Geoffroy Ier d'Anjou

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Geoffroy Ier d'Anjou
Geoffroy Grisegonelle
Titre
Comte d'Anjou

(29 ans)
Prédécesseur Foulque II d'Anjou
Successeur Foulque III Nerra
Biographie
Titre complet Comte d'Anjou
Dynastie Ingelgeriens
Date de naissance vers 938/940
Date de décès
Lieu de décès Marçon
Père Foulques II le Bon
Mère Gerberge
Conjoint Adèle de Vermandois

Adélaïde de Chalon

Enfants Foulques III Nerra
Geoffroy
Ermengarde
Gerberge
Comte d'Anjou

Geoffroy Ier d'Anjou, mieux connu sous le surnom de Geoffroy Grisegonelle (manteau gris)[1],[2], né vers 938/940, tué le au siège de Marçon, près de Château-du-Loir, fut comte d'Anjou de 958 à 987. Il était de la famille des Ingelgeriens et fils de Foulque II « le Bon », comte d'Anjou, et de Gerberge.

En tant que comte carolingien, il soutient les rois Lothaire et Louis V, tout en reconnaissant tenir l'Anjou des Robertiens. Il continue la politique de ses prédécesseurs, qui consiste à défendre sa frontière ouest par le contrôle du comté de Nantes et à progresser vers le Poitou.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il commence par installer des fidèles au commandement des différents châteaux et organise ainsi la défense de son comté. Puis il participe avec le roi Lothaire et le comte de Blois Thibaut Ier « le Tricheur » à une campagne contre le duc Richard Ier de Normandie, mais ne peut empêcher la prise de Nantes par les Normands. Il doit alors organiser une nouvelle ligne de défense face au comté de Nantes.

La mort de Thibaut fait prendre de la distance entre les maisons de Blois et d'Anjou. Le nouveau comte Eudes Ier agit de manière inamicale, et en 978 débute une guerre entre l'Anjou et le Blésois qui va se prolonger pendant soixante-dix ans. En 981, deux comtes se disputent Nantes : Conan Ier le Tort, soutenu par Blois, et Guérech, soutenu par l'Anjou. Le choc des armées a lieu à Conquereuil, où Geoffroy écrase Conan.

En plus de l'Anjou, Geoffroy possède des domaines et des alliances dans plusieurs régions où il exerce son influence, cependant sous le contrôle de son suzerain, Hugues Capet. Ces régions sont le Gâtinais (probablement par sa mère), le Vexin (son beau-frère est le comte Gautier), le Vermandois (par sa première épouse), le Perche et l'Auvergne (par sa mère également, son beau-frère fut Étienne, vicomte de Gévaudan et son frère Guy fut évêque du Puy-en-Velay).

Il s'étend également vers le sud en prenant les villes de Loudun et de Mirebeau, après avoir vaincu à la bataille des Roches en 970 Guillaume Fier-à-Bras, duc d'Aquitaine et comte de Poitiers. Il s'allie avec les vicomtes de Thouars et marie sa fille à un comte d'Angoulême.

Le fils de Lothaire, le futur Louis V et sa femme Adélaïde d'Anjou, une sœur de Geoffroy, se séparent en 984.

En 984, Guérech cherche à s'affranchir de la tutelle angevine en faisant allégeance directement au roi de France Lothaire, mais Geoffroy capture Guérech lorsque ce dernier retourne à Nantes. Geoffroy en profite pour fortifier les possessions angevines au sud de Nantes, notamment par la construction du donjon du Pallet. Guérech n'est libéré qu'en 985 en reconnaissant la suzeraineté de Geoffroy. La brouille s'installe alors entre le roi et le comte d'Anjou, qui se rapproche et s'allie au duc Hugues Capet.

Sur le plan religieux, il effectue un pèlerinage à Rome en 962, puis fonde et dote plusieurs établissements religieux. Avec son frère Guy, évêque du Puy, il favorise également la réforme ecclésiastique, et introduit la règle de Saint-Benoît dans plusieurs monastères et abbayes angevins.

En 987, alors qu'Hugues Capet vient d'être sacré roi de France, Geoffroy et Bouchard, comte de Vendôme assiègent le château de Marçon, tenu par Eudes Ruffin, un vassal du comte Eudes Ier de Blois. C'est au cours de ce siège que Geoffroy est tué.

Geoffroy Grisegonelle est cité dans un texte écrit de 1100 à 1140 par un moine angevin[3], à la demande de Foulques le Réchin (1043 - † 1109), son arrière-petit-fils par sa mère Ermengarde d'Anjou.

Mariages et enfants[modifier | modifier le code]

Vers 965, il épouse en premières noces Adèle de Vermandois († av 975), fille de Robert Ier de Vermandois, comte de Meaux et de Troyes, et d'Adélaïde Werra. Ils ont quatre enfants :

Il épouse courant 978 Adélaïde de Vienne, comtesse de Chalon, veuve de Lambert de Chalon. Ils ont un enfant :

  • Maurice d'Anjou († 1012)[N 1],[N 2]. Une charte de Foulque III Nerra datant de 1003 mentionne pour Geoffroy, un fils nommé Maurice, absent des chartes d'Adèle de Vermandois. Les généalogistes en ont conclu que Maurice est issu d'un second mariage de Geoffroy. Cette seconde épouse est identifiée à Adélaïde grâce aux actes des cartulaires de Cluny, de Paray-le-Monial et de Saint-Marcel-lès-Chalon. Maurice commence sa carrière en Bourgogne dans les années 990 avec la titulature de comte. Il échoue[4] néanmoins à diriger la région qui va du Charolais au Nivernais,. La décennie suivante, il rejoindra[5] la cour de son frère Foulque Nerra en Anjou.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Charte datée vers 988 : "Hugo comes" fait une donation à Cluny "pro absolutione patris Lantberti" ("pour l'absolution de l'âme de mon père Lambert"), nommant aussi "mater mea Adelaydis et frater meus Mauricius" ("ma mère Adelaïde et mon frère Maurice"). Cité dans « Geoffroy d'Anjou (-987) », dans « Comtes d'Anjou, ducs d'Anjou », ch. 1 - section A : « Comtes d´Anjou 878-1060 », p. sur Medlands.
  2. Charte datée entre le 24 octobre 996 et le 12 juin 1005 : "Fulco comes Mauriciusque frater eius" accuse "Rainaldus Andecavorum episcopus" (Rainald évêque d'Angers") de corruption , nommant aussi "patri eorum Goffrido" ("notre père Geoffroy"). Cité dans « Geoffroy d'Anjou (-987) », dans « Comtes d'Anjou, ducs d'Anjou », ch. 1 - section A : « Comtes d´Anjou 878-1060 », p. sur Medlands.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Geoffroy d'Anjou (-987) », dans « Comtes d'Anjou, ducs d'Anjou », ch. 1 - section A : « Comtes d´Anjou 878-1060 », p. sur Medlands.
  2. Père Anselme de Sainte-Marie, continué par Honoré du Fourny, revue, corrigée et augmentée par le père Ange de Sainte-Rosalie et le père Simplicien, Histoire généalogique et chronologique de la Maison Royale de France… : sénéchaux, connétables, chanceliers et maréchaux de France, t. 6, Paris, Compagnie des libraires associés, 1730 (3e éd.), 807 p. (lire en ligne), p. 11, sur gallica.bnf.fr.
  3. Patrick Jouet, La Chronique des Comtes d'Anjou.
  4. Bijard 2021, p. 66-67.
  5. Bachrach 1993, p. 113.