Gaspare Murtola

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Gaspare Murtola
La Medusa Murtola par Le Caravage. La toile a été surnommée Murtola parce que le poète Gaspare Murtola lui a consacré un poème du vivant du Caravage.
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonyme
ScioperatoVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Membre de
Accademia degli Insensati (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement

Gaspare Murtola (né vers 1570 à Gênes et mort à Corneto en 1625) était un poète et écrivain italien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Gaspare Murtola naquit à Gênes vers 1570, dans une famille d'origine modeste[1]. Après ses études de droit, il fut envoyé à Rome en qualité de secrétaire de son compatriote Giacomo Serra, devenu cardinal et commissaire de l’armée de Hongrie. Son emploi l’obligea à suivre ce prélat à la cour de l’empereur.

Puis il alla à Turin avec Pietro Francesco Costa, évêque de Savone et nonce apostolique ; il devint secrétaire du duc de Savoie Charles Emmanuel[1]. Peu de temps après, il publia son poème De la création du monde. Le Cavalier Marin, qui se trouvait alors à Turin, attaqua ce poème dans un sonnet fort piquant qu’il distribua à tous les seigneurs de la cour. Murtola, dont l’amour-propre était vivement blessé, répondit par une satire très violente : dès ce moment les deux adversaires ne gardèrent plus aucune mesure. Marin couvrit son ennemi de ridicule par sa Murtoléide, recueil de sonnets extrêmement mordants. En vain Murtola voulut y opposer la Marinéide ; les rieurs s’étaient déclarés contre lui ; furieux, il attendit un jour son rival dans la rue et lui tira un coup de pistolet. La balle blessa au bras un favori du duc, qui se promenait avec Marino. L’assassin, mis d’abord en prison, fut bientôt relâché grâce à la générosité de son adversaire qui sollicita pour lui la clémence souveraine. Quelque noble que fût ce procédé, Murtola conserva au fond de son cœur un vif ressentiment contre l’auteur de la Murtoléide, et il réussit, à force d’intrigues, à le faire partir de Turin. Il quitta lui-même cette capitale peu de temps après, et alla s’établir à Rome, où il obtint des places importantes. Murtola mourut en 1625[1].

Postérité et Méduse[modifier | modifier le code]

Outre son œuvre personnelle, la célébrité posthume de Murtola s'explique par une épigramme qu'il composa en 1600 à Rome où il témoignait de son admiration pour l'art du peintre Caravage, auteur de la Méduse peinte sur un bouclier de parement. Cette œuvre existe en deux exemplaires : celle du musée des Offices et celle dite « Murtola » qui a été décrite par le poète et a permis aux historiens de l'art de comprendre l'existence de deux boucliers similaires au lieu d'un seul[2].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • (it) La cetra, Rome, Guglielmo Facciotto, (lire en ligne)
  • (it) Rime, Venise, R. Meglietti, (lire en ligne)
  • (it) Della creatione del mondo, poema sacro, Venise, B. Pulciani, (lire en ligne)
  • (la) Duorum illustrium Poetarum Jo. Joviani Pontani etc. et Gasparis Murtulae J. C. Ianuensis, Naeniarum, sive Nutriciarum libri tres, Viterbe, Girolamo Discepolo,
  • (it) Delle Pescatorie di Gasparo Murtola, con la Creatione della Perla ed altre rime del medesimo, non più stampate, Rome, Euangelista Deuchino, (lire en ligne)Li Provenzali, overo alcuni sonetti fatti all'antica, del medesimo, insieme con altre rime di lui, non più stampate, Venise, Angelo ed Evangelisto Deuchino, 1617, in-12.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (it) Emilio Russo, « MURTOLA, Gasparo », sur dictionnaire biographique Treccani.
  2. Zoffili 2011, p. 97, 157.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • James Dauphiné, « Religion et science dans 'La Création du monde' : Du Bartas, le Tasse, Murtola », Du Bartas poète scientifique, Paris, Les Belles Lettres,‎ , p. 115-124.
  • James Dauphiné, « Della creatione del mondo, poema sacro » de G. Murtola, poème maniériste, in Id., Esotérisme et Littérature, Nice, Centre d'Études médiévales, 1987, chap. XII pp. 175-186.
  • « Murtola (Gaspard) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 1459.
  • Ermanno Zoffili (dir.) (trad. M.Ingendaay, C.Roussey et L.Schnabel), Die erste Medusa - La première Medusa : Caravaggio, Milan, 5 Continents, , 167 p. (ISBN 978-88-7439-612-2).

Liens externes[modifier | modifier le code]