Guerre franco-allemande de 1870

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Guerre de 1870
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Informations générales
Date du
au
Lieu France et Allemagne
Casus belli Dépêche d'Ems
Issue

Victoire allemande

Belligérants
Drapeau de l'Empire français Empire français, puis
Drapeau de la France République française
Drapeau de la confédération de l'Allemagne du Nord Confédération de l'Allemagne du Nord
Drapeau de la Prusse Royaume de Prusse[1]
Drapeau du Royaume de Bavière Royaume de Bavière
Drapeau du Grand-duché de Bade Grand-duché de Bade
Drapeau du Royaume de Wurtemberg Royaume de Wurtemberg
Commandants
Napoléon III
puis Louis Jules Trochu
Léon Gambetta
Guillaume Ier
Otto von Bismarck
Helmuth von Moltke
Forces en présence
900 000 hommes 1 200 000 hommes
Pertes
139 000 morts
143 000 blessés
475 000 prisonniers
45 000 morts
90 000 blessés

Batailles

La guerre franco-allemande, parfois appelée guerre franco-prussienne ou guerre de 1870, oppose, du au , la France et les États allemands coalisés sous l’égide de la Prusse.

Elle se solde par la défaite française et la victoire éclatante des États allemands qui s’unissent en un Empire allemand, proclamé au château de Versailles, le 18 janvier 1871. La victoire allemande entraîne l’annexion par le Reich du territoire d’Alsace-Moselle (dit Alsace-Lorraine) et l’affirmation de la puissance allemande en Europe au détriment de l’Autriche-Hongrie et de la France.

La défaite de Sedan et la capitulation de Napoléon III, provoquèrent, le 4 septembre 1870, la chute du Second Empire, l'exil de Napoléon III et marqua la naissance en France d'un régime républicain pérenne avec la Troisième République.

La défaite et la perte de l'Alsace-Moselle provoquèrent, par ailleurs et pour longtemps, en France, un sentiment de frustration qui contribua à l'échec du pacifisme, et plus tard, à l'entrée du pays dans la Première Guerre mondiale.

Causes

Contexte historique

Le mouvement des nationalités

La Guerre franco-allemande s’inscrivit dans le contexte troublé du XIXe siècle où les aspirations nationales de peuples s’exprimèrent à plusieurs reprises sans toujours aboutir à la création d’un État-nation. La Grèce, la Belgique et l’Italie y parvinrent. Grâce à l’intervention militaire de la France contre l’Autriche, un élan unitaire entraîna la fusion des États italiens avec le royaume de Piémont-Sardaigne, à la suite de plébiscites organisés. Le Royaume d’Italie fut proclamé par le parlement réuni à Turin, le 17 mars 1861.

Le projet d'unification allemande prit naissance, quant à lui, avec les Discours à la nation allemande (Reden an die deutsche Nation) de Johann Gottlieb Fichte qui, en décembre 1807, essaya d'éveiller un sentiment national ayant pour but la création d'un État national allemand, sur les ruines du Saint-Empire romain germanique, libérant les Allemands de l'occupation napoléonienne.

En 1834, fut créée une union douanière, le Zollverein entre la Prusse et une trentaine d’États allemands du Nord qui permit la construction d'un réseau ferré puissant et le décollage économique de l'Allemagne du Nord par le désenclavement de régions industrielles comme la Ruhr ou la Saxe et l'ascension d'une bourgeoisie libérale, initiatrice du mouvement unitaire. Plusieurs tentatives libérales d'union échouèrent, notamment en 1848.

Napoléon III, devenu Empereur des Français en 1852, souhaitait un remaniement de la carte de l’Europe. Selon lui, les mouvements nationaux étaient un facteur d’instabilité qu’il fallait canaliser pour permettre l’avènement d’une Europe nouvelle, rééquilibrée, pacifiée par le respect du principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et de la souveraineté nationale[2].

La politique de Bismarck

Carte de la situation politique de la Confédération de l'Allemagne du Nord (en rouge), des États germaniques du sud (en jaune) et de l'Alsace-Lorraine (en beige).

Tout autre était la vision d’Otto von Bismarck, ministre-président de Prusse, qui, issu de la noblesse terrienne, était conservateur dans l’âme. Selon sa formule :

« Ce n’est pas par des discours et des votes à la majorité que les grandes questions de notre époque seront résolues, […] mais par le fer et par le sang. »

Pour lui donc, primait la force. Pour réaliser l’unité de l’Allemagne autour de la Prusse, il convenait, en premier lieu, d’éliminer l’Autriche qui présidait la Confédération germanique rassemblant tous les États allemands dans un vaste ensemble dont le poids politique était à peu près nul.

