Gilles Reithinger

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Gilles Reithinger
Image illustrative de l’article Gilles Reithinger
Gilles Reithinger en juin 2021.
Biographie
Naissance (51 ans)
Mulhouse (France)
Ordination sacerdotale
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
par Pietro Parolin, Luc Ravel, Jean-Marc Aveline
Dernier titre ou fonction Évêque auxiliaire émérite de Strasbourg
Évêque auxiliaire de Strasbourg
Évêque titulaire de Saint-Papoul
Depuis le
Autres fonctions
Fonction religieuse

Blason
« Spes Contra Spem »
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Gilles Reithinger, né le à Mulhouse, est un évêque catholique français, évêque auxiliaire de Strasbourg du au , date où sa démission a été acceptée. Il était supérieur général des Missions étrangères de Paris de 2016 à 2021.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Gilles Reithinger est né le à Mulhouse (Haut-Rhin). Il est le fils aîné des trois enfants de Paulette et Jean-Marie Reithinger. Il a grandi dans le quartier mulhousien de la paroisse saint Joseph, et a effectué sa scolarité au collège François Villon et au lycée Lavoisier[1].

Après des études de biologie, durant sa formation au Grand Séminaire de Strasbourg, il discerne une vocation à la vie missionnaire durant son séjour à Madagascar, lors de sa coopération, alors qu'il participe à la création d’une infirmerie et à l’organisation de la distribution de repas dans le cadre de l'aumônerie nationale des prisons[2].

En 1997, il obtient une maîtrise en théologie sur saint Irénée, avant de passer un DESU (Diplôme d'études supérieures universitaires en théologie pratique et communication) et de suivre des séminaires de DEA à l'université Marc Bloch de Strasbourg.

Ordination et mission à Londres et Singapour[modifier | modifier le code]

Ordonné diacre le , il assure son ministère diaconal à la paroisse Saint-François-Xavier de Paris.

Il est ordonné prêtre le à la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg. Il reçoit son affectation pour la mission de Singapour et du monde chinois.

En , il devient vicaire à la paroisse Holy Redeemer de Chelsea.

Il rejoint son poste en Asie le et passe plus d'un an en mission dans l'archidiocèse de Singapour au sein de la paroisse Holy Family.

Nominations et élections[modifier | modifier le code]

Gilles Reithinger est rappelé à Paris dans le courant de l'année 2002, où il est alors nommé, en 2004, recteur de la chapelle de la rue du Bac, et chargé de la salle des Martyrs[3].

L'assemblée générale de la société des Missions étrangères de Paris demande la création du service d'animation pastorale et culturelle[4] qui lui sera confié.

De 2004 à 2010, il met en place un accueil catéchétique destiné aux visiteurs qui fréquentent la salle des Martyrs, la chapelle, la crypte et les expositions présentées. Il lui est aussi demandé de créer une nouvelle version de la Revue des Missions étrangères tout en assurant la couverture médiatique des activités des MEP[4].

À l'assemblée générale de la société des Missions étrangères de Paris en 2010, il est élu vicaire général de la Société pour une durée de six ans. Il est aussi gérant de la Société de diffusion des Missions étrangères de Paris[5].

De 2010 à 2013, il est supérieur de la maison MEP de Paris et chargé de l'animation culturelle et pastorale. Il participe à plusieurs sessions de l'Unesco dans le cadre de la délégation du Saint-Siège.

Le , il est nommé directeur du Centre France-Asie, rue Royer-Collard, par le conseil d'administration de cette école de langue, pour une durée de trois ans à compter du .

Le , il est également nommé directeur du service de coopération internationale des Missions étrangères de Paris. À ce titre, il organise l'envoi de 150 volontaires par an en Asie et à Madagascar ; il accompagne également la création d'un service de volontariat pour les seniors.

Le , il succède de jure à Georges Colomb comme supérieur général par intérim des Missions étrangères de Paris, à la suite de la nomination de ce dernier comme évêque du diocèse de La Rochelle et Saintes[6].

Le , il est élu supérieur général de la société des Missions étrangères de Paris pour une durée de six ans renouvelable.

Évêque auxiliaire du diocèse de Strasbourg[modifier | modifier le code]

Consécration épiscopale de Gilles Reithinger par le cardinal Pietro Parolin à la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg le 4 juillet 2021.

« Par décret du Président de la République en date du 24 juin 2021, la bulle donnée à Rome le 19 avril 2021 par Sa Sainteté le Pape François est reçue en tant qu’elle confère au père Gilles Reithinger, supérieur général des Missions étrangères de Paris, le titre d’évêque titulaire de Saint-Papoul et le nomme évêque auxiliaire de l’archevêque de Strasbourg »[7],[8].

