Gauche républicaine de Catalogne

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Gauche républicaine de Catalogne
(ca) Esquerra Republicana de Catalunya
Image illustrative de l’article Gauche républicaine de Catalogne
Logotype officiel.
Présentation
Président Oriol Junqueras[1]
Fondation
Siège Calàbria, 166
08015 Barcelone
Secrétaire générale Marta Rovira[1]
Coordonnateur national Pere Aragonès[1]
Secrétaires généraux adjoints Marta Vilalta (ca)
Juli Fernàndez (ca)[1]
Positionnement Centre gauche[2] à gauche[3]
Idéologie Catalanisme[4]
Nationalisme de gauche[5],[6],[7]
Socialisme démocratique[8]
Indépendantisme catalan[3],[8],[9]
Républicanisme[3]
Fédéralisme européen[10]
Affiliation européenne Alliance libre européenne
Couleurs
  • orange
Site web esquerra.cat
Présidents de groupe
Congrès des députés Gabriel Rufián
Sénat Mirella Cortès
Parlement de Catalogne Josep Maria Jové (ca)
Parlement européen Philippe Lamberts et Rebecca Harms (Verts/ALE)
Représentation
Députés au Congrès (Sièges catalans)
7  /  48
Sénateurs (Sièges catalans)
6  /  24
Députés catalans
33  /  135
Députés européens
2  /  59
Conseillers municipaux
2895  /  9147

La Gauche républicaine de Catalogne (en catalan : Esquerra Republicana de Catalunya, ou abrégé en ERC) est un parti politique indépendantiste catalan de gauche créé en 1931 pour défendre l’instauration d'une république indépendante en Catalogne et sur l'ensemble des Pays Catalans. Elle est membre de l’Alliance libre européenne.

Fondé en 1931, c'était le parti des politiciens comme Francesc Macià et Lluís Companys, jouant un rôle central en Catalogne pendant la Seconde République espagnole et la guerre civile. Retrouvant une position clé au cours des années 2000, elle devient partenaire de coalition dans divers exécutifs catalans, et a la tête du gouvernement catalan depuis 2021 pour la première fois depuis 1939 après la nomination de Pere Aragonès comme président de la Généralité.

Histoire[modifier | modifier le code]

Du 17 au , lors de la Conférence des gauches en vue de la préparation des élections municipales du 12 avril, ERC est créée à partir de la fusion de trois organisations : Estat Català, le Parti républicain catalan, L'Opinió, ainsi que d’autres forces mineures.

Seconde République espagnole (1931-1936)[modifier | modifier le code]

Dirigé par Francesc Macià et Lluís Companys à partir de 1931, le parti proclama le même jour l'instauration de l'État catalan le . Cette déclaration sera à l'origine de fortes tensions, un statut d'autonomie provisoire sera accordé par le gouvernement du comité révolutionnaire.

Lluís Companys, est élu président de la Généralité de Catalogne en 1934, déclare à nouveau l’indépendance pendant la révolution des Asturies de 1934. L’intervention de l'armée ordonnée par le gouvernement central, entraîna l'arrestation des dirigeants du parti jusqu'à l'arrivée du Front populaire espagnol en 1936. Lluís Companys est alors nommé président de la Generalitat pour la seconde fois.

Guerre d'Espagne et franquisme (1936-1977)[modifier | modifier le code]

Le soulèvement d'une partie de l'armée contre le gouvernement républicain échoue en Catalogne et le conflit dérive en guerre civile. Le parti est déclaré illégal par Francisco Franco en 1939 qui obtient des nazis l'arrestation de Companys, réfugié en France occupée, et le fait fusiller dans le château fort de Montjuich à Barcelone en 1940.

Retour de la démocratie[modifier | modifier le code]

Un petit parti indépendantiste (1975-2003)[modifier | modifier le code]

L'ERC est de nouveau autorisée à la fin du régime de Franco pendant la période de la Transition démocratique espagnole.

