Godzilla (film, 1998)

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Godzilla
Description de l'image Godzilla (film, 1998) Logo.png.
Titre original Godzilla
Réalisation Roland Emmerich
Scénario Dean Devlin
Roland Emmerich
Musique David Arnold
Acteurs principaux
Sociétés de production Centropolis Film Productions
Fried Films
TriStar
Tōhō
Independent Pictures
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Japon Japon
Genre science-fiction
Durée 140 minutes
Sortie 1998

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Godzilla est un film américain réalisé par Roland Emmerich et sorti en 1998. Il s'agit du 23e film mettant en scène le kaijū Godzilla du studio japonais Tōhō. Il s'agit du premier film américain avec Godzilla.

À sa sortie, le film reçoit des critiques presse globalement négatives. Il récolte cependant 379 millions de dollars au box-office mondial, pour un budget de production estimé 130 et 150 millions avec des coûts de marketing 80 millions. Malgré des bénéfices, il est considéré comme un échec commercial[1],[2]. Cela remet donc en cause les suites prévues. À la place, le film a droit à une « suite » télévisée avec la série d'animation Godzilla, la série (Godzilla The Series), diffusée entre 1998 et 2000.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Dans les années 1960, des essais nucléaires français ont lieu aux alentours de l'archipel des Tuamotu. Ils entrainent la mutation d'un sphenodon[3],[4]. Trente ans plus tard, la créature monstrueuse attaque un cargo japonais croisant dans le Pacifique Sud. Le seul rescapé est transporté à Papeete, où il est interrogé par des agents de la DGSE. Le vieil homme murmure le nom de « Gojira », d'après une ancienne légende japonaise. Au même moment, Nick Tatopoulos, un jeune scientifique américain travaillant pour la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis, est prié d'abandonner ses recherches à Tchernobyl pour se rendre avec un groupe de militaires à Panama. Il découvre les gigantesques empreintes du monstre, qui a traversé le golfe et piétiné un village pour se rendre dans l'océan Atlantique.

La créature ne tarde pas à refaire parler d'elle, en engloutissant plusieurs navires. Les militaires, sous les ordres du colonel Hicks, essayent de découvrir le lieu vers lequel elle semble se diriger. Il s'agit de New York, sur la côte est. Tatopoulos émet l'hypothèse d'un représentant d'une nouvelle espèce biologique, ayant muté sous l'effet de radiations. New York est rapidement placé en état de siège par l'armée, qui ne réussit pas, malgré son important déploiement, à stopper le monstre reptilien. Tatopoulos découvre que la bête est sur le point de pondre une centaine d'œufs dans les sous-sols de la ville. Ses informations sont volées par son ex-fiancée, la journaliste Audrey Timmonds, qui en fait un reportage dans l'espoir d'impressionner son patron. Exclu de l'armée américaine, le scientifique est bientôt récupéré par l'agent Philippe Roaché, des services secrets français, qui veut trouver le nid de Godzilla pour l'anéantir. L'armée tente, de son côté, de tuer une nouvelle fois le monstre. À la suite d'un combat contre des sous-marins, la créature est apparemment vaincue par l'armée.

Alors que Tatopoulos et Roaché pénètrent dans le repaire du monstre, ils sont suivis par Audrey et son associé, Victor « Animal » Palotti, qui veulent faire un reportage sur le nid de Godzilla. Juste à ce moment-là, les œufs du monstre éclosent les uns après les autres, donnant naissance à une armée de petits kaijū affamés. Avec les moyens du bord, les quatre compagnons diffusent en direct les images du nid et informent Hicks de son emplacement, le Madison Square Garden. Ce dernier envoie les avions F-18 bombarder le nid, en laissant le temps aux protagonistes de s'échapper. Alors que le nid est détruit et que les héros sont sur le point de partir, Godzilla, qui a survécu aux torpilles, émerge du sol. En voyant sa progéniture anéantie, la créature entre dans une colère noire et poursuit les héros. Après une course-poursuite en taxi (au cours de laquelle Godzilla ravage la moitié de Park Avenue), ils parviennent à prendre au piège le monstre qui, de par sa taille, s'empêtre dans les câbles du pont de Brooklyn. Les F-18 bombardent le géant qui s'écroule dans une longue et tragique agonie. Nick se rapproche de la créature, qui le dévisage, agonisante. C'est ainsi que Godzilla s'éteint, puis que Nick se remet avec Audrey. Cependant, un œuf a échappé au chaos.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Développement[modifier | modifier le code]

