Henri Guillemin

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Henri Guillemin
Portrait de Guillemin par Erling Mandelmann (1980).
Biographie
Naissance
Décès
(à 89 ans)
Neuchâtel, Drapeau de la Suisse Suisse
Sépulture
Nom de naissance
Henri-Philippe-Joseph Guillemin[1]
Pseudonyme
Cassius
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Site web
Distinction
Prix Paul-Flat (1936) pour Le Jocelyn de Lamartine
Prix Montyon (1942) pour Cette affaire infernale

Henri Guillemin, né le à Mâcon et mort le à Neuchâtel en Suisse, est un critique littéraire, historien, conférencier, polémiste, homme de radio et de télévision français. Il publie aussi sous le pseudonyme de Cassius.

Présentateur et créateur de plusieurs séries d'émissions historiques diffusées par la Télévision suisse romande entre 1962 et 1982 et sur Télé Luxembourg, son ton parfois déroutant et son enthousiasme lui assurent une popularité importante en Suisse à l'époque et de nos jours, grâce à la diffusion posthume de ses émissions sur Internet.

Spécialiste du XIXe siècle, période qu'il aborde au départ par la littérature, Henri Guillemin a été qualifié de pamphlétaire. Il affirme prendre le contre-pied d'une « histoire bien-pensante » en s'attaquant à certaines figures françaises, historiques et littéraires, et notamment à celles qu'il qualifie ironiquement de « gens de bien » ou d'« honnêtes gens ».

Plusieurs historiens reconnaissent son talent d'écrivain et son éloquence mais remettent en question sa méthodologie historique en soulignant sa partialité, son « manichéisme politique » ou son inclination pour les interprétations complotistes de l'Histoire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse, formation et débuts[modifier | modifier le code]

Fils de Philibert-Joseph « Philippe » Guillemin[2], agent voyer né à Navilly (Saône-et-Loire) en 1865, sous le Second Empire[3], et de Louise-Hortense Thenoz, née le 23 juin 1870 à Louhans, mère au foyer, Henri vient au monde au no 7 (aujourd’hui 57), rue de Lacretelle, à Mâcon (en Bourgogne). Il eut un grand frère, Henri-Joseph Guillemin, né en 1893 à Lugny (et mort en bas âge), et une grande sœur, Marie-Louise-Angèle Guillemin, également née à Lugny (le ) où le couple résidait et décédée en 1985.

Marc Sangnier en 1919.

Orphelin très jeune, son père Philippe, agent-voyer de 3e classe un temps en poste à Lugny[4], est un républicain convaincu et patriote, de surcroît très antireligieux, alors que sa mère, Louise, est une catholique pratiquante très pieuse. Henri dira plus tard avoir été peiné par ce conflit familial qu'il réussira à surmonter grâce à ses rencontres (notamment Marc Sangnier, fondateur du mouvement politique Le Sillon). Il a 11 ans lorsqu'éclate la Première Guerre mondiale, mais son père alors âgé de 50 ans n'est plus mobilisable. La famille restera donc soudée.

Il est d’abord élève au lycée Lamartine de Mâcon avant d’entrer au lycée du Parc de Lyon, puis à l’École normale supérieure en 1924 (27e sur 30). Il y côtoya notamment Jean-Paul Sartre et Pierre-Henri Simon avec lequel il gardera une amitié profonde bien que les deux hommes fussent opposés en matière d'idéologie politique (Simon étant à droite). Il devient le secrétaire de Marc Sangnier et s’engage résolument en faveur du catholicisme social.

Reçu cinquième à l'agrégation de lettres en 1927[5], il enseigne pendant huit ans au lycée tout en consacrant sa thèse (sous la direction de Daniel Mornet) au Jocelyn de Lamartine. À trente-trois ans, il est nommé professeur à l’université du Caire (d’ à ), puis à la Faculté des lettres de l’université de Bordeaux (1938-1942)[6]. La guerre et l’Occupation mettent fin à ce parcours jusque-là académique.

Vichy et la polémique sur Rousseau[modifier | modifier le code]

Guillemin publie en 1942 son ouvrage Cette affaire infernale, qui traite de la rupture de Rousseau avec Hume et qui lui vaut d'être primé par l'Académie française[7]. La même année, il publie de nombreux articles sur le philosophe genevois dans la Gazette de Lausanne[8].

D'après Pascale Pellerin (chercheuse au CNRS), cet essai « trace un portrait de Rousseau qui l’identifie au juif français de 1942. [Il] dessine un chrétien hostile au pouvoir ecclésiastique, fidèle à la parole du Christ, porteur du message évangélique, incarnation de ce christianisme primitif englué dans ses origines sémitiques, tout ce que détestent l’extrême droite nationaliste et les nazis »[7]. Il y relève les attaques proférées contre le citoyen genevois pour dénoncer la politique d'extermination des Juifs et déclarer son refus profond de l'antisémitisme[7].

Le , dans la Gazette de Lausanne, Guillemin prend la défense de Rousseau contre un extrait de la critique de Charles Maurras en , « possédé d’une « rage mystique », « aventurier nourri de révolte hébraïque, [...] un de ces énergumènes qui, vomis du désert... promenaient leurs mélancoliques hurlements dans les rues de Sion »[7].

Dans L'Action française du , Maurras se corrige et parle de Rousseau et des rousseauistes comme de « faux prophètes » au lieu de « prophètes juifs », le philosophe représente pour lui « le cas-type de l’insurgé contre toutes les hiérarchies, le cas essentiel de l’individualisme anarchique »[7]. Henri Poulain, dans un article du journal Je suis partout, dénonce les fréquentations gaullistes et anglophiles de Guillemin[9], alors proche de la Résistance[10].

Il fuit la France le [11] pour s'exiler à Neuchâtel, en Suisse[12].