Il a été ordonné évêque par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, assisté par Luc Ravel, archevêque de Strasbourg et par Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, en la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg le [9].

Gilles Reithinger est, à 48 ans le jour de sa nomination, le plus jeune évêque de France[8].

Le , il est nommé délégué général de l’administrateur apostolique par Philippe Ballot[10].

Par décision du Président de la République en date du 8 février 2024, est agréée la démission présentée par Gilles Reithinger, évêque auxiliaire de Strasbourg pour « raisons de santé ». Cette décision est publiée au journal officiel le 14 février suivant[11],[12]. Avant cette démission, il s'était déjà mis en retrait en se « réfugiant » dans un « hôtel-spa quatre étoiles » proche de la basilique de Thierenbach[13].

Devise épiscopale[modifier | modifier le code]

Spes contra spem  – Rm 4, 18 : « Espérer contre toute espérance »[1], Ce qui signifie : « Espérant contre toute espérance, il a cru ; ainsi est-il devenu le père d’un grand nombre de nations, selon cette parole : Telle sera la descendance que tu auras ! ».

Cette expression est utilisée « pour définir l’attitude de quelqu’un qui cultive une foi inébranlable en un avenir meilleur, et incite à ne pas abandonner l’espoir, même quand tout semble être perdu. »

Blason épiscopal[modifier | modifier le code]

La Croix : signe héraldique de l’ordre épiscopal.

Le fond rouge et blanc reprend les couleurs de l’Alsace.

L’ancre : est un symbole du christianisme primitif.

La couleur bleue de l’ancre est un « bleu Mep » conçu pour la Société MEP.

Le rameau d’olivier est un symbole de paix dans la culture occidentale.

Implication dans des affaires d'abus sexuels[modifier | modifier le code]

Le , il est entendu par des enquêteurs de police, en qualité de simple témoin, dans une affaire de viol visant l'un de ses anciens collaborateurs au sein des Missions Étrangères de Paris qui a été placé en garde à vue et relâché sans poursuites judiciaires à ce stade, le père Aymeric de Salvert[14]. Il fait l'objet d'une enquête canonique préalable[15],[16].

Dans une enquête de la cellule investigation de Radio France parue le , un missionnaire, le père Camille Rio, déclare qu'il a informé Gilles Reithinger de faits d'abus sexuels sur des mineurs, laissés sans suite. Gilles Reithniger a également été mis en cause par un missionnaire des MEP, Philippe R., lui-même accusé d'abus sexuels sur un homme autiste. Dans ses aveux enregistrés à sa victime, Philippe R. nommait Gilles Reithinger comme son initiateur « dans le domaine du sexe et de la double vie[17] ».

Spiritualité[modifier | modifier le code]

Une spiritualité christocentrée issue de l'École française[modifier | modifier le code]

Façonné par sa lecture de la Bible et sa méditation en groupe, il vit d'une spiritualité centrée sur le Christ héritée de la tradition de l'École française de spiritualité[18]. Au début de son ministère de prêtre missionnaire, quand il présente son quotidien à Singapour, il affirme : « Chaque fois, j’ai perçu que c’est le Christ qui me donnait rendez-vous ; et aujourd’hui à Singapour, je sais que le Christ a quelque chose de précis à me dire, c’est ici qu’il voulait le faire et pas ailleurs »[19].

Une spiritualité missionnaire[modifier | modifier le code]

C'est son expérience à Madagascar qui va façonner sa dynamique missionnaire en étant formé par François Vollaro et Antoine Scopelliti, évêques d'Ambatondrazaka. Saint Irénée, particulièrement par sa compréhension de la notion de récapitulation va marquer son parcours[2].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Livres[modifier | modifier le code]

  • Gilles Reithinger, Vingt-Trois Saints pour l'Asie : les martyrs des Missions étrangères de Paris, France, CLD et Missions étrangères de Paris, , 280 p. (ISBN 978-2-85443-548-1)
  • L’Annonce de l’Evangile chez les Chin, Frémur,
  • L'Asie face au pardon, Frémur,
  • Gilles Reithinger, Saints pour la mission. Les missions étrangères de Paris en Asie, CLD et Missions étrangères de Paris, (ISBN 978-2854435849)

Articles[modifier | modifier le code]

  • « Suivre le chemin de l’étoile qui brille » in Peuple du monde, .
  • « Présentation des MEP », Nouvelle Rive Gauche, .
  • « Une porte ouverte sur l’Asie », Paris Notre-Dame, .
  • « La décapitation de saint Pierre Borie », Les Essentiels, La Vie, .
  • « Insolites Martyrs d’Extrême Orient », L’Alsace, .
  • « Théophane Vénard », Sources Vives, , p. 142.
  • « La Salle des Martyrs », Histoire du Christianisme Magazine,
  • (it) « MEP, un’avventura missionaria lunga 350 anni », Mondo e Missione, .
  • « Les Missions Etrangères de Paris », Spiritus, , p. 416-422.

