George Cruikshank

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Auto-portrait de George Cruikshank

George Cruikshank (Londres, 27 septembre 1792Camden Town, Londres, 1er février 1878) est un illustrateur et caricaturiste britannique.


Ses premières années

Né à Duke Street (Bloomsbury), le 27 septembre 1792, George Cruikshank est le second fils du caricaturiste, miniaturiste et illustrateur d'ouvrages, Isaac Cruikshank (1756-1810/1811). Très jeune, il travailla avec son père, notamment en produisant des billets de loterie. Son premier dessin publié apparait en 1806. À partir de la mort de son père, vers 1810, il devint le principal caricaturiste politique de la Régence. Ce n'est que dans les années 1820 qu'il se concentre surtout vers l'illustration, suite à la publication du Life in London de P. Egan (1820) que George et son frère Robert ont illustré[1].

Caricatures et illustrations

"A Splendid Spread", early satire on the crinoline from The Comic Almanack for 1850.
"A Splendid Spread", early satire on the crinoline from The Comic Almanack for 1850.

Caricatures politiques

Snuffing out Boney , 1814
George Cruikshank, Peace & Plenty or good News for John Bull!, 25 May 1814

La carrière de Cruikshank, qui s'étale sur six décennies, commence avec la publication de gravures satiriques qui attaquent la famille royale et les politiciens en vue. En 1820 il touche une somme de 100 livres en échange de la promesse de ne pas caricaturer sa majesté le roi (George III de Grande-Bretagne) "dans une situation qui offenserait la morale". Il représente l'Angleterre sous les traits d'un personnage baptisé John Bull popularisé à partir de 1790 sous le crayon d'artistes Britanniques comme James Gillray et Thomas Rowlandson.

Cruikshank prend la succession de James Gillray, un des artistes qui l'ont le plus inspiré, en devenant le caricaturiste le plus apprécié de Grande-Bretagne. Pour toute une génération de lecteurs, c'est lui qui donne un visage aux conservateurs, les Tories, aux ancêtres des libéraux, les Whigs et aux réformateurs radicaux dont il se moque avec la même liberté. Il puise son inspiration dans l'actualité la plus variée : la guerre, les ennemis de l'Angleterre (il est très chauvin), témoignant d'une sensibilité aiguë pour le burlesque mais aussi le bizarre et l'horrible. Sa haine des ennemis de la nation transparaît sous forme de xénophobie primaire dans la série d'illustrations qu'il exécuta pour l' Histoire de la rébellion irlandaise de 1798, de William Hamilton Maxwell[2] en 1845, où il met en scène les rebelles irlandais sous les traits de personnages grotesques et simiesques. Les Guerres napoléoniennes ont fourni également à George Cruikshank une matière abondante pour ses satires politiques, comme en témoigne l'œuvre Snuffing out Boney, qui est une caricature de Napoléon. Ce dernier, représenté par la bougie est éteint par un soldat cosaque, œuvre produite suite à l'invasion de la France en 1814.

Caricatures sociales

Fagin in the condemned Cell, illustration pour Oliver Twist
The Streets, Morning, illustration pour Sketches by Boz, p. 68 (London, Chapman and Hall, 1839)

Cruikshank se fait également connaître par ses caricatures de la vie quotidienne en Grande-Bretagne parues dans des revues telles que The Comic Almanack (1835-1853) ou Omnibus (1842). Il connaîtra plus tard une célébrité internationale en illustrant des romans, notamment ceux de Charles Dickens.

Il produit des séries de gravures inspirés de thèmes moralisateurs que la lutte contre l'alcoolisme a rendu populaires : The Bottle (la bouteille), série de 8 gravures (1847), et sa suite, The Drunkard's Children (<les >Enfants de l'ivrogne), autre série de 8 gravures(1848), tandis qu'une œuvre plus ambitieuse, The Worship of Bacchus (Le Culte de Bacchus) d'après une huile de l'artiste qui se trouve aujourd'hui à la National Gallery, est éditée par souscription. D'ailleurs, George Cruikshank fait partie à un moment de sa vie d'un groupe qui tâchait de supprimer l'alcoolisme en Angleterre, en publiant ses dessins très suggestifs sur les effets de ce vice[3]. Puis, dans la dernière partie de sa carrière, il consacre bon nombre de ses gravures à un autre combat, soit la lutte contre l'intolérance raciale et religieuse.

