Guy de Rochefort

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Guy de Rochefort, né en 1447 et mort le [1],[2], est premier président au Parlement de Bourgogne puis chancelier de France sous Charles VIII et Louis XII. Il créa le Grand Conseil. Frère puîné du chancelier Guillaume de Rochefort, il remplit divers emplois en Bourgogne sous Charles le Téméraire, puis en France sous Louis XI, Anne de Beaujeu et Charles VIII.

Repère biographique[modifier | modifier le code]

Docteur ès droits, il est premier président au parlement de Dijon en 1482[3] et pendant plusieurs années[4], puis député à l'assemblée d'Amiens en 1494[3].

En 1497[3], il organise le Grand Conseil en corps particulier composé du chancelier, des maîtres des requêtes, et de dix-sept conseillers ordinaires[5]. La même année, le roi Charles VIII le nomme chancelier de France, par lettres données à Moulins du [4].

En 1499, Louis XII l'envoie à Arras pour recevoir la foi et l'hommage de Philippe de Habsbourg, archiduc d'Autriche pour les comtés d'Artois, de Flandre et de Charolais[6].

Famille[modifier | modifier le code]

Sceau de Guy de Rochefort.

Fils cadet de Jacques de Rochefort et d'Agnès de Cléron, dame de Pluvault[7] et de Longeault (1442), (alliée à la famille de saint Bernard de Clairvaux), il est probablement né à Pluvault (Côte-d'Or), fief principal des Rochefort. Il épouse en 1485[8] Marie Chambellan (1470-1509)[9], fille de Henri Chambellan gouverneur de la monnaie et d'Alix Berbisey, qui sera préceptrice de Claude de France. Guy et Marie ont été inhumés à l'abbaye de Cîteaux, avec les ducs de Bourgogne, dans un somptueux tombeau de marbre blanc et noir à leur effigie (connu grâce à un dessin de la collection de Gaignières). Marie Chambellan lui donna trois enfants :

  • Jean de Rochefort qui, par son mariage (contrat du )[10] avec Anthoinette de Châteauneuf, dame de Gargilesse (Indre) (fille d'Antoine, seigneur de Luçay-le-Mâle [Indre] en Berry), entame par un de ses fils la branche des Rochefort-Lucay dont le plus célèbre descendant est Henri Rochefort le pamphlétaire de la deuxième moitié du XIXe siècle ;
  • Louis de Rochefort, mort en 1563[11] ;
  • Gabrielle de Rochefort, mariée avec Léonard de Saint Julien le

Cette famille est dite "Rochefort Pluvault" ou "Rochefort du comté de Bourgogne".

Les sources de la généalogie citée ci-dessus ne sont pas fiables, elle n'est donnée qu'à titre indicatif; ne pas la recopier...

Origines[modifier | modifier le code]

Les Rochefort sont issus de Rochefort-sur-Nenon (Jura), d'où leur nom[12]. Leurs ancêtres : Perrenat, Pierre et Henriot (ou Henriet) au XIIIe siècle étaient tabellions de la Famille de Chalon seigneurs de Rochefort. Cette famille n'a jamais été seigneur de ce lieu, même si Jacques, le père de Guy, y possédait quelques terres par héritage. L'anoblissement de la famille date de 1357 par Guiot de Rochefort, écuyer, Seigneur de Chateau Rouillaud (Doubs) fils de Henriot (ou Henriet) qui négocia en 1357, avec les Anglais, la liberté de Jean de Chalon et du roi de France Jean II le Bon après la bataille de Poitiers. À son décès, tous les biens et titres de Guiot passent à son frère, Guiot dit Raiselin, seul héritier mâle[13].

Fiefs[modifier | modifier le code]

