Guillaume Bonne-Âme

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 30 août 2014 à 13:21 et modifiée en dernier par HunsuBot (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Guillaume Bonne-Âme
Image illustrative de l’article Guillaume Bonne-Âme
Biographie
Ordre religieux Ordre de Saint-Benoît
Décès
Rouen
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par Gilbert Fitz Osbern, évêque d'Évreux
Archevêque de Rouen
Autres fonctions
Fonction religieuse
Chanoine de Rouen
Archidiacre de Rouen
Moine du Bec
Abbé de Saint-Étienne de Caen (1070-1079)

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Guillaume Bonne-Âme (Guillelmus Bona-Anima[1]), mort le ) est abbé de Saint-Étienne de Caen (1070-1079), puis archevêque de Rouen à partir de de 1079.

Biographie

Début de carrière

Guillaume Bonne-Âme est le fils de Radbod, évêque de Sées (1025-1032)[2]. Sa mère est une sœur ou une belle-sœur de Gérard Flaitel[2].

Il est chanoine et archidiacre sous l’archiépiscopat de Maurille[2],[1]. Il semble être celui qui signe après l'évêque d'Évreux la charte de fondation de Lyre vers 1050[2]. En compagnie de Thierry de Mathonville, abbé de Saint-Évroult, Herbert de Montreuil et Gundulf, futur évêque de Rochester, il effectue un pèlerinage à Jérusalem en 1057[2],[1]. Il devient à son retour moine au Bec[2],[1], où il sera l’élève de Lanfranc[3].

Abbé de Saint-Étienne de Caen

L'abbatiale Saint-Étienne de Caen.

En 1063, il accompagne Lanfranc à l'abbaye Saint-Étienne de Caen et devient maître des novices[2]. Il devient ensuite prieur puis succède à l'abbatiat en 1070[1], suite au départ de Lanfranc pour Cantorbéry[2]. Il poursuit l'accroissement du temporel ainsi que la construction des bâtiments de l'abbaye, notamment le transept et la nef de l'abbatiale. La dédicace de l'église se fait le , en présence de son prédécesseur Lanfranc et du roi Guillaume le Conquérant[2].

Il aurait été enquêteur dans l'affaire de la minorité de Raoul III Taisson[2].

Archevêque de Rouen

Il devient archevêque de Rouen, sur nomination de Guillaume le Conquérant, en juillet 1079[4]. Le pape réformateur Grégoire VII hésite à le reconnaître, car son élection n'est pas canonique[1]. En 1080, le nouvel archevêque envoie à Rome une mission afin de régler cette question. Le pape préfère ne pas rentrer en conflit avec le Conquérant, qui réforme l'Église anglaise, et le reconnaît archevêque de Rouen[5]. En 1087, Bonne-Âme est présent au chevet du lit de mort de Guillaume le Conquérant[6]. Il préside cette année un synode à Lillebonne pour imposer une vie stricte aux prêtres et inciter le respect de la Trêve de Dieu[1]. Il préside en 1083 les funérailles de la duchesse Mathilde à la Trinité de Caen puis en 1087 celles de Guillaume le Conquérant à l'Saint-Étienne de Caen[1].

Le , Guillaume ordonne dans la cathédrale 244 diacres et 120 prêtres, parmi lesquels figure Orderic Vital[7].

Durant son épiscopat, il fait démolir les restes de la basilique Saint-Étienne, seule reste la cathédrale Notre-Dame[8]. Il fait reconstruire le cloître canonial[1] et les maisons du chapitre[9]. Il serait également à l'origine de la foire du Pardon ou foire Saint-Romain[10]. Il fait également construire un manoir près de la collégiale des Andelys, possession des archevêques[11].

Il se voit céder en fief par Philippe Ier, roi de France, l'abbaye Saint-Mellon de Pontoise. Il excommunie Gilbert de Boury, puissant chatelain du Vexin français qui a usurpé avant 1105 Gisors. Son fils Raoul restitue la terre en présence des vassaux de l'archevêque réunis à Vesly le [12].