Sous l’impulsion de Bismarck, l’unité allemande ne suivit pas le même cheminement que celui de l’Italie. Après avoir réussi à unifier les États germaniques du Nord en créant la Confédération de l'Allemagne du Nord en 1867, Otto von Bismarck, souhaita réunir les États catholiques du sud (notamment la Bavière, le Pays de Bade et le Wurtemberg, traditionnellement francophiles) pour créer un nouvel Empire allemand qui aurait été alors une puissance économique et militaire considérable et aurait changé l'équilibre des puissances en Europe, jusque-là dominée par l'Angleterre, la France, l'Autriche et la Russie, mais ce projet ne put aboutir.

Bismarck décida alors de provoquer délibérément l’Autriche pour en découdre militairement. En 1866, l’armée prussienne écrasa l’armée autrichienne à Sadowa. En conséquence, l’Autriche se trouva écartée des affaires allemandes.

La France était restée neutre, laissant passer la chance de mettre un coup d’arrêt à la politique de Bismarck. L’impréparation de l’armée française, la division de la classe politique, son état de santé (il souffrait depuis plusieurs années de la maladie de la pierre) avaient incité Napoléon III à la neutralité. Cependant, il avait obtenu, pour prix de la neutralité de la France, l’annexion du Luxembourg, territoire appartenant au roi des Pays-Bas. Bismarck parvint à faire échouer ce qu'il appelait la Politique des pourboires, projet pour lequel Napoléon III avait négocié en personne. La France, humiliée, dut reculer mais le danger prussien apparut dans toute son ampleur et l’opinion publique française jugea désormais la guerre comme inévitable[2].

L'élément déclencheur : la candidature d'un prince prussien au trône d'Espagne

L'une des causes de la guerre fut le jeu politique des classes dominantes autour du trône d'Espagne (vacant depuis la révolution de septembre 1868).

Le , poussé par Bismarck, Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen, un prince prussien, se déclara candidat au trône d'Espagne.

Cette candidature souleva les craintes de la France d'être « encerclée » par une possible coalition rappelant l'empire de Charles Quint, mais ce fut la surenchère politique dans le cadre des luttes d'influence sur la scène européenne (surtout après l'échec de l'intervention française au Mexique) qui, le 6 juillet, poussa le duc de Gramont, ministre des affaires étrangères de Napoléon III, à annoncer que la France s'opposait à cette candidature.

Monument commémoratif de la Dépêche d'Ems à Bad Ems, Allemagne

Le roi de Prusse soucieux de ne pas déclencher un conflit européen fit pression pour que Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen retirât sa candidature. Il le fit par une déclaration de son père le Prince Antoine, le 12 juillet, afin d'apaiser les tensions diplomatiques.

La Dépêche d'Ems

Le roi Guillaume de Prusse approuva la renonciation du prince au trône d'Espagne. Cependant, la France voulait obtenir des « garanties » du gouvernement prussien. L'ambassadeur de France fut reçu, le 13 juillet, à Ems par le roi de Prusse qui lui confirma son approbation du retrait du prince mais ne voulut pas s'engager plus avant (pour ne pas céder aux exigences françaises), considérant l'affaire comme close. Il refusa courtoisement d'accorder une seconde entrevue à l'ambassadeur lui faisant savoir qu'il « n'a plus rien d'autre à dire à l'ambassadeur ». L'ambassadeur de France alla cependant saluer le roi de Prusse avant son départ pour Berlin. La situation semblait donc s'apaiser.

Cependant, Bismarck, bien informé des réalités de l'armée française, fort peu préparée à une guerre européenne et démoralisée par le désastre de l'expédition au Mexique, en avait décidé autrement. Après concertation avec le chef d'état-major des armées Moltke, il adressa aux chancelleries étrangères un récit tronqué de l'entretien entre Guillaume de Prusse et l'ambassadeur de France, c'est la « dépêche d'Ems », qui laissait croire à un congédiement humiliant de l'ambassadeur, espérant que « ce texte fera sur le taureau gaulois l'effet d'un chiffon rouge ». En effet, il provoqua, à Paris, l'indignation de l'opinion. Le 19 juillet 1870, la France déclara la guerre à la Prusse[2].

L'entrée en guerre

Côté français

La presse parisienne dénonça l'affront de la « dépêche d'Ems », telle que réécrite par Bismarck. La mobilisation, arrêtée secrètement le 13 juillet, fut signée le 14. Le 15, elle fut approuvée par le Corps législatif. Malgré les ultimes avertissements d'Adolphe Thiers (« Vous n'êtes pas prêts ! », criait-il aux parlementaires belliqueux), le Corps législatif français vota aussi les crédits de guerre. Le 16 juillet, le maréchal Bazaine fut placé à la tête du 3e corps de l'Armée du Rhin. Il reçut autorité sur les armées des généraux Frossard et Ladmirault ainsi que sur la Garde impériale. Le général Chabaud-Latour fut chargé de la défense de Paris. Des travaux furent entrepris au fort du Mont-Valérien, aux forts de Montrouge, de Bicêtre, d'Ivry, de Vanves, d'Issy, puis le 3 août aux forts de l'Est, et à Saint-Denis ; plus d'une vingtaine de redoutes furent construites.

