Guerre russo-turque de 1787-1792

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Guerre russo-turque de 1787-1792
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Informations générales
Date -
(4 ans, 4 mois et 21 jours)
Lieu Serbie-Moldavie-Valachie
Casus belli Annexion du khanat de Crimée par l'Empire russe.
Issue Victoire de l'Empire russe
Changements territoriaux Yedisan
Belligérants
Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Monarchie de Habsbourg (1788-1791)
Drapeau de l'Empire ottoman Empire ottoman
Commandants
Catherine II
Grigori Potemkine
Alexandre Souvorov
Piotr Alexandrovitch Roumiantsev
Nicolas Repnine
Fiodor Fiodorovitch Ouchakov
José de Ribas
John Paul Jones
Joseph II
Laudon
Frédéric Josias de Saxe-Cobourg-Saalfeld
Abdülhamid Ier
Sélim III
Cezayirli Gâzi Hasan Pacha
Cheikh Mansour
Pertes
59 000 à 72 000 morts
Inconnues
116 000 à 130 000 morts

Guerres russo-turques

Batailles

La septième guerre russo-turque se déroula de 1787 à 1792 et opposa l'Empire russe et l'Autriche à l'Empire ottoman. En effet, les Ottomans montrent leur inquiétude face à l'expansion russe vers le sud, sur les territoires qui sont aujourd’hui l'Ukraine et notamment la Crimée.

Les causes du conflit[modifier | modifier le code]

Sous l'influence de son ancien favori, Grigori Potemkine, l'impératrice Catherine II envisage une extension de son empire vers le sud. Elle désire expulser les Turcs d'Europe afin de reconstruire l'Empire byzantin et de le donner à son petit-fils Constantin. Cet empire, qui aurait pour capitale Constantinople, est destiné à englober la Grèce, la Thrace, la Macédoine et la Bulgarie, tandis que les principautés danubiennes formeraient un « royaume de Dacie », promis à Potemkine. Le reste des Balkans, c'est-à-dire la Bosnie, la Serbie et l'Albanie, serait donné en compensation à l'Autriche. Venise obtiendrait la Morée, la Crète et Chypre[1].

En Crimée, l'impératrice avait mis sur le trône le khan Chahin Giray. Les Russes sont contraints d'intervenir plusieurs fois pour mater des révoltes et maintenir le pouvoir nominal du khan. La dernière intervention entraîne l'occupation du pays en 1782. La Crimée est officiellement annexée le , permettant à l'Empire russe de disposer d'une base maritime en mer Noire. De plus, la Géorgie est placée sous protectorat russe et une flotte est créée en mer Noire, autant de sources d'inquiétudes aux yeux des Turcs ottomans. En , le sultan Abdülhamid Ier fait remettre un ultimatum à Boulgakov, qui représente la Russie à Constantinople, exigeant l'évacuation immédiate de la Crimée. Sur son refus il est arrêté et enfermé à la forteresse de Yedikule. Quelques jours plus tard, les Turcs attaquent deux vaisseaux russes et provoquent en retour une déclaration de guerre. voit les premiers combats entre la flotte russe et la flotte ottomane. Depuis leur base de Otchakiv les Ottomans tentent de prendre Kinbourn sans y réussir mais les pertes russes sont importantes. À l'approche de l'hiver les opérations maritimes se figent pour démarrer sur d'autres fronts [2]. L'Autriche attend le pour se joindre à la Russie.

Les offensives austro-russes[modifier | modifier le code]

Joseph II, commandant des troupes autrichiennes, se révèle un piètre stratège. Les Turcs ravagent le territoire des Habsbourg, amenant l'empereur à négocier. De leur côté, les Russes commandés par Potemkine prennent Otchakov en . Le nouveau sultan Sélim III refuse la négociation, mais les Autrichiens se ressaisissent. En 1789, les troupes du maréchal Ernst Gideon von Laudon prennent Belgrade. De son côté, le prince de Saxe-Cobourg conquiert Bucarest, tandis que les Russes avancent en Valachie et, avec l'appui d'un important corps autrichien, remportent des victoires sur les Turcs à Focșani et à Mărtinești.

Le retrait autrichien[modifier | modifier le code]

L'empereur Joseph II meurt le . Son successeur Léopold II, afin de lutter contre la propagation des idées révolutionnaires — qui se répandent dans les Pays-Bas et la Hongrie — change radicalement de politique extérieure. Il amorce un rapprochement avec la Prusse mais cette dernière est alliée de l'Empire ottoman si bien que l'Autriche doit abandonner son allié russe et renoncer à tout agrandissement territorial. Le est signé le traité de Sistova entre l'Empire ottoman et l'Autriche par lequel cette dernière abandonne ses conquêtes, à quelques maigres exceptions près, soit la ville d'Orșova dans le Banat, et deux forteresses en Croatie.

L'intervention de la Grande-Bretagne[modifier | modifier le code]

Prise d'Izmaïl, décembre 1790.

Malgré la défection de son allié autrichien, la Russie poursuit son avantage sur l'Empire ottoman. La flotte russe remporte une victoire sur la flotte ottomane à Khadjibey en et le 11 décembre, Souvorov prend la forteresse d'Izmaïl dans le sud de la Bessarabie. La nouvelle puissance russe inquiète la Grande-Bretagne, d'autant plus qu'elle pourrait devenir la nouvelle source de matières premières de la France à la suite d'un accord commercial passé avec cette dernière. William Pitt envoie donc un ultimatum à la Russie interdisant l'extension au-delà du Dniepr et l'annexion d'Otchakov. La flotte britannique devait attaquer en Baltique alors qu'une armée prussienne doit attaquer en Livonie, mais William Pitt n'est pas soutenu dans son pays si bien qu'il doit renoncer à soutenir La Porte.

Le traité de Iassy[modifier | modifier le code]

Un armistice est conclu entre les deux belligérants en . Le est signée le traité d'Iași entre l'Empire russe et l'Empire ottoman, par lequel la Russie obtient la forteresse d'Otchakov et le Yedisan. L’Empire ottoman reconnaît en outre l'annexion russe de la Crimée tandis que la Russie évacue les principautés danubiennes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Georges Florovsky, Les Voies de la théologie russe, Paris, 1937, trad. et notes de J.C. Roberti, Paris, Desclée de Brouwer, 1991, p. 150.
  2. Hélène Carrère d'Encausse, Catherine II, Un âge d'or pour la Russie, Dépôt légal septembre 2002, Edition 25614, Impression 14552 (ISBN 2-213-61355-9) Fayard p. 464.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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