George de Peyrebrune

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George de Peyrebrune
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Mathilde-Marie Georgina Élisabeth de PeyrebruneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Distinctions
Œuvres principales
  • Victoire la rouge
  • Vers l'amour
  • Au pied du mât
signature de George de Peyrebrune
Signature
Tombe au cimetière du Père-Lachaise.

Mathilde Marie Georgina Élisabeth de Peyrebrune Judicis, dite George (ou Georges) de Peyrebrune, née à Pierrebrune, hameau de Sainte-Orse (Dordogne), le [1] et morte à Paris le , est une femme de lettres française, auteure de romans populaires.

Biographie[modifier | modifier le code]

Mathilde Judicis est déclarée sous le nom de Peyrebrune. Elle est une enfant naturelle, fille de Françoise Thérèse Céline Judicis (Excideuil 1811 - Chancelade 1896) et de Georges Johnston (Bordeaux 1773 - Redon, Granges d'Ans 1844), capitaine de cavalerie[2],[3],[4]. Elle signe G. Johnston de Peyrebrune son acte de mariage en 1860 avec Paul Adrien Eimery, avocat et ancien membre du conseil municipal de Périgueux[5] ; elle est alors âgée de 18 ans[6].

Venue à Paris après la guerre de 1870, elle contribue à plusieurs revues féminines et publie un grand nombre de romans à succès populaire, notamment Victoire la Rouge, roman social paru en 1883 traitant le sujet des filles de ferme pauvres qui étaient renvoyées dès qu'elles tombaient enceinte[7], réédité en 2020 aux Éditions Talents Hauts[8]. Cette période d'activité littéraire très intense témoigne d'une forte capacité de travail puisque à peine installée dans la capitale après la Commune, elle rédige et publie, entre 1877 et 1909, l'essentiel de son œuvre romanesque. Gatienne (Calmann-Lévy, 1882), les Frères Colombe (P. Ollendorff, 1885), ou encore les Ensevelis (P. Ollendorff, 1887) rapportant des faits divers miniers sont particulièrement remarqués[réf. nécessaire].

Deux de ses romans sont récompensés par l'Académie française (en 1897 Vers l’amour et en 1900 Au pied du mât). En 1905, elle participe à la création du célèbre prix Fémina et fait partie du premier jury. Elle meurt dans la pauvreté et l'oubli en 1917. Ses cendres se trouvent au columbarium du Père-Lachaise (case no 5731 - on y constate une erreur de gravure sur son prénom)[réf. nécessaire].

Octave Mirbeau s'est inspiré des thèmes de ses romans pour élaborer l'intrigue de plusieurs de ses œuvres, notamment Le Journal d'une femme de chambre[9],[10],[11] composé en 1900, qui fut par la suite filmé par Luis Bunuel, avec Jeanne Moreau[7].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Les Vierges de feu, chez tous les libraires (1876) (notice)
  • Contes en l'air. L'Apollon pythien. Une fenêtre sur l'autre monde. Tante Berthe. Une horrible histoire. Histoire d'un pantalon gris perle. Sous les branches, E. Dentu, (1877). En ligne
  • De Fouillis-Les-Oies A Paris, Odyssée burlesque, Feuilleton du Libéral (du 16 janvier 1878 au 21 septembre 1878), réédité Editions L'Harmattan (2022)
  • Les Femmes qui tombent, C. Lévy (1882). En ligne
  • Gatienne, C. Lévy (1882). En ligne
  • Marco (1882)
  • Jean Bernard (1883)
  • Victoire la Rouge (1883)
  • Une séparation (1884)
  • Les Frères Colombe (1880)
  • Mademoiselle de Tremor (1885)
  • Les Roses d'Arlette (1886)
  • Les Ensevelis (1887) réédité Editions Par Ailleurs, Thiviers, 2017
  • La Margotti (1887)
  • Colombine, conte-fantaisie (1898)
  • Laquelle ? (1888)
  • Le Curé d'Anchelles (1891)
  • Giselle (1891) Texte en ligne
  • Le Roman d'un bas bleu (1892)
  • Celui qui revient (1894)
  • Vers l'amour (1896), prix de Jouy 1897 de l’Académie française
  • Les Fiancés (1897)
  • Libres (1897)
  • Au pied du mât (1899), prix Montyon 1900 de l’Académie française
  • Les Passionnés (1900)
  • Une expérience (1901)
  • Et l'amour vint (1902)
  • Deux Amoureuses (1902)
  • Une sentimentale (1903)
  • Les Trois Demoiselles (1905)
  • Doña Quichotta (1906)
  • Le Réveil d'Ève (1909)
  • Les Belles Martyres (1921)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sainte-Orse, Naissances (1841), Sainte-Orse (Dordogne), coll. « Registres paroissiaux et d'état civil », , 4 p. (lire en ligne) :

    « Acte de naissance ↵page 4/9, 13ème naissance de Peyrebrune marie georgina↵Le 24 du mois de mail 1841↵jour de lundi à huit heure du matin↵acte de naissance de mathilde marie georgina ↵élisabeth De Peyrebrune enfant du sexe féminin↵et naturel né le 18 du mois d'avril dernier fille↵de demoiselle françoise Therese Celine Judicis âgée↵de 29 ans et sans profession demeurant à↵Pierrebrune commune de Saint-Orse.↵Sur la déclaration faite par Jean Gontier âgé ↵de 55 ans cultivateur fondé de ↵procuration verbale demeurant au dit lieu↵de pierrebrune commune de Sainte-Orse, le dit ↵Gontier déclarant nous a présenté l'enfant↵témoin étienne sorbier agé de 35 ans ↵et Pierre Gontier âgé de 22 ans, tous les deux↵cultivateurs domiciliés au sus-dit lieu de Pierrebrune↵commune de Sainte-Orse.↵Constaté suivant la loi par nous marie de la↵commune de sainte-orse canton … arrondissement↵de Périgueux département de la Dordogne officier↵de l'état civil soussigné.↵Le comparant et les témoins ont déclaré ne savoir ↵signer après lecture faite du présent acte. »