Le 17 juillet, lors d'un rassemblement populaire d'étudiants et d'ouvriers à la Bastille, le républicain Émile Ollivier, Premier ministre, poussé par l'opinion publique, déclara la guerre à la Prusse (la déclaration sera officielle deux jours plus tard). Le 19 juillet, Émile Ollivier, devant le Corps législatif, dit accepter la guerre « d'un cœur léger ».

Le 19 juillet, la France déclara la guerre à la Prusse. Cette décision provoqua un rassemblement enthousiaste des Parisiens devant le palais des Tuileries. Peu se rendaient compte que l'armée française était mal préparée à cette guerre : « nous sommes prêts et archiprêts, la guerre dût-elle durer deux ans, il ne manquerait pas un bouton de guêtre à nos soldats », déclara Edmond Le Bœuf, maréchal de France et ministre de la Guerre, à la chambre des députés le 15 juillet 1870[3].

Les élites françaises étaient très confiantes dans leur armée et se faisaient des illusions sur ses chances de succès. Lors de la défaite de Wissembourg, le 4 août 1870, la Bourse de Paris resta stable. Elle ne chuta que plus tard, lorsqu'elle fut suivie par une série d'autres défaites, l'emprunt public à rendement de 3% dégringolant de 13%, d'un cours de 61,7 à 53,95[4].

Côté allemand

Les États allemands du Sud prirent alors parti pour la Prusse qui paraissait agressée et rejoignirent la Confédération de l'Allemagne du Nord.

Forces en présence

Au début du conflit, la France disposait de 265 000 soldats réunis dans l'armée du Rhin contre 500 000 soldats prussiens auxquels s'ajoutaient les forces de quatre États allemands du sud, soit un total de 800 000 soldats[8]. La mobilisation terminée, les troupes françaises comptaient 900 000 soldats contre 1 200 000 soldats allemands et prussiens.

La guerre franco-allemande marqua le déclin irrémédiable de l'usage de la cavalerie en Europe, alors que celle-ci avait dominé les champs de bataille pendant 150 ans (contrairement à la guerre de sécession qui presque au même moment s'articulait notamment sur une remarquable utilisation de la cavalerie)[réf. nécessaire].

Armée française

  • Cavalerie : Au début de la campagne de 1870, l'armée française compte 63 régiments de cavalerie, répartis en cavalerie légère (chasseurs et hussards), cavalerie de ligne (dragons et lanciers) et cavalerie de réserve (cuirassiers et carabiniers).
    La cavalerie française est moins bien utilisée que celle des Prussiens dans le domaine de la reconnaissance, et le commandement croit encore à sa puissance de choc. En fait, l'artillerie prussienne (obus percutant) et les fusils modernes à tir rapide brisent les charges désormais inefficaces.
Une batterie française pendant la guerre de 1870.
  • Artillerie :
    • Le canon de campagne français ou « pièce de 4 » utilisait surtout des obus fusants plutôt que percutants, avec seulement trois distances d'éclatement possibles. Cette infériorité technique greva la « Pièce de 4 » d'une infériorité rédhibitoire par rapport aux effets du canon Krupp. L'infériorité de l'artillerie française, d’après le général Suzanne, directeur de l’artillerie en 1870, découlait aussi du mode d'emploi de l’artillerie : dispersion excessive de l'artillerie avec absence de grande batteries, duel avec l’artillerie adverse avec pour seul résultat d'attirer sur elle une concentration des batteries ennemies. Une seule grande batterie fut constituée par le colonel de Montluisant à Saint-Privat le 18 août. Elle infligea de fortes pertes à la garde prussienne.
    • Enfin, il faut citer les canons à balles de Reffye, ces mitrailleuses qui tiraient environ 75 coups à la minute. Chaque fois que les officiers, commandant ces batteries de mitrailleuses à 6 pièces, comprennent qu’il valait mieux ne pas engager la lutte contre l’artillerie adverse mais contre l’infanterie, des résultats spectaculaires sont obtenus. Il semble même que la majorité des pertes prussiennes infligées par l'artillerie française leur soit imputable.
  • Armement du soldat :
    • Le fusil Chassepot modèle 1866 français, avec une munition de 11 mm, a une portée utile de 150 mètres. Ce dernier a une munition de 15 mm qui est moins puissante et moins précise. Par surcroit, l'effet vulnérant de la balle Chassepot était dévastateur. Plus de 80 % des pertes infligées aux troupes adverses en 1870-71 ont été imputées, après la guerre, aux effets du fusil Chassepot.
      La dotation du fantassin français est de 134 cartouches par homme, 90 dans le sac, 24 à la réserve divisionnaire, et 20 dans les caissons de parc du corps d'armée. À la veille de la guerre, la France disposait d'un stock de 1 037 000 fusils Chassepot[9].
    • Le pistolet Lefaucheux 12 mm marin, est employé durant le conflit de 1870 avec des cartouches de 12 mm à broches. Son rechargement est lent du fait de sa conception. En effet, la portière de rechargement ne permet d'insérer qu'une seule cartouche à la fois.