  • Foucherans (Jura), fief probablement hérité de son frère Guillaume[14].
  • Pluvault (Côte-d'Or), fief hérité de son frère Guillaume. Il restera dans la famille jusqu'en ... où il passera à ...
  • Longeault (Côte-d'Or)[15]
  • Labergement-lès-Auxonne (Côte-d'Or), Guy de Rochefort en était seigneur en 1474[16]. (Son père, Jacques de Rochefort (†1458), en fit hommage au duc de Bourgogne, Philippe le Bon, le ).
  • Flagey-lès-Auxonne (Côte-d'Or),
  • Billey (Côte-d'Or) ou Billy près de Dole, acheté par Jacques en 1450[17], racheté par Guy en 1505, puis échangé au roi Henri III contre ce qu'il avait à Pluvault, par Joachim de Rochefort en 1583[15].
  • Villers-Rotin (Côte-d'Or),
  • Cuiseaux (Saône-et-Loire), 1489-1511. Cédé le par Jean de Châlon, prince d'Orange. Rachat par Philiberte de Luxembourg au nom de son fils Philibert de Châlon à Jean de Rochefort fils de Guy le
  • Rochefort-sur-Armançon (Asnières-en-Montagne [Côte-d'Or]),
  • Fontaine-lès-Dijon (Côte-d'Or), où Guy détenait un péage. Ce fief est le lieu de naissance de Saint Bernard de Clairvaux.
  • Frôlois (Côte-d'Or), 1507-1624. J. de Pontailler-Talmai lui vend cette seigneurie en 1507. Trois générations plus tard Anthoine, à sa mort en 1624, lègue ce lieu à sa nièce (elle est la fille de son frère Anne) Edmée-Françoise de Rochefort, qui porte cette terre à son époux Nicolas de Brichanteau marquis de Nangis (Seine-et-Marne).
  • Vassy-sous-Pisy (Yonne), 1506-1607. Acheté à Ythier Daultry, chevalier, capitaine et gouverneur du château de Montlhéry (Essonne), seigneur de La Brosse-Saint-Mesmin (Santeau [Loiret]). Ce fief restera dans la famille jusqu'à sa vente, en 1607, par Anthoine de Rochefort à François Estiennot.
  • (à suivre)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Janvier 1507 en calendrier julien = 1508 en calendrier grégorien.
  2. Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles lettres de Dijon Par l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, 1885
  3. a b et c Biographie universelle Volume 5, 1816
  4. a et b Histoire de Berry contenant tout ce qui regarde cette province et le diocèse Par Gaspard Thaumas de la Thaumassière, 1689. (p. 954)
  5. Le grand dictionaire historique, ou Le mêlange curieux de l'histoire sacrée et profane Par Louis Moréri. Vol. 2, 1711, (p. 283)
  6. Germain-François Poullain de Sainte-Foix, Œuvres complettes de M. de Saint-Foix: historiographe des Ordres du roi, 1778, vol. 6, p. 262, n. 1.
  7. Mémoires de la Société d'emulation du Doubs Société d'émulation du Doubs, Besançon, 1870. (p. 506)
  8. Dates d'après son épitaphe, voir Histoire de l'Académie Royale des Inscriptions et belles Lettres, t. 9, p. 206.
  9. Idem que dessus.
  10. Gaspard Thaumas de La Thaumassière, Histoire de Berry, Bourges : Thoubeau, 1689, livre IX, p. 954, écrit que le contrat a été passé à Blois (?) hic. Alors que le dossier "d'Hozier" à la BN dit : ...notaire Fleury à Lucay-le-Mâle (plus vraisemblable). Il faut noter aussi que Jean gérait déjà des biens à Lucay-le-Mâle le 22 mars (document d'époque vérifié, ce qui n'est pas le cas des autres).
  11. Controverse : voir en discussion "Les enfants de Guy...".
  12. Attention ne pas confondre cette famille avec celle issue de Louis VI le Gros, qui tient son nom de Rochefort-en-Yvelines, l'erreur vient de "généalogistes" peu scrupuleux (encore aujourd'hui), il est vrai que certains fiefs, et les prénoms, ont été communs aux deux familles. Ni avec celle issue des comtes de Blois et de Champagne (Les comtes de Blois et de Champagne de jean Goujet et Thierry Le Hête - généalogie et histoire 2004).
  13. Confirmés par les documents originaux aux Archives départementales du Jura. et voir ci-avant dans "Sources" : Corberon ... et Comité des travaux historiques de 1897...
  14. Il figure dans Le Parlement de Bourgogne... par Pierre Palliot, Dijon, 1649, p.43 (chercher les preuves).
  15. a et b Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790 Par Rossignol et Garnier - Côte-d'Or - Archives civiles, Série B - vol. 2, 1864. (p. 319 et 322)
  16. Description historique et topographique du duché de Bourgogne Par Claude Courtépée, Edme Béguillet, vol. 3, 1778. (p. 267-268)
  17. Bulletn Société d'agriculture, sciences, commerce et arts du département de la Haute-Sâone, Vesoul - 1902. (p. 305, erreur: 1450 en E.1544)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Guy de Rochefort » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
  • Archives reconstituées du château de Vassy-sous-Pisy.
  • Corberon (marquis de),les Sires de Châtillon-en-Bazois, 1911. Rééd. par Res Universis, 1991. Pour les origines de la famille, et la confusion avec les de Rochefort du duché de Bourgogne, issus de Louis VI le Gros (confirmé par les archives citées ci-dessus).
  • Comité des travaux historiques de 1897 - Jules Gauthier - Besançon PER 6257.

Liens externes[modifier | modifier le code]