Après-guerre[modifier | modifier le code]

À la Libération, après avoir tenté, en vain, d’obtenir un poste à la Sorbonne, il devient attaché culturel à l’ambassade de France en Suisse à Berne (jusqu’à sa retraite, en 1962). Il partage ensuite sa vie entre la France et la Suisse.

« Brillant conférencier très apprécié dans le monde francophone[13] », Henri Guillemin enregistre plusieurs séries d'émissions historiques ou littéraires pour la Télévision suisse romande : Les dossiers de l'histoire, En appel et Henri Guillemin présente[n 1]. Ces émissions portent notamment sur Jean Jaurès (1962), Napoléon Bonaparte (en 18 séquences vidéo dont 3 ont été perdues, 1968), Léon Tolstoï, Céline – qu'il défendait – et Charles-François Landry (1969), Jeanne d’Arc (1970) et la Commune de Paris (en 13 séquences, 1971).

En 1982, il enregistre une série de huit conférences (d’à peu près 30 min chacune) sur Philippe Pétain et le régime de Vichy, également pour la Télévision suisse romande, dans le cadre de l’émission Les dossiers de l’histoire. Radio-Canada a aussi diffusé en 1968 Napoléon vu par Guillemin, une série de 3 conférences sur Napoléon Bonaparte, sa vie, son œuvre. L'énigme Jeanne-d'Arc, série composée de plusieurs épisodes, a été diffusée en 1971 tandis que Portraits de révolutionnaires (Lénine, Staline, Trotsky) a été diffusée en 1983.

Mort[modifier | modifier le code]

D'une santé pulmonaire fragile (en 1926, alors à l'École normale, il est victime dans la rue d'une hémoptysie et on diagnostique alors une lésion pulmonaire) et de surcroît fumeur régulier, Henri Guillemin meurt le à Neuchâtel, en Suisse, où il possédait une maison avec son épouse depuis les années 1960.

Il est enterré dans son Mâconnais natal, dans le cimetière du village de Bray (Clunisois), où, depuis 1960, il possédait une maison – dénommée Le Terrier – dans laquelle il passait plusieurs mois chaque été (au hameau de La Cour-des-Bois)[15].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Henri Guillemin était marié à Jacqueline Rödel (1910-2001), fille de Jacques Rödel, ancien secrétaire du mouvement politique Le Sillon, et était père de cinq enfants : François (1929-1931), Philippe (1932-2021), Françoise (1933), Mariannick (1938) et Michel (1943)[16]. Son témoin de mariage était François Mauriac. Jacqueline Guillemin est morte à 90 ans.

Le souvenir d'Henri Guillemin est perpétué à Mâcon par un amphithéâtre appartenant à la ville (situé cours Moreau et naguère intégré à l’Institut de recherche du Val de Saône-Mâconnais) et par une rue inaugurée le , qui portent son nom.

Postérité[modifier | modifier le code]

En 2002 a été fondée l’association « Présence d’Henri Guillemin », avec pour but de faire connaître la personnalité, la pensée et l’oeuvre d’Henri Guillemin. Son action s’appuie sur l’organisation de colloques ou journées d’études, l’édition d’un bulletin annuel et la mise en ligne d’un site internet[17]. L’association est hébergée à l’hôtel Senecé, siège de l’Académie de Mâcon, et présidée par Joëlle Pojé-Crétien.

Le à Paris, se déroule un colloque « Henri Guillemin et la Révolution française - Le moment Robespierre » (Institut Catholique de Paris). Les vidéos du colloque sont disponibles sur le site de l'association « Les ami(e)s d'Henri Guillemin ». D'autres vidéos de ses conférences sont remises en ligne, ainsi que les enregistrements audio[18], également sur le site Internet de l'association « Les Ami(e)s d'Henri Guillemin. »

Durant les années 2014 et 2015, Henri Guillemin connaît un regain d'intérêt grâce aux vidéos de ses conférences et ses émissions, mises en ligne sur Internet[19],[20]. Le , se déroule à Paris un colloque « Henri Guillemin et la Commune - le moment du peuple ? ». Les vidéos du colloque sont disponibles sur le site de l'association « Les Ami(e)s d'Henri Guillemin ».

L'historienne marxiste-léniniste Annie Lacroix-Riz évoque favorablement l'œuvre de Guillemin sur la Commune[21].

L'une des bibliothèques[22] du service commun de documentation de l'Université Bordeaux-Montaigne, héritière de la Faculté de lettres de l'Université de Bordeaux, porte son nom du 21 novembre 2003[6] jusqu'à sa démolition en janvier 2021 dans le cadre des travaux du campus[23].

Une œuvre éclectique[modifier | modifier le code]

Henri Guillemin en 1980.

Henri Guillemin est avant tout un spécialiste du XIXe siècle, qu’il aborde au départ par la littérature (sa thèse sur Alphonse de Lamartine en 1936, puis ses travaux sur Gustave Flaubert, Victor Hugo, Émile Zola ou Jules Vallès). Il poursuit ensuite ses recherches sur l’histoire du XIXe siècle, notamment sur la question sociale sous la IIe République et les relations entre l’Église et l’État (Histoire des catholiques français au XIXe siècle, 1947).

L'œuvre éclectique d’Henri Guillemin s’intéresse autant à de grandes figures révolutionnaires qu’à de grands noms de la littérature, qu’il n’hésite pas à malmener (Benjamin Constant, Alfred de Vigny, André Gide). De ses coups de cœur, ressort le portrait d’un Guillemin anticlérical et chrétien de gauche. Il se définit lui-même comme un homme de gauche, patriote (mais pas nationaliste) et gaulliste de 1940 à 1947[24].

Il évoque dans ses interviews que ce besoin de « démystification » vient de sa colère à l'égard de l'histoire enseignée à l'école, qu'il considère comme trop éloignée de la vérité. Dans la plupart de ses livres (sa trilogie sur la guerre de 1870 ou encore son analyse de l’affaire Pétain), il affirme prendre le contre-pied de ce qu’il appelle « l’histoire bien-pensante » et revendique une passion sans faille pour la vérité, aussi bien littéraire qu'historique, qu'il résume par « lorsque j'apprends une vérité méconnue, je ne peux pas me taire ! »[24].