Armée allemande

  • Artillerie : le canon Krupp prussien en acier se charge par la culasse, tandis que son homologue français est en bronze et se charge par la bouche. Ces avantages sont cependant limités par la qualité du métal et les deux types de canons sont rayés. En revanche, la cadence de tir du canon Krupp est nettement supérieure et la portée du canon Krupp est de 6 km contre 4 km pour les canons français. La supériorité prussienne vient aussi de l'utilisation d'obus percutants plutôt que fusants.
  • Armement du soldat : Les fusils Dreyse ont une portée et une précision moindre que les Chassepot français, mais l'armée prussienne est beaucoup plus entraînée et son commandement beaucoup mieux hiérarchisé, avec un système de transmissions efficace, conformément aux doctrines de l'Académie de guerre de Prusse. L'uniforme vert-de-gris est nettement moins voyant que l'uniforme français avec képi et pantalon rouges, le lobby de la garance, menacé par la synthèse chimique de l'alizarine, ayant intrigué pour que l'armée française continue à équiper ainsi ses troupes[réf. nécessaire] : on estime que l'avantage technique du Chassepot était annulé par cette situation[10].

Déroulement du conflit

La défaite de Napoléon III

Réservistes 1870 de Pierre Georges Jeanniot
Bataille de Saint-Privat, 18 août 1870 par Alphonse de Neuville (1881)

Mal préparés, très inférieurs en nombre et très mal commandés, les Français furent sévèrement battus dans plusieurs batailles, où ils firent cependant quelquefois preuve de panache : menacé d'encerclement par l'armée du Kronprinz à Frœschwiller, Mac Mahon sacrifia sa cavalerie pour dégager un axe de retraite vers Metz et Verdun.

À la bataille de Frœschwiller-Wœrth, les régiments cuirassiers chargèrent héroïquement dans Frœschwiller et dans Morsbronn où ils furent écrasés par les coalisés : des premier et deuxième régiments de cuirassiers il ne resta que peu de survivants[11].

Le 18 août, la Bataille de Saint-Privat enferma définitivement l'armée de Bazaine (près de 200 000 hommes) dans Metz, réputée imprenable. Un long siège commença.

Le 2 septembre, à la bataille de Sedan, l'empereur des Français Napoléon III capitula avec 39 généraux, entre 70 000 et 100 000 soldats, entre 419 et 650 canons, entre 6 000 et 10 000 chevaux, 553 pièces de campagne et de siège et 66 000 fusils.

À Metz, le maréchal Bazaine capitula le 19 octobre, livrant trois maréchaux, 6 000 officiers, 170 000 à 180 000 soldats, 1 660 canons, 278 000 fusils, 3 millions d'obus, 23 millions de cartouches et l’organisation de l'armée impériale française en août 1870[12]. Le gros des unités de l'armée régulière était alors hors de combat.

La Défense nationale

Le général Trochu, chef du Gouvernement de la Défense nationale et Léon Gambetta, ministre de l'Intérieur et de la Guerre, tentèrent de réorganiser ce qu'il restait des armées françaises en déroute pour repousser les forces prussiennes qui assiégeaient Paris depuis le 18 septembre.

Gambetta quitta Paris assiégée, en ballon monté, le 7 octobre, pour organiser la défense nationale depuis Tours. Un fort mouvement patriotique toucha tous les milieux politiques et déborda même les frontières. Il alla des Vendéens royalistes aux Chemises rouges de Garibaldi[13]. Des volontaires s'engagèrent, des bataillons de « mobiles » de la Garde nationale[14] se confondirent avec les territoriaux et firent face à l'ennemi. Des francs-tireurs[13] harcelèrent les arrières de l'armée allemande. Mais, faute de cadres, d'équipement et de formation militaire suffisants, ces volontaires ne furent pas en mesure de vaincre les troupes allemandes aguerries.

