Ghana

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République du Ghana

(en) Republic of Ghana

Drapeau
Drapeau du Ghana
Blason
Armoiries du Ghana
Devise Freedom and Justice
Liberté et Justice
Hymne God Bless Our Homeland Ghana
Description de l'image Ghana (orthographic projection).svg.
Administration
Forme de l'État République
Président John Dramani Mahama
Langues officielles Anglais
Capitale Accra

5° 33′ N, 0° 15′ O

Géographie
Plus grande ville Accra
Superficie totale 238 540 km2
(classé 78e)
Superficie en eau 3,5
Fuseau horaire UTC +0
Histoire
Entité précédente
Indépendance du Royaume-Uni
date
Démographie
Gentilé Ghanéen, ghanéenne
Population totale (2014) 27 043 093 hab.
(classé 46e)
Densité 113 hab./km2
Économie
Monnaie Cedi (GHS)
Divers
Code ISO 3166-1 GHA, GH
Domaine Internet .gh
Indicatif téléphonique +233

Le Ghana, en forme longue la République du Ghana, en anglais Republic of Ghana, est un pays d'Afrique occidentale situé au bord du Golfe de Guinée. Les pays limitrophes du Ghana sont la Côte d'Ivoire à l'ouest, le Burkina Faso au nord et le Togo à l'est. Sa capitale est la ville d'Accra et ses habitants sont les Ghanéens. Le pays fait partie de la CEDEAO.

La langue officielle est l'anglais[1], la langue d'origine véhiculaire est le twi et la monnaie le cédi. Cependant le Ghana est déjà membre observateur de l’Organisation internationale de la francophonie et accorde lui aussi une place toujours plus importante au français[2].

Le Ghana moderne n'a pas de liens géographiques ou historiques directs avec l'Empire du Ghana. Le premier, ancienne Côte-de-l'Or, a été renommé en hommage au second par Kwame Nkrumah au moment de l'indépendance. Le nom colonial de Côte-de-l'Or vient des très nombreuses mines d'or du pays qui, avant d'être exploitées par les colons britanniques, allemands, hollandais et français, étaient abondamment utilisées par l'ethnie Ashanti, qui garde la tradition de splendides bijoux en or, tradition qui s'est propagée aussi chez l'ethnie voisine Abron.

L'un des principaux hommes politiques du Ghana fut le panafricaniste Kwame Nkrumah. L'ancien président du Ghana, John Agyekum Kufuor, avait été réélu pour un second mandat en décembre 2004. En décembre 2008, l'élection présidentielle, à laquelle ne pouvait se représenter Kufuor, s'est déroulée sans heurts. Très serrée, elle a été remportée par John Atta-Mills, juriste de 64 ans, après que son opposant, Nana Akufo-Addo, eut reconnu sa défaite. La passation de pouvoir entre Kufuor et Atta-Mills a eu lieu le 7 janvier 2009.

Histoire

L'histoire de la partie de l'Afrique qui deviendra le Ghana d'aujourd'hui est relativement mal connue avant 1500. Les recherches archéologiques ont montré que l'occupation humaine y est très ancienne aussi bien sur la côte qu'à l'intérieur des terres. Des recherches récentes ont mis en évidence, dans la zone forestière, la présence de sites d'habitat entourés de profonds fossés datant d'entre le VIIe et le XIVe siècle de notre ère. Ce type de site, que l'on connaît par ailleurs de la Côte d'Ivoire au Nigeria, témoigne de l'existence d'une civilisation sédentaire maîtrisant la métallurgie du fer, vivant probablement de la culture de l'igname et de l'exploitation du palmier à huile, et particulièrement bien adaptée à l'environnement forestier. Ces sites furent brutalement abandonnés au XIVe siècle. La peste noire et ses conséquences dévastatrices sur la démographie, bien connues en Europe et en Afrique du Nord à la même époque et dont l'étude en Afrique subsaharienne reste à réaliser, pourrait être à l'origine de ces bouleversements à grande échelle.