Ancien chargé de collection des livres religieux et historiques aux éditions du Seuil[25], Jean-Pie Lapierre affirme dans le Dictionnaire des intellectuels français que

« (...) Parallèlement à son enseignement, [Guillemin] a été un critique et un conférencier infatigable dont la notoriété lui valut un public fidèle dans tous les pays francophones. Ses conférences, comme ses livres, rendent compte des enquêtes minutieuses du critique littéraire, dont l'érudition sert l'humeur. Méticuleux lecteur des œuvres, il inventorie toutes les archives des auteurs qu'il étudie : traqueur du mensonge et des silences, il les dévoile dans leurs rapports toujours révélateurs à l'argent, à l'amour, au pouvoir. Parmi d'autres, Rousseau, Robespierre, Lamartine, Hugo, Jaurès furent ses gloires ; Voltaire, Bonaparte, Constant, Vigny, ses victimes. Historien, il s'attache à Jeanne d'Arc, à Robespierre et surtout à la Commune. Ses portraits à l'emporte-pièce, non dénués d'injustice, ses raccourcis, non dénués d'humour, lui valent la férule des spécialistes et le succès du public[26]. »

Critiques de l'œuvre historique[modifier | modifier le code]

Henri Guillemin est parfois qualifié d'« historien pamphlétaire » ou d'iconoclaste (qualificatif qu'il a rejeté[24]). Plusieurs historiens jugent que son œuvre comporte trop d'approximations, d'erreurs et de partis-pris en raison d'une méthodologie historique contestable.

Au sujet du livre Jeanne, dite Jeanne d'Arc (Paris, Gallimard, 1970), l'historienne Régine Pernoud parle d’« anti-Histoire[n 2] ». Elle souligne que Guillemin n'hésite pas à y évoquer un imaginaire « dossier Jeanne » supposément conservé dans les Archives du Vatican. De surcroît, Guillemin qualifie celles-ci d' « impénétrables » alors « qu'un an plus tôt, le même Henri Guillemin m'écrivait pour me demander si l'on avait jamais trouvé quelque chose sur Jeanne à Rome, et d'ailleurs si « ça existait encore », des archives du XVe siècle. Pour quelqu'un qui prétend faire œuvre d'historien, ignorer que nous possédons « encore » des archives du XVe siècle (...) est déjà en soi assez stupéfiant ; n'importe quel étudiant qui débute en histoire le sait. Mais se montrer aussi péremptoire sur un sujet dont on avouait quelques mois plus tôt qu'on le méconnaissait totalement, ce n'est plus de l'ignorance, c'est une méthode de travail - la méthode historique, ou plutôt la méthode anti-historique de tous les Henri Guillemin du monde[n 3]. »

Dans son compte rendu de L'héroïque défense de Paris (Paris, Gallimard, 1959), l'historien Robert Schnerb relève que Guillemin ne se préoccupe ni des archives, ni de la méthode analytique puisqu'il travaille exclusivement à partir de témoignages sélectionnés et « sollicit[és] d'une façon indiscrète dans le sens qui lui convient », en les assortissant « d'un commentaire pétulant, virulent et railleur » éloigné du « ton habituel [de] l'impassible Clio[29]. »

À propos de l'ouvrage Le Coup du (Paris, Gallimard, 1951), l'historien Jean-Baptiste Duroselle note que « M. Guillemin, dans un court Avant-Propos, déclare que son livre n'est pas impartial. (...) M. Guillemin n'a pas l'air de croire qu'il y a des gens sincères qui cherchent à faire de l'histoire impartiale (...). Pour lui, il existe un « gang » de l'Élysée, composé de gens peu recommandables, soutenu par la droite bourgeoise, monarchique, catholique, anti-ouvrière, qui croit faire une bonne opération en faisant élire ce personnage effacé qu'est le neveu de l'empereur, et qui en sera la dupe. L'ensemble est étayé par de copieuses références bibliographiques aux sources imprimées, mémoires notamment, non par les archives. La thèse, qui s'apparente donc à l'« histoire complot », est soutenue avec une vigueur, une ironie, un mordant, un talent littéraire, pour tout dire un éclat qui rendent l'ouvrage passionnant, d'un bout à l'autre. C'est du Guillemin, et du meilleur. Ce n'est pas de l'histoire[30]. »

Pareillement, les historiens Jean-Paul Brunet[31] et Samuel Hayat[32] remarquent que Henri Guillemin reconstruit la manifestation du 15 mai 1848 « avec les outils de "l'histoire complot" » en reprenant et systématisant la théorie d'un coup monté réactionnaire qui aurait été conçu par Armand Marrast puis réalisé par des « mouchards » de la police, conformément à la plaidoirie de la défense des chefs républicains traduits devant la Haute Cour de justice de Bourges en mars-[33].

Dans plusieurs ouvrages, Guillemin soutient la théorie de la responsabilité des élites politiques et financières (qu'il désigne sous le vocable « les gens de bien[34] ») lors de diverses crises politiques, notamment dans le cadre du coup d'État du 2 décembre 1851[30] ou des grandes défaites militaires contemporaines de la France. Selon l'auteur de Nationalistes et « nationaux », 1870-1940 (Paris, Gallimard, 1974), ces élites ont préféré l’ennemi extérieur en 1870 puis en 1940 afin de mieux écraser l’ennemi intérieur, autrement dit « le peuple. » Or « ces analyses relevant avant tout d'une histoire engagée, pour ne pas dire partisane, n'aident pas vraiment à saisir ce qui se joue en France entre 1940 et 1944 », avancent l'historien Jean-François Muracciole et le journaliste François Broche[n 4].

