Geneviève Rodis-Lewis

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Geneviève Rodis-Lewis
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Fonction
Directrice
Centre d'études cartésiennes (d)
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 86 ans)
La VerrièreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Geneviève Marie Fanny LewisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
École normale supérieure (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Distinctions
signature de Geneviève Rodis-Lewis
Signature

Geneviève Rodis-Lewis est une philosophe française née Lewis le à Lure et morte le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Lauréate du concours général de philosophie (1937), Geneviève Lewis est l'une des 41 femmes à avoir intégré l'École normale supérieure (promotion 1938)[1] avant l'interdiction du concours aux femmes à partir de 1940[2]. En 1942, des problèmes de santé l'empêchent de se présenter à l'oral de l'agrégation de philosophie ; le directeur de l'école Jérôme Carcopino, historien vichyste qui désirait se débarrasser au plus vite des dernières femmes présentes à l'ENS, refuse qu'elle s'inscrive en quatrième année pour repasser le concours, contrairement aux usages[3],[4]. Carcopino la prive également comme ses anciennes camarades du titre d'ancienne élève de l'ENS ; l'intercession de Jean Bayet permet cependant à Geneviève Lewis de recevoir une bourse d'agrégation et elle obtient le concours en 1943[4].

Geneviève Lewis épouse en 1954 l'ingénieur Louis Rodis[5], et adopte alors le nom d'usage de Rodis-Lewis. Ils amassent tous deux une collection artistique, qui sera dispersée en 1994[6].

Elle était professeur à l’université Paris-Sorbonne, où elle fonda le Centre d’études cartésiennes en 1981.

Spécialiste de la philosophie moderne, mais aussi de la philosophie antique et d’esthétique, elle a vu la plupart de ses ouvrages traduits dans de nombreux pays et souvent réédités. Elle est surtout connue pour ses travaux sur Descartes, à qui elle consacre une biographie en 1995, et dont elle éclaire les grandes lignes du développement de la pensée dans une étude générale parue en 1971; elle a notamment travaillé chez lui les questions souvent éludées de l'inconscient et de l'individualité. En 1985, l’Académie française lui a déjà décerné à ce sujet le prix Dumas-Millier pour l'ensemble de ses travaux. Elle a également travaillé sur certains auteurs post-cartésiens, comme Desgabets (dont elle a rendu accessibles de nombreux inédits) ou Malebranche (auquel elle a consacré une monographie).

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • L'Individualité selon Descartes, Paris, Vrin, 1950
  • Le Problème de l'inconscient et le cartésianisme, Paris, PUF, 1950, seconde édition 1985
  • La Morale de Descartes, Paris, PUF, 1956, troisième édition revue, 1970
  • Nicolas Malebranche, Paris, PUF, 1963
  • Platon et la "chasse de l'être", Paris, Seghers, 1965, quatrième édition 1972
  • Descartes et le rationalisme, PUF, coll. Que sais-je?, 1966, nombreuses rééditions
  • La Morale stoïcienne, Paris, PUF, 1970
  • L'Œuvre de Descartes, Paris, Vrin, 1971 (deux volumes) ; rééd. en un volume en 2013.
  • Epicure et son école, Paris, Gallimard, 1976, deuxième édition complétée, Paris, Gallimard, coll. Folio, 1993
  • Descartes, Textes et débats, Paris, Hachette, Le livre de poche, 1984
  • Idées et vérités éternelles chez Descartes et ses successeurs, Paris, Vrin, 1985
  • L'Anthropologie cartésienne, Paris, PUF, 1990
  • Regards sur l'art, Paris, Beauchesne, 1993
  • Descartes. Biographie, Paris, Calmann-Lévy, 1995
  • Le Développement de la pensée de Descartes, Paris, Vrin, , 223 p. (ISBN 2-7116-1301-1, lire en ligne)

Elle a édité l'Œuvre de Malebranche en deux tomes dans la collection de la Pléiade (Gallimard, 1979 et 1992), et est aussi l'auteur de nombreux articles sur les cartésiens, y compris un auteur peu connus comme Robert Desgabets, et sur les post-cartésiens célèbres: Spinoza, Malebranche, Leibniz.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Recherche nominale, sur archicubes.ens.fr.
  2. Loukia Efthymiou, « Le genre des concours », Clio, vol. 18,‎ , p. 91-112 (lire en ligne).
  3. Il refuse également la réinscription de Madeleine Herr, qui avait elle échoué à l'agrégation de lettres.
  4. a et b Stéphane Israël, Les Études et la Guerre : Les Normaliens dans la tourmente (1939-1945), Paris, Éditions Rue d'Ulm, coll. « Histoire de l'ENS », , 334 p. (ISBN 978-2-7288-0337-8, lire en ligne), chap. 2, § 91-92.
  5. « Geneviève Rodis-Lewis, in memoriam », sur Academia.edu, Archives de Philosophie (consulté le ).
  6. « BnF Catalogue général », sur Bnf.fr, J. Blazy (Paris), (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]