Ouvrages collectifs[modifier | modifier le code]

  • Gilles Reithinger et Julien Spiewak, Découvrir les martyrs d'Asie, Mep,
  • Michel Launay, Gérard Moussay et Gilles Reithinger, Les missions étrangères : trois siècles et demi d'histoire et d'aventure en Asie, France, Librairie Académique Perrin, , 424 p. (ISBN 978-2-262-02571-7), notamment les articles Fondation du Séminaire des Missions Etrangères (pages 63 à 73) et La Salle des Martyrs (pages 259 à 261)
  • Catherine Marin en collaboration avec Gilles Reithinger, Femmes missionnaires en Asie, Angers, Frémur Éditions, coll. « En mission avec les MEP », , 133 p.
  • Francesco Follo en collaboration avec Gilles Reithinger, Mission et Cultures, Angers, Frémur Éditions, coll. « En mission avec les MEP », , 154 p. (ISBN 978-2-9525252-9-9)
  • « Le Séminaire des Missions étrangères de Paris », dans Raymond Brodeur, Hermann Giguère et Gilles Routhier, Parce qu'ils y ont cru, on le voit ! : Le Séminaire de Québec célèbre ses 350 ans, Québec, Presses de l'Université de Laval, , 264 p. (ISBN 978-2-7637-2103-3), p. 83-102.
  • (en) « Foi et culture à la suite des Mep » in Faith and culture, Pontifical institute Alwaye, Kerala, India, .
  • Dialogue social, Rapprochement des cultures par les langues, Actes du colloque UNESCO, p. 59-66,

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Le père Gilles Reithinger est nommé évêque auxiliaire de Strasbourg », sur Missions Étrangères de Paris, (consulté le )
  2. a et b Etienne Seguier, « Gilles Reithinger s'affirme le prêtre des rencontres », La Vie, no 3009,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  3. Notice biographique de Gilles Reithinger, Archives des Missions étrangères de Paris, consulté le 26-03-2013
  4. a et b Rapport AG juillet 2010 : Archives des MEP
  5. « M. Gilles REITHINGER », sur Société.com (consulté le )
  6. « Mgr Georges Colomb, nouvel évêque de La Rochelle », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. JORF n°0147, « Décret du 24 juin 2021 portant réception d'une bulle nommant un évêque titulaire et le chargeant des fonctions d'évêque auxiliaire », sur www.legifrance.gouv.fr, (consulté le )
  8. a et b Arnaud Bevilacqua-, « Le père Gilles Reithinger nommé évêque auxiliaire de Strasbourg », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  9. « Ordination d'un second évêque auxiliaire à Strasbourg », sur Diocèse de Strasbourg, (consulté le )
  10. « DÉLÉGATIONS », sur Archidiocèse de Strasbourg, (consulté le )
  11. Décision du portant agrément de la démission d'un évêque auxiliaire.
  12. Héloïse de Neuville et Céline Hoyeau, « Diocèse de Strasbourg : Mgr Gilles Reithinger démissionne pour « problèmes de santé » », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Catherine Piettre, « Strasbourg : Mgr Reithinger renonce à l’évêché », Dernières Nouvelles d'Alsace,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Catherine Piettre, « Mgr Reithinger entendu uniquement comme simple témoin », L'Alsace,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Héloïse de Neuville et Matthieu Lasserre, « Aux Missions étrangères de Paris, des enquêtes sur de possibles abus », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. Pierre Jova, « « Un prêtre ne pouvait pas faire ça… » : le parcours d’une victime en quête de justice », La Vie Hebdo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. Laetitia Cherel, Cellule investigation de Radio France, « Des prêtres missionnaires français soupçonnés d’agressions sexuelles en Thaïlande », France Info,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. Claire Lesegretain, « L'Ecole française de spiritualité », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  19. Renaud de Dinechin, « 24 heures avec le Père Gilles Reithinger, prêtre des missions étrangères de Paris, à Singapour », sur Mavocation.org (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]