Gardiateur

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Sceau de la ville de Lyon,, présent dans le cartulaire municipal de la ville de Lyon, Recueil formé au XIVe siècle par Étienne de Villeneuve

Le gardiateur (parfois nommé gardier) est un officier royal chargé de surveiller la ville de Lyon. La fonction est mise en place en 1290 par Philippe le Bel et remplacée en 1551 par celle des intendants de la généralité de Lyon.

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1290 ou 1292[1], afin d'asseoir sa légitimité royale sur Lyon, Philippe le Bel impose un officier royal chargé de veiller aux intérêts de la couronne à Lyon. La ville est alors encore officiellement terre d'Empire, et en pratique ville indépendante régie conjointement par l'archevêque et le chapitre cathédral.

À ses débuts, la fonction ne provoque pas une grande réaction[note 1], surtout durant le mandat épiscopal de Louis de Villars, qui signe avec la royauté le double traité des Philippines qui, entre autres, entérine l'existence de ce magistrat. Mais son successeur Pierre de Savoie ne l'entend pas ainsi et dénonce les ingérences françaises. C'est l'occasion dont Philippe le Bel rêve : il envoie aussitôt les troupes royales, menées par Charles de Valois et son neveu Louis le Hutin, assiéger Lyon. La reddition de la ville et la signature du traité de Vienne entérinent le rattachement de Lyon à la France le 10 avril 1312.

Statut[modifier | modifier le code]

Le gardiateur est un « magistrat chargé de recevoir et de juger au nom du roi les appels des bourgeois »[1]. Il est installé, au moins depuis 1336, dans le Palais de Roanne (à l'emplacement de l'actuel Palais de justice). Dans ses fonctions, il est assisté par un lieutenant[3].

À la date du rattachement de Lyon à la France, le gardiateur est Regnaut de Sainte-Beuve, et son lieutenant est Guy Chevrier[3].

Liste[modifier | modifier le code]

  • Pons de Montlaur ; gardiateur de 1292 à 1293.
  • Jean de Veres ; gardiateur en 1298.
  • Guillaume de Virieu ; gardiateur de 1298 à 1303[4].
  • Geoffrey de Berzé ; gardiateur en 1303.
  • Jean de Sinumero ; gardiateur en 1304 et 1305.
  • Bernard d'Anguissel ; gardiateur de 1304 à 1311[5].
  • ...
  • Barthélémy de Montbrison ; désigné gardiateur le 16 mars 1342.
  • Pierre de Villeneuve ; garditeur en 1345.
  • Hugues ; seigneur de Marzé, gardiateur du 13 avril 1347 à 1350.
  • Just ; seigneur de Tournon, gardiateur en 1350[6].
  • Pierre de Salornay ; gardiateur de Lyon en 1357[7].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bernard Demotz, Henri Jeanblanc, Claude Sommervogel et Jean-Pierre Chevrier, Les Gouverneurs à Lyon 1310 - 2010 : le gouvernement militaire territorial, Lyon, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, , 255 p. (ISBN 978-2-84147-226-0, BNF 42514690)
  • [Claude-François Ménestrier 1696] Claude-François Ménestrier, Histoire civile ou consulaire de la ville de Lyon : justifiée par chartres, titres, chroniques, Lyon, Jean-Baptiste et Nicolas de Ville, , 830 p. (BNF bpt6k95210w, lire en ligne), p. 413
  • On peut ajouter à la liste ci-dessus Ponponne de Tribulce, qui exerça la fonction de 1532 à 1536 et qui est cité dans Myrelingues la brumeuse ou l'an 1536 à Lion sur Rosne de Claude Le Marguet, notamment page 81, (Paris, Boivin & Cie, Editeurs, 15e édition, 1930.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. À tel point que certaines sources anciennes évoquent une création plus tardive, vers 1302[2]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Histoire du département du Rhône », sur france-pittoresque.com, La France pittoresque, (consulté le ).
  2. [Dictionnaire de Trévoux] Dictionnaire universel françois et latin : contenant la signification et la définition tant des mots de l’une et l’autre langue, avec leurs différents usages, que des termes propres de chaque état et de chaque profession, Paris, Compagnie des libraires associés, , 950 p. (BNF bpt6k509830, lire en ligne), p. 417.
  3. a et b Louis Carolus-Barré, « Deux conseillers du roi au XIVe siècle : Guy et Alphonse Chevrier », Bibliothèque de l'école des chartes, no 101,‎ 1940 passage = 50-51 (ISSN 0373-6237, lire en ligne, consulté le ).
  4. Il se décrit lui-même comme tenant du ressort, c'est-à-dire assurant le pouvoir judiciaire de seconde instance.
  5. Demotz et al. 2011, p. 11.
  6. Just est l'ancêtre de Jacques II de Tournon et François de Tournon, qui seront gouverneurs de Lyon à la Renaissance.
  7. Demotz et al. 2011, p. 17.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]