Près d'un siècle et demi plus tard, c'est donc une société bien différente et sans doute encore marquée par le chaos qui a frappé les générations précédentes, qui accueille les premiers navires portugais. Ceux-ci ont atteint cette partie de la côte pour la première fois en 1471. Ils y ont trouvé de l'or à échanger contre des biens manufacturés provenant d'Europe et ont donc baptisé cette portion de côte, Côte de l'Or (Costa do Ouro) ou Côte de la Mine (Costa da Mina). Pour protéger ce commerce de l'or des marchands interlopes venus d'autres nations européennes, ils construisent en 1482 une forteresse imposante, Saint-Georges-de-la-Mine (São Jorge da Mina) dans le village d'Edina (Elmina). Cette forteresse demeurera le quartier général des Portugais jusqu'en 1637, date à laquelle les Hollandais les en délogent, s'affirmant ainsi comme la puissance européenne dominante sur la Côte. Ils le demeureront jusque dans les années 1870 lorsqu'ils céderont leurs possessions aux Anglais. Ces derniers se lanceront alors dans le processus de colonisation de territoires situés à l'intérieur des terres, et notamment de l'Ashanti (Asante).

La présence de marchands puis de soldats et de missionnaires européens sur la Côte de l'Or ne doit pas masquer l'histoire complexe des entités politiques africaines dont ils n'étaient que les hôtes. Du XVIe au XIXe siècle, de nombreuses entités se développent, négocient, s'allient et s'affrontent pour dominer les échanges et assurer leur domination politique. Cette histoire est marquée par une grande diversité et inventivité en termes de constructions sociopolitiques. Le commerce de l'or puis des esclaves qui le dépasse en volume à partir du tournant du XVIIIe siècle jouent un rôle clef pour comprendre les enjeux politiques locaux. Cette histoire a fait l'objet de nombreuses monographies, dont certaines en français.

Le Ghana fut une colonie britannique sous le nom de Gold Coast (Côte de l'Or). Après la Première Guerre mondiale, la Gold Coast s'agrandit d'une partie du Togoland allemand. (L'autre partie fut confiée à la France déjà présente au Dahomey (Bénin), et formera le Togo contemporain). Le Ghana est indépendant depuis le .

XXe siècle

Kwame Nkrumah (1909-1972) fut l'homme politique qui mena le Ghana vers l'indépendance. Afin d'atteindre ce but, il appelle au boycott et à la désobéissance civile, ce qui lui vaut d'être emprisonné par les autorités britanniques jusqu'en 1951. Cette même année, les autorités britanniques organisent des élections législatives qui sont remportées par le CPP[3]. Nkrumah, libéré, est alors nommé Premier ministre et collabore étroitement avec les autorités britanniques[4]. Se basant sur la politique d’« Africanisation de l’administration, de panafricanisme et d’anticommunisme »[4], il décide de développer les infrastructures de son pays grâce aux excédents de l’Office de commercialisation du cacao[4]. Ainsi, le domaine de l’éducation[5] et celui de la santé enregistrent de véritables progrès.

Après les élections législatives de 1956, le CPP remporte les trois quarts des sièges. Nkrumah, fort de son succès, oblige alors le Royaume-Uni à concéder l’indépendance, qui est proclamée le [3]. La Côte-de-l'Or devient ainsi la première colonie à obtenir son indépendance après le Soudan (1956). Le jour même de l’indépendance, Nkrumah décide d’abandonner le nom colonial du pays au profit de l'actuel, en hommage à l'Empire du Ghana [6]. Tout en demeurant dans le Commonwealth, le Ghana devient, le , une république[3] que Nkrumah présidera jusqu'en 1966.

Politique

Le Ghana fait partie du Commonwealth. Le , au terme d'une élection présidentielle très disputée et unanimement saluée pour son caractère démocratique rarissime sur le continent, c'est John Atta-Mills qui devient le nouveau président du pays. La passation de pouvoir s'est déroulée le . Suite au décès du Président en exercice le , le vice-président John Dramani Mahama lui succède à la tête de l’État[7].

