Guillaume Chasteau

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Guillaume Chasteau
Guillaume Chasteau, Jupiter enfant allaité par la chèvre Amalthée, d'après Nicolas Poussin
Naissance
Décès
(à 48 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
Pseudonyme
Castellus, Castellus-Gallus
Nationalité
Française
Activité
graveur d'interprétation, éditeur d'estampes
Maître
Conjoint
Antoinette Hérault
Distinction

Guillaume Chasteau, dont l'usage était de signer Castellus (les dictionnaires de Charles-François Le Virloys et Pierre-François Basan, au XVIIIe siècle, citent également la signature de Castellus-Gallus), est un graveur d'interprétation au burin et à l'eau-forte, français, né le à Orléans. Il vécut rue Saint-Jacques à Paris et y est mort le .

Biographie[modifier | modifier le code]

La date du est dite par le Dictionnaire Bénézit[1] comme étant celle de la naissance de Guillaume Chasteau, les archives de l'Université de Liège[2] la donnant comme celle de son baptême, ces deux propositions n'étant pas contradictoires de par l'usage courant au XVIIe siècle d'un baptême immédiat.

Son séjour à Rome, le plus souvent donné de 1655 à 1660, est étendu par Maxime Préaud de 1654 à 1661-1662[3]. Il est écrit que c'est par simple curiosité qu'initialement il entreprend ce voyage et que c'est par la fréquentation de ceux qui deviendront ses maîtres (Cornelis Bloemaert et Johann Friedrich Greuter (it)[2]) qu'à Rome il prend goût à la gravure (la rare signature Castellus-Gallus semble correspondre à cette première période romaine), qu'il travaille un temps pour la Papauté (Portraits des Papes)[4] et qu'il en fait définitivement sa vocation[5] : « Après quoi, il parcourut une grande partie de l'Italie pour examiner ce qu'elle offre de plus beau en matière de peinture »[6], ses haltes majeures étant Venise et Gênes[4].

Guillaume Chasteau, Colbert

Guillaume Chasteau est en 1663 reçu à l'Académie royale de peinture et de sculpture où il côtoiera Gilles Rousselet et François Chauveau et où la protection de Colbert lui vaudra des commandes officielles. En 1665, il épouse Antoinette Hérault (1642-1695), mariage dont naîtront au moins huit enfants, par lequel il devient le gendre du peintre et marchand de tableaux Antoine Hérault et le beau-frère de Noël Coypel. Antoinette Hérault, « une des meilleures miniaturistes de son temps, qui excella surtout dans la copie des œuvres des maîtres »[7], verra son chef-d'œuvre, La famille Darius devant Alexandre d'après Charles Le Brun, acquis par Louis XIV pour le Grand Dauphin[8].

Un procès-verbal nous restitue la fin de l'artiste : « Guillaume Chasteau, graveur ordinaire du Roy en son Académie royale de peinture et sculpture, a été pris en sa maison rue Saint-Jacques au Buste et a été inhumé aux charniers ce 17 septembre 1683. Signé : Coypel, Noël Chasteau[9], Hérault »[10]. Les charniers ici évoqués sont ceux de l'église Saint-Benoît-le-Bétourné : après sa fermeture en 1812 (elle sera détruite en 1831), les ossements des charniers sont en 1813 portés aux catacombes[11].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Frontispice des Prediche dette nel Palazzo Apostolico
Ravissement de Saint Paul

Gravures d'interprétation[modifier | modifier le code]

Guillaume Chasteau a gravé des sujets extraits du Nouveau Testament, de la mythologie gréco-romaine et des portraits d'après :

Contributions bibliophiliques[modifier | modifier le code]

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

Réception critique[modifier | modifier le code]

  • « Il est surtout connu pour les estampes d'après Le Poussin, gravées au burin pur dans le goût de Bloemaert et de Poilly, qui ne convient pas parfaitement au caractère de ce maître. On connaît moins celles qu'il a considérablement avancées à l'eau-forte, et dans lesquelles on trouve certaines parties traitées avec esprit et d'un très bon goût. On peut regretter qu'il n'ait pas toujours suivi cette manière plus pittoresque et plus libre, dans laquelle il aurait fait sans doute des progrès, et qui aurait augmenté le nombre de ses ouvrages et sa réputation. On lit dans quelques ouvrages sur les arts que Chasteau était un graveur médiocre. Ou les auteurs étaient fort sévères, ou ils n'avaient pas vu ses meilleurs ouvrages. » - Claude-Henri Watelet et Pierre-Charles Levesque[5]

Musées et collections publiques[modifier | modifier le code]

Gabriel de Roquette
La Voisin, empoisonneuse, d'après Antoine Coypel
Jonas et Habacuc
Daniel et David

France[modifier | modifier le code]

Drapeau de l'Autriche Autriche[modifier | modifier le code]

Belgique[modifier | modifier le code]

  • Université de Liège, L'Assomption de la Vierge d'après Annibal Carrache[2].

