Godefroi Hermans

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Godefroi Hermans
Fonction
Abbé
Abbaye de Tongerlo
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 73 ans)
HarenVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Religieux catholiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Ordre religieux

Godefroi Hermans, né à Vorst, dans la Campine brabançonne, le , et décédé le à Haren, est un chanoine religieux prémontré des Pays-Bas méridionaux, abbé de Tongerloo, de 1780 à 1799.

Biographie[modifier | modifier le code]

Godefroi Hermans, abbé de Tongerloo, colonel-propriétaire de plusieurs régiments.

Godefroi Hermans prononce ses vœux le à l'abbaye de Tongerloo. Il exerce plusieurs tâches tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'abbaye[1].

En 1780, à la mort du prélat van Deullieven-Eynde, le chapitre de l'abbaye élit trois candidats qui sont présentés au gouvernement. L'impératrice Marie-Thérèse fixe son choix sur Godefroi Hermans et le nomme abbé le [1]. Lorsque, à la suite de la suppression de la Compagnie de Jésus en 1773, les Jésuites doivent quitter leur maison professe d'Anvers, Hermmans recueille les pères bollandistes et leurs bibliothèques à Tongerlo et permet à la société des bollandistes de continuer son travail hagiographique[2],[3].

Député aux États du duché de Brabant, il s'y fait remarquer à la suite de son opposition aux réformes de l'empereur Joseph II. Étant à la fois père-abbé et colonel-propriétaire de plusieurs régiments (dragons de Tongerloo, hussards[4] et volontaires) levés sur les terres de l'abbaye, il fut caricaturé très souvent par les Autrichiens et par les Allemands[5]. Au XIXe siècle, Jean-Baptiste Madou avait copié l'une d'elles. Les dragons de Tongerloo avaient comme uniforme : chapeau noir, habit vert à distinctifs écarlates, gilet, culotte, buffleteries ivoire[6].

L'attachement profond de nos pères à leurs traditions et à leurs privilèges avaient provoqué, dès 1787, une vive opposition aux mesures de soi-disant modernisation de Joseph II qui cherchait à exploiter le sentiment religieux à des fins politiques (le joséphisme inspiré du fébronianisme et du gallicanisme).

Hermans participe activement à la révolution brabançonne. Il se fait nommer aumônier général de l'armée où il se fait connaître en bénissant les drapeaux. Il soutient également financièrement la révolte[7]. En 1789, à la suite de l'expulsion des troupes impériales des Pays-Bas autrichiens, il est nommé par les États du Pays de Brabant pour participer à l'établissement du Traité d'union des États belgiques unis. Son nom figure parmi ceux des signataires de ce traité le [1].

Le , lors de l'invasion des Français, l'abbé et les religieux sont chassés de Tongerloo par les troupes de la République française. Au moment de la dispersion, Godefroi Hermans dirige 118 religieux[8]. Après ce dernier combat, il se retire dans la maison pastorale de Haren près de Bois-le-Duc où il décède en 1799[1].

Anselme Beke lui succéda pour diriger les chanoines[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « L'Ami de la religion et du Roi : journal ecclésiastique, politique et littéraire », sur Gallica, (consulté le ).
  2. Franc̜ois Xavier de Feller, Dictionnaire historique ou Histoire abrégée des hommes qui se sont fait un nom par le génie, les talens, les vertus, les erreurs, depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours. T. 8 / , par l'abbé F. X. de Feller. Nouvelle édition revue... sur la 3e... T. I [- VIII]. - Supplément au Dictionnaire historique de l'abbé F. X. de Feller formant la suite de la nouvelle édition... [par J. Bocous et les abbés J. B. L'Ecuy et Ganilh]. Tome IX [- XII]..., 1818-1820 (lire en ligne).
  3. Hippolyte Hélyot et Maximilien Bullot, Dictionnaire des ordres religieux, ou Histoire des ordres monastiques, religieux et militaires et des congrégations séculières de l'un et de l'autre sexe, qui ont été établies jusqu'à présent.... T. 3 ; mise par ordre alphabétique, corrigée et augmentée... par Marie-Léandre Badiche,... et par M. l'abbé Tochou ; publ. par l'abbé Migne,..., 1847-1863 (lire en ligne).
  4. Dessin de Lintermans, élève de Jules Van Imschoot.
  5. Ancienne collection Jean Jadot gouverneur de la Société générale, vendue en vente publique à Bruxelles.
  6. Programme de la grande fête militaire rétrospective de juin 1930 au Parc du Cinquantenaire à Bruxelles. Voir aussi : Général Rouen, L’Armée belge. Exposé historique de son organisation, de ses costumes et uniformes, de son armement et de sa tactique depuis les temps primitifs jusqu’à nos jours, Bruxelles : Lyon-Claesen, 1896.
  7. Arthur Chuquet, Les guerres de la Révolution. Jemmapes et la conquête de la Belgique (1792-1793), 1886-1890 (lire en ligne).
  8. « Les derniers jours de l'abbaye de Tongerloo. Un épisode de la révolution française », sur Gallica, Annales catholiques : revue religieuse hebdomadaire de la France et de l'Église, (consulté le ), p. 660-670.
  9. « Annales catholiques : revue religieuse hebdomadaire de la France et de l'Église », sur Gallica, (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bernard Joassart, « L'Abbé Godefroid Hermans et l'œuvre des Bollandistes à Tongerlo (1789- 1796) », dans Dominique-Marie Dauzet, Martine Plouvier, Abbatiat et abbés dans l'ordre de Prémontré, Turnhout, Brepols, coll. « Bibliotheca victorina » (no 17), , 437 p. (ISBN 2-503-51633-5, BNF 40063734), p. 213-238.
  • « Sur les bollandistes et l'abbé Hermans », L'Ami de la religion et du Roi : journal ecclésiastique, politique et littéraire, Paris, vol. 39,‎ , p. 94-98 (lire en ligne, consulté le ).
  • (nl) Waltman van Spilbeeck, De abdij van Tongerloo, Lier-Geel, Taymans-Nezy, , 651 p.