Georges Blondel

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Georges Blondel, né le à Dijon (Côte-d'Or) et mort le dans le 6e arrondissement de Paris[1] (Seine), est un historien, spécialiste de l'Allemagne et des questions économiques et sociales.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Hippolyte Marie Georges Blondel naît le à Dijon[2]. Il est le frère du philosophe Maurice Blondel. Condisciple d'Hubert Lyautey au lycée de Dijon[3], il suit ensuite des études de droit et est nommé docteur en droit à l'université de Dijon en 1881. Il passe ensuite l'agrégation d'histoire[4].

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Il est successivement chargé de mission en Allemagne en 1883, puis chargé de cours à la faculté de droit de l'université de Lyon en 1885 aux côtés d'Émile Bourgeois et Émile Joseph Belot[5]. Il devient alors chargé de cours à la faculté des lettres de l'université de Lille en 1890[4].

Docteur ès lettres en 1892, il est examinateur puis professeur à l'École des hautes études commerciales (HEC) à partir de 1895. En 1900, il est nommé professeur de l'École des sciences politiques. S'il tient un cours de géographie, il déborde souvent sur des questions économiques[6].

Il est nommé en remplacement de Jean Izoulet à la chaire de philosophie sociale au Collège de France en 1907 et 1908 [7], suppléant de Jean Izoulet comme professeur au Collège de France de 1919 à 1922[8],[9] puis de 1927 à 1929[10].

Au cours de la Première Guerre mondiale, il est mobilisé le et affecté aux services spéciaux du territoire du Gouvernement militaire de Paris, en qualité de chef de la 3e circonscription du service de la Réquisition et des moyens de transport. Passé à l'état-major de l'armée le , il est démobilisé le , capitaine honoraire le , chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire le .

En , il est nommé membre du comité directeur de la Ligue des patriotes présidée par Maurice Barrès[11].

Il adhère dès 1933 au Comité français pour la protection des intellectuels juifs persécutés[12],[13] ainsi qu'au Comité d'accueil et d'aide aux victimes de l'antisémitisme allemand[12].

Il meurt à son domicile, 168 boulevard Saint-Germain à Paris, le [1].

Travaux[modifier | modifier le code]

Considéré dès 1885 comme expert de l'enseignement du droit en Allemagne, il devient un allié privilégié d'Émile Boutmy pour la critique des facultés de droit françaises et pour l'élaboration du modèle pédagogique de l'École des sciences politiques[14].

Il est à nouveau envoyé en Allemagne en 1895, à la tête d'une mission d'étude des questions industrielles et rurales. Le rapport publié au retour de mission (Blondel 1897) reçoit une médaille d'or de la Société nationale d'agriculture[15],[16].

Engagé dans le mouvement du catholicisme social, il est, en 1900 à Paris, un des membres de la commission d'organisation et un des secrétaires du Congrès international pour la protection légale des travailleurs, qui sera une des premières étapes du développement du droit international du travail[17],[18]. On le trouve en 1905 au comité de perfectionnement de la Ligue sociale d'acheteurs[19]. Il est un orateur régulier aux Semaines sociales[20],[21].

Georges Blondel avait dès 1934, dans Le triomphe du germanisme, attiré l'attention sur la brutalité du régime nazi. Le livre fut, dès , inscrit sur la liste Bernhard[22] et confisqué par les autorités d'Occupation. Il fut bientôt rejoint, sur la liste Otto, par La désagrégation de la Tchécoslovaquie (1938)[23].

Publications[modifier | modifier le code]

