon[1].

Historique[modifier | modifier le code]

L’hôtel est construit pour Jean Morel-Rigaudie, receveur des tailles pour le Condomois et le Bazadais[1]. Le , il acquiert, par échange, le terrain du jeu de paume de Nicolas Barbarin[3], jeu de paume qui a hébergé la troupe de Molière en 1656 et a subi un incendie en 1716. Jean Morel-Rigaudie y fait construire un hôtel à usage d’habitation et de bureau de recette des tailles dont il a la charge[1].

L’hôtel passe ensuite à ses fils Jean et Matthieu-Marcel puis à J.-B. Boubée de Brouquens, receveur des tailles. En 1784, l’hôtel est acheté au tribunal par Jean Gélibert qui le revend en 1837 au baron de Cursol, descendant d’une famille de parlementaires bordelais[1],[4].

En 1853, le baron de Cursol cède l’hôtel à la baronne Georgina Dudon. Il passe ensuite par succession à son neveu René de Roussy puis, en 1915, au filleul de ce dernier, Léon de Loth[5].

Depuis le milieu du XXe siècle, plusieurs propriétaires se sont succédé.

Architecture[modifier | modifier le code]

L’hôtel est construit entre 1727 et 1730. L’architecture en est remarquable car elle témoigne des goûts esthétiques des architectes avant l’arrivée de l’architecte Jacques Gabriel en 1735[3].

L’hôtel, entre cour et jardin, présente un corps de bâtiments sur les trois côtés d’une cour assez vaste[3]. Les deux ailes surmontées de toits à la Mansart encadrent du côté de la rue une terrasse bordée d’un balcon en fer forgé portant les initiales MR (pour Morel-Rigaudie) et reposant sur une voussure qui supporte une porte cochère[1].

La porte cochère est remarquable par la qualité de la menuiserie : l’imposte est sculptée de quadrillage à rosettes et les vantaux sont ornés de mascarons coiffés de plumes et de bossages[1]. Le heurtoir, remarquablement ciselé, est attribué à Jayler ou Darroux, artisans d’art de la ferronnerie à Bordeaux au XVIIIe siècle[5].

Dans l’aile est, un escalier avec sa rampe en fer forgé est une œuvre d’art de la ferronnerie du XVIIIe siècle à Bordeaux[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La rue Poquelin-Molière est créée en 1898 par la municipalité (maire M. Cousteau) par fusion de la rue Montméjan et de la rue des petites Carmes. René Magnen, Le vieux quartier de saint-Christoly, Bordeaux, Imprimerie Delmas, , p. 14. Ce nom est donné en souvenir du passage de la troupe de Molière qui a joué la comédie dans la salle du jeu de paume de Nicolas Barbarin en juillet et août 1656. La preuve de la présence de Molière à Bordeaux a été découverte en 1895 sur les registres paroissiaux de Saint-Christoly où, le 15 août 1656, le « comédien de M. le prince de Conti, Jean-Baptiste Poquelin », est le parrain d’un enfant prénommé Jean-Baptiste. Albert Rèche, Naissance et vie des quartiers de Bordeaux, Bordeaux, L'horizon chimérique, 1988, p. 163.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Albert Rèche, Naissance et vie des quartiers de Bordeaux, Bordeaux, L'horizon chimérique, , 250 p. (ISBN 2-90720201-4).
  2. « Ancien Hôtel Pichon-Longueville », notice no PA00083203, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. a b c et d Christian Taillard, Bordeaux à l'âge classique, Bordeaux, Mollat, , 253 p. (ISBN 978-2909351377).
  4. Michel Figeac et Caroline Le Mao, « Le Parlement de Bordeaux et la cité, de la Fronde à la veille de la Révolution », dans Les Parlements et la vie de la cité (xvie-xviiie siècle), Presses universitaires de Rouen et du Havre, coll. « Hors collection », , 249–276 p. (ISBN 979-10-240-1084-7, lire en ligne).
  5. a et b René Magnen, Le vieux quartier Saint-Christoly, Bordeaux, Imprimerie Delmas, , 66 p., p. 41- 46.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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