  2. Base généalogique Roglo
  3. Nelly Sanchez, Lettres de Camille Delaville à Georges de Peyrebrune 1884–1888, édition préfacée et annotée par Nelly Sanchez [1]
  4. Claude Roumagous, Une grande femme de lettres oubliée article du Sud Ouest, publié le 18/02/2011 [2]
  5. « Suite de l'Académie des Femmes », Les Annales politiques et littéraires,‎ 12 aoüt 1883, p. 4 (lire en ligne)
  6. Acte de mariage, état civil de Périgueux [3]
  7. a et b Eric Dussert, « Georges de Peyrebrune, femme de lettres et du peuple », (consulté le )
  8. Georges de Peyrebrune, Victoire la Rouge, Talents Hauts, , 240 p. (ISBN 978-2-36266-358-1)
  9. Eric Dussert, pour la Bibliothèque nationale de France, Georges de Peyrebrune, femme de lettres et du peuple, Chronique «Fières de lettres», 2 octobre 2020 [4]
  10. Association Octave Mirbeau, Dictionnaire Octave Mirbeau, Peyrebrune, George de
  11. Nelly Sanchez, « Victoire la Rouge » : source méconnue du Journal d’une femme de chambre, 2006.
  12. a et b « Georges de PEYREBRUNE », sur academie-francaise.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Éditions critiques de ses œuvres[modifier | modifier le code]

  • Jean-Paul Socard (dir.), De Fouillis-Les-Oies à Paris. Suivi de : Un singulier voyage, une représentation cocasse de la France sous le Second Empire, L'Harmattan, coll. « L'Orizzonte », , 276 p.
  • Jean-Paul Socard (dir.) et Lydia De Haro Hernandez (dir.), Défense et illustration des Femmes de Lettres en France au XIXe siècle. Réédition critique de Jupiter et les Bas-bleus, L'Harmattan, coll. « L'Orizzonte », , 280 p.
  • Jean-Paul Socard (dir.), Les Ensevelis, Par Ailleurs, , 432 p. (ISBN 979-10-93712-20-8).

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Lydia de Haro Hernández, L'Œuvre de Georges de Peyrebrune entre deux siècles. Représentations des identités de genre à la Belle Époque (Thèse de doctorat), Université de Murcia, (lire en ligne)
  • Nelly Sanchez, Georges de Peyrebrune : Correspondance de la Société des gens de lettres au jury du prix Vie Heureuse, Paris, Garnier, coll. « Correspondances et Mémoires », , 177 p.
  • Nelly Sanchez, Les Lettres de Camille Delaville à Georges de Peyrebrune (1884-1888), laboratoire du CNRS (UMRS 6365) Correspondances et Journaux intimes des XIXe et XXe siècles (Brest, France), 279 p. [5]
  • Jean-Paul Socard, Georges de Peyrebrune (1841-1917). Itinéraire d'une femme de lettres du Périgord à Paris, Arka, Périgueux, 2011, 239 p.

Articles[modifier | modifier le code]

  • Peyrebrune, « Georges de (née Mathilde Georgina Elisabeth Judicis de Peyrebrune) (1841-1917) », in La vie populaire du 23 septembre 1888
  • Jules Bois, « La Vie Littéraire. Georges de Peyrebrune jugée par ses contemporains », Gil Blas,‎ (lire en ligne).
  • Lydia de Haro Hernández, « Mots, couleurs et sens: la palette de Georges de Peyrebrune », Anales de Filología Francesa, no 23,‎ , p. 233-248 (lire en ligne).
  • Lydia de Haro Hernández, « Écrire l'amour comme moyen de subsistance et de revendication au XIXe siècle : Georges de Peyrebrune et la thématique sentimentale », Çédille, no 15,‎ (lire en ligne).
  • (en) Sharon Larson, « "Elle n'est pas un bas-bleu, mais un écrivain" : Georges de Peyrebrune's Woman Writer », Nineteenth-Century Contexts, vol. 40, no 1,‎ , p. 19-31 (DOI 10.1080/08905495.2018.1393734).
  • (en) Sharon Larson, « "La Décadente a fait son temps" : Rachilde and Georges de Peyrebrune's Une décadente », Nottingham French Studies, vol. 59, no 1,‎ , p. 1-14 (lire en ligne).
  • Nelly Sanchez, « Victoire la Rouge : source méconnue du Journal d'une femme de chambre », Cahiers Octave Mirbeau, no 13,‎ .
  • Nelly Sanchez, « Lettres inédites de Mirbeau à Georges de Peyrebrune », Cahiers Octave Mirbeau, no 17,‎ , p. 192-195 (lire en ligne).
  • Nelly Sanchez, « Petite brouille entre amis : Mirbeau et Peyrebrune », Cahiers Octave Mirbeau, no 19,‎ , p. 214-217 (lire en ligne).
  • Nelly Sanchez, « Peyrebrune, Georges de » (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]