Grand-Lahou

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Grand-Lahou
Grand-Lahou
Pont à l'entrée de la ville
Administration
Pays Drapeau de la Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire
District Lagunes
Région Grands Ponts
Maire Gnangny Daniel
Démographie
Population 67 483 hab. (2018)
Géographie
Coordonnées 5° 14′ 39″ nord, 5° 00′ 11″ ouest
Divers
Langue(s) parlée(s) Français, Avikam, Dida, Elomoin
Localisation
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Grand-Lahou
Géolocalisation sur la carte : Côte d'Ivoire
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Grand-Lahou

Grand-Lahou est une ville du sud de la Côte d'Ivoire, au bord du golfe de Guinée, en Afrique de l'Ouest, qui comptait 20 000 habitants (2019)[1],[2].

Située dans la région des Grands-Ponts et chef-lieu du département de Grand-Lahou, elle est le produit de la réimplantation de l'ensemble des administrations et d'une grande partie de l'actuel Lahou-Kpanda en 1973, menacée par l'érosion[1], vers un site 15 km au nord et sur un relief à plus de 65 m au-dessus du niveau de la mer.

Histoire

Cap-Lahou fut un ancien comptoir colonial.

Situation et géographie[modifier | modifier le code]

Rose des vents Gagnoa Rose des vents
Dagbego N Jacqueville
O    Grand-Lahou    E
S


Grand-Lahou est située à proximité de la rencontre des eaux de l'océan Atlantique, de la rivière Bandama et de la lagune Tagba (elle est de ce fait parfois surnommée la « ville des trois eaux »). Elle se trouve à une vingtaine de kilomètres de la côte, et à une centaine de kilomètres d'Abidjan.

Constructions menacées par l'érosion côtière.

La ville, auparavant, érigée sur une langue de terre qui sépare l'océan de la lagune, a été relocalisée en 1973 en pays Dida précisément dans le village de N'zida, dont les autochtones, les Dida, sont aujourd'hui les propriétaires terriens[3].

Érosion[modifier | modifier le code]

Conséquences du réchauffement climatique, la ville ancienne de Grand-Lahou, avec ses 20 000 pêcheurs et habitants, subit une très forte érosion, menaçant son existence à moyen-terme[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

Ancien comptoir colonial, Cap-Lahou a été un lieu important de la traite des esclaves par les Européens. Avec 50 000 individus déportés[5], il fut le premier port négrier de Côte d'Ivoire[6].

Démographie[modifier | modifier le code]

Sa population comprend : les Avikams, Didas et les Nzema sur le littoral en bordure de la mer et de la lagune ; en bordure du fleuve Bandama, nous avons les autochtones Adioukrous, Agnis (Amantians), Baoulés (Elomoins) et Ahizis (une minorité), d'une part et bien d'autres reparties dans la commune et le département de Grand-Lahou.

Évolution démographique
1920 1946 1975 1988 1998 Estimation 2010 Estimation 2016
3 788 5 824 12 095 19 861
Nombre retenu à partir de 1920 : Population sans doubles comptes

Éducation[modifier | modifier le code]

Enseignement primaire
Public et privé

  • Écoles primaires publiques et privées

Enseignement secondaire
Lycée public et privé

  • Lycée moderne
  • Lycée professionnel

Collège public et collèges privés

  • Collège moderne

Administration[modifier | modifier le code]

Le département de Grand-Lahou comprend les sous-préfectures d'Ebounou, Ahouanou, de Bacanda, Toukouzou et Grand-Lahou. Depuis 2008, il dispose de six communes : Grand-Lahou, Ahouanou, Lahou-Kpanda, Bacanda et Ebounou. Le département de Grand-Lahou a une population estimée à 151 313 habitants[2].

Liste des maires successifs de Grand-Lahou
Date d'élection Identité Parti Qualité Statut
1983 Joseph Bombo PDCI-RDA Homme politique élu
1985 Joseph Bombo PDCI-RDA Homme politique élu
1990 Arsène Usher Assouan PDCI-RDA Homme politique élu
1995 Arsène Usher Assouan PDCI-RDA Homme politique élu
2001 Arsène Usher Assouan PDCI-RDA Homme politique élu
2007 Joseph Laga PDCI-RDA Homme politique maire intérimaire[Note 1]
2013 Djaya Jean PDCI-RDA Homme politique élu[7]
2019 Gnagni Daniel PDCI-RDA Homme politique élu

Langues[modifier | modifier le code]

Depuis l'indépendance, la langue officielle dans toute la Côte d'Ivoire est le français. La langue véhiculaire, parlée et comprise par la majeure partie de la population, est le dioula[réf. nécessaire] mais les langues vernaculaires de la région sont l'avikam, l'agni (ahua, qui a donné les ahuanou ou ahouanou aujourd'hui), l'élomoin (Elomoin : une mutation du Baoulé), l'agni, le baoulé, le dida, le n'zima. Le français effectivement parlé dans la région, comme à Abidjan, est communément appelé le français populaire ivoirien ou français de Moussa[Note 2] qui se distingue du Français standard par la prononciation, mais qui reste audible à tout francophone. Une autre forme de langue parlée, un mélange de français et de langues locales, est le nouchi, un argot parlé surtout par les jeunes et qui est aussi la langue dans laquelle sont écrits deux magazines satiriques, Gbich! et Y a fohi. Le département de Grand-Lahou accueillant de nombreux ivoiriens issus de toutes les régions du pays, toutes les langues vernaculaires du pays, environ une soixantaine, y sont pratiquées également.

