Grindavík

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Grindavík
Géographie
Pays
Région
Superficie
2,24 km2Voir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Démographie
Population
3 427 hab. ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Densité
1 529,9 hab./km2 ()
Histoire
Événements clés
Évacuation (), éruption du Svartsengi en 2023 (en) (depuis le )Voir et modifier les données sur Wikidata
Identifiants
Code postal
240Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Carte

Grindavík (prononcé en islandais [ˈkrɪntaˌviːk]) est une localité et un port de la côte sud de l'Islande, chef-lieu de la municipalité de Grindavíkurbær. Les habitants vivent surtout de la pêche et du tourisme thermal.

Géographie[modifier | modifier le code]

La vieille église de Grindavík dans le sud du bourg.

Le village est situé dans le sud-ouest de l'Islande, sur le littoral méridional de la Reykjanesskagi[1]. À vol d'oiseau se trouvent vers l'ouest le Reykjanes à 14 kilomètres, vers le nord-ouest la ville de Hafnir à 16 kilomètres ainsi que l'aéroport international de Keflavík et la ville du même nom à 18 kilomètres, vers le nord le Lagon bleu et la centrale géothermique de Svartsengi à 4 kilomètres et la ville de Vogar à 15 kilomètres, vers le nord-est la ville de Reykjavik et son agglomération à une quarantaine de kilomètres, vers l'est la région volcanique de Krýsuvík à 17 kilomètres et la ville de Þorlákshöfn à 52 kilomètres[1]. Grindavík est situé dans le sud-ouest du territoire municipal de Grindavíkurbær[1],[2].

Ce port de pêche ouvert sur l'océan Atlantique au sud est relié au reste du pays par les routes 425 vers l'ouest, 43 et 426 vers le nord et 427 vers l'est[1],[2]. Les habitations s'étendent en arrière du port et de ses zones économiques[2]. Au centre du bourg se trouvent les services administratifs (mairie, écoles, services de secours et de police, centres de santé, etc.), des commerces et des équipements touristiques (camping, golf, terrains de sport, piscine)[2]. À la sortie du village à l'est se trouvent quelques habitats dispersés le long de la route 427[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Raid pirate[modifier | modifier le code]

En juin 1627, le corsaire barbaresque d'origine néerlandaise (mais converti de force à l'islam par les turcs) Jan Janszoon effectue un raid particulièrement audacieux sur Grindavik[3]. Janszoon le renégat loua un esclave danois (probablement un membre d’équipage capturé sur un navire danois) pour le piloter, lui et ses hommes, sur les côtes islandaises, où ils attaquèrent Grindavík. Les maigres recettes consistaient en un peu de poisson salé et quelques peaux, mais ils ont également capturé douze Islandais et trois Danois du village[4]. Comme ils quittaient Grindavík, ils réussirent, en arborant un faux pavillon, à tromper deux navires marchands danois qui passaient pour le capturer.

Crise sismique et volcanique des années 2020[modifier | modifier le code]

Après un calme géologique relatif dans la Reykjanesskagi pendant plusieurs centaines d'années — la dernière éruption du système volcanique de Reykjanes remonte à 1240 —, l'activité sismique et volcanique reprend au début des années 2020. Ainsi, le volcan voisin de Fagradalsfjall entre en éruption en 2021, 2022 et 2023 et celui de Svartsengi en 2023, épisodes volcaniques accompagnés de cinq crises sismiques en essaim et de trémors entre 2020 et 2023 qui sont ressentis différemment par la population de Grindavík[5].

Ainsi, à la fin 2023, une crise sismique affecte la ville. Elle se déclenche soudainement le lorsque plusieurs centaines à plusieurs milliers de secousses par jour sont détectées pendant plusieurs semaines[6],[7],[8]. Leur intensité en très grande majorité inférieure à 3 mais dépassant parfois 4, la localisation des hypocentres à des profondeurs allant de 6 kilomètres à quelques centaines de mètres sous la surface, le déplacement progressif des épicentres, le soulèvement et l'affaissement du sol selon les secteurs ou encore l'apparition de failles — dont au cœur de la ville — desquelles s'échappent des gaz indiquent aux géologues qu'un rechargement en magma est en cours dans la péninsule[6],[8]. Ces évènements sont considérés comme le prélude à une éruption volcanique qui pourrait survenir le long de l'intrusion magmatique qui s'étend sur une quinzaine de kilomètres sous le Svartsengi qui s'étire entre la ville au sud d'une part et la centrale géothermique de Svartsengi et le Lagon bleu au nord d'autre part[6],[8] ; le secteur le plus probable pour une apparition de la lave est situé à trois kilomètres au nord de la ville, mettant ainsi les zones habitées à proximité en danger[6].