Il est possible qu'il soit l'auteur d'un célèbre essai anonyme attribué autrefois à un « Normand anonyme d'York », mais qui a probablement été compilé à Rouen vers 1100. Cet essai exalte la fonction royale, revendiquant que l'onction reçue par le roi est un sacrement qui fait de lui un prêtre-roi, un Christus domini, un saint[13].

Il meurt le [2],[1]. Il est inhumé dans le chapitre de la cathédrale[2],[1], au chevet de la salle capitulaire[14].

Famille

Voir aussi

Notes et références

  1. a b c d e f g h i j et k Pierre Bouet et François Neveux, Les évêques normands du XIe siècle : Colloque de Cerisy-la-Salle (30 septembre - 3 octobre 1993), Caen, Presses universitaires de Caen, , 330 p. (ISBN 2-84133-021-4), « Les évêques normands de 985 à 1150 », p. 19-35
  2. a b c d e f g h i j k et l Véronique Gazeau (préf. David Bates et Michel Parisse), Normannia monastica (Xe-XIIe siècle) : II-Prosopographie des abbés bénédictins, Caen, Publications du CRAHM, , 403 p. (ISBN 978-2-902685-44-8), p. 41-43.
  3. David C. Douglas, William the Conqueror, University of California Press, réédition 1992, p. 127. (ISBN 9780520003507).
  4. a et b Véronique Gazeau, Princes normands et abbés bénédictins, Xe-XIIe siècle, Publications du CRAHM, Caen, 2007, 492 pages, p. 103.
  5. Douglas, op. cit., p. 339.
  6. Douglas, op. cit., p. 359.
  7. Léon Alfred Jouen (chanoine) (préf. André du Bois de La Villerabel), La cathédrale de Rouen, Rouen et Paris, Defontaine / Aug. Picard, , LXXIV Pl. - 166, p. 9
  8. François Lemoine et Jacques Tanguy, Rouen aux 100 clochers : Dictionnaire des églises et chapelles de Rouen (avant 1789), Rouen, PTC, , 200 p. (ISBN 2-906258-84-9, OCLC 496646300, lire en ligne), « La cathédrale N.D de Rouen », p. 21.
  9. Ordéric Vital, cité par Léon Fallue, Histoire politique et religieuse de l'église métropolitaine et du diocèse de Rouen, tome 1, A. Lebrument, Rouen, 1850, p. 280. Ces constructions ont aujourd'hui disparu.
  10. Eustache-Hyacinthe Langlois, Essai historique et descriptif sur la peinture sur verre, ancienne et moderne, E. Frère, Rouen, 1832, p. 96.
  11. Marie Casset, Les évêques aux champs : châteaux et manoirs des évêques normands au Moyen Âge, XIe-XVe siècles, publications des universités de Rouen et du Havre, Presses universitaires de Caen, 2007, 543 pages, p. 224.
  12. Pierre Bauduin (préf. Régine Le Jan), La première Normandie (Xe-XIe siècle) : Sur les frontières de la haute Normandie: identité et construction d'une principauté, Caen, Presses universitaires de Caen, coll. « Bibliothèque du pôle universitaire normand » (réimpr. 2006) (1re éd. 2004), 481 p. (ISBN 978-2-84133-299-1), p. 268-271, 378-379
  13. Douglas, op. cit., p. 257.
  14. Armelle Alduc-Le Bagousse, Inhumations et édifices religieux au Moyen Âge entre Loire et Seine, Publications du CRAHM, 2004, 217 pages, p. 100.

Bibliographie

  • François Pommeraye, Histoire des archevesques de Rouen, L. Maurry, Rouen, 1667, p. 276-300.
  • Achille Deville, Tombeaux de la cathédrale de Rouen, Nicétas Périaux, Rouen, 1833, p. 208-210.
  • Jules Thieury, Armorial des archevêques de Rouen, Imprimerie de F. et A. Lecointe Frères, Rouen, 1864, p. 49-50.