Dans les années 1980, le réalisateur américain Steve Miner reçoit une « permission spéciale » de la Tōhō pour produire un film américain mettant en scène Godzilla. Avec l'illustrateur William Stout et le scénariste Fred Dekker, il tente de mettre sur pied le projet. Malheureusement, aucun studio américain ne veut investir[7],[8].

En 1992, TriStar acquiert les droits de Godzilla auprès de la Tōhō en vue de produire une trilogie[9]. Les scénaristes Ted Elliott et Terry Rossio sont alors engagés. Ils livrent leur script final en 1994[10]. Quelques mois plus tard, Jan de Bont est choisi comme réalisateur et débute la préproduction du film, prévu pour sortir à l'été 1996[11]. Le réalisateur quitte finalement le projet après le refus de TriStar de lui allouer un budget de 100 à 120 millions de dollars[12].

Peu de temps avant la sortie en salles de Independence Day, le réalisateur Roland Emmerich et le producteur Dean Devlin signent pour reprendre le projet, à condition qu'ils puissent y apporter leurs propres idées[13]. Ils réécrivent presque en intégralité le script initial de Ted Elliott et Terry Rossio. Seules quelques séquences, comme le naufrage des bateaux de pêche et l'affrontement de Godzilla avec des sous-marins, sont gardées. Écologiste et antinucléaire convaincu[réf. nécessaire], Roland Emmerich décide d'y inclure des éléments liés aux essais nucléaires français, sans doute en réaction à la reprise des essais nucléaires à Moruroa, en Polynésie française, sur ordre de Jacques Chirac après son élection en 1995[14],[15]. De son propre aveu, Emmerich est peu amateur de Godzilla et fait radicalement changer le design par Patrick Tatopoulos, pour en faire une créature plus rapide et agile. Bien que choquée par le nouveau design, la Tōhō l'approuve, ce qui lance la production[16].

Attribution des rôles[modifier | modifier le code]

En plus d'inclure des allusions aux essais nucléaires français, Roland Emmerich a l'idée d'engager l'acteur français Jean Reno qui refuse alors le rôle de l'Agent Smith dans le film Matrix. Quant au rôle principal, celui du Dr Niko Tatopoulos, Roland Emmerich a directement pensé à l'acteur Matthew Broderick. Matthew Broderick et Jean Reno avaient autrefois tous deux prêté leurs voix pour le film Le Roi lion : Matthew Broderick y doublait Simba adulte en version originale tandis que Jean Reno doublait Mufasa en version française.

Pour le rôle d'Audrey Timmonds, le premier choix était Sarah Jessica Parker qui le refusera. D'autres actrices comme Jennifer Aniston, Jennifer Connelly, Parker Posey, Winona Ryder et Renée Zellweger étaient sollicitées pour le même rôle.

Le personnage du maire Ebert et de son assistant Gene sont respectivement incarnés par Michael Lerner et Lorry Goldman : ces acteurs furent choisis en raison de leurs ressemblances physiques avec les célèbres critiques de cinéma Roger Ebert et Gene Siskel (d'autant[pas clair] les références envers ces critiques sont évidentes, notamment le fameux thumb up) qui éreintèrent les précédentes réalisations d'Emmerich, Stargate et Independence Day. Il s'agit d'une vengeance : les personnages sont calculateurs et prennent de mauvaises décisions[17],[18].

Tournage[modifier | modifier le code]

Le tournage débute en à New York[19]. Alors que le tournage se déroule à Jersey City, une puissante tornade arrive sur la ville. Cependant, l'équipe décide d'en tirer parti et filme certaines images après le passage de la tornade, qui seront très utiles en postproduction[20].