Devant l'imminence probable d'une éruption volcanique et la crainte d'une reproduction du scénario de l'Eldfell en 1973 aux îles Vestmann, le Lagon bleu ferme ses portes le [9] et les autorités décrètent l'état d'urgence et l'évacuation de la ville le , que la majorité des habitants quittent le [10],[8],[6]. La centrale géothermique de Svartsengi qui alimente notamment l'agglomération de Reykjavik en électricité continue de fonctionner mais se met en état d'alerte. Dans les semaines qui suivent, les habitants qui sont relogés dans des centres d'hébergement ou chez des proches sont autorisés à venir récupérer leurs animaux de compagnie et des effets personnels[11]. Deux semaines après, avec la baisse de l'activité sismique et du risque imminent de déclenchement d'une éruption volcanique[6], l'état d'urgence est levé le sans que les habitants ne puissent pour autant retourner vivre chez eux dans l'immédiat[8]. Le soulèvement du sol se poursuivant dans le secteur qui pourrait être concerné par l'éruption au nord de la ville — signe que le rechargement en lave se poursuit —[6], les autorités érigent des levées destinées à canaliser les coulées de lave et envisagent d'arroser d'eau de mer celles qui menaceraient la ville[8],[12].

Dans la soirée du , après un petit épisode sismique, l'éruption se déclenche avec l'ouverture de fissures de quatre kilomètres de longueur sur le Svartsengi, au nord de Grindavík, l'extrémité méridionale de ces fissures se trouvant à trois kilomètres de la ville[6],[13] ; les fontaines et les coulées de lave cessent leur activité le [6]. Le , deux nouvelles fissures actives quelques heures s'ouvrent au pied de la Hagafell, à quelques centaines de mètres au nord de la ville, et laissent s'échapper deux coulées de lave qui se dirigent vers le sud[6]. L'une de ces coulées issue de la fissure la plus proche de la ville détruit trois habitations, première fois depuis l'éruption de l'Eldfell à Heimaey il y a 51 ans quasiment jour pour jour que des bâtiments sont détruits par la lave dans le pays[6],[14]. Une autre éruption se déroule du au dans le même secteur que celle du avec l'ouverture de fissures de trois kilomètres de longueur qui laissent s'échapper un panache volcanique et des fontaines de lave qui forment des coulées se dirigeant en grande partie vers l'ouest, coupant les routes 43 et 426 ainsi qu'une canalisation d'eau de chauffage urbain[6]. Durant toute cette période, le gonflement du sol se poursuit et l'activité sismique reste élevée, signe que la lave circule toujours en sous-sol et peut ressortir à tout moment[6].

Économie[modifier | modifier le code]

Le port de pêche offre une activité importante dans la transformation du poisson[15]. Le tourisme s'est développé autour du Lagon bleu, situé sur l'aire de la municipalité[16].

Patrimoine naturel et architectural[modifier | modifier le code]

Dans les environs de la ville, se trouvent le lagon bleu qui utilise les eaux de la centrale géothermique de Svartsengi ainsi que la région volcanique de Krýsuvík avec le Kleifarvatn.

Personnalités liées à la localité[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Visualisation sur Landmælingar Íslands.
  2. a b c d et e 244149207 Grindavík sur OpenStreetMap
  3. Peter Lamborn Wilson 2003, p. 151
  4. Guillaume Calafat, « En finir avec les Barbaresques », L'Histoire, no 500,‎ , 《Jusqu'en Islande》 p. 58.
  5. (en) Darren Adam, « Residents' meeting for Grindavík tomorrow as quakes continue », sur ruv.is, (consulté le )
  6. a b c d e f g h i j k l et m (en) « Continued increased likelihood of an eruption. », sur vedur.is, Veðurstofa Íslands (consulté le )
  7. (en) « Rapports hebdomadaires d'octobre 2023 », sur volcano.si.edu, Global Volcanism Program, Smithsonian Institution (consulté le )
  8. a b c d e et f « En Islande, la menace d’une éruption volcanique majeure s’éloigne », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Risque d’éruption en Islande, le site touristique du «Lagon bleu» ferme », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Islande : une ville évacuée par crainte d'une éruption volcanique », sur Franceinfo, (consulté le )
  11. « "Du magma près de la surface" : l’Islande sous la menace du volcan Fagradalsfjall », sur France 24, (consulté le )
  12. « En Islande, de la terre et de l’eau envisagées comme remparts contre la lave », Le Point,‎ (lire en ligne)
  13. « La nouvelle éruption volcanique en Islande en images », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Éruption volcanique en Islande : des habitations touchées par la lave à Grindavik », France Info,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. (en) « Iceland's fishing industry 'better off outside' EU », sur bbc.com, (consulté le )
  16. (en) « Discover the Wonder », sur bluelagoon.com (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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