Fusillade de Columbine

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Fusillade de l'école secondaire Columbine
Cible Étudiants de l'école secondaire Columbine.
Coordonnées 39° 36′ 15″ nord, 105° 04′ 31″ ouest
Date Mardi
11 h 19 – 12 h 08 (UTC-6)
Type Tuerie en milieu scolaire, tuerie de masse, massacre, attentat-suicide, meurtre par engin explosif, fusillade
Armes Fusils, explosifs, couteaux
Morts 15 (incluant les 2 assassins)
Blessés 24
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Fusillade de Columbine
Géolocalisation sur la carte : Colorado
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Fusillade de Columbine

La fusillade de Columbine est une tuerie en milieu scolaire qui s’est produite le mardi à l'école secondaire Columbine (Columbine High School[n 1]), située à Columbine près de la ville de Littleton, dans le comté de Jefferson, dans l'État du Colorado, aux États-Unis. Deux étudiants, Eric Harris et Dylan Klebold, commettent un massacre, tuant 12 étudiants, un professeur, et blessant 24 autres étudiants plus ou moins grièvement dont trois qui tentaient de s’enfuir. À la suite de cette fusillade, Harris et Klebold se suicident, faisant de cet événement le cinquième massacre le plus meurtrier perpétré dans une école aux États-Unis, après l’attentat de Bath Consolidated School en 1927, la fusillade de l'université Virginia Tech en 2007, la tuerie de l'école primaire Sandy Hook en 2012 et le massacre de l’université du Texas en 1966. C’est, en revanche, la fusillade la plus meurtrière réalisée dans une école secondaire.

Le massacre a provoqué un grand émoi aux États-Unis et créa une psychose sociale sur le terrorisme, sur les lois de contrôle des armes à feu, la disponibilité de ces armes, la sécurité dans les écoles, et l'impact des jeux vidéo, de la musique et des films considérés comme violents aux États-Unis[1],[2],[3]. De nombreux films, livres ou musiques ont mis en scène ou se sont inspirés du massacre de Columbine, notamment le documentaire Bowling for Columbine de Michael Moore et le film Elephant de Gus Van Sant.

Avant le massacre

Dylan Bennet Klebold est né le 11 septembre 1981 à Lakewood (Colorado). Son père était géophysicien, sa mère, Suzan Klebold, travaillait avec des adultes handicapés. Il avait un grand frère, Byron. Eric David Harris est né le à Wichita (Kansas). Il est le fils de Wayne Harris, transporteur dans l'US Air Force, et de Katherine Harris, traiteur. Il avait également un frère, Kevin. En 1993, la famille d'Eric déménage à Littleton, il va alors à l’école Cary Middle où il fait la rencontre de Dylan.

En 1996, Eric Harris créa un site internet dont l'objectif initial était de diffuser des niveaux du jeu Doom, créés par lui et Klebold[4], mais le site devint rapidement une sorte de journal intime de Harris dans lequel celui-ci inscrivait ses sentiments et pensées envers ses parents, l’école et ses amis. Au fil des mois, le ton devint plus violent et la méfiance de Harris envers la société plus évidente. Harris commença à publier des méthodes de fabrication d'explosifs.

Le site ne comptait pas beaucoup de visiteurs et ne causait pas spécialement de problèmes jusqu'en 1997, lorsqu'Harris y publia des menaces de mort concernant Brooks Brown, un de ses anciens amis. La mère de Brown porta plainte auprès du bureau du shérif du comté de Jefferson au sujet d'Eric Harris, le croyant être dangereux, et une enquête fut ouverte. Michael Guerra, l'adjoint du shérif du comté, découvrit que Harris avait publié une liste d’étudiants et d’enseignants à abattre en premier à l'école secondaire Columbine, et que la teneur de ses propos était généralement d'une grande violence. L'idée de mourir ou de tuer ceux qui ne l'aimaient pas était clairement présente dans les écrits de l'adolescent. Harris admit avoir des explosifs. Guerra rédigea un rapport en vue d'obtenir un mandat de perquisition pour la maison des Harris, mais il ne fut jamais transmis à un juge[5] ; son existence n'allait être connue qu'en 2001, deux ans après le massacre, grâce à l'émission télévisée 60 Minutes.

Une fois ce rapport révélé, une série d'enquêtes furent menées concernant le comté de Jefferson. Quelques jours après le massacre de Columbine, de hauts responsables du comté s'étaient réunis en secret et avaient décidé de ne pas rendre publique l'existence de ce rapport. Les fichiers de l'inspecteur Guerra concernant ce dossier avaient disparu des ordinateurs du comté. Des copies partielles de ces fichiers ont finalement été retrouvées mais le rapport intégral semble définitivement perdu.

Arrestation

Le , Eric Harris et Dylan Klebold sont arrêtés en possession d’outils et d’équipements volés quelques minutes plus tôt dans un van stationné près de Littleton dans le Colorado. Les deux adolescents passent devant un juge et plaident « coupable » à l’accusation de vol. Il est mis en avant par le juge que les deux jeunes avaient besoin d'une aide psychologique. Ils sont condamnés à suivre des soins psychiatriques qui durent deux mois, dont une séance portant sur la gestion de la colère. Harris commence également à suivre une thérapie avec un psychologue et la poursuit pendant environ un an[6].

Peu après l’audience de Klebold, le site de Harris retrouve son but principal : la diffusion de niveaux du jeu Doom. Harris commence à écrire ses pensées et ses plans dans un journal papier[7]. Il conserve une partie de son site sur les armes à feu et sur la construction de bombes artisanales. Lorsque l’existence de ce site est évoquée dans les médias, le fournisseur d'accès AOL le supprime définitivement de ses serveurs[8].

Traitement

Harris souffre de dépression, de poussées de colère et de pensées suicidaires. Plusieurs types d'antidépresseurs lui sont prescris, tout d’abord du Zoloft qui provoque chez lui des troubles de l'attention puis du Luvox[9]. Certains psychiatres, tel que Peter Breggin, ont fait valoir que les deux médicaments peuvent avoir contribué aux actions de Harris.

Journal et vidéos

Les deux garçons élaborent un plan détaillé qu’ils écrivent dans leur journal. Ils y prévoient le détournement d’un avion à l'aéroport international de Denver afin de s’enfuir au Mexique ou de s’écraser sur un immeuble à New York. Le journal contient également les détails de l’attaque : après avoir réglé les bombes dans la cafétéria pour qu’elles explosent à l'heure de la plus grande