Montée en puissance[modifier | modifier le code]

En 2003, l'ERC obtient 23 sièges et devient la troisième force du Parlement catalan. Elle intègre alors le gouvernement de Catalogne et fait partie du gouvernement de la Généralité de Catalogne, en coalition avec le Parti des socialistes de Catalogne (PSC) et les éco-socialistes d'Initiative pour la Catalogne Verts (ICV). Peu après la formation du gouvernement, Josep-Lluís Carod-Rovira, président de l'ERC, provoque une crise en rencontrant secrètement des dirigeants de ETA et il doit quitter son poste. Aux élections générales de 2004, ERC dispose de huit députés au Congrès des députés à Madrid et déclare son appui au gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero. La même année, ERC obtient un député européen.

ERC participe à la rédaction du projet d'un nouveau statut d'autonomie pour la Catalogne, que son secrétaire général Joan Puigcercós i Boixassa présente aux Cortes en 2005. Cependant en janvier 2006, les dirigeants de l'ERC annoncent la possibilité de ne pas voter pour le texte négocié entre le PSOE et la formation nationaliste modérée de CiU.

Aux élections catalanes de 2006, ERC obtient 21 députés et renouvelle le gouvernement tripartite avec le PSC et ICV en votant l'investiture de José Montilla au poste de président de la Généralité de Catalogne.

N'ayant su rentabiliser électoralement son implication au gouvernement catalan et étant victime de la bipolarisation politique PSOE & PP, ERC n'obtient que trois députés aux Cortes à Madrid lors des élections législatives espagnoles de 2008. ERC enregistre un net recul aux élections catalanes de novembre 2010, avec 10 sièges, mais réussit à garder ses trois députés à Madrid en .

En , l'ERC double son score et obtient 21 sièges au Parlement catalan, lors des élections anticipées, devenant la deuxième force représentée.

En , lors des élections européennes, l'ERC obtient son meilleur score depuis la République en gagnant les élections en Catalogne avec 23,6 % des voix, devançant pour la première fois CiU et le PSC.

Ensemble pour le oui[modifier | modifier le code]

À l'occasion des élections au Parlement de Catalogne de 2015, l'ERC s'allie avec la Convergence démocratique de Catalogne (devenue le Parti démocrate européen catalan - PDeCAT - en 2016) et plusieurs petites formations politiques et organisations au sein de la coalition Ensemble pour le oui (Junts pel Sí). La victoire de cette dernière permet à l'ERC de réintégrer le gouvernement de Catalogne.

Aux élections générales de 2015, l'ERC obtient neuf députés : Gabriel Rufián, Joan Tardà, Joan Capdevila i Esteve, Ester Capella i Farré, Xavier Eritja i Ciuró, Teresa Jordà Roura, Joan Olòriz Serra, Jordi Salvador i Duch et Ana Maria Surra Spadea.

À la suite de la dissolution du Parlement de Catalogne, l'ERC annonce le qu'elle ne reconduit pas la coalition avec le PDeCAT pour les élections régionales prévues le [11].

2019[modifier | modifier le code]

Lors des élections générales espagnoles d'avril 2019, l'ERC réalise son meilleur score en Catalogne depuis le retour de la démocratie, devenant la première force politique avec 15 sièges[12].

2021[modifier | modifier le code]

En 2021, Pere Aragonés se présente aux élections au Parlement de Catalogne et accède au poste de président de la Catalogne avec pour principaux objectifs d'obtenir l'amnistie des indépendantistes emprisonnés ou exilés, et la tenue d'un nouveau référendum.

Idéologie[modifier | modifier le code]

Ses principes politiques ont été définis par une déclaration d’idéologie approuvée lors du XIXe congrès organisé en 1993 sur trois axes qui, selon ses partisans, répondent aux trois termes de son nom : Esquerra (social), República (soutien à la communauté) et Catalunya (soutien à la nation catalane).