En outre, Jacques Rougerie, spécialiste de la Commune de Paris, désavoue les accusations de défaitisme portées par la « fraction extrémiste » des républicains à l'encontre du « gouvernement des Jules » (Favre, Simon, Ferry...) dans le contexte de la guerre franco-allemande de 1870. Reprises ensuite par « une certaine historiographie » incluant Guillemin, de telles accusations ne résistent pas à l'examen selon Rougerie ; soulignant qu'une « paix humiliante condamnerait la République », l'historien ne caractérise pas les républicains modérés précités comme « immodérément défaitistes », indépendamment des doutes exprimés sur l'issue du conflit par des militaires de métier comme Jules Trochu et Adolphe Le Flô[37].

De même, René Rémond note que Guillemin « excelle dans l'assemblage de citations où voisinent les fragments de textes, souvent détachés de leur contexte, les phrases empruntées à quelque écrivain » mais le récit de Nationalistes et « nationaux », 1870-1940 ne satisfait pas l'historien de métier car l'auteur y dresse un réquisitoire contre « les classes dirigeantes qu'il identifie à la droite conservatrice », sans cerner clairement « les contours du groupe incriminé », du reste mouvants selon les situations. Rémond estime que Guillemin n'est guère plus convaincant lorsqu'il concentre ses attaques sur telle personnalité, à l'exemple de Raymond Poincaré accusé d'être responsable des origines de la Première Guerre mondiale. Ce faisant, Guillemin innocente presque l'Empire allemand, en inversant la thèse de l'historien Fritz Fischer tout en reprenant ses méthodes critiquées[38].

L'historien Christian Amalvi résume la pensée de Guillemin en observant que « ce catholique de gauche, dénonce surtout la lâcheté et la trahison permanentes de la bourgeoisie — incarnée par Guizot, Thiers, Jules Simon, Jules Ferry, etc. — qui, par haine des rouges et au nom de la défense de ses intérêts financiers et politiques exclusifs, n'aurait cessé de réprimer dans le sang les révoltes populaires et ouvrières du XIXe siècle, notamment la Commune de Paris, victime d'un complot des puissants et des possédants[13]. »

À ce propos, l'historien Jean-Noël Jeanneney remarque que chez Henri Guillemin, « homme de gauche, (...) les générosités, la solidarité instinctive avec les humbles, les emportements contre les possédants et le manichéisme politique ont puisé volontiers, sans assez de recul critique, chez Beau de Loménie. » Cet essayiste d'extrême droite témoigne dans son œuvre, Les responsabilités des dynasties bourgeoises, d'une « obsessionnelle certitude : toute l'histoire de France — depuis la Révolution — s'explique[rait] lugubrement » par l'influence séculaire d'un « groupe très étroit de familles perpétuant avec efficacité, de père en fils ou de père en gendre, l'égoïsme de ses privilèges. » Une telle grille de lecture « condamn[e] à ne pas comprendre le jeu compliqué des forces qui s'affrontent sur les marches du pouvoir politique », observe Jean-Noël Jeanneney, avant de constater que Beau de Loménie « a trouvé, paradoxalement, une audience presque excessive chez des gens que tout aurait dû séparer de son univers mental », en particulier chez Henri Guillemin[39].

Dans sa recension de l'ouvrage Robespierre, politique et mystique (Paris, Éditions du Seuil, 1987), L'Histoire note que Guillemin plaque comme grille d'analyse de toute l'histoire de la Révolution française le combat de l'Incorruptible « contre les « honnêtes gens », les propriétaires, les nantis, indifférents aux misères du peuple et soucieux seulement de défendre leurs propres privilèges. » De la sorte, l'auteur dépeint Robespierre « jouant à lui tout seul, dans un combat perdu d'avance, le rôle du défenseur des humbles et des opprimés » face à « tous ceux qui n'auraient cherché qu'à mettre des entraves à la marche victorieuse de la Révolution : de La Fayette et de Mirabeau à Hébert et Danton, même combat. » La revue juge que cette « lecture des années 1789-1794 [est] singulièrement simplificatrice et n'est rendue possible qu'au prix de bien des oublis et amalgames. » De surcroît, il n'est « guère démontré » que la foi de Robespierre en l'Être suprême ait « guidé toute sa politique », comme le pense Guillemin qui croit avoir « trouv[é] dans la pensée religieuse de [l'Incorruptible] la ligne directrice donnant sa cohérence au personnage[40]. »

Dans son autobiographie Parcours (Paris, Le Seuil, 1989), Henri Guillemin retrace la « déposition émiettée d'un témoin de notre temps. » L'historien Christian Amalvi évoque plutôt la déposition « d'un justicier et d'un pamphlétaire, [qui] fait entendre, comme du reste dans toute son œuvre, la voix perpétuellement indignée d'un homme en colère, d'un procureur passionné, trop souvent partial et injuste, mais toujours passionnant[13] ». Rendant compte de l'ouvrage, l'historien et sociologue Émile Poulat affirme que la méthode historique de Guillemin a été « beaucoup discuté[e] » mais que l'honnêteté et la sincérité de l'auteur n'ont jamais été mises en cause[41].