Bande originale[modifier | modifier le code]

Godzilla:
The Album

Bande originale de divers artistes
Sortie
Enregistré 1997-1998
Genre Rock alternatif, rap-rock
Producteur Andrew Slater, Sean "Puffy" Combs, Jay Kay, Brendan O'Brien, Green Day, David Arnold
Label Epic
Critique

La musique du film est composée par David Arnold. Cependant, la plupart des titres présents sur l'album commercialisé par Epic sont des chansons d'artistes rap-rock. Le titre Come with Me, qui reprend un sample de Kashmir de Led Zeppelin, connaitra un énorme succès en single[réf. nécessaire]. Deeper Underground sera aussi un bon succès dans le monde. Certaines chansons absentes de la bande originale peuvent être entendues dans le film, comme la chanson Shinshoku - Lose Control du groupe japonais L'Arc-en-Ciel, lors de la scène de l'attaque du cargo japonais.

Liste des titres
No TitreInterprète(s) Durée
1. HeroesThe Wallflowers 3:56
2. Come With MePuff Daddy, Jimmy Page 6:06
3. Deeper UndergroundJamiroquai 4:42
4. No ShelterRage Against the Machine 4:03
5. AirBen Folds Five 3:20
6. Running KneesDays Of The New 3:41
7. Macy Day ParadeMichael Penn 4:18
8. Walk The SkyFuel 3:17
9. A320Foo Fighters 5:44
10. Brain Stew (The Godzilla Remix)Green Day 3:57
11. UntitledSilverchair 3:31
12. Out ThereFuzzbubble 2:48
13. UndercoverJoey DeLuxe 5:11
14. Opening TitlesDavid Arnold 2:42
15. Looking For CluesDavid Arnold 1:48
59:04

Accueil[modifier | modifier le code]

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Godzilla
Score cumulé
SiteNote
Metacritic 32/100[22]
Rotten Tomatoes 16 %[23]
Compilation des critiques
PériodiqueNote

Le film reçoit des critiques globalement négatives dans la presse[24]. Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, le film récolte 16 % d'opinions favorables pour 77 critiques[23]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 32100 pour 23 critiques[22].

Box-office[modifier | modifier le code]

Le film récolte plus de 379 millions de dollars au box-office, dont 136 millions sur le sol américain[5] (10e meilleur résultat selon le box-office annuel nord-américain). En France, il attire 2,9 millions de spectateurs en salles soit le 14e meilleur résultat du box-office national annuel.

Cependant, le film est considéré comme un échec commercial en raison des dépenses du studio, en budget de production et de marketing. Selon The Wall Street Journal, le film devait générer plus de 240 millions sur le sol américain pour être considéré comme un succès[24]. Les chiffres de Godzilla remettront en cause les projets de suites[1],[2].

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau des États-Unis États-Unis, Drapeau du Canada Canada 136 314 294 $[5] [25] 9[25]
Drapeau de la France France 2 917 195 entrées[26] - -

Monde Total mondial 379 014 294 $[5]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Autour du film[modifier | modifier le code]

Le film ne s'inspire que très vaguement du film Godzilla réalisé en 1954 par Ishirō Honda. À la suite des mauvaises critiques accueillant le film, la créature de ce dernier fut surnommée G.I.N.O. (Godzilla In Name Only)[28] et Zilla au Japon.

La trilogie initialement prévue par Sony Pictures Entertainment fut annulée après la sortie de ce film. Une série animée, Godzilla, la série, a vu le jour de 1998 à 1999, faisant office de suite au film d'Emmerich. Elle reçut d'ailleurs de meilleures critiques que le film, et son protagoniste (le seul descendant de la créature du film) a été beaucoup plus apprécié des fans, car plus proche du Godzilla originel.

Tōhō profite de l'échec critique pour réaliser la saga millénium (Godzilla 2000, Godzilla X Megaguirus, Godzilla, Mothra and King Ghidorah: Giant Monsters All-Out Attack, Godzilla X Mechagodzilla, Godzilla, Mothra, Mechagodzilla: Tokyo S.O.S. et Godzilla: Final Wars).

