Générique (œuvre)

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Générique des Trois mousquetaires, film de 1933

Un générique est une partie d'un film, d'une émission de radio ou d'une émission de télévision indiquant les personnes physiques ou morales qui ont participé à la création de l'œuvre. Le générique peut apparaître au début de l'œuvre (générique d'ouverture ou générique de début) ou à la fin (générique de fin ou générique de fermeture).

Composition formelle

La première partie du générique présente le plus souvent les acteurs et précise les personnages qu'ils incarnent, elle détaille également l'ensemble du personnel technique ainsi que la musique utilisée.

Les credits apparaissaient autrefois au début du film qui se terminait par un simple carton fin. Par la suite, seul le nom du réalisateur et des principaux acteurs apparaît durant le début du film. Le reste de l'équipe n'apparaît qu'à la fin et le carton fin disparut progressivement.

Au fil des décennies, les génériques de cinéma sont devenus de plus en plus longs. Cela tient principalement à la croissance permanente des budgets de production et à une maturation des techniques de réalisation dans le sens d’une plus grande professionnalisation et une plus grande diversification des différents métiers.

Les intervenants aux divers stades de la réalisation et tout au long de la chaîne de production, de montage et de diffusion sont de plus en plus nombreux : acteurs (le nom des figurants n’apparaît au générique que selon des règles parfois un peu complexes et obscures), mais aussi techniciens de toutes sortes - effets spéciaux, éclairage, photographie, son, décors, maquillage, costumes, scripts, cascades et dressages éventuels, etc. - mais aussi nombreux administratifs devant gérer des équipes toujours plus importantes, chargés de coordination, de repérages, de castings, de relations de presse, musiciens et mille autres corps de métiers encore qui gravitent aujourd’hui de près ou de loin autour d’un tournage de film et qui contribuent chacun à leur mesure à faire tourner l’immense machinerie du cinéma.

Une règle non écrite[réf. nécessaire] veut qu'apparaissent au générique d'un film le « cast & crew » : en plus des auteurs, réalisateurs, metteurs en scène, acteurs et autres dont la contribution est directe, évidente et immédiatement reconnaissable, apparaissent tous ceux dont la contribution a été significative soit à l'écran, soit lors du tournage, ou lors des opérations pré- et post- production, ou encore dans la réalisation et la distribution du produit fini (film et vidéo), voire encore simplement dans le fonctionnement global de l'équipe de tournage pendant tout le temps d'existence - éphémère par nature - de celle-ci, ainsi que toutes les sociétés sous-traitantes ayant participé à ces mêmes opérations.

Par ailleurs, les informations apparaissant au générique sont le plus souvent graphiquement hiérarchisées (taille, gras, capitales, noms groupés ou isolés, etc.) Les détails de la présentation de la contribution des personnes physiques ou morales sont parfois précisés par contrat.

Générique de début et prégénérique

Initialement, le générique de début consistait juste en une présentation formelle (titre, participants...). Il remplissait une fonction explicite d'ordre administratif et juridique (fiche d'identité du film ayant notamment pour but de limiter le piratage) ainsi qu'une fonction implicite de démarcation temporelle de la fiction : l'histoire commençait après le générique de début et s'achevait sur le carton « fin ». Progressivement, les réalisateurs ont transgressé les règles afin de mieux immerger le spectateur dans l'œuvre[1].

Le Vol du grand rapide en 1903 marque une étape importante dans l'histoire du générique qui voit une séquence d'ouverture dans laquelle un homme tire face caméra, introduisant ainsi un rapport d'interactivité avec le spectateur. À partir des années 1910 au cours desquelles le cinéma est considéré désormais comme un art, les interprètes commencent également à avoir leur nom figurer au générique, de même les scénaristes et réalisateurs qui n'hésitant pas à manifester dans ce but. Dans les années 1930, Émile Cohl crée de véritables œuvres d'art dans ses génériques de dessins animés, John P. Fulton introduit des effets spéciaux, donnant ses lettres de noblesse au générique[1].

C'est notamment grâce à Saul Bass que le générique de début est devenu une véritable introduction au film, une « mise en condition du spectateur » et non plus une liste de noms, invitant les projectionnistes à ouvrir le rideau dès le générique. Il a inventé le générique moderne sur le film L'Homme au bras d'or en 1955 (image controversée d'un bras en papier noir découpé comme symbole de l'addiction à la drogue, premier à utiliser une partition de jazz) et a réalisé en particulier de nombreuses séquences d'ouverture pour Alfred Hitchcock, dont celui de Sueurs froides (Vertigo), présentant des spirales tournantes, symbole à la fois du vertige (un des moteurs du film) et du temps. Il est également le créateur de l'animation multicolore — une première à l'époque ( en Technicolor Panavision 70 mm ) — qui constitue l'ouverture du film musical de Robert Wise West Side Story en 1961, ou de la séquence introductive en split screen de Grand Prix de John Frankenheimer en 1966. Dans la lignée de Saul Bass, des graphistes et dessinateurs se distinguent comme Pablo Ferro, Friz Freleng, Kuntzel+Deygas.