Subdivisions

Ghana

Le Ghana est divisé en dix régions, elles-mêmes subdivisées en districts (162 au total). Les régions du Ghana sont (chef-lieux entre parenthèses) :

Géographie

Éléphants dans le parc national Mole.

Le Ghana est situé sur le golfe de Guinée, juste au nord de l'équateur. Il partage des frontières avec la Côte d'Ivoire à l'ouest, le Togo à l'est et le Burkina Faso au nord.

Le pays est constitué de denses forêts tropicales au sud et de savane au nord. Le climat tropical est pluvieux, essentiellement en mai-juin (grande saison des pluies ou hivernage). La Volta noire, la Volta blanche ainsi que les rivières Oti et Daka se rencontrent au Ghana pour former le lac Volta. Le Barrage d'Akosombo, situé au sud du lac, produit beaucoup d'énergie pour le pays.

Environnement

Économie

Un Penny du Ghana de 1958

Comme nombre de pays africains, le Ghana est riche en matières premières, notamment en minerais et en pétrole. Son économie demeure cependant essentiellement basée sur l'agriculture. Le Ghana a longtemps été le premier producteur mondial de cacao (plus de 1,6 millions d'hectares de plantations villageoises) avant d'être largement dépassé par son voisin la Côte d'Ivoire. L'industrie y est plus développée que dans le reste des pays de l'Afrique de l'Ouest. Par ailleurs, le Ghana va devenir dans les années à venir un pays producteur de pétrole grâce à la découverte en 2007 de ressources pétrolières offshore non négligeables.

Monnaie

La monnaie officielle du Ghana est le cédi depuis 1965. Un cédi est lui-même décomposé en 100 pesewas.

Le 3 juillet 2007, le Ghana change de monnaie. Le nouveau cédi ghanéen vaut alors 10 000 anciens cédis. Juste après ce changement, 1,4 cédis étaient équivalents à un euro.

En 2012, environ 2,4 cédis sont équivalents à un euro.

Éducation

Démographie

Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.

D'après le recensement de 2010, la population du Ghana est estimée à 24 658 823 habitants[8]. Environ 51 % de la population réside en milieu urbain[8].

Les principaux groupes ethniques sont les Akans (47,5 %), les Mole-Dagbani (16,6 %), les Ewes (13,9 %) et les Ga-Dangme (7,4 %)[8].

Religions

D'après le recensement de 2010, les chrétiens représentent 72,6 % de la population tandis que les musulmans représentent 18,2 % et les religions traditionnelles 4,2 %. Les personnes n'ayant pas de religion représentent 4,3 % de la population[8].

Si ce consensus autour de la foi semble unir le pays, l’idée d’athéisme semble, elle, difficilement acceptable et même concevable[9].

Culture

L'atelier Kane Kwei
mise en scène Guy Hersant le 10 janvier 2010
Ataa Oko et Kudjoe Affutu avec Oko's coq rouge, 2009

L'une des contributions culturelles les plus visibles (et des plus commercialisables) du Ghana moderne est le kente, largement reconnu et apprécié pour ses couleurs et son symbolisme. Le kente est fait par les tisserands ghanéens consommés, et les centres de tissage importants à Kumasi et autour (Bonwire est connu comme l’endroit où l’on fabrique le vrai kente, bien que des secteurs de Région de la Volta prétendent aussi à l’appellation) abondent en tisserands qui lancent ici et là leurs navettes en fabriquant de longues bandes de kente. Ces bandes peuvent être alors cousues ensemble pour former de grandes pièces qui sont portées par quelques Ghanéens (les chefs surtout) et achetées par les touristes à Accra et à Kumasi. Les couleurs et les modèles du kente sont soigneusement choisis par le tisserand et celui qui le portera. Chaque symbole tissé dans le tissu a un sens spécial dans la culture ghanéenne.