Drapeau de l'Estonie Estonie[modifier | modifier le code]

Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas[modifier | modifier le code]

Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

États-Unis[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Collections privées[modifier | modifier le code]

Élèves[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 3, pages 524-525.
  2. a b et c Université de Liège, Guillaume Chasteau dans les collections
  3. La peinture italienne et la France, actes de colloque, La Documentation française, 1990.
  4. a et b Oxford Index, Volume Grove Art On Line, Guillaume Chasteau, 1996
  5. a et b Claude-Henri Watelet et Pierre-Charles Levesque, Encyvlopédie méthodique. Beaux-arts, dédiés et présentés à Monsieur Vidaud de la Tour, conseiller d'état et directeur de la librairie, chez Panckoucke à Paris et chez Plomteux à Liège, 1788.
  6. Pierre-François Basan, Dictionnaire des graveurs anciens et modernes depuis l'origine de la gravure, Prault, imprimeur du Roi, Paris, 1789, pages 120-122.
  7. Dictionnaire Bénézit, Antoinette Hérault, Gründ, 1999, tome 6, page 917.
  8. Sandrine Lely, S.I.E.F.A.R., Antoinette Hérault
  9. Dictionnaire Bénézit, Gründ 1999, tome 3, page 525 : « Noël Chasteau, artiste peintre, membre de l'Académie de Saint-Luc en 1693 », frère de Guillaume Chasteau.
  10. Le cabinet de l'amateur et de l'antiquaire, n°33-34, 1883.
  11. Tombes et sépultures, église Saint-Benoît-le-Bétourné - Personnalités inhumées dans l'église, les charniers ou les cimetières
  12. Jean Hubac, Colbert, mars 2015
  13. Marianne Cojannot-Le Blanc, Le vertige des sens - Expérience du tableau et description, in À la recherche du rameau d'or, collection « Humanités classiques », Presses universitaires de Paris Nanterre, 2012
  14. Roger-Armand Weigert, Bibliothèque nationale, cabinet des estampes, inventaire du fonds français - Graveurs du XVIIe siècle, B.N.F., 1951, tome II.
  15. École nationale supérieure des beaux-arts, Martyre de Saint Étienne dans les collections
  16. École nationale supérieure des beaux-arts, Saint-Paul enlevé jusqu'au troisième ciel dans les collections
  17. Château de Versailles, Le portrait de Gabriel de Roquette dans les collections
  18. Château de Versailles, Le portrait de La Voisin dans les collections
  19. Rijksmuseum, Guillaume Chasteau dans les collections
  20. Musée Teyler, Guillaume Chasteau dans les collections
  21. Galerie nationale d'Écosse, Guillaume Chasteau dans les collections
  22. British Museum, Guillaume Chasteau dans les collections
  23. Victoria and Albert Museum, Guillaume Chasteau dans les collections
  24. Wellcome Library, Guillaume Chasteau dans les collections
  25. Musées d'art de Harvard, Guillaume Chasteau dans les collections
  26. Philadelphia Museum of Art, Guillaume Chasteau dans les collections
  27. Dyce collection - A catalogue of the printed books and manuscripts bequeathed by the Reverend Alexander Dyce, HMSO, Londres, 1875.
  28. Charles-Philippe de Chennevières-Pointel et Anatole de Montaiglon, Abecedario de Pierre-Jean Mariette et autres notes inédites de cet amateur sur les arts et sur les artistes, Éditions J.-B. Dumoilin, Paris, 1854-1856.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • André Félibien, Nom des peintres les plus célèbres et les plus connus, anciens et modernes, Paris, 1679.
  • Charles-François Roland Le Virloys, Dictionnaire d'architecture civile, militaire et navale, antique, ancienne et moderne, et de tous les arts et métiers qui en dépendent, chez les libraires associés, Paris, 1770.
  • Pierre-François Basan, Dictionnaire des graveurs anciens et modernes depuis l'origine de la gravure, avec une notice des principales estampes qu'ils ont gravées, Prault, imprimeur du Roi, Paris, 1789.
  • Claude-Henri Watelet et Pierre Charles Levesque, Encyclopédie méthodique. Beaux-arts, dédiés et présentés à Monsieur Vidaud de la Tour, conseiller d'état et directeur de la librairie, chez Panckoucke à Parus et chez Plomteux à Liège, 1788 ; réédition sous le titre Dictionnaire des arts de peinture, sculpture et gravure, L.-F. Prault, imprimeur à Paris, 1792.
  • Dictionnaire des artistes dont nous avons des estampes, avec une notice détaillée de leurs ouvrages gravés, chez Jean Gottlob Immanuel Breitkopf, Leipzig, 1790.
  • Charles Le Blanc, Manuel de l'amateur d'estampes, vol.1, 1854.
  • Georges Duplessis, Histoire de la gravure en France, Rapilly libraire-éditeur, Paris, 1861.
  • Michael Bryan, Dictionary of painters and engravers, Macmillan, New York, 1903.
  • Ulrich Thieme et Felix Becker, Allgemeines Lexikon der Bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, E.A. Seemann, 1912.
  • Georges Wildenstein, Les graveurs de Poussin au XVIIe siècle, « Gazette des beaux-arts », n°1040-1043, 1957.
  • Maxime Préaud, Guillaume Chasteau, graveur et éditeur d'estampes à Paris (1635-1683), et la peinture italienne, in La peinture italienne et la France, La Documentation française, 1990 (présentation en ligne).
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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