Patrick Berthier, professeur émérite de Littérature française du XIXe siècle et auteur de l'ouvrage Guillemin, une vie pour la vérité, pense « qu'Henri Guillemin acceptait l'étiquette d'historien, en sachant qu’il n'était pas un historien de métier, mais de passion et de conviction, et qu’il fallait réviser un certain nombre de versions officielles. Par sa formation, il est un littéraire, venu à l’histoire parce qu’il a fait une thèse sur Lamartine, et qu’il estimait que ce qu’on disait de Lamartine en 1848 ne correspondait pas à ce qu’il avait constaté en l’étudiant. » Berthier constate également que dans le cadre de la méthodologie historique, Henri Guillemin « prête le flanc [au] rejet de ses adversaires » historiens en pratiquant une « histoire d'humeur », qu'il s'agisse de sa « perception testimoniale » du document, de son pamphlet Silence aux pauvres ou de son « immense travail de compilation » Les Origines de la Commune, rédigé en vue d'« emporter l'adhésion, persuader par l'affect, toucher au cœur en entrant dans une forme de complicité avec son public[42]. »

Style[modifier | modifier le code]

Dans ses conférences, Guillemin maintient l'éveil de son auditoire par son ton déroutant (il commence certaines de ses émissions par un cordial « Salut ! »)[43], la vitesse de son débit, par une série de questions/réponses, parfois en cascade, mais aussi par une scansion qui lui est propre, donnant à ses phrases une respiration qui tranche sur le ton didactique classique en se rapprochant davantage de l'art du conteur[19].

L'historien Robert Schnerb remarque à ce sujet que « M. Henri Guillemin a du talent, il sait vous prendre et vous conduire où il veut. C'est une force qui, du point de vue de l'art, est un grand atout, mais dont il convient de se méfier[34] ».

Spécialiste de littérature française classique et romantique[44], René Ternois considère également que « la manière d'Henri Guillemin relève de l'art de persuader plutôt que d'une méthode rigoureuse. » Dans l'ouvrage Zola, légende et vérité (Paris, Julliard, 1960), Guillemin « met dans son exposé tant de conviction, de sincérité et de convictions généreuses ; et aussi tant de vie, de rapidité de pensée, de célérité à passer, ou à sauter, d'un livre à un autre, qu'on est pris par cette ardeur et ce mouvement, prêt à se laisser séduire[45]. » Ternois rapproche ainsi les styles littéraire et oratoire de Guillemin, sa « voix qui vous prend dès les premiers mots, cette simplicité si humaine, ces brusques jaillissements, ces phrases coupées, ces intonations passionnées ou émues, cette spontanéité savante de la parole qui ne vous laisse ni le temps ni le désir d'un désaccord[45]. »

Or René Ternois constate que le texte imprimé permet de « s'arrêter, réfléchir et surtout vérifier » les affirmations de Guillemin puisque celui-ci « procède par courtes citations, des bouts de phrase, des groupes de mots, qu'il jette comme s'ils lui venaient soudain à l'esprit et s'imposaient à lui. Il n'argumente pas : il n'emploie pas les formes logiques, où parfois l'insuffisance des preuves apparaîtrait ; il préfère juxtaposer ; la juxtaposition suggère et est plus efficace. Il rapproche des phrases qui sont, dans le temps, éloignées l'une de l'autre, et fait naître ainsi un sens jusqu'alors inaperçu. Il revient à un texte qu'il juge propre à persuader, et par des reprises de ce genre crée l'impression qu'un mot accidentel a été le mot d'une vie. [...] Il choisit, il abrège, il omet ce qu'il n'a pas su voir, qu'il n'a pas vu par excès de conviction. On s'irrite de ce désordre trop habile, de ces citations fragmentaires ; on éprouve le besoin de vérifier les textes et de regarder les contextes. Et alors il apparaît que les interprétations sont souvent abusives[46]. »

Publications[modifier | modifier le code]

Les Éditions Utovie sont devenues l’éditeur exclusif des œuvres de Henri Guillemin et a réédité la plupart de ses ouvrages. Les conférences audio sont également éditées en livre + CD par le même éditeur.

