Germaine Goblot

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Germaine Goblot
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
professeur d'allemand, germaniste
Autres informations
Conflit

Germaine Goblot (1892-1948) est un professeur d'allemand et spécialiste de l'Allemagne, une française qui au risque de sa vie cache chez elle des juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

Biographie[modifier | modifier le code]

Germaine Goblot est née le 15 avril 1892 à Angers[1]. Elle est la fille d'Edmond Goblot[2] et de Cornélie Martet.

Edmond Laurent Léonce Goblot dit Edmond Goblot ( à Mamers - à Labaroche[3]) est un célèbre philosophe des sciences, ami de jeunesse de Jean Jaurès[4] et dreyfusard (Affaire Dreyfus).

Cornélie Martet (, Angers, Maine et Loire, Pays de la Loire-1964) est la sœur de l'écrivain Jean Martet qui fut secrétaire de Georges Clémenceau. Edmond Goblot et Cornélie Martet se marient en à Angers, Maine-et-Loire, Pays de la Loire[5].

Germaine Goblot a une sœur cadette, Hélène Goblot (1898-1923), morte à l'âge de 25 ans[6].

Elle a aussi un frère plus jeune, François Goblot (1904-1974)[7], professeur de philosophie[8].

Les Goblot sont une famille de professeurs[9].

Professeur d'allemand[modifier | modifier le code]

Germaine Goblot devient agrégée d'allemand en 1917[10].

Avant la Seconde Guerre mondiale, elle est professeur d'allemand au Lycée des Pontonniers (aujourd'hui appelé Lycée international des Pontonniers) à Strasbourg. Elle enseigne ensuite à Lyon.

Karl Kraus[modifier | modifier le code]

Elle est l'auteur d'une biographie de l'écrivain Karl Kraus (1874-1936)[11],[12],[13].

Écrivant dans la Revue pédagogique, cette germaniste « déplore le nationalisme xénophobique évident à travers le curriculum allemand[14] ».

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Germaine Goblot répond à l'appel, lorsque Antoinette Feuerwerker[15],[16], résistante et épouse de David Feuerwerker[17], le rabbin de Brive-la-Gaillarde, lui demande de l'héberger à Lyon[18] clandestinement avec son bébé Atara (Atara Marmor), ses parents, et sa sœur Hedwige, dans les derniers mois de la guerre, pour échapper aux nazis[19]. Elle n'hésite pas, malgré les risques pour elle, sa mère Lilie Goblot[4], et son frère, François Goblot.

Mort[modifier | modifier le code]

Germaine Goblot, restée célibataire, est morte le 21 février 1948 à Lyon, à l'âge de 55 ans.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Yannick LEFLOCH, « Généalogie de Germaine GOBLOT », sur Geneanet (consulté le )
  2. Goblot Edmond biography. notorious-people.com.
  3. Edmond, Laurent, Léonce GOBLOT. geneanet.org.
  4. a et b Voir Kraus et al. 1974, p. 554, note 925.
  5. F Cornélie MARTET. geneanet.org.
  6. Hélène GOBLOT. geneanet.org.
  7. H François GOBLOT. geneanet.org.
  8. Voir Lauréats des concours d'agrégation de 1900 à 1950.
  9. Viviane Isambert-Jamati and Régine Sirota. LA BARRIÈRE, OUI, MAIS LE NIVEAU? Cahiers Internationaux de SociologieNOUVELLE SÉRIE, Vol. 70 (Janvier-Juin 1981), pp. 5-33.
  10. Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1950. rhe.ish-lyon.cnrs.fr.
  11. Rosa Olmos dans "Le fonds Maximilien Rubel" note que: "La correspondance avec Germaine Goblot sur le travail de Karl Kraus reflète les liens professionnels et d'amitié que Maximilien Rubel a su établir avec de nombreux chercheurs, personnalités incontestables du XXe siècle".
  12. Dans "Les archives de Maximilien Rubel ( 1905-1996). Fonds traité par Rosa Olmos. Nanterre. 2006." on trouve p. 35, les références à la correspondance entre Rubel et Goblot (1935-1948), au cahier de notes de Germaine Goblot sur certains aspects de la vie et l'œuvre de Karl Kraus, aux traductions de textes de Karl Kraus par Germaine Goblot.
  13. Christiane Gauvrit écrit à propos de Karl Kraus: "Lorsqu'il vient au Lavandou, il est donc en pleine gloire au point qu'on songe à lui pour le prix Nobel. Il est assez reconnu et admiré en France pour qu'une universitaire lyonnaise, Germaine Goblot, lui consacre une biographie. C'est d'ailleurs à son retour de Lyon, où il s'entretint avec elle, qu'il découvre la côte méditerranéenne en cet été de 1929."
  14. Selon Hanna, 1996, p. 165.
  15. La sœur d'Antoinette Feuerwerker, Rose Warfman, à l'époque Rose Gluck avait été l'élève de Germaine Goblot à Strasbourg. Après la déportation de Rose, Antoinette rencontre Germaine Goblot dans la rue à Lyon qui lui demande des nouvelles de son élève Rose. Apprenant sa déportation, elle demande à Antoinette si elle a besoin d'aide. Elle offre alors de l'héberger ainsi que sa famille.
  16. Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation Ar. 5 Fonds Germaine GOBLOT.
  17. Devenu Grand Rabbin de Lyon de 1944 à 1946, puis rabbin à Paris, le rabbin Feuerwerker fait l'éloge funèbre de Germaine Goblot, lors de son enterrement à Lyon. Germaine Goblot était une libre-penseuse, mais elle exprima après la guerre que s'il lui fallait choisir une religion elle opterait pour le judaïsme.
  18. Elle enseigne alors l'allemand à Lyon.
  19. Elle héberge cette famille durant plusieurs mois.
  20. Roger Establet & Jean Marchi, Un philosophe en Corse. Edmond Goblot – Correspondance (1882-1884), 2012.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]