Gouvernement Bekkaï I

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Gouvernement Bekkai I

Monarchie constitutionnelle

Description de l'image Gouvernement Bekkaï I.jpg.
Premier ministre Bekkay Ben M’barek Lahbil
Formation
Fin
Durée 10 mois et 19 jours
Composition initiale

Le gouvernement Bekkay Ben M’barek Lahbil est le premier gouvernement marocain depuis l'indépendance en 1956. Formé le , il est remplacé le par le gouvernement Bekkaï II[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

Drapeau alaouite avant le protectorat français sur le Maroc

Alors que la France était déjà présente en Afrique du Nord à partir du XIXe siècle et que la conquête de l'Algérie était toujours en cours, le sultan marocain Abd ar-Rahman ibn Hicham soutien l'émir algérien Abd el-Kader dans son jihad contre les Français. Une expédition contre le Maroc eut lieu en 1844 par le bombardement de Tanger, le bombardement puis l'occupation de Mogador puis la bataille d’Isly où les troupes marocaines furent battues et amenées à signer le traité de Tanger qui établit la paix entre les deux pays et engage le Maroc à interner Abd el-Kader[2]. Mohammed IV du Maroc qui succéda à Abd ar-Rahman ibn Hicham concéda d'autres défaites lors de la guerre d'Afrique. Un autre traité est signé le qui concède le nord du Maroc et l'enclave d'Ifni à l'Espagne. Hassan Ier du Maroc succèdera à Mohammed IV du Maroc qui tentera de préserver l'intégrité territoriale du pays. Abd al-Aziz du Maroc, fils de Hassan Ier du Maroc précipitera la chute du Royaume en signant en juillet 1906 le traité d'Algésiras. Il est finalement détrôné le par Moulay Hafid. Le sultan chérifien Moulay Hafid sera amené à signer avec le diplomate français Eugène Regnault, le le traité de Fès stipulant la création d'un protectorat français dans l'Empire chérifien.

Le sultan Moulay Hafid abdiquera quelques mois après ce traité en faveur de Moulay Youssef. Celui-ci est le père de Mohammed V du Maroc et il meurt en 1927 et son fils Mohammed V lui succède la même année. Durant cette période beaucoup de nationalistes actifs commettent des actes de résistance notamment la pétition contre le Dahir berbère et le Manifeste de l'indépendance. En 1953, lorsque Mohammed ben Arafa est placé au trône par les autorités françaises et que Mohammed ben Youssef est envoyé en exil, de grosses émeutes ont lieu à Casablanca contre cette décision française.

Le retour de Mohammed V aura lieu en 1955 et il sera accueilli par tous les nationalistes marocains dont certains sont ministres dans le tout premier gouvernement du Maroc. La création du gouvernement Bekkaï I se fera bien avant l'arrivée de Mohammed V alors sultan et avant l'indépendance du Maroc.

Gouvernement[modifier | modifier le code]

Premier ministère des Affaires étrangères. Balafrej et ses collaborateurs en 1956.

Le est créé le tout premier gouvernement du Maroc depuis l'indépendance par le Dahir du . Il comportait au départ 20 portefeuilles soit le président du Conseil Mbarek Bekkai, le vice-président du Conseil Mohamed Zeghari et 18 autres ministres et secrétaires dont 4 ministres d’États que sont Driss M’hammedi, Abderrahim Bouabid, Mohamed Cherkaoui et Ahmed Réda Guédira[3].

Mais à partir du soit quelques mois après la formation de ce gouvernement, un nouveau ministre se rajoute dans le gouvernement après la création du ministère des affaires étrangères par décret. Ce nouveau membre est Ahmed Balafrej qui fait partie de l'Istiqlal, premier ministre des affaires étrangères et futur chef de gouvernement. Ainsi à partir de cette date, le gouvernement Bekkaï I comportait 21 portefeuilles[4],[5].

Ce gouvernement a été créé avant la reconnaissance du Maroc par la France et l'Espagne et deux des quatre ministres d’État, qui sont Abderrahim Bouabid et Driss M’hammedi, ont été chargés des négociations avec le gouvernement français[5].

Parmi les ministres, dix d'entre eux sont issus du Parti de l'Istiqlal, six sont membres du Parti démocratique de l'indépendance, un fait partie du parti des libéraux indépendants et le reste soit deux autres ministres sont Indépendants. Le président du Conseil Mbarek Bekkai ainsi que le vice-président du Conseil Mohamed Zeghari ne font partie d'aucun parti politique et sont donc aussi Indépendants. Il y a donc au total plus de quatre membres ne faisant partie d'aucun parti politique dans ce gouvernement. Soit 4 membres sur 21 de ce gouvernement sont Indépendants alors que le reste des membres de ce gouvernement sont issus du Parti de l'Istiqlal, du Parti démocratique de l'indépendance et du parti des libéraux indépendants[5].

Composition[modifier | modifier le code]

  Portefeuille Nom Parti politique
Présidence du Conseil
  Président du Conseil Bekkay Ben M’barek Lahbil Indépendant
  Vice-président du Conseil Mohamed Zeghari Indépendant
Ministres
  Ministre d'État Driss M’hammedi PI
  Ministre d'État Abderrahim Bouabid PI
  Ministre d'État Mohamed Cherkaoui PDI
  Ministre d'État Ahmed Réda Guédira PLD
  Ministre de l'Intérieur Lahcen Lyoussi Indépendant
  Ministre de la Justice Abdelkrim Benjelloun Touimi PI
  Ministre des Affaires étrangères Ahmed Balafrej PI
  Ministre des Finances Abdelkader Benjelloun PDI
  Ministre des Habous Mohamed Mokhtar Soussi PI
  Ministre de l'Éducation nationale et des Beaux Arts Mohamed Ghali El Fassi PI
  Ministre des Travaux publics Mohamed Douiri PI
  Ministre de l’Agriculture Ahmed Ben Mansour Nejjaii PI
  Ministre du Commerce, de l’Artisanat, et de la Marine marchande Ahmed Lyazidi PI
  Ministre de la Production industrielle et des Mines Thami El Ouazzani PDI
  Ministre de l’Emploi et des Affaires sociales Abdelhadi Boutaleb PDI
  Ministre de la Santé Abdelmalek Faraj Indépendant
  Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat Mohamed Ben Bouchaïb PDI
  Secrétaire d’État délégué auprès du Président du Conseil Chargé de l’Information Abdellah Ibrahim PI
  Secrétaire d’État à la Jeunesse et aux Sports Ahmed Bensouda PDI

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Les 28 gouvernements » (version du sur Internet Archive) — jusqu'au gouvernement de Driss Jettou — inclus — créé le 8 juin 2004.
  2. Jean Jolly, Histoire du continent africain, t. 2 : Du XVIIe siècle à 1939, L'Harmattan, (ISBN 978-2-296-32666-8, lire en ligne), p. 59.
  3. [PDF] « Décret du 7 décembre 1955 relatif à l'organisation du premier gouvernement marocain », Bulletin officiel du Protectorat de la république française au Maroc, no 2232,‎ , p. 1871 (lire en ligne)
  4. [PDF] « Dahir no 1-56-097 du 14 ramadan 1375 (26 avril 1956) portant création du ministère des affaires étrangères », Bulletin officiel de l'Empire chérifien, no 2272,‎ , p. 470 (lire en ligne)
  5. a b et c Les premiers gouvernements du Maroc, Aljabriabed, consulté le