  • Le Jocelyn de Lamartine : Étude historique et critique avec des documents inédits, Paris, Boivin, , 858 p.Prix Paul-Flat de l’Académie française
  • Les Visions : Poème inachevé de Lamartine (thèse complémentaire pour le doctorat ès-Lettres), Paris, Les Belles Lettres, , 255 p.
  • Flaubert devant la vie et devant Dieu (préf. François Mauriac), Paris, Plon, , 235 p.
  • Lamartine, l’Homme et l’Œuvre, Paris, Boivin, , 166 p.
  • Une histoire de l’autre monde, Neuchâtel, Ides et Calendes, 1942. Réédition Utovie.
  • Connaissance de Lamartine, Fribourg, Bibliothèque de l’université, 1942, 312 p. Réédition Utovie.
  • « Cette affaire infernale ». Les philosophes contre Jean-Jacques. L’affaire Rousseau-David Hume, 1766, Paris, Plon, 1942 — Prix Montyon de l’Académie française
  • Un homme, deux ombres (Jean-Jacques, Julie, Sophie), Genève, Au milieu du monde, 1943, 323 p. Réédition Utovie.
  • Les Affaires de l’Ermitage, 1756-1757, Genève, Annales Jean-Jacques Rousseau, 1943.
  • La Bataille de Dieu. Lamennais, Lamartine, Ozanam, Hugo, Genève, Au milieu du monde, 1944, 246 p. Réédition Utovie.
  • Les Écrivains français et la Pologne, Genève, Au milieu du monde, 1945.
  • Sous le pseudonyme de Cassius : La vérité sur l’affaire Pétain, Genève, Au milieu du monde, 1945, 218 p. Réédition Utovie.
  • Rappelle-toi, petit, Porrentruy, Portes de France, 1945. Réédition Utovie.
  • La Vérité sur l'affaire Pétain, Genève, 1945, 226p. Réédition Utovie
  • Lamartine et la Question sociale, Paris, Laffont, 1946. Réédition Utovie.
  • Histoire des catholiques français au XIXe siècle (1815-1905), Genève, Au milieu du monde, 1947, 393 p. Réédition Utovie.
  • Lamartine en 1848, Paris, P.U.F., 1948. Réédition Utovie.
  • La Tragédie de Quarante Huit, Genève, Au Milieu du Monde, 1948.
  • Cette nuit-là, Neuchâtel, Le Griffon, 1949. Réédition Utovie.
  • L’Humour de Victor Hugo, Boudry, La Baconnière, 1951.
  • Victor Hugo par lui-même, Paris, Le Seuil, Collections Microcosme, « Écrivains de toujours », 1951, 190 p.
  • Victor Hugo. Pierres (vers et prose), Genève, Éditions du Milieu du monde, 1951.
  • Le Coup du 2 décembre, Paris, Gallimard, coll. « La Suite des temps », , 479 p. (présentation en ligne)
  • Victor Hugo et la Sexualité, Paris, Gallimard, 1954.
  • M. de Vigny homme d’ordre et poète, N.R.F. Gallimard, 1955, in- 12 de 202 pp. + 3 ff. non chiffrés. Fac-similé, en frontispice, d’une page du manuscrit de Vigny.
  • Claudel et son art d’écrire, Paris, Gallimard, 1955.
  • Les Origines de la Commune. t. I : Cette curieuse guerre de 70. Thiers - Trochu - Bazaine, Paris, Gallimard, 1956, 266 p. Réédition Utovie.
  • À vrai dire, Paris, Gallimard, 1956, 214 p.
    Guillemin y reprend contre André Gide les accusations portées deux ans plus tôt dans son article « À propos du Journal de Gide », Journal de Genève, 9 janvier 1954, page 3. André Gide aurait, en 1946, dissimulé des passages collaborationnistes de son Journal publié en 1940. Mais comme le remarqua très vite Henri Massis, l’accusation ne tient pas.
  • Benjamin Constant muscadin, Paris, Gallimard, 1958. Réédition Utovie.
  • Madame de Staël, Benjamin Constant et Napoléon, Paris, Plon, 1959, 210 p.
  • Les Origines de la Commune. t. II : L’héroïque défense de Paris, Paris, Gallimard, 1959, présentation en ligne. Réédition Utovie.
  • Zola, légende et vérité, Paris, Julliard, 1960, 193 p., présentation en ligne. Réédition Utovie.
  • Les Origines de la Commune. t. III : La capitulation, Paris, Gallimard, 1960. Réédition Utovie.
  • Éclaircissements, Paris, Gallimard, 1961.
  • L’Énigme Esterhazy, Paris, Gallimard, 1962, 263 p. Réédition Utovie.
  • Présentation des Rougon-Macquart, Paris, Gallimard, 1964.
  • L’Homme des Mémoires d’Outre-Tombe, Paris, Gallimard, 1965. Réédition Utovie.
  • L'Affaire Dreyfus, documentaire, 1965
  • L’Arrière-pensée de Jaurès, Paris, Gallimard, 1966, 235 p.
  • La Première Résurrection de la République, , Paris, Gallimard, 1967. Réédition Utovie.
  • Le « converti ». Paul Claudel, Paris, Gallimard, 1968, 242 p.
  • Pas à pas, Paris, Gallimard, 1969.
  • Napoléon tel quel, Paris, Trévise, 1969, 153 p. Réédition Utovie.
  • Jeanne, dite Jeanne d’Arc, Paris, Gallimard, 1970. Réédition Utovie.
  • L’Avènement de Monsieur Thiers, suivi de Réflexions sur la Commune, Paris, Gallimard, 1971. Réédition Utovie.
  • La Liaison Musset-Sand, Paris, Gallimard, 1972. Réédition Utovie.
  • Précisions, Paris, Gallimard, 1973.
  • Nationalistes et Nationaux (1870-1940), Paris, Gallimard, « Idées », 1974, 476 p.
  • Regards sur Bernanos, Paris, Gallimard, 1976. Réédition Utovie.
  • Sulivan ou la Parole libératrice, suivi de Passez les passants par Jean Sulivan, Paris, Gallimard, 1977[47],[48].
  • Victor Hugo, Paris, Le Seuil, 1978.
  • Charles Péguy, Paris, Le Seuil, 1981, présentation en ligne.
  • L’Affaire Jésus, Paris, Le Seuil, 1982, 152 p.
  • Le Général clair-obscur, Paris, Le Seuil, 1984.
  • L’Engloutie. Adèle, fille de Victor Hugo, Paris, Le Seuil, 1985, 158 p.
  • Napoléon légende et vérité, Paris, Utovie/h.g., 1986, 159 p.
  • Robespierre, Politique et Mystique, Paris, Le Seuil, 1987, 422 p.
  • Silence aux pauvres !, Paris, Arléa, 1989, 120 p. (Guillemin avait initialement proposé comme titre Éloge des vaincus[49])
  • Vérités complémentaires, Paris, Le Seuil, 1990, 386 p.
  • Du courtisan à l’insurgé. Vallès et l’argent, Paris, Arléa, 1990, 164 p.
  • La Cause de Dieu, Paris, Arléa, , 215 p.
  • Regards sur Nietzsche, Paris, Le Seuil, 1991, 310 p.
  • Une certaine espérance. Conversations avec Jean Lacouture, Paris, Arléa, 1992, 186 p. Réédition Utovie.
  • Malheureuse Église, Paris, Le Seuil, 1992, 250 p.
  • Les Passions d’Henri Guillemin, Boudry, La Baconnière, 1994, 448 p.

Correspondance[modifier | modifier le code]

  • « Henri Guillemin, historien de Jaurès : lettres d'Henri Guillemin à Madeleine Rebérioux (1961-1991) », Cahiers Jean Jaurès, Paris, Société d'études jaurésiennes, no 144,‎ (lire en ligne).