Culture[modifier | modifier le code]

Économie[modifier | modifier le code]

La pêche et l'agriculture sont les principales activités de la région.

Pêcheur sur le fleuve Bandaman à Grand-Lahou

La communauté des pêcheurs de cette localité est confrontée au partage de leur territoire avec les Ghanéens, qui viennent pêcher dans leurs eaux. Souvent, les pêcheurs de Grand-Lahou doivent faire face aux puissantes flottes chinoises.

En ce qui concerne la pêche artisanale, les poissons pêchés sont parfois vendus sur place. Les riverains sont prioritaires mais ils les revendent plus chers, ce qui poussent les pêcheurs à se rendre dans les villes comme Dabou ou Abidjan pour son écoulement.

Le tronçon de la route bitumée dénommée « La Côtière » entre Dabou et San-Pédro passant par Grand-Lahou a été inauguré en 1993.

Sports[modifier | modifier le code]

La ville dispose d'un club de football, le Lahou Essor, qui évolue en championnat de division régionale, l'équivalent d'une « 4e division »[8].

Comme dans la plupart des villes du pays, sont organisés, de façon informelle, des tournois de football à 7 joueurs qui, très populaires en Côte d'Ivoire, sont dénommés Maracanas.

Personnalités liées à la région[modifier | modifier le code]

Personnalités politiques[modifier | modifier le code]

Personnalités civiles et personnes d'influences[modifier | modifier le code]

Région[modifier | modifier le code]

  • Le parc d'Azagny à cheval sur les communes de Jacqueville et de Grand-Lahou ;
  • La lagune Ebrié qui vient achever sa course dans le...
  • La lagune Tagba, la mer et l'embouchure ;
  • le fleuve Bandama ;
  • L'île d'Ahougnanfoutou (s/p Ahouanou).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. dans l'attente de l'organisation d'élections à la suite du décès d'Arsène Usher Assouan.
  2. Si, à Abidjan et dans le nord, on parle de français de Moussa, dans l'ouest du pays, on parle de français de Dago.
  3. décédé en octobre 2007.
  4. de 1990 à 2001 et, au préalable, maire de Cocody de 1980 à 1990.
  5. sans discontinuer de 1966 à 1977.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Rémi Carlier, « Grand-Lahou, le village ivoirien qui s’efface, mangé par l’océan », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b « Les charmes cachés de Grand-Lahou », sur Babi Inside, (consulté le )
  3. Matthieu Millecamps, « Grand Lahou, un village en sursis sur le littoral ivoirien », sur Rfi.fr, (consulté le )
  4. « Côte d’Ivoire : Grand-Lahou, un village historique victime de la montée des eaux – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  5. « La Côte d'Ivoire trace sa route de l'esclave », sur RFI, (consulté le )
  6. « Cap-Lahou : premier port négrier de Côte d'Ivoire [LeMémo] | TV5MONDE - Informations », sur information.tv5monde.com, (consulté le )
  7. Djaya Jean, le nouveau maire élu de Grand-Lahou
  8. Championnat de Football de Cote d'Ivoire

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Courrèges, Grand Bassam et les comptoirs de la côte : Assinie, Jacqueville, Grand Lahou, Fresco, Sassandra, San Pedro, L'Instant durable, Clermont-Ferrand, 1987, 84 p. ;
  • Siméon Kouakou Kouassi, Côte d'Ivoire côtière (Grand-Bassam - Grand-Lahou). L'histoire du peuplement à partir des amas coquillers, L'Harmattan, Paris, 2012, 305 p. (ISBN 9782296556409) ;
  • « Grand-Lahou (Côte d'Ivoire) », Bulletin de la Société de Géographie commerciale, XIV, s.l., 1981-1982, pp. 468–469. ;
  • Lahaye, « Notice sur le cercle de Lahou » (document conservé aux Archives nationales de Côte d'Ivoire, Abidjan), 1905 ;
  • E. Albou, «Coutumier Dida. Cercle de Lahou, Subdivision de Divo» (document manuscrit conservé aux Archives nationales de Côte d'Ivoire, Abidjan, 1916 ;
  • E. Albou, « Coutumier, cercle de Lahou, subdivision de Lakota. Coutumes Dida » (Dopcument conservé aux Archives nationales de Côte d'Ivoire, Abidjan, 1932 ;
  • P. Maigne, « Grand-Lahou, capitale historique de la région abandonnée. Un site contesté », Fraternité Matin, 22 août 1975 ;
  • A. Amagoua, Monographie d'un village : Grand-Lahou (Côte d'Ivoire), IFAN, Ecole normale William Ponty, Sébikhotane, XII - CI - 444, Dakar, s.d., 66 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]