Avec le recul, Roland Emmerich regrette de ne pas avoir eu plus de temps pour faire une projection-test du film, et l'améliorer en conséquence[29].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b James Sterngold, « 'Godzilla' Roars in But Fails To Devour » [archive du ], sur New York Times, (consulté le )
  2. a et b Rose DeWolf, « It's Big, All Right – A Big Flop 'Godzilla' Takes A Stomping at the Box Office And in the Stores », sur Philadelphia Inquirer, (consulté le )
  3. (en) Carter Soles, « Godzilla (1998) as camp de-extinction narrative », sur liverpooluniversitypress.co.uk, (consulté le ).
  4. Alfonso Pinto, « Une archéologie du présent. Les espaces urbains dans le cinémacatastrophe », sur theses.hal.science, (consulté le ), p. 122.
  5. a b c et d (en) « Godzilla », sur Box Office Mojo (consulté le )
  6. (en) « Francois Giroday Biography (1952-) », sur filmreference.com (consulté le ).
  7. (en) The Three American Godzilla Films - FilmConnoisseur.blogspot.fr
  8. (en) Chronique de Le Retour de Godzilla sur DevilDead.com
  9. (en) TriStar lands monster of deal with Godzilla - Variety
  10. (en) Script Godzilla de Ted Elliott et Terry Rossio - Scifiscripts.com
  11. (en) GODZILLA 2 RUMORS UNFOUNDED - SciFiJapan.com
  12. (en) (http://www.theglobalcafe.org/article.php?articleID=120 GODZILLA-The Films That Never Were] - The Global Cafe.org
  13. (en) The RriStar Godzilla film - AngelFire.com
  14. « Roland Emmerich », sur premiere.fr (consulté le ).
  15. Alain Vézina, Godzilla et l'Amérique : le choc des titans, Les Presses de l'Université de Montréal, 184 p. (lire en ligne).
  16. (en-GB) « GODZILLA Unmade: The History of Jan De Bont`s Unproduced TriStar Film - Part 4 of 4 », sur www.scifijapan.com (consulté le )
  17. « Godzilla », sur Roger Ebert.com,  : « The mayor of course makes every possible wrong decision (he is against evacuating Manhattan, etc.), and the adviser eventually gives thumbs-down to his reelection campaign. These characters are a reaction by Emmerich and Devlin to negative Siskel and Ebert reviews of their earlier movies ("Stargate," "Independence Day"), but they let us off lightly; I fully expected to be squished like a bug by Godzilla. Now that I've inspired a character in a Godzilla movie, all I really still desire is for several Ingmar Bergman characters to sit in a circle and read my reviews to one another in hushed tones. »
  18. « 7 Feuds Between Film Stars And Film Critics », sur Phactual
  19. (en) Allstetter, Rob (août 1997). "Look Out, it's Godzilla!". Wizard (72). p. 119–120
  20. Secrets de tournage - AlloCiné
  21. (en) Godzilla: The Album - AllMusic.com
  22. a et b (en) « Godzilla Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
  23. a et b (en) « Godzilla (1998) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le )
  24. a et b Keith Aiken, « Godzilla Unmade: The History of Jan De Bont's Unproduced TriStar Film – Part 4 of 4 » [archive du ], sur SciFi Japan, (consulté le )
  25. a et b (en) « Godzilla - weekly », sur Box Office Mojo (consulté le )
  26. « Godzilla », sur JP's Box-office (consulté le )
  27. (en) « Distinctions » ((en) récompenses), sur l'Internet Movie Database
  28. Alain Vezina, Godzilla : Une métaphore du Japon d'après-guerre, Paris, L'Harmattan, coll. « Images d'Asie », , 2e éd., 192 p. (ISBN 978-2-296-55813-7, lire en ligne), p. 130-131
  29. « Roland Emmerich - Les regrets de Godzilla - Vidéo Dailymotion », sur Dailymotion (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]