Par la suite, des réalisateurs ont introduit un « prégénérique », c'est-à-dire une séquence d'action située avant le générique. On peut citer notamment les prégénériques des James Bond réalisés par Maurice Binder puis Daniel Kleinman (en), montrant le héros à la fin d'une mission en général sans rapport avec le film en lui-même.

Certains films n'ont pas de générique de début. C'est par exemple le cas d’Apocalypse Now dont le titre n'apparaît que comme un graffiti tard dans le film.

Pour la sortie de Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir en 1977, George Lucas s'était mis à dos la Directors Guild of America, à laquelle il était affilié, car le générique de début (un texte introduisant l'histoire, sur fond de noir spatial) ne contenait pas les noms des participants au film. Cependant l'affaire avait été classée sans suite puisque ce syndicat ne croyait pas en l'avenir du film. Trois ans plus tard, pour L'Empire contre-attaque, ce même syndicat est revenu à la charge pour les mêmes motifs et George Lucas a été obligé de leur payer une amende de 250 000 dollars[2]. Il démissionna par la suite de la DGA[2], afin de ne pas avoir à changer son mode de fonctionnement pour les films suivants.

Aujourd'hui, le générique de début est le plus souvent délaissé pour une question de rythme ou réduit en simple complément du générique de fin.

Génériques finaux particuliers

Bien que le générique de fin se présente le plus souvent comme de simples cartons ou un texte déroulant, certains films en présentent néanmoins des versions plus originales.

Inclusion d'un bêtisier

Certains génériques de fin incluent un bêtisier du film.

Par clin d'œil, des films d'animations ont imaginé de faux bêtisiers pour leurs génériques de fin :

Inclusion de scènes supplémentaires

inclusion de scènes supplémentaires qui complètent voire donnent un autre éclairage à l'intrigue

Inclusion de crédits fantaisistes

  • La Menace fantôme : le personnage de Jabba the Hutt est joué par lui-même (alors que c'est un acteur de synthèse pour un personnage fictif)
  • La Cité de la peur : apparition entre autres de crédits pour Spiderman (Peter Parker), Batman (Bruce Wayne), Tom Cruz ou bien un certain Ça en fait (du monde hein ?) accompagné naturellement par le Tulle à vue (Kim Onku)
  • Didier : dans la partie consacrée au dressage des animaux, on peut noter les enculeurs de mouche (tout le monde)
  • Brice de Nice : ajout de petites phrases "à la Brice" au milieu des crédits (Bricewish, tenue du casseur, ...)
  • Fatal : remerciements à des personnes fictives
  • Dans les films de la série Y a-t-il un flic..., des noms et fonctions fantaisistes sont mélangés au reste dans le générique de fin.
  • Dans les films de la série Hot shots, des recettes de cuisine sont mélangés au reste dans le générique de fin.

Autres

Dans Irréversible de Gaspar Noé, l'histoire est présentée de manière antichronologique et adoptant cette logique d'un point de vue formel, le film commence donc par un générique se déroulant du bas vers le haut (à l'inverse du sens habituel). Se7en et Bon Cop, Bad Cop sont d'autres exemples de film dont le générique final se déroule du bas vers le haut.

Le générique de Monty Python : Sacré Graal ! annonce dès le départ la couleur de ce qui va suivre : les noms des acteurs et de l'équipe technique défilent en même temps qu'une fausse publicité pour la Suède, qui devient de plus en plus intempestive jusqu'à ce qu'un message annonce que les responsables du générique ont été licenciés ; le générique finit alors dans un style latino-américain flamboyant

Créateurs et typologie

Génériques marquants

Annexes

Bibliographie

  • Laurence Moinereau, Le générique de film. De la lettre à la figure, Rennes: Presses universitaires de Rennes 2009.
  • Nicole de Mourgues, Le Générique de film, préface de Christian Metz, éd. Méridiens Klincksieck, 1994. ISBN 2-86563-318-7
  • Georg Stanitzek, Reading the Title Sequence (Vorspann, Générique), trans. Noelle Aplevich, in Cinema Journal 48,4 (Summer 2009), pp.44-58.
  • Alexandre Tylski, Le générique de cinéma. Histoire et fonction d'un fragment hybride, Toulouse: Presses universitaires du Mirail 2008.

Notes et références

  1. a et b Alexandre Tylski, « Les génériques : Pourquoi les films commencent-ils au début ? », émission Pendant les travaux, le cinéma reste ouvert sur France Inter, 2 août 2012
  2. a et b (en) « Biography for George Lucas (I) », sur akas.imdb.com (consulté le )
  3. http://lestoilesheroiques.fr/2012/04/avengers-scene-apres-generique-bonus-pendant-generique.html
  4. http://moviesb.com/mcconnaughy-to-bacon-all-the-deleted-zombieland-cameos/
  5. http://www.digitalspy.co.uk/movies/a154141/wolverine-given-multiple-endings.html
  6. Alexandre Tylski, Le Générique de cinéma : Histoire et fonction d'un fragment hybride, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, (ISBN 978-2-8107-0018-9, lire en ligne), p. 44

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes