Grive musicienne

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Turdus philomelos

Turdus philomelos
Description de cette image, également commentée ci-après
Une Grive musicienne en Nouvelle-Zélande
Classification COI
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Aves
Ordre Passeriformes
Famille Turdidae
Genre Turdus

Espèce

Turdus philomelos
Brehm, 1831

Synonymes

  • Turdus musicus Linnaeus, 1758[1]
  • Turdus ericetorum Turton, 1807

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

Répartition géographique

Description de cette image, également commentée ci-après
  • Vert: habitat permanent
  • Jaune: zone de nidification
  • Bleu: habitat d'hiver
Turdus philomelos

La Grive musicienne (Turdus philomelos) est une espèce de passereaux de la famille des Turdidés.

Description[modifier | modifier le code]

Petite grive marron sur la partie supérieure et blanc-beige sur la partie inférieure, avec des taches foncées sur la poitrine et le ventre. Les jeunes sont plus roux que les adultes et ont le dessus tacheté de jaune et de brun. Les deux sexes sont identiques.

L'identification de la Grive musicienne peut être faite en regardant le dessous de l'aile lorsqu'elle est en vol ; dans le cas de la Grive musicienne cette zone est orangée ; alors que dans le cas de la Grive mauvis, elle est rouge ; dans le cas de la Grive draine et de la Grive litorne la zone est blanche.

D'une longueur de 22 cm à l'âge adulte, la Grive musicienne a une envergure de 33 à 36 cm pour une masse de 65 à 90 g.

Cette espèce a une espérance de vie de 10 ans en moyenne, mais peut atteindre les 14 ans.

Comportement[modifier | modifier le code]

Alimentation[modifier | modifier le code]

La Grive musicienne se nourrit de vers, de limaces, chenilles ou escargots, ainsi que de baies ou autres fruits.

La Grive musicienne recherche son alimentation principalement au sol. Friande d'escargots, elle a pour habitude de se servir d'une pierre comme enclume afin d'y casser leur coquille. Ce comportement lui est propre et n'est pas partagé par les autres espèces de Grives. Elle présente un exemple d'utilisation d'outil par un animal.

Comportement social[modifier | modifier le code]

Plutôt solitaire et discrète en général, la Grive musicienne vit le plus souvent seule ou en couple, sauf durant l'hiver pendant lequel elle se joint aux bandes de grives mauvis. Elle vole souvent au ras du sol sur de courtes distances cherchant à se cacher rapidement. Par contre, en migration, elle a un vol direct et puissant.

Reproduction[modifier | modifier le code]

Les Grives musiciennes passent l'hiver en Afrique du Nord ou en Europe méridionale et occidentale. En mars, les mâles reviennent les premiers et établissent leur territoire. Quelques jours après, arrivent les femelles qui choisissent un partenaire. En avril, le couple installe le nid dans un buisson, dans le lierre, sur une souche ou autres à une hauteur variant entre 1m et 4m[réf. nécessaire].

Puis la femelle construit un nid en forme de coupe, avec des tiges, de l'herbe, des mousses et des brindilles entrelacées et autres matériaux à sa disposition. Ce nid est facilement reconnaissable : le fond est lisse, recouvert d'un torchis séché constitué d'argile, de boue, de limon et de salive.

La femelle y pondra de 3 à 6 œufs bleutés, parsemés de taches sombres. Elle les couvera durant 12 à 14 jours[2]. Les oisillons sont nidicoles, et sont donc nourris au nid par les parents pendant 2 semaines, puis iront à terre où les parents continueront à les alimenter durant 2 à 3 semaines. Cependant, la mère ne s'occupe que de 3 petits ; si elle en a plus, elle chasse les oisillons en dehors du nid et ne s'occupe plus d'eux. Le couple peut faire 2 ou 3 nichées annuelles.