Organisation[modifier | modifier le code]

Gouvernance[modifier | modifier le code]

Structuration territoriale[modifier | modifier le code]

L'ERC est divisée en 12 fédérations régionales[13] :

  • Hautes-Pyrénées
  • Barcelone
  • Camp de Tarragona
  • Catalogne centrale
  • Catalogne Nord
  • Èbre
  • Gérone
  • Îles Baléares
  • Lérida
  • Pays valencien
  • Pénédès
  • Région métropolitaine de Barcelone

Fédération Gauche de Catalogne du Nord (Esquerra Catalunya del Nord)[modifier | modifier le code]

Gauche de Catalogne du Nord (Esquerra Catalunya del Nord) est l'une des douze fédérations régionales, constituée dans le département français des Pyrénées-Orientales, appelé également Catalogne Nord par les catalanistes.

Gauche républicaine du Pays valencien (Esquerra Republicana del País Valencià)[modifier | modifier le code]

La section valencienne d'ERC au Pays valencien est Esquerra Republicana del País Valencià (ERPV). Fondée dès la Seconde République espagnole, elle concourt avec Esquerra Valenciana aux élections au Congrès espagnol de 1936, qui s'avèrent un succès[14]. ERPV est réactivé en 1992 dans la Communauté valencienne, sous la direction de Valerià Miralles, ancien militant d'Unitat del Poble Valencià[15].

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections générales espagnoles[modifier | modifier le code]

Résultats de l'ERC en Catalogne
Année Congrès des députés Sénat
% Députés Rang
1931 73,5
24  /  53
1er
1933 42,7
17  /  54
2e
1936 59,1
21  /  54
1er
1977[16] 4,7
1  /  47
6e
1  /  16
1979 4,0
1  /  47
5e
1  /  16
1982 4,2
1  /  47
5e
2  /  16
1986 2,7
0  /  47
6e
0  /  16
1989 2,7
0  /  46
6e
0  /  16
1993 5,1
1  /  47
5e
0  /  16
1996 4,2
1  /  46
5e
0  /  16
2000 5,6
1  /  46
4e
1  /  16
2004 15,9
8  /  47
3e
3  /  16
2008 7,8
3  /  47
4e
3  /  16
2011 7,1
3  /  47
5e
0  /  16
2015 15,9[17]
9  /  47
2e
6  /  16
2016 18,2[17]
9  /  47
2e
10  /  16
avril 2019 Gauche républicaine de Catalogne-Sobiranistes
novembre 2019 Gauche républicaine de Catalogne-Sobiranistes
2023 13,2
7  /  48
4e
3  /  16

Élections au Parlement de Catalogne[modifier | modifier le code]

Année Chef de file Voix % Rang Sièges Coalition Gouvernement
1932 Francesc Macià 269 550 52,6 1er
56  /  85
Macià, Companys I, II, III
1980 Heribert Barrera 240 871 8,90 5e
13  /  135
PSDC (ca) (1 député) Soutien
1984 Heribert Barrera 126 943 4,41 5e
5  /  135
Opposition
1988 Joan Hortalà (ca) 111 647 4,14 5e
6  /  135
Opposition
1992 Àngel Colom (ca) 210 366 7,96 3e
11  /  135
Opposition
1995 Àngel Colom (ca) 305 867 9,49 4e
13  /  135
Opposition
1999 Josep-Lluís Carod-Rovira 271 173 8,67 4e
12  /  135
Opposition
2003 Josep-Lluís Carod-Rovira 544 324 16,44 3e
21  /  135
Catalogne 2003 (ca) (2 députés) Maragall (2003-05/2006), opposition (05-11/2006)
2006 Josep-Lluís Carod-Rovira 416 355 14,03 3e
21  /  135
Montilla
2010 Joan Puigcercós (ca) 219 173 7,00 5e
10  /  135
Opposition
2012 Oriol Junqueras 498 124 13,70 3e
19  /  135
CatSí (2 députés) Soutien
2015 Oriol Junqueras JxSí
20  /  135
CDC, DC, MES Puigdemont
2017 Oriol Junqueras 935 861 21,38 3e
28  /  135
DC (2 députés), MES (2 députés) Torra
2021 Pere Aragonès 603 607 21,30 2e
33  /  135
Aragonès
2024 Pere Aragonès
 /  135