Conférences et entretiens télévisés[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Émissions diffusées actuellement par la Radio Télévision Suisse (RTS)[14].
  2. « On se trouve en effet, avec l'ouvrage intitulé Jeanne, dite Jeanne d'Arc, devant un donné intéressant en ce qu'il se situe à l'opposé de la méthode historique. Ce n'est plus hypothèse, ou légende, ou fable ; c'est l'anti-Histoire[27]. ».
  3. « Henri Guillemin ignore (la signification du mot pucelle), confond (Saint-Denis près de Paris et Saint-Rémi près de Reims), affabule (personne n'a jamais pu déterminer combien de soldats le duc de Bourgogne avait fourni au roi d'Angleterre pour le siège d'Orléans ; « trois cents Picards », affirme l'auteur, péremptoire), fantasme (du témoignage de Marguerite de la Touroulde, « Plusieurs fois, je l'ai vue aux bains et aux étuves », il déduit que Jeanne « s'offrait avec plaisir à la technique des masseuses »... »[28].
  4. « Une longue tradition d'historiographie militante, d'Henri Guillemin à Annie Lacroix-Riz, s'est efforcée d'établir des similitudes entre les épisodes de défaite militaire suivis d'une occupation étrangère (1814-1819 et surtout 1870-1873 et 1940-1944) pour dénoncer la tendance défaitiste, capitularde, voire purement et simplement « collaboratrice » des élites françaises qui auraient ainsi cherché dans les armées étrangères le rempart contre le péril de la subversion intérieure (de la Commune de Paris en 1871 à la poussée sociale du Front populaire en 1936). En 1974, dans un ouvrage devenu un classique[35], l'essayiste et critique littéraire Henri Guillemin (1902-1992), adepte d'une « contre-histoire », dressait le parallèle entre le comportement des élites françaises (« les gens de bien ») de 1870-1871 et celui de leurs héritières de 1936-1940 : dans les deux cas, un ultra-pacifisme tendant au défaitisme qui n'aurait été dicté que par la volonté de défendre l'ordre social intérieur menacé. Ces analyses relevant avant tout d'une histoire engagée, pour ne pas dire partisane, n'aident pas vraiment à saisir ce qui se joue en France entre 1940 et 1944. [...] En réalité, bien que le mot soit ancien, la collaboration du type de celle qui exista dans la France des années 1940-1944 demeure sans précédent dans notre histoire »[36].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance de Henri Guillemin, sisyphe.com (consulté le 21 juillet 2018).
  2. [1]
  3. « Guillemin/Hugo »
  4. Il sera nommé de Lugny à Tournus par arrêté préfectoral du 6 janvier 1899, avec date d'effet du 1er juillet 1898. Source : La Revue vicinale : organe spécial des agents voyers (paraissant le 15 de chaque mois), Pontivy, 1899.
  5. André Chervel, « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 », (consulté le )
  6. a et b « Bordeaux 3 Info - N°114 - 2003 | 1886 - Collections patrimoniales numérisées de Bordeaux Montaigne », sur 1886.u-bordeaux-montaigne.fr (consulté le )
  7. a b c d et e Pascale Pellerin, « Anti-rousseauisme et antisémitisme sous l’Occupation », dans Christophe Van Staen, Jean-Jacques Rousseau (1712-2012). Matériaux pour un renouveau critique, vol. Études sur le XVIIIe siècle : XXXX, Bruxelles, Éditions de l'Université de Bruxelles, , 264 p. (ISBN 978-2-8004-1530-7, lire en ligne), p. 57-65
  8. « LeTempsArchives », Articles d'Henri Guillemin parus dans la Gazette de Lausanne en 1942, sur letempsarchives.ch (consulté le )
  9. Henri Poulain, « Bicornes et lauriers verts », Je suis partout,‎ , p. 6 (lire en ligne)
  10. Interview Guillemin intime
  11. Patrick Berthier, Le cas Guillemin : dialogues, Paris, Gallimard, (SUDOC 000375845), p. 17
  12. Pascale Pellerin, « Rousseau : une dissidence spirituelle sous l’Occupation », sur rousseaustudies.free.fr (consulté le )
  13. a b et c Amalvi 2004, p. 145.
  14. « Les archives de la RTS - Dossiers », sur RTS.ch (consulté le ).
  15. Un peu à l’écart, dans une maisonnette de pierre construite à un jet de pierre de cette longue bâtisse à galerie mâconnaise, l’homme de lettres installa son cabinet de travail. Source : Frédéric Lafarge, Dans le petit cimetière de Bray repose un grand de l'Histoire de France, article paru dans la revue Images de Saône-et-Loire, n° 198 de juin 2019, p. 2-4.
  16. Leur fils ainé, François, né en 1929, décéda accidentellement en 1931.
  17. « henriguillemin.fr) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  18. Enregistrements d'Henri Guillemin
  19. a et b « Sur YouTube, l’étonnant carton post-mortem d’un historien oublié », Marc Meillassoux, Rue89.fr, 17/08/2015 (consulté le 19 août 2015).
  20. Marie-Claude Martin, « Henri Guillemin fait un carton sur YouTube », Le Temps.ch,‎ (lire en ligne).
  21. Annie Lacroix-Riz, « Interview exclusive d'Annie Lacroix-Riz sur Henri Guillemin et la Commune », Mediapart.fr,‎ (lire en ligne)
  22. « Bibliothèque Henri Guillemin - Université Bordeaux Montaigne », sur www.u-bordeaux-montaigne.fr (consulté le )
  23. « L’Université en chantier », sur Université Bordeaux Montaigne (consulté le )
  24. a b et c Henri Guillemin : Confidences
  25. « Jean-Pie Lapierre - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  26. Jacques Julliard (dir.) et Michel Winock, Dictionnaire des intellectuels français : Les personnes, les lieux, les moments, Seuil, (EAN 9782020992053, présentation en ligne), p. 686
  27. Régine Pernoud, Jeanne devant les Cauchons, Paris, Éditions du Seuil, , 130 p., p. 85.
  28. Régine Pernoud, Jean Tulard et Jérôme Pernoud, Jeanne d'Arc, Napoléon : le paradoxe du biographe, Monaco, Éditions du Rocher, , 217 p. (ISBN 2-268-02476-8), p. 100-103.
  29. Robert Schnerb, « Henri Guillemin, L'héroïque défense de Paris [compte-rendu] », Annales. Économies, sociétés, civilisations, no 6, 16e année,‎ , p. 1237-1239 (lire en ligne).
  30. a et b Jean-Baptiste Duroselle, « Henri Guillemin, Le Coup du Deux décembre [compte rendu] », Revue française de science politique, Paris, Presses universitaires de France, vol. III, no 3,‎ , p. 654 (lire en ligne).
  31. Jean-Paul Brunet, La police de l'ombre : indicateurs et provocateurs dans la France contemporaine, Paris, Éditions du Seuil, , 347 p. (ISBN 2-02-012497-1, présentation en ligne), p. 277.
  32. Samuel Hayat, Quand la République était révolutionnaire : citoyenneté et représentation en 1848, Paris, Éditions du Seuil, , 404 p. (ISBN 978-2-02-113639-5, présentation en ligne).
  33. Henri Guillemin, La Tragédie de quarante-huit, Genève, Milieu du monde, 1948, p. 257.
  34. a et b Robert Schnerb, « Henri Guillemin, Le coup du Deux décembre [compte rendu] », Annales. Économies, sociétés, civilisations, no 2, 8e année,‎ , p. 275-276 (lire en ligne).
  35. Henri Guillemin, Nationalistes et « nationaux », 1870-1940, Paris, Gallimard, 1974.
  36. François Broche et Jean-François Muracciole, Histoire de la Collaboration, 1940-1945, Paris, Tallandier, , 619 p. (ISBN 979-10-210-2264-5).
  37. Jacques Rougerie, La Commune de 1871, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? » (no 581), , 5e éd. (1re éd. 1988), 127 p. (ISBN 978-2-13-062078-5).
  38. René Rémond, « Henri Guillemin accuse... », Le Monde, , lire en ligne.
  39. Jean-Noël Jeanneney, L'argent caché : milieux d'affaires et pouvoirs politiques dans la France du XXe siècle, Paris, Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 70), , 2e éd. (1re éd. 1981, Fayard), 306 p. (ISBN 2-02-006728-5), « Les dynasties bourgeoises de Beau de Loménie », p. 265 ; 270-271.
  40. « Robespierre, politique et mystique, par Henri Guillemin, Paris, Le Seuil, 1987, 428 p., 130 F », L'Histoire, no 109,‎ , p. 74.
  41. Émile Poulat, « Guillemin (Henri) Parcours [compte rendu] », Archives de sciences sociales des religions, Paris, CNRS Éditions, nos 68-2,‎ , p. 251 (lire en ligne).
  42. « Henri Guillemin, intellectuel réfractaire Entretien avec Patrick Berthier », sur laviedesidees.fr, (consulté le ).
  43. « La Révolution française », sur RTS.ch, .
  44. Fiche BnF « René Ternois », lire en ligne.
  45. a et b René Ternois, « H. Guillemin, Zola, légende et vérité [compte-rendu] », Les Cahiers naturalistes, no 17, 7e année,‎ , p. 36 (lire en ligne).
  46. René Ternois, « H. Guillemin, Zola, légende et vérité [compte-rendu] », Les Cahiers naturalistes, no 17, 7e année,‎ , p. 36-37 (lire en ligne).
  47. Henri Guillemin, « Jean Sulivan vu par Henri Guillemin », sur www.lemonde.fr/archives/article, (consulté le )
  48. André Marissel, « Sulivan ou la parole libératrice par Henri Guillemin », sur esprit.presse, (consulté le )
  49. D'apres Patrick Rödel, Edwy Plenel, lors de la table ronde "Que reste t-il d'utile dans l'œuvre d'Henri Guillemin ?" ().