Le kente est un des symboles du système hiérarchisé du Ghana, qui reste fort dans le sud et les régions centrales du pays, particulièrement dans les zones peuplées par les membres de la tribu Ashanti, culturellement et politiquement dominante. Son roi, l’Asantehene, est peut-être la personne la plus révérée dans la partie centrale du pays. Comme les autres chefs ghanéens, il porte un kente éclatant de couleurs, des bracelets en or, des anneaux et des gris-gris, et il se fait toujours accompagner de nombreux parapluies très ornés (qui sont également un symbole du titre de chef). Le symbole le plus sacré des gens de Ashanti est le trône royal Ashanti, le « tabouret doré », où résident les esprits des ancêtres selon les croyances animistes locales. Il est soigneusement gardé à Kumasi, capitale culturelle des gens d’Ashanti et siège du palais de l’Asantehene. Bien que le titre de chef à travers le Ghana ait été affaibli par des allégations de corruption et de coopération avec l'oppression coloniale, il reste une institution très vivante au Ghana.

Les cercueils personnalisés, inventés dans les années 1950, sont également ambassadeurs de la culture ghanéenne contemporaine. Eric Adjetey Anang, qui dirige à Teshie l'atelier Kane Kwei (du nom de son grand-père qui le premier présenta ces œuvres en dehors du pays) fait partie des artistes ghanéens les plus reconnus à l'étranger. Des autres ecponats internationaux sont par exemple le cercueil poule, réalisé par Ataa Oko 2006 dans la Collection du Kunstmuseum Berne, ou le cercueil en forme de Centre Pompidou par Kudjoe Affutu 2010 dans la collection de Saâdane Afif, et un en forme de frigo pour l'exposition La carte d'après nature, NMNM de Monte Carlo dans la collection de Thomas Demand[10].

Un cinéma ghanéen se développe après l'indépendance avec des réalisateurs comme Kwaw Ansah (dont le premier succès est Love Brewed in the African Pot, 1980) ou John Akomfrak[11].

Sport

Le quart de finale Ghana-Uruguay à la coupe du monde de football 2010

En football le Ghana a fait une très belle performance lors de la Coupe du monde de football de 2010 en se hissant jusqu'en quart de finale. Le match de quart de finale qui l'oppose à l'Uruguay se finit avec un suspense haletant : les deux équipes sont à égalité avec 1-1 et dans les dernières minutes des prolongations le joueur Ghanéen Asamoah Gyan manque de peu le penalty qui aurait pu qualifier son équipe en demi-finale (penalty du à une main du joueur uruguayen Luis Suárez sur une frappe de Kwadwo Asamoah). Finalement l'Uruguay se qualifie aux tirs au but.

Fêtes et jours fériés

Date Nom français Nom local Remarques
6 mars Jour de l'indépendance Independence Day
1 juillet Fête de la République Republic Day
21 septembre Founder's Day (en) anniversaire du premier président du Ghana Kwame Nkrumah
25 décembre Noël Bronya

Notes et références

  1. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées CIA - The World Factbook
  2. « Quand le français séduit les anglophones d’Afrique », sur InfoSud
  3. a b et c Ghana. In Encyclopédie Universelle Larousse. Édition 2005.
  4. a b et c AMIN Samir. Ghana. In Encyclopédie Universalis. Édition 1999.
  5. VERLET M. Langue et pouvoir au Ghana sous Nkrumah p.2
  6. Le Ghana devient indépendant
  7. « Ghana : Atta Mills en indivision », sur jeuneafrique.com, (consulté le )
  8. a b c et d (en)2010 Population and Housing Census
  9. (fr) « "God bless Ghana" », Jérôme Perrot, Le Journal International, 22 octobre 2013
  10. 2011. Les trésors enterrés des Ga. L’art des cercueils au Ghana. Regula Tschumi. Berne. Benteli. ISBN 978-3-7165-1663-8
  11. History of cinema in Ghana, sur le site Film Birth. Page consultée le 11 juillet 2013.

Voir aussi

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Bibliographie

  • Pierre Cappelaere, Ghana: les chemins de la démocratie, Paris, L'Harmattan 2007.
  • Kwame Nkrumah, L'Afrique doit s'unir, Présence africaine, Paris, Dakar.

Articles connexes

Liens externes