Élections européennes[modifier | modifier le code]

Année Coalition % Mandats Élus
Espagne Catalogne
1987 Europe des peuples 1,7 3,7
0  /  60
Un siège à Eusko Alkartasuna.
1989 Europe des peuples 1,51 3,3
0  /  60
Un siège à Eusko Alkartasuna.
1994 Pour l'Europe des peuples 1,20 5,5
0  /  64
1999 Coalition nationaliste - Europe des peuples 2,90 6,6
1  /  64
Deux sièges pour la coalition, dont un en rotation pour l'ERC avec Miquel Mayol i Raynal à partir de .
2004 Europe des peuples 2,45 11,8
1  /  54
Un siège en rotation pour la coalition, attribué à l'ERC de 2004 à 2007 avec Bernat Joan.
2009 Europe des Peuples - les Verts 2,53 9,2
1  /  50
Un siège en rotation pour la coalition, attribué à l'ERC de 2009 à 2012 avec

Oriol Junqueras.

2014 La Gauche pour le droit de décider 4,02 23,7
2  /  54
Ernest Maragall (membre de la NECat)
Josep Maria Terricabras (indépendant proposé par ERC)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (ca) « Qui som », sur esquerra.cat (consulté le ).
  2. Catalan trial turns into pro-independence show of force. Politico. Author - Diego Torres. Published 2 February 2017. Updated 9 February 2017. Retrieved 4 August 2017.
  3. a b et c « Esquerra Republicana de Catalunya (ERC) », sur europe-politique.eu,
  4. Montserrat Guibernau, Catalan Nationalism : Francoism, transition and democracy, Routledge, , p. 82
  5. (en) Sonia Alonso, Challenging the State : Devolution and the Battle for Partisan Credibility, Oxford University Press, , p. 77
  6. (en) Luis Ramiro et Laura Morales, European integration and Spanish parties : Elite empowerment amidst limited adaptation, Routledge, , p. 146
  7. (es) Luis Moreno et César Colino, Kingdom of Spain, McGill-Queen's University Press, , p. 299
  8. a et b (en) Wolfram Nordsieck, « Catalonia », sur parties-and-elections.eu (consulté le ).
  9. (en) « European Social Survey. Appendix A3 political parties », sur europeansocialsurvey.org, (consulté le ).
  10. https://www.esquerra.cat/ca/una-republica-catalana-en-una-europa-federal
  11. (es) « ERC descarta reeditar la coalición 'Junts Pel Sí' en las elecciones del 21-D », cadenaser.com, 4 novembre 2017
  12. (ca) « ERC s’imposa a Catalunya i dona la victòria a l’independentisme », sur Ara.cat, (consulté le )
  13. (ca) « Esquerra - Partit - Seus Territorials », sur www.esquerra.cat.
  14. (en) Helena Buffery et Elisenda Marcer, Historical Dictionary of the Catalans, Scarecrow Press, (ISBN 978-0-8108-7514-2, lire en ligne), p. 259
  15. (es) Salvador Enguix, « Los partidos de Valencia rechazan la implantación de ERC en la Comunidad », La Vanguardia,‎ , p. 13 (lire en ligne, consulté le ).
  16. Alliance avec le Parti du travail d'Espagne et l'Estat Català.
  17. a et b Avec Catalunya Sí.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (ca) Jesús Mestre i Campi (dir.), Diccionari d'història de Catalunya, Barcelone, Edicions 62, , 6e éd. (1re éd. 1992), 1147 p. (ISBN 978-84-412-1885-7), p. 409-411.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Personnalité de la Gauche républicaine de Catalogne.

Liens externes[modifier | modifier le code]