Godfrey Harold Hardy

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 14 décembre 2014 à 01:57 et modifiée en dernier par SniperMaské (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Godfrey Harold Hardy
Description de cette image, également commentée ci-après
Godfrey Harold Hardy.

Naissance
Cranleigh, Surrey (Angleterre)
Décès (à 70 ans)
Cambridge (Angleterre)
Nationalité Drapeau de la Grande-Bretagne Britannique
Résidence Royaume-Uni
Domaines Mathématiques
Institutions Trinity College (Cambridge)
Diplôme Trinity College (Cambridge)
Renommé pour théorie des nombres
analyse
Distinctions Médaille Sylvester (1940)
médaille Copley (1947)

Godfrey Harold Hardy (7 février 18771er décembre 1947) est un mathématicien britannique de premier plan, lauréat de la Médaille Sylvester en 1940 et de la médaille Copley en 1947, connu pour ses œuvres en théorie des nombres et en analyse. Les non-mathématiciens le connaissent surtout pour deux choses :

  • A Mathematician's Apology, son essai de 1940 sur l'esthétique des mathématiques avec un certain contenu personnel — qui est peut-être le meilleur témoignage sur la pensée d'un mathématicien au travail ;
  • Sa relation particulière comme mentor à partir de 1914 avec le mathématicien indien Srinivasa Ramanujan. Hardy reconnut immédiatement le génie inclassable de Ramanujan. Pourtant, tout séparait ces deux mathématiciens : Hardy, un athée britannique rigoureux et précis, et Ramanujan, un indien mystique et intuitif, mais ils devinrent amis et collègues. Dans une interview à Paul Erdős, quand celui-ci lui demanda quelle était sa plus grande contribution aux mathématiques, Hardy répondit sans hésitation que ce fut la découverte de Ramanujan.

Biographie

Après sa scolarité à Winchester, Hardy entra au Trinity College (Cambridge) après avoir été quatrième à l'examen du Tripos. Il appartint à la société secrète des Cambridge Apostles.

Des années plus tard, Hardy a cherché à supprimer le système Tripos ayant estimé que cela devenait une fin en soi au lieu d'être des moyens à une fin. Hardy est aussi crédité de sa réforme dans les mathématiques britanniques en leur ayant apporté la rigueur, qui avait été précédemment une caractéristique de mathématiques françaises, suisses et allemandes. Les mathématiciens britanniques étaient largement dans une tradition de mathématiques appliquées, dans la lignée de la réputation d'Isaac Newton ; Hardy était en harmonie avec les méthodes, dominantes en France, du Cours d'analyse de l'École polytechnique de Camille Jordan, et promouvait de façon agressive sa conception des mathématiques pures, en particulier contre l'hydrodynamique qui était une part importante des mathématiques de Cambridge.

Hardy fut professeur Sadleirien à Cambridge de 1931 à 1942 ; il quitta Cambridge pour prendre la chaire savilienne de géométrie à Oxford suite aux conséquences de l'affaire Bertrand Russell pendant la Première Guerre mondiale. Depuis 1911, il collaborait avec J. E. Littlewood, sur un travail étendu d'analyse et de théorie analytique des nombres. Cet apport (parmi bien d'autres) fit de quantitatifs progrès sur le problème de Waring, en tant qu'élément de ce qui fut appelé la méthode du cercle de Hardy-Littlewood. Dans la théorie des nombres premiers ils prouvèrent aussi des résultats et certains résultats conditionnels (en) notables. Ceci fut un facteur majeur dans le développement de la théorie des nombres comme un système de conjectures ; par exemple, la première et la seconde conjecture de Hardy-Littlewood. Il est aussi connu pour avoir formulé le principe de Hardy-Weinberg, théorème fondamental en génétique des populations, indépendamment de Wilhelm Weinberg (en) en 1908.

Socialement, il était associé avec le Groupe Bloomsbury et les Cambridge Apostles et fut un fan de cricket avide. D'après les témoignages de ceux qui l'ont connu le mieux (son collaborateur de longue date J. E. Littlewood, son étudiant Alan Turing, et son ami Charles Percy Snow), Hardy avait une orientation homosexuelle. On ne connaissait pas à Hardy de petit ami ou de petite amie, de sorte qu'il était apparemment asexué, « un homosexuel non pratiquant », selon l'expression de Littlewood. Hardy ne s'est jamais marié, et vers la fin de sa vie, c'est sa sœur qui s'est occupée de lui.

Croyance

Comme Paul Erdős, Hardy, fermement athée, se moquait de l'Être Suprême, même s'il doutait de son existence[1]. Lors d'une traversée agitée en bateau de Scandinavie au Royaume-Uni, Hardy, qui avait horreur des voyages, expédia vite une carte postale à un collègue pour lui annoncer qu'il avait démontré l'hypothèse de Riemann. Il s'imaginait que Dieu, qu'il tenait pour son « ennemi intime », n'allait pas le laisser mourir et ainsi faire croire à la communauté mathématique qu'il avait démontré une importante conjecture de la théorie des nombres premiers.

Sélection de publications

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « G. H. Hardy » (voir la liste des auteurs).
  1. Paul Hoffman, Erdős, l'homme qui n'aimait que les nombres, Éditions Belin, 2000 (ISBN 2-7011-2539-1)

Articles connexes