Génica Athanasiou

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Génica Athanasiou
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Carré des comédiens du cimetière de Couilly-Pont‐aux‐Dames (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Eugenia TănaseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Royaume de Roumanie (à partir de )
française (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Domiciles
Formation
Activité
Autres informations
Maîtres
Paul Mounet (à partir de ), Nicolae Soreanu (d), Charles DullinVoir et modifier les données sur Wikidata
Personne liée
George Vraca (en) (camarade de classe)Voir et modifier les données sur Wikidata

Génica Athanasiou est une comédienne française d'origine roumaine, née Eugenia Tănase le à Bucarest, morte le à Lagny-sur-Marne. Elle a partagé la vie de l'écrivain et poète Antonin Artaud de 1922 à 1927 et celle du réalisateur Jean Grémillon de 1928 à 1940.

Biographie[modifier | modifier le code]

En 1919, Génica Athanasiou quitte la Roumanie où elle est née, pour devenir comédienne à Paris, où elle étudie avec Charles Dullin. En 1921, membre à part entière de l'Atelier, la nouvelle troupe de Dullin, elle participe à son premier spectacle.

À la fin de cette année, un jeune acteur, nouveau membre de la troupe, Antonin Artaud, tombe sous le charme de sa singulière beauté. Une passion nait entre eux ; chaque jour où ils sont éloignés, Artaud lui envoie des lettres intenses, des poèmes... Artaud écrit qu'il a trouvé : « l'amour parfait, céleste que j'avais rêvé », (Lettres à Génica Athanasiou, 41) ; Génica est « le seul être avec qui je puisse être moi-même » (Lettres, 125).

« Génica fut, à n'en pas douter, le grand amour d'Artaud. Comme lui elle était comédienne et les lettres qu'il lui adresse sont à la fois l'évocation la plus douloureuse qu'un homme ait pu faire de sa souffrance, et l'une des plus belles correspondances amoureuse qu'il soit donné de lire. » Thierry Galibert[1].

En 1927, Génica joue dans La Coquille et le Clergyman, réalisé par Germaine Dulac sur un scénario d'Antonin Artaud. Dans les mois qui suivent, après cinq ans de passion et de tourments, les deux amants se séparent.

Parallèlement au théâtre, elle tourne pour le cinéma depuis 1924. En 1928 et en 1929, elle joue dans Maldone et dans Gardiens de phare, deux films du réalisateur Jean Grémillon, dont elle devient la compagne. Leur relation dure plus de dix ans.

Toujours fidèle au théâtre, et à la troupe de Dullin, auprès duquel elle restera durant toute sa carrière, elle abandonne pratiquement le cinéma à la fin des années 1930.

En 1958, à l'occasion du dixième anniversaire de la mort d'Antonin Artaud, elle évoque ses souvenirs avec Georges Charbonnier, pour la Radio diffusion française[2].

En 2019, une exposition lui est consacrée à Bucarest, sa ville natale, dans le cadre de la saison France-Roumanie initiée par l'Institut français et le Musée national de la littérature roumaine : Génica Athanasiou (1897-1966). La Vie passionnée d'une actrice roumaine dans l'avant-garde parisienne / Viata pasionanta a unei actrice romana din avangarda pariziana. Cette exposition inédite est présentée pour la première fois en France dans le cadre du Festival du film muet Sound of Silent à Chartres, à partir du 31 mai 2023, accompagnée d'une programmation en hommage à Génica Athanasiou.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Entretien avec Thierry Galibert sur Artaud
  2. Un extrait de cet entretien a été diffusé le 16 octobre 2010 dans l'émission de France Culture « Radio libre », avec pour invitée l'actrice Carole Bouquet.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Laurence Meiffret, Génica Athanasiou (1897-1966). La Vie passionnée d'une actrice roumaine dans l'avant-garde parisienne / Viata pasionanta a unei actrice romana din avangarda pariziana, Bucarest, Muzeul National al Literaturii Romane, 2019.
  • Antonin Artaud, Lettres à Génica Athanasiou, précédé de Deux Poèmes à elle dédiés, Collection Le Point du Jour, Gallimard, 1969 (ISBN 207026775X)
  • Florence de Mèredieu, C'était Antonin Artaud, biographie, 1086 pages, 86 pages de références à Génica Athanasiou, Paris, Fayard, 2006. Traduction au Brésil, Eis Antonin Artaud, Perspectiva, Sao Paulo, 2011.
  • Florence de Mèredieu, La Chine d'Antonin Artaud, Le Japon d'Antonin Artaud, Paris, Editions Blusson, 2006.
  • Thierry Galibert, La Bestialité, Éditions Sulliver, 2008 (ISBN 2351220374)

Liens externes[modifier | modifier le code]