Guerre de Burgondie

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Guerre de Burgondie
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Le royaume Burgonde au Ve siècle.
Informations générales
Date 523-533
Lieu Royaume de Bourgogne
Issue Victoire franque
Belligérants
Royaumes francs Royaumes burgondes
Commandants
Clodomir
Childebert Ier
Clotaire Ier
Thibert Ier
Godomar
Sigismond

Guerre de Burgondie

Batailles

Bataille de Vézeronce - Siège d'Arles

La guerre de Burgondie ou conquête du royaume des Burgondes par les Francs commence en 523. Cette conquête s'achève une dizaine d'années plus tard par le partage du royaume des Burgondes entre les héritiers de Clovis Ier.

Le contexte[modifier | modifier le code]

La reine Clotilde, deuxième épouse de Clovis Ier et mère de trois enfants : Clodomir (roi d'Orléans, † 524), Childebert Ier (roi de Paris, † 558) et Clotaire Ier (roi de Soissons puis de tous les Francs, † 561), était depuis longtemps désireuse de venger Chilpéric, son père, que son oncle Gondebaud avait assassiné[1].

Le royaume des Francs avait été divisé à la mort de Clovis (en 511), entre les quatre fils. Clodomir, héritier du royaume d'Orléans avait des visées d'expansion vers les importantes possessions de Sigismond. Il avait épousé Guntheuca, une princesse burgonde[2].

En 522, Sigismond, le fils de Gondebaud régnait sur le royaume Burgonde. Fervent chrétien, fondateur de la grande abbaye d'Agaune, conseillé par saint Avit, il se prive du soutien d'une partie de l'aristocratie burgonde en persécutant les ariens. Il se laisse persuader par sa seconde femme et met à mort Sigéric, son fils, que lui avait donné sa première femme, fille du roi ostrogoth Théodoric le Grand, et s'aliène son appui.

Le conflit[modifier | modifier le code]

Clodomir voulut-il profiter de ces circonstances pour faire valoir des droits sur le royaume burgonde[3] ?

Le moment semble propice aux héritiers de Clovis, à l'exception de Thierry qui renonce à combattre contre son beau-père[4]. En 523 ses trois frères lancent leurs troupes sur celles du roi burgonde Sigismond et son de frère Godomar qui sont vaincus. Sigismond cherche à s'enfuir à l'abbaye d'Agaune mais il est capturé par Clodomir, emmené en captivité avec sa femme et ses enfants, emprisonné dans le territoire de la ville d'Orléans et finalement assassiné, en 523 avec sa famille. Clodomir donne l'ordre de les jeter dans un puits localisé à Saint-Sigismond, village dans le Loiret. Une église fut construite sur le puits et il devint un lieu de pèlerinage. Son eau guérirait les fièvres.

Godomar III se ressaisit et, soutenu par les grands du royaume de Burgondie, reprend la lutte et lorsque les quatre frères réunis lancent en 524 une nouvelle expédition contre la Burgondie, Godomar réussit à battre les Francs le avant l'arrivée de leurs alliés ostrogoths à Vézeronce. Clodomir trouve la mort dans la bataille.

Grégoire de Tours raconte la mort de Clodomir en ces termes :

«  Or, tandis que Godomar tournait le dos avec son armée et que Clodomir qui le poursuivait, s'était écarté des siens à une grande distance, les adversaires contrefaisant son signe (de ralliement) lui crient : « tourne toi par ici ! dirent-ils car nous sommes tes hommes ». Mais, lui, leur ajoutant foi, partit et se jeta au milieu des ennemis. Sa tête fut coupée et on l'éleva en l'air fixée à une lance. Ce que voyant, les Francs, qui reconnaissaient Clodomir tué, mettent en fuite Godomar après s'être ressaisis, écrasant les Burgondes[5] et soumettent le pays à leur domination… De nouveau Godomar récupéra son royaume… »

Le royaume Burgonde connaît un sursis d'une dizaine d'années. En 532 ou 533, Clotaire Ier et Childebert Ier reprennent la lutte et s'emparent de la ville d'Autun. Une campagne décisive, à laquelle se joignit Thibert, le fils de Thierry, reprit en 534. Ils capturèrent Godomar et se partagèrent son royaume. Dijon fit partie du lot de Thibert.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Grégoire de Tours, Histoire des francs, livre III : « Que je n’aie pas à me repentir, mes très chers enfants, de vous avoir nourris avec tendresse ; soyez, je vous prie, indignés de mon injure, et mettez l’habileté de vos soins à venger la mort de mon père et de ma mère. »
  2. Histoire de la Bourgogne, p. 95.
  3. Histoire de la Bourgogne, p. 95. C'est la question que se pose l'auteur sans pouvoir en apporter la réponse. L'auteur ne se tient pas strictement à la version rapportée par Grégoire de Tours de la vengeance de la reine Clotilde pour l'assassinat de ses parents par son oncle Gondebaud. (Gondebaud, l'auteur ou le responsable du crime était mort en 516). « il ne faudrait pas mes très chers, que je me repente de vous avoir nourris tendrement, manifestez, je vous prie, de l'indignation pour l'outrage que j'ai subi, et vengez la mort de mon père et de ma mère avec une sagace ténacité » C'est en ces termes que Grégoire de Tours rapporte l'épisode de l'origine de la conquête du royaume burgonde. Grégoire de Tours, Historia Francorum, Livre III, paragraphes VI et XI, traduction Robert Latouche, Les classiques de l'histoire de France au Moyen Âge, volume 27, p. 146-147 et 152, dans La Bourgogne au Moyen Âge, Académie de Dijon, Centre régional de recherche et de documentation pédagogique, Dijon, 1972, p. 17.
  4. D'après Grégoire de Tours, Thierry épousa une princesse burgonde, fille du roi Sigismond, qu'il ne nomme pas mais que l'on identifie communément à une certaine Suavegotha regina (Suavegothe).
  5. La bataille de Vézeronce avait été en réalité une victoire de Godomar sur les Francs et le royaume burgonde dura encore dix ans. In Grégoire de Tours, Historia Francorum, Livre III, paragraphe VI et XI, traduction Robert Latouche, Les classiques de l'histoire de France au Moyen Âge, volume 27, p. 146-147 et 152, dans La Bourgogne au Moyen Âge, Académie de Dijon, Centre régional de recherche et de documentation pédagogique, Dijon, 1972, p. 17 et 18, r. 9.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Articles génériques[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • Grégoire de Tours, Historia Francorum, Livre III, paragraphes VI et XI, traduction Robert Latouche, Les classiques de l'histoire de France au Moyen Âge, volume 27, p. 146-147 et 152.