L'organisation de la Défense nationale connut des ratés. Gambetta, en tant que ministre de la Guerre, décida de créer onze camps régionaux (Les Alpines, Bordeaux, Cherbourg, Clermont-Ferrand, Conlie, Montpellier, Nevers, La Rochelle, Saint-Ouen, Sathonay et Toulouse) où les nouvelles recrues reçurent une formation avant de combattre. Le général de Kératry avait constitué une armée de Bretagne forte de 60 000 volontaires bretons qui furent rassemblés au camp de Conlie dans la région du Mans. Gambetta, craignant une renaissance de la chouannerie royaliste, regarda avec méfiance cette armée. Son hébergement, son ravitaillement et son équipement furent négligés. Elle fut décimée par la dysenterie. Une partie de ces volontaires bretons fut incorporée à la IIe Armée de la Loire et participa à la bataille du Mans, dernière défaite avant l'Armistice[2].

L'impossible guerre navale

À la déclaration de guerre, un blocus de l'Allemagne par ses côtes maritimes fut décidé à Paris. La flotte prussienne ne pouvait s'y opposer, mais la marine française n'étant pas opérationnelle (manque de charbon, réservistes qui devraient servir sur les 470 navires français difficiles à mobiliser), le blocus de Wilhelmshaven s’avéra inefficace. À partir de septembre 1870, la mer devenant trop impraticable, la flotte française regagna les ports de la Manche et n'en sortit plus.

Un débarquement sur la côte de la Baltique fut envisagé, cette diversion avait pour but de soulager la pression sur l'Alsace et la Lorraine, mais aussi, d'amener le Danemark à déclarer la guerre à la Prusse. Mais l'idée s’avéra impossible à mettre en œuvre, les défenses côtières allemandes (canons Krupp à longue portée), et la géographie de la mer des Wadden n'avaient pas été correctement évaluées.

Le Bouvet éperonne le Météor.

Les troupes de Marine furent redéployées au Camp de Châlons et participèrent à la bataille de Sedan. Une grande partie de l'armée étant prisonnière à Metz, la Marine fournit les officiers et sous-officiers qui encadrèrent les Gardes mobiles et les forts de Paris.

Les seuls combats navals se résumèrent au combat entre le Météor et le Bouvet devant la Havane en novembre 1870, au blocus du Herta par le Dupleix en rade de Nagasaki, au forçage du blocus de Wilhelmshaven par la corvette Augusta, à la capture de trois navires marchands au large de Brest, de Rochefort et à l'embouchure de la Gironde, et à une poursuite menée par la frégate L'Héroïne qui s'achèvera par le refuge d'un navire dans le port espagnol de Vigo.

Une victoire sans appel de l'Allemagne

Saint-Quentin occupé, Les Prussiens sur la Grand-Place en 1871

Ce qui restait des armées françaises tenta de résister et parvint à faire reculer l'ennemi, notamment sur la Loire et dans le Nord, mais, très affaiblies, elles durent battre en retraite sur tous les fronts en janvier 1871. L'Armée de la Loire, commandée par Chanzy, fut vaincue au Mans, l'Armée de l'Est, commandée par Bourbaki, fut vaincue à Héricourt, l'Armée du Nord, commandée par Faidherbe, fut vaincue à Saint-Quentin et les Parisiens le furent à Buzenval, seule Belfort, assiégée, tenait bon.

Le 20 janvier 1871, le gouvernement de la Défense nationale se résolut à la capitulation après négociations. Le 22 janvier, des Parisiens excédés par la faim et les bombardements réclamèrent l'élection d'une commune, une fusillade éclata entre manifestants et gardes nationaux faisant cinq morts et une vingtaine de blessés. Pressé d'en finir, le gouvernement adressa secrètement, le lendemain, une demande de négociation à Bismarck. Le 26 janvier un armistice était signé et aussitôt appliqué. Le furent signées les conventions militaires[2].

Les pertes humaines

Côté allemand

Cette guerre fit 45 000 morts dans les rangs de l'armée prussienne et 90 000 blessés.

L’armée allemande eut des pertes très lourdes pendant cette campagne. Bien que victorieuse dans la quasi-totalité des combats, elle y perdit souvent plus de soldats que la France. La victoire prussienne de la bataille de Saint Privat où les Allemands eurent 20 000 tués, blessés et disparus contre 12 000 Français, est bien représentative. De plus les Allemands progressaient à travers un pays résolument hostile : l’action des francs-tireurs fut très forte et entraîna une psychose dans l’armée allemande[15].

Côté français

Elle coûta à la France 139 000 morts (au combat ou de maladie), 143 000 blessés et 320 000 malades. Ces chiffres comprennent aussi les civils touchés par les bombardements, la famine et les tragédies telle celle du camp de Conlie.

La variole a aussi ravagé les deux armées. Cependant, les Prussiens, qui connaissaient l'efficacité du rappel antivariolique, ont eu nettement moins de pertes dues à cette maladie. En effet, sur 8 500 Prussiens contaminés, 450 en sont morts (5 %), alors que les Français qui ne connaissaient pas la nécessité du rappel du vaccin ont eu 125 000 contaminations et 23 500 décès (19 %).

