Gottbegnadeten-Liste

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Statue Partei de Arno Breker, 1942.

La Gottbegnadeten-Liste (en français, la liste de ceux « qui bénéficent de la grâce de Dieu ») est une liste établie par le ministère du Reich à l'Éducation du peuple et à la Propagande et par Adolf Hitler en 1944. Sur trente-six pages, elle rassemble les artistes les plus importants du régime nazi. Son nom provient de l'acte d'enregistrement de la liste par le ministère du Reich[1],[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

En cette fin de Seconde Guerre mondiale, la liste en question exemptait les artistes qui y figuraient de l'obligation de mobilisation, soit au total 1 041 noms d'artistes, architectes, chefs d'orchestre et compositeurs, chanteurs, écrivains et réalisateurs. Parmi ceux-ci, vingt-quatre étaient considérés comme « irremplaçables » (unersetzlich).

Goebbels y ajouta 640 acteurs de cinéma, écrivains et réalisateurs dans un avenant, allongeant ainsi la liste initiale. Ils devaient être protégés pour pouvoir contribuer à l'effort de guerre dans les films de propagande, qui continuèrent à être tournés jusqu'à la fin de la guerre, avec notamment la dernière production de l'UFA, le coûteux Kolberg, sorti en janvier 1945.

Bon nombre des personnes mentionnées sur ces listes ont sombré depuis dans l'oubli. On y trouve néanmoins le nom de grands artistes, comme les compositeurs Richard Strauss, Hans Pfitzner, Carl Orff et Norbert Schultze, les chefs d'orchestre Wilhelm Furtwängler et Herbert von Karajan, et le baryton Rudolf Bockelmann. Chacun des membres de la liste reçut une lettre, adressée par le ministère de la Propagande, certifiant son statut de protégé.

Furtwängler fut rayé de la Gottbegnadeten-Liste le 7 décembre 1944, car les nazis le soupçonnèrent d'avoir participé à l'attentat du contre Hitler[3].

Liste d'exception des « artistes irremplaçables »[modifier | modifier le code]

Parmi les 24 (ou 25) membres de la liste d'exception (Sonderliste) se trouvent :

et aussi

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Oliver Rathkolb, Führertreu und Gottbegnadet, p. 173.
  2. Voir Schreiben Martin Schönicke (Stellvertreter des Reichssendeleiters) an Ministerialdirektor Fritzsche du 30 août 1944. Voir également Prieberg, Handbuch, S. 6296.
  3. Audrey Roncigli, Le cas Furtwängler, 2009, p. 171.
  4. Ernst Klee, Kulturlexikon, p. 77, p. 311, p. 326 et p. 613.
  5. Ernst Klee, Kulturlexikon, p. 194, p. 294, p. 338 et p. 452.
  6. Ernst Klee, Kulturlexikon, p. 172, p. 183, p. 337 et p. 554.
  7. Namen bei Ernst Klee, Kulturlexikon, p. 94, p. 222, p. 285, p. 326, p. 409 et p. 564.
  8. Ernst Klee, Kulturlexikon, pp. 171, 456 et 598.
  9. Ernst Klee, Kulturlexikon, p. 145, p. 299 et p. 324.
  10. Ernst Klee, Kulturlexikon, p. 157.

Articles connexes[modifier | modifier le code]