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Christian Amalvi, « GUILLEMIN, Henri (Mâcon, 1903 - Neuchâtel, 1992) », dans Christian Amalvi (dir.), Dictionnaire biographique des historiens français et francophones : de Grégoire de Tours à Georges Duby, Paris, La Boutique de l'histoire, , 286 p. (ISBN 2-910828-32-8), p. 144-145.
  • Henri Guillemin et Patrick Berthier, Le Cas Guillemin : dialogues, Paris, Gallimard, , 236 p. (ISBN 2-07-028737-8, présentation en ligne).
  • Collectif, Henri Guillemin historien et écrivain de la Révolution française : actes du colloque organisé les 21 et 22 novembre 2014 par l'Association présence d'Henri Guillemin et l'Institut d'histoire de la Révolution française, Bats, Utovie, coll. « HG », , 146 p. (ISBN 978-2-86819-789-4).
  • Maurice Maringue, Henri Guillemin le passionné, Éditions de l’Armançon, 1994, 152 p. Préface de François Mitterrand.
  • Patrick Berthier, Le cas Guillemin, Gallimard, coll. « Voies ouvertes », 1979, 248 p.
  • Patrick Berthier, Guillemin, légende et vérité, Utovie, coll. « HG », 2000 (1ère édition : 1982), 218 p.
  • Patrick Berthier, 60 ans de travail, Henri Guillemin, bibliographie, Bats, Utovie, coll. « Cahiers Henri Guillemin » (no 1), , 111 p. (ISBN 2-86819-067-7).
  • Patrick Berthier, « Retour au « cas » Guillemin », Revue historique neuchâteloise, no 4,‎ , p. 321-340 (ISSN 1422-5182, lire en ligne).
  • Patrick Berthier, « Guillemin, Vigny et la « critique-passion » », Bulletin de l'Association des Amis d'Alfred de Vigny, Paris, Classiques Garnier, no 2 « Vigny, émotions et passions »,‎ , p. 123-146 (ISBN 978-2-406-09197-4, ISSN 2554-9235, DOI 10.15122/isbn.978-2-406-09197-4.p.0123).
  • Jean-Émile Piron, « Lire Henri Guillemin, prophète-écrivain », Raison présente, no 95,‎ 3e trimestre 1990, p. 111-126 (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]