Pour Charles Dickens, Cruikshank illustre Sketches by Boz (1836) et Oliver Twist (1838). Le 30 décembre 1871 Cruikshank envoie une lettre au quotidien The Times ou il revendique sa participation au scénario d' Oliver Twist. La lettre déclenche une furieuse polémique sur la paternité du roman. Si Dickens en est le rédacteur, Cruikshank est à l'origine de nombreuses idées et il est difficile, sinon impossible, de dire ce qui revient à l'un ou à l'autre.

Ses illustrations

Il semble que l'œuvre de George Cruikshank la plus originale est son illustration de la Vie de Sir John Falstaff (1858). Il réalise une série de planches où il interprète librement les œuvres de William Shakespeare.

Ouvrages illustrés par George Cruikshank

Les ouvrages illustrés sont nombreux et extrêmement variés : périodiques (Life in London) , romans (ils paraissaient en feuilletons), recueils de nouvelles, ouvrages historiques[4].

Illustration de Tristram Shandy de Laurence Sterne.
Illustration de la série The Drunkard's Children : Daughter dancing.
Illustration de « Dead Drummer de Salisbury Plain », Ingoldsby Legends de Richard Barham

De plus, George Cruikshank a contribué aussi à l'illustration de Ingoldsby Legends (en) de Richard Barham (1864).

Galerie d'images

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Voir aussi

Articles connexes


Bibliographie

  • Bates, William, George Cruikshank : the artist, the humorist, and the man, with some account of his brother Robert. A critico-bibliographical essay, Amsterdam, Emmering, 1972.
  • Blanchard, Jerrold, The life of George Cruikshank in two epochs, London, Chatto and Windus, 1882.
  • Chesson W.H., George Cruikshank, non précisé, Duckworth & Co, 1906.
  • Cohn Albert M., A Biographical Catalogue of the Printed Works Illustrated by George Cruikshank, Longmans, Green & Co, 1914.
  • Cruikshank George, Graphic works of George Cruikshank, avec des notes et une introduction de Richard A. Vogler, New York, Dover publ., 1979.
  • Cruikshank George, My sketch book, Pentonville, Cruikshank, 1834.
  • Grego Joseph, Cruikshank's water colours, London, A.&C. Black, 1903.
  • Layard G.S., George Cruikshank's Portraits of Himself, avec quarante illustrations, non identifié, W.T. Spencer, 1897.
  • Patten, Robert L., George Cruikshank : a revaluation, Princeton, N.J., Princeton University Press, c1992.
  • Patten, Robert L., George Cruikshank's life, times, and art, London, Lutterworth Press, cop. 1992.
  • Rosenbach A.S.W., A Catalogue of the Works illustrated by George Cruikshank and Isaac and Robert Cruikshank in the Library of Harry Elkins Widener, Philadelphia, éditeur privé, 1918.
  • Stephens, Frederic George, A memoir of George Cruikshank, London, S. Low, Marston, Searle, & Rivington, 1891.
  • Wardroper, John, The caricatures of George Cruikshank, London, Gordon Fraser Gallery, 1977.

Liens externes

Notes et références

  1. Cuzin Jean-Pierre,Laclotte Michel et Arnauld Pierre, Dictionnaire de la Peinture, nouvelle édition, Paris, Larousse, 2003, p. 222
  2. History of the Irish rebellion in 1798
  3. Bénézit, Emmanuel, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays par un groupe d'écrivains spécialistes français et étrangers, nouvelle édition entièrement refondue, Paris, Gründ, 1999, p. 124-125.
  4. Osterwalder, Marcus, Dictionnaire des illustrateurs 1800-1914 (illustrateurs, caricaturistes, affichistes), Neuchâtel, Ides et calendes, 1989, p. 276-277

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