  • De l'enseignement du droit dans les universités allemandes, Paris, H. Le Soudier, , 88 p. (présentation en ligne, lire en ligne)
  • Notice sur Georges Waitz, L. Larose et Forcel, , 8 p. (présentation en ligne)
  • Le mystère de la passion à Oberammergau, souvenirs et impressions, Dijon, impr. de "l'Union typographique", , 32 p.
  • Étude sur la politique de l'Empereur Frédéric II en Allemagne et sur les transformations de la constitution allemande dans la première moitié du XIIIe siècle (thèse présentée à la Faculté des lettres de Paris), Paris, Picard, , 440 p. (lire en ligne)
  • De Advocatis ecclesiasticis, in rhenanis praesertim regionibus, a nono usque ad tredecimum seculum, thesim Parisiensi litterarum Facultati proponebat Georges Blondel,..., Lutetia Parisiorum, A. Picard, , 114 p.
  • Essai sur la colonisation allemande : conférence faite le 27 janvier 1895, L. Danel, 19 p. (présentation en ligne)
  • Étude sur les populations rurales de l'Allemagne et la crise agraire, Paris, Larose, , 522 p. (lire en ligne)
  • L'essor industriel et commercial du peuple allemand, Paris, L. Larose, (réimpr. 2017), 220 p. (présentation en ligne, lire en ligne)
  • L'ouvrier allemand, Paris, A. Rousseau, , 48 p. (présentation en ligne)
  • Le drame de la Passion à Oberammergau. Étude historique et critique... avec des renseignements pratiques, un plan du théâtre et deux cartes, Paris, V. Lecoffre, , 70 p. (présentation en ligne)
  • Les réformes de l'enseignement secondaire et l'essor économique du pays, au secrétariat de la Société d'économie sociale, , 16 p. (présentation en ligne)
  • La France et le marché du monde, Paris, Larose, , 164 p. (présentation en ligne)
  • La question sociale et le devoir social, dans Idées sociales et faits sociaux, Paris, Albert Fontemoing, (lire en ligne), p. 19-48
  • La politique protectionniste en Angleterre : un nouveau danger pour la France, Paris, V. Lecoffre, , 161 p.
  • L'éducation économique du peuple allemand, Paris, L. Larose & L. Tenin, , 136 p. (lire en ligne)
  • La politique budgétaire en Europe, les tendances actuelles ; conférences organisées à la Société des anciens élèves de l'École libre des sciences politiques..., Paris, F. Alcan, , 315 p.
  • La richesse de l'Allemagne, Revue financière universelle, , 20 p. (présentation en ligne)
  • Les embarras de l'Allemagne, Paris, Plon, (réimpr. 2017), 316 p. (présentation en ligne)
  • L'épuisement de l'Allemagne et le devoir actuel de la France, Paris, Tenin, , 97 p.
  • L’École allemande et sa responsabilité ..., Secrétariat de la Société d'économie sociale, , 16 p. (présentation en ligne)
  • La guerre européenne et la doctrine pangermaniste, Paris, Chapelot, , 135 p. (lire en ligne)
  • La dernière étape, la paix qu'il nous faut, Paris, Sirey, , 147 p.
  • L'intervention américaine : l'aide que nous apportent les Etats-Unis, H. Diéval, , 11 p. (présentation en ligne)
  • Pour mieux juger les Allemands, Paris, Boivin & Cie, , 106 p.
  • Ce que pensent les Allemands, Paris, Bloud & Gay, , 78 p.
  • Que peut-on dire aujourd'hui des Allemands ?, Paris, Perrin, , 67 p.
  • La Rhénanie, son passé, son avenir, Paris, Plon-Nourrit & Cie, , 260 p.
  • Les mécomptes de la paix et le péril allemand, impr. R. Duguet et Cie, , 24 p. (présentation en ligne)
  • Le triomphe du germanisme, Paris, Marcel Rivière, , 183 p.
  • Tempête sur l'Europe, Paris, Plon, , 110 p.
  • La désagrégation de la Tchécoslovaquie : la question de l'Ukraine, les ambitions de l'Allemagne, Paris, Denoël, , 92 p. (présentation en ligne)

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Acte de décès no 648 du
  2. De Gubernatis 1888, p. 332.
  3. Georges Blondel, « En souvenir du maréchal Lyautey », Revue d'économie sociale et rurale, 10e série, no 9,‎ , p. 257 (lire en ligne).
  4. a et b « Blondel Georges, chargé de cours (1856-1948) », sur université Lille III (consulté le )
  5. Guillaume-Alfred Heinrich et Émile Joseph Belot, « Faculté des lettres de Lyon », Revue internationale de l'enseignement, via Persée (portail), vol. 11,‎ , p. 115-136 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Pierre Rain, L'Ecole libre des sciences politiques, 1871-1945, Presses de Sciences Po, , 144 p. (ISBN 978-2-7246-8448-3, présentation en ligne)
  7. « Dossiers personnels des professeurs nés entre 1789 et 1958 », sur Salamandre (consulté le )
  8. « Académies, universités, écoles : cours et conférences », Le Temps, no 21673,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  9. Bulletin officiel du Ministère de l'éducation nationale, vol. 87, Ministère de l'éducation nationale, (lire en ligne)
  10. a et b « Cote 19800035/241/32046 », base Léonore, ministère français de la Culture
  11. F. Dumas-Vorzet, « A la L.D.P. : Maurice Barrès prononce un discours programme devant l'assemblée générale », La Presse, no 5340,‎ , p. 2 (lire en ligne).
  12. a et b « L'antisémitisme allemand », Paix et droit, no 4,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  13. Simon Epstein, Un paradoxe français : Antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance, Albin Michel, , 624 p. (ISBN 978-2-226-33429-9, présentation en ligne)
  14. Rachel Vanneuville, « La mise en forme savante des sciences politiques. Les usages de la référence allemande dans l'institutionnalisation de l'École libre des sciences politiques à la fin du XIXe siècle », Politix, (consulté le ), p. 67
  15. a et b « Séance du 6 juillet 1898 », Bulletin des séances de la Société nationale d'agriculture de France, t. 58,‎ , p. 405 (lire en ligne)
  16. « Louis Quesnel », sur Sénat (consulté le )
  17. André Lichtenberger, Congrès international pour la protection légale des travailleurs tenu à Paris du 25 au 29 juillet 1900 : compte-rendu sommaire, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 3
  18. Michel Cointepas, « L'entrée de la Direction du travail dans les relations internationales à travers la naissance du droit international du travail », sur ministère du Travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, (consulté le )
  19. Marie-Emmanuelle Chessel, « Aux origines de la consommation engagée : la Ligue sociale d’acheteurs (1902-1914) », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 77, no 1,‎ , p. 95 (lire en ligne)
  20. Hugues Marquis, « Etude d'un document en Histoire », sur Académie de Poitiers, (consulté le )
  21. Jean Flory, « Maurice Blondel et les Semaines Sociales », sur Semaines sociales de France, (consulté le )
  22. « Liste Bernhard », sur Internet Archive (consulté le )
  23. « Ouvrages retirés de la vente par les éditeurs ou interdits par les autorités allemandes », sur Gallica, (consulté le ) ou « Liste Otto - index par auteurs », sur Gallica, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]