Gila Lustiger

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Gila Lustiger
Description de l'image Gila Lustiger auf dem Blauen Sofa.jpg.
Naissance (60 ans)
Francfort Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Activité principale
écrivain
Auteur
Langue d’écriture allemande
Genres

Œuvres principales

Gila Lustiger (née le à Francfort-sur-le-Main en Allemagne), est une écrivaine de langue allemande.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après avoir grandi à Francfort, elle part en 1981 en Israël, où elle étudie la littérature comparée à l'université hébraïque de Jérusalem. Elle travaille dans l'édition à Tel Aviv. En 1987, elle s'installe avec l'écrivain Emmanuel Moses à Paris.

Son père Arno Lustiger (1924-2012), originaire de la ville de Będzin en Silésie polonaise, est un ancien déporté. Installé à Francfort après la guerre, il est devenu un historien de la Shoah et un écrivain allemand[1]. Il était le cousin de l'ancien cardinal et archevêque de Paris Jean-Marie Lustiger[2].

Œuvre[modifier | modifier le code]

"Juive en Allemagne, allemande en Israël, étrangère en France, je suis consciente de mon ambivalence, mais j’aime cette gymnastique entre les cultures et les pays."[3]

Cette "gymnastique entre les cultures et les pays" sort immédiatement des livres de l'auteur.

L'inventaire observe dans une série de micro-fictions pendant les années trente la lente dégradation des conditions de vie de tous ceux que le régime nazi considère comme "non rentable, nuisible à la communauté du peuple"[4] et des Juifs allemands en particulier. Mais son regard se pose aussi sur les "bourreaux", sur ceux qui veillent sur le bon déroulement de la sélection, qui se fait de plus en plus impitoyable. Comme dans chaque système de sélection il y a les gagnants et les perdants, tel Allemand qui peut acquérir à bas prix l'enseigne d'un Juif exproprié ou tel soldat au front qui récupère des objets spoliés pour les envoyer à sa famille. Est montré jusqu'au bout l'exploitation de l'homme par l'homme, avec une efficacité terrible, où les indésirables et non rentables le redeviennent à travers la matière primaire à laquelle la machinerie d'extermination les réduit.
L'auteure porte un regard clinique, sobre, détaché, sans misérabilisme sur la génération qui la précède, mais pas sans soulever l'émotion.

Quel bonheur[5] est un roman de couple, l'histoire d'une femme "moderne", qui raconte sa vie au jour le jour et essaie de se réaliser et se faire reconnaître à sa juste valeur sans y arriver. Pourtant ce n'est pas un roman féministe, plutôt l'introspection d'un échec programmé. Le style est détaché, comme dans le roman précédent, on l'a dit le plus français de ses livres, où une sorte de Madame Bovary qui s'est perdue dans Les Choses[6].

Nous sommes, son troisième roman est peut-être le plus autobiographique, un roman de famille, ou de relation fille-père et du secret de famille qui les relie.

Un bonheur insoupçonnable, publié en 2008 traite des relations entre générations, cette fois entre un vieux monsieur et un jeune garçon, d'une façon insoupçonnable, comme le titre l'indique.

Les Insatiables en 2016 est son premier roman policier. Il commence par le meurtre d'une escort-girl pour dévoiler un scandale sanitaire. Cette histoire est basée sur des faits réels ; l'utilisation par l'industrie chimique de la molécule cancérigène, le chloracétal C5, pour fabriquer la vitamine A[7].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • L'Inventaire (traduction française de Die Bestandaufname), Grasset, 1998.
  • Quel bonheur ! (traduction française de Aus einer schönen Welt), Grasset, 2000.
  • Nous sommes (traduction française de So sind wir), Stock, 2005.
  • Un bonheur insoupçonnable (traduction française de Herr Grinberg und co), Stock, 2008
  • Cette nuit-là (traduction française de Woran denkst du jetzt?), Stock, 2013
  • Les Insatiables, 2016, traduit de l’allemand par Isabelle Liber, Actes Sud

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « Pour Gila Lustiger, la nuit est aux confidences », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Jean-Marie Lustiger, par Henri Tincq sur Canal Académie.
  3. Gila Lustiger dans un entretien avec le Nouvel Obs, 01/09/05.
  4. « unwertes Leben », « Volksschädling » en allemand
  5. Le titre allemand Aus einer schönen Welt fait référence au roman d'Aldous Huxley, Brave new World.
  6. Roman de Georges Perec
  7. Bernard Lehut, « "Les Insatiables", de Gila Lustiger », RTL.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]