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Les traités de paix

Conformément aux clauses de l'armistice, une Assemblée nationale est élue au suffrage universel le 8 février. Cette Assemblée est majoritairement monarchiste et favorable à la paix. Elle investit le 19 février un gouvernement dirigé par Adolphe Thiers.

La France dut céder à l'Allemagne, l'Alsace, française depuis les Traités de Westphalie de 1648, les territoires annexés par Louis XIV dont Strasbourg en 1681, ainsi que Metz, française depuis le siège de 1552, soit tout ou partie de cinq départements de l'Alsace et de la Lorraine :

Elle dut également payer une indemnité de guerre de 5 milliards de francs-or. Les troupes allemandes occupèrent une partie de la France, jusqu'à ce que le total du tribut soit versé en septembre 1873.

L'annexion devait concerner la Moselle et l'Alsace dont le Territoire de Belfort, mais étant donné la bravoure des troupes françaises du colonel Denfert-Rochereau lors du siège de Belfort, ce territoire resta à la France en contrepartie d'autres territoires lorrains, notamment les villages correspondant au champ de bataille de Saint Privat : « le tombeau de ma garde » disait Guillaume Ier de Prusse.

Conséquences de la guerre

La chute du Second Empire

La capitulation de Sedan provoqua deux jours plus tard, le à Paris, une révolution sans violence. La déchéance de l’Empereur Napoléon III fut votée par le Corps législatif et Léon Gambetta proclama la République à l'Hôtel de ville. Un Gouvernement de la défense nationale se forma pour continuer la guerre.

L'achèvement de l'unité italienne

La Guerre franco-prussienne eut pour conséquence indirecte l'achèvement de l'Unité italienne. Pendant le Second Empire, les troupes françaises protégeaient la ville de Rome qui restait ainsi sous la souveraineté pontificale. En 1870, après l'évacuation des troupes françaises du fait de la guerre avec la Prusse, Rome fut annexée (le ) par l'Italie et devint la capitale du pays. Le pape n'exerce plus, dès lors, sa souveraineté temporelle que sur la Cité du Vatican.

L'unité allemande

Proclamation de l'Empire allemand dans la galerie des Glaces du château de Versailles, le 18 janvier 1871 (peinture d'Anton von Werner, 1885).

La guerre unit tous les territoires allemands sous la couronne prussienne. Le roi de Prusse fut proclamé empereur, le 18 janvier 1871, dans la Galerie des Glaces du château de Versailles. La politique de Bismarck avait triomphé.

L'Allemagne décida, en outre, d'annexer l'Alsace-Lorraine (l'Alsace et la Moselle actuelle), qui demeurèrent allemandes jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale.

La conséquence immédiate de la guerre de 1870 fut l'avènement de l'Empire allemand - l'Allemagne bismarckienne - et donc d'un pays unifié en tant que nation et en tant qu’État, qui domina l'Europe continentale pendant près de trente ans devenant progressivement la première puissance industrielle du continent. La politique du chancelier Bismarck fut dès lors d'isoler diplomatiquement la France.

L'insurrection de la Commune de Paris

La déception face à la défaite, l’hostilité vis-à-vis de l’Assemblée récemment élue, à majorité monarchiste ainsi que certaines mesures prises par celle-ci ou par le gouvernement renforcèrent un climat d’agitation, à Paris, au sein de la Garde nationale et des milieux populaires. Une insurrection éclata à Montmartre, le 18 mars, alors que des troupes régulières essayaient, sur ordre du gouvernement, de saisir des canons de la Garde nationale. Une autorité insurrectionnelle se mit en place : la Commune de Paris. Avec l'accord tacite des Prussiens, elle fut combattue puis écrasée lors de la « Semaine sanglante » (21-28 mai) par le gouvernement investi par l'Assemblée nationale, qui était replié à Versailles depuis le 18 mars.

Le nationalisme revanchard

L'avènement d'un régime républicain en France suscita la méfiance des monarchies européennes. Isolée en Europe, la France s'employa à constituer un vaste empire colonial, gage de sa puissance mais elle fut malgré tout en proie au sentiment douloureux d'une revanche à prendre, terreau d'un nationalisme qui perdura une vingtaine d'années. Toutefois, ce sentiment perdit progressivement de sa force et se réduisit ensuite à une nostalgie des « provinces perdues » jusqu'à la fin du XIXe siècle.

Cependant, à partir de la crise boulangiste, un nationalisme revanchard se développa, dans la presse et l'opinion française, renforcé par l'Affaire Dreyfus. Il se diffusa pendant la Belle Époque et conduisit après l'assassinat de Jean Jaurès, partisan de la paix, le 31 juillet 1914, au ralliement des pacifistes à l'Union sacrée et à la guerre (Première Guerre mondiale).

Décorations

Iconographie

La Guerre de 1870-1871 a été abondamment représentée par des photographies et des gravures notamment des images d’Épinal. Elle a aussi inspirée plusieurs peintres :

  • Eugen Adam, Le Drapeau allemand hissé sur le fort de Vanves le 29 janvier 1871
  • Albert Anker, Les Bourbakis à Neufchâtel
  • Wilhelm Camphausen
    • Napoléon III lors de la bataille de Sedan
    • Napoléon III et Bismarck après la Bataille de Sedan
Le Salut aux Blessés (1877), œuvre censurée.
Les dernières cartouches, tableau d'Alphonse de Neuville de 1873[Note 1].
  • Alphonse de Neuville
    • Les Dernières Cartouches (1873) - Maison de la dernière cartouche - (Bazeilles)
    • Combat sur la voie ferrées (1873)
    • Bivouac après le combat du Bourget (1873)
    • Épisode de la guerre franco-prussienne (1875)
    • Attaque d'une maison barricadées à Villersexel (1875)
    • L'attaque au crépuscule (1877)
    • Le Bourget, 30 octobre 1870 (1878)
    • Défense de la porte de Longboyau (1879)
    • Bataille de Champigny (1880)
    • Le Cimetière de Saint-Privat (1881)
    • Prise du four à chaux (1882)
    • Le Fond de la giberne (1882)

Modèle:Message galerie

  • Christian Sell, 4 westphalien régiment d'infanterie n ° 17 (probablement scène de la bataille du Mans)
  • Anton von Werner
    • Le prince héritier de Prusse Frédéric se recueillant devant le corps du général Douay après la Bataille de Wissembourg
    • La proclamation de l'Empire allemand à Versailles

Sculpture

Parmi les nombreux monuments commémoratifs de la guerre de 1870, certaines œuvres ont eu un rayonnement particulier, on peut citer, en autres, les œuvres des sculpteurs suivants :

La Guerre de 1870-1871 dans la littérature

Romans

Manuscrit signé de la main d'Arthur Rimbaud du Dormeur du Val.

Nouvelles

Poèmes

La Guerre de 1870-1871 au cinéma

La Guerre de 1870-1871 à la télévision

La Guerre de 1870-1871 en chanson

La guerre franco-prussienne et l'annexion de l'Alsace-Lorraine ont suscité la création d'un certain nombre de chansons, la plupart dans le style revanchard propre à l'époque, parmi lesquelles :

Pour approfondir

Bibliographie

Témoignages

  • Général Georges Boulanger, L'invasion Allemande - Guerre De 1870-1871, Jules Rouff et Cie, Paris, 1888 (trois tomes)
  • Paul Déroulède, 1870, Feuilles de route, Des Bois de Verrières à la Forteresse de Breslau, Paris, Société d'édition et de publications Librairie Félix Juven, 1907.
  • Edmond Deschaumes, Journal d'un lycéen de 14 ans pendant le siège de Paris, Librairie Firmin-Didot, 1890, 397 p.  ;
  • Général Auguste-Alexandre Ducrot, La Défense de Paris, Éditeur E. Dentu, libraire de la Société des gens de Lettres, Paris, 1875 ;
  • Général Louis Faidherbe, Campagne de l'Armée du Nord en 1870-1871, édition E. Dantu, Paris, 1871 ;
  • Giuseppe Garibaldi, Mémoires d'un Chemise rouge, Paris, François Maspéro, 1981 (ISBN 2-7071-1208-9) ;
  • Théophile Gautier, Tableaux du siège, Paris 1870-1871, Paris, Charpentier et Cie, 1871 [2]
  • Helmuth von Moltke (trad. Ernest Jaeglé), La Guerre de 1870 [« Geschichte des Deutsch-Französischen Krieges von 1870–71 »], Paris, Librairie H. Le Soudier, [lire sur Wikisource].

Études historiques

  • Stéphane Audoin-Rouzeau, 1870. La France dans la guerre, Paris, Éditions Armand Colin, 1989.
  • Général Barthelémy-Edmond Palat (pseud.Pierre Lehautcourt), Histoire de la guerre de 1870-1871, Berger-Levrault, 1893-1907 (quinze tomes) ;
  • Jean-Jacques Becker et Stéphane Audoin-Rouzeau, La France, la nation, la guerre de 1850 à 1920, collection Regards sur l'histoire, numéro 106, SEDES, 1996.
  • Frédéric Beauchef, 1871, Le Mans une bataille oubliée, Libra Diffusio, 2010.
  • Jacques Bonfils et Guy Rey, 1870, l'Empire s'écroule à Sedan, éditions Euromédia, collection patrimoine ardennais, préface de Jacques Rousseau, 2010.
  • Philippe Bestetti, Siège de Paris, Éditions Centre Liégeois d'Histoire et d'Architecture Militaires (CLHAM), 1995 ;
  • Alfred Colling, La Prodigieuse Histoire de la Bourse, Société d'Éditions Économiques et Financières, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • B. Giovanangeli, E. Labayle, J.F. Lecaillon, H. Ortholan, 1870 Les soldats et leurs batailles, Bernard Giovanangeli Éditeur/Ministère de la Défense, 2006
  • Henri Guillemin, Les Origines de la Commune : Cette curieuse guerre de 70 : Thiers, Trochu, Bazaine, Gallimard, Collection "La suite des Temps", 1956, 266 pages (ISBN 2868197477) ;
  • Henri Guillemin, Les Origines de la Commune : L'héroïque défense de Paris (1870 - 1871), Gallimard, Collection "La suite des Temps, " 1959, 422 pages ;
  • Henri Guillemin, Les Origines de la Commune : La capitulation (1871), Gallimard, Collection "La suite des Temps", 1960, 410 pages ;
  • Roland Hoyndorf et Willy Schneider, La perte de l'Alsace Lorraine, Éditions Coprur, 2000, 83 p.  (ISBN 2-84208-055-6);
  • Adolphe Lécluselle, La Guerre dans le Nord (1870-1871), 1898, réédition, Colombelles, Éditions Corblet, 1996
  • Jean-Amédée Le Faure, Histoire de la Guerre Franco-Allemande 1870-71, Garnier Frères, 1875 (deux tomes)
  • Pierre Milza, L'année terrible - La guerre franco-prussienne septembre 1870 - mars 1871, Éditions Perrin, 2009 (ISBN 2262024987).
  • François Roth, La guerre de 1870, Fayard, 1990 (ISBN 2213023212);
  • Lt-Colonel Léonce Rousset, Histoire générale de la guerre franco-allemande (1870-1871), Librairie illustrée Jules Tallandier, 1911 (deux tomes) ;
  • Capitaine Alfred-Oscar Wachter, Histoire de la Guerre Franco-Allemande 1870-71, Histoire politique, diplomatique et militaire, Imprimerie et Librairie militaires de L. Baudoin, 1895 (deux tomes);

Articles connexes

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Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Le 1er septembre 1870, dans une maison de Bazeilles dans les Ardennes en France, les soldats français encerclés par les envahisseurs prussiens se battirent jusqu'aux dernières cartouches

Références

  1. Intègre la confédération au cours du conflit
  2. a b c d et e Pierre Milza, L'année terrible - La guerre franco-prussienne septembre 1870 - mars 1871, Éditions Perrin, 2009 (ISBN 2262024987)
  3. François Charles du Barail, Mes souvenirs, tome III, Plon, 1896, p. 148Lien Gallica
  4. Colling 1949, p. 295
  5. Georges Soria, La Grande Histoire de la Commune, Édition du centenaire,
  6. Helmuth Von Moltke, La Guerre de 1870, Librairie H. Le Soudier, (s:La Guerre de 1870|)
  7. Vincent Duclert, 1870–1914 : la République imaginée, Belin, coll. « Histoire de France, sous la direction de Joël Cormette », , 863 p. (ISBN 978-2701-133881), p. 33
  8. Dans La Grande Histoire de la Commune[5], Georges Soria donne pour les effectifs immédiatement disponibles au début du conflit : 230 000 pour les troupes françaises contre 384 000 pour leurs homologues allemandes. Von Moltke, dans La Guerre de 1870[6] admet un chiffre sensiblement supérieur au bénéfice de l'armée allemande. En fait, les 640 000 hommes de l'armée française officiellement dénombrés se réduisaient à environ 250 000, une fois déduits les troupes stationnées en Algérie et les réservistes[7].
  9. Sylvie Aprile, La Révolution inachevée (1815-1870), éditions Belin, 2010, p. 519
  10. Carl Pépin, La doctrine militaire française de 1871 à 1914, considérations théoriques et matérielles, sur le site http://carlpepin.com/2011/01/12/la-doctrine-militaire-francaise-de-1871-a-1914-considerations-theoriques-et-materielles/, visité le 21/09/2011.
  11. C'est par analogie que certains donnent à cet épisode le nom de « Charge des cuirassiers de Reichshoffen »" : les cuirassiers étaien basés dans ce village avant la charge.
  12. [1]
  13. a et b François Roth, La guerre de 70 [réf. incomplète]
  14. Roger Dupuy, [réf. incomplète]
  15. Maurice Pignard-Péguet, Histoire générale illustrée de Seine-et-Marne, Auguste Gout, Orléans, 1911, p. 107