Chant[modifier | modifier le code]

Fichier audio
Chant de la grive musicienne
noicon

Le chant de la Grive musicienne est très complexe : un motif simple, sifflé trois ou quatre fois, puis un autre et encore un autre, avec parfois des imitations du chant d'autres espèces : « Pii-èh pii-èh pii-èh » puis « Kvièt kvièt » suivi de « Pii-èh pii-èh pii-èh », « Trruy trruy trruy, codidio codidio ». Pour corser le tout, la Grive musicienne imite très bien la fauvette des jardins et d'autres encore. Il faut écouter attentivement l'imitation pour détecter une pause ou un son anormal qui désigne alors la grive.

Répartition et habitat[modifier | modifier le code]

Habitat[modifier | modifier le code]

Moins sociale que la Grive mauvis, la Grive musicienne se rencontre dans les sous-bois, les bosquets, les grands jardins, les haies et les parcs urbains. Elle vit le plus souvent à l'ombre des ramures.

Migration[modifier | modifier le code]

La Grive musicienne est une migratrice partielle nocturne, cette espèce quitte les sites de reproduction en août puis migre vers le Midi et le sud de l'Europe de la mi-septembre à novembre. Toutefois, certaines populations d'Europe occidentale sont sédentaires, ne se déplaçant que si elles sont chassés par de longues périodes de gel et d'enneigement. Les retours s'échelonnent de mars à mai.

Systématique[modifier | modifier le code]

L'espèce a été décrite par l'ornithologue allemand Christian Ludwig Brehm en 1831[3].

Sous-espèces[modifier | modifier le code]

  • T. p. hebridensis W. E. Clarke, 1913 : ouest de l'Écosse (Hébrides extérieures, île de Skye, côte ouest) et ouest de l'Irlande ;
  • T. p. clarkei E. J. O. Hartert, 1909 : ouest de l'Europe ; hiverne dans l'ouest du bassin méditerranéen ;
  • T. p. philomelos C. L. Brehm, 1831 : centre et est de l'Europe, nord de l'Anatolie, région du Caucase et nord de l'Iran ; hiverne dans l'ouest et le sud de l'Europe, nord et nord-est de l'Afrique et Asie du Sud-Ouest ;
  • T. p. nataliae Buturlin, 1929 : du centre et l'ouest de la Sibérie à l'Altaï ; hiverne dans l'est du bassin méditerranéen[4].

La Grive musicienne et l'Homme[modifier | modifier le code]

Espèce invasive[modifier | modifier le code]

La grive musicienne a été introduite en Nouvelle-Zélande, en Australie autour de Melbourne et dans les Nouvelles-Hébrides.

Variétés domestiques[modifier | modifier le code]

Il existe des variétés (brune, albinos ou satinée), issues d'élevage, et considérées comme étant un animal domestique en droit français. Les autres formes de cet oiseau relèvent donc de la législation concernant les animaux sauvages[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Linnaeus, C. 1758. Systema Naturae per regna tria naturæ, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis, Tomus I. Editio decima, reformata. Holmiæ: impensis direct. Laurentii Salvii. i–ii, 1–824 pp
  2. Jiří Félix, Oiseaux des Pays d'Europe, Paris, Gründ, coll. « La Nature à livre ouvert », , 320 p., 22 cm × 30 cm (ISBN 978-2-7000-1504-1), p. 271
  3. Brehm, C. L. (1831). Handbuch der Naturgeschichte aller Vögel Deutschlands worin nach den sorgfältigsten Untersuchungen und den genauesten Beobachtungen mehr als 900 einheimische Vogel-Gattungen zur Begründung einer ganz neuen Ansicht und Behandlung ihrer Naturgeschichte vollständig beschrieben sind. Mit 47 ganz treu und sorgfältig nach der Natur gezeichneten illuminirten Kupfertafeln. pp. I-XXIV [= 1-24], 1-1085. Bernh. Friedr. Voigt, Ilmenau
  4. (en) « Turdus philomelos ».
  5. Arrêté du fixant la liste des espèces, races ou variétés d'animaux domestiques

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]