Guerre des Amis

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Guerre des Amis

Informations générales
Date 1231 – 1234
Lieu Metz et Châtel-Saint-Germain
Casus belli Droits seigneuriaux
Issue Victoire des bourgeois messins
Belligérants
Jean Ier d’Apremont, Mathieu II de Lorraine et Henri II de Bar. Soldoyeurs de la cité messine (Roger de Heu…)

Guerres féodales en Lorraine

La guerre des Amis oppose, de 1231 à 1234, l’évêque de Metz Jean Ier d’Apremont, aux habitants de Metz, au duc Mathieu II de Lorraine et au comte Henri II de Bar.

Conflit[modifier | modifier le code]

Le règlement de la succession du Comté de Metz, après le décès en 1225 de la dernière comtesse de Metz Gertrude de Dabo, fille et héritière d'Albert II de Dabo-Moha entraîne un conflit entre l’évêque de Metz Jean Ier d’Apremont et le patriciat messin. Alors que Jean Ier d’Apremont vient de doubler ses possessions en incorporant à la principauté épiscopale de Metz les territoires comtaux, il rencontre une forte résistance des bourgeois messins.

Pouvant déjà compter sur les notables du paraige[1] de Port-Sailly, l’évêque demande de l’aide au duc de Lorraine Mathieu II et au comte de Bar Henri II pour affronter ses ouailles. Ces derniers acceptent dans un premier temps de porter secours à l’évêque, avant de se rétracter dans un second temps. Moyennant finance, Henri II de Bar passe en effet dans le camp des bourgeois messins[2]. En , le duc de Lorraine, Blanche de Castille et Louis IX interdisent au comte de Champagne d'intervenir dans le conflit.

Le comte de Bar s'empare de plusieurs châteaux pendant que le duc de Lorraine ravage les terres de l'abbaye de Gorze, placée sous la protection d'Henri II de Bar. Il faudra l'entremise du duc de Bourgogne pour que cessent les hostilités. Un traité de paix reprenant les clauses du traité de Melun de 1226 est signé le .

Mathieu II de Lorraine et Henri II de Bar aident alors les Messins contre Jean Ier d'Apremont. N’ayant plus à redouter les assauts des seigneurs lorrains, les Messins expulsent alors les gens de Port-Sailly, non sans avoir saccagé leurs hôtels particuliers. Ils finissent par assiéger Châtel-Saint-Germain et son château, où l’évêque et ses gens avaient trouvé refuge. Trahi par ses alliés, humilié et assiégé, Jean Ier d'Apremont est contraint de reconnaître l’indépendance des bourgeois messins et il s'enfuit de l'autre côté du Rhin. La médiation de Roger de Mercy, évêque de Toul, lui permet de signer la paix avec les messins au cours de l'année 1234.

Le pays messin, dirigé par une oligarchie de riches bourgeois, peut dès lors se développer sans entrave, comme une ville libre du Saint-Empire romain germanique[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. René Bour, Histoire illustrée de Metz, Paul Even, Metz, 1950 (pp. 68)
  2. Le 5 octobre 1232, il s'engage à défendre les intérêts de Metz (in Georges Poull, La Maison ducale de Lorraine. Presses Universitaires de Nancy, 1991. 595 p. (ISBN 2-86480-517-0). p. 67.)
  3. H. Klipffel Metz, cité épiscopale et impériale (Xe au XVIe siècle). Un épisode de l’histoire du régime municipal dans les villes romanes de l’empire germanique, Mémoires de l'Académie royale de Belgique, Année 1867 (pp. 1-416 ). Article en ligne.

Sources[modifier | modifier le code]

  • René Bour, Histoire illustrée de Metz, Paul Even, Metz, 1950.

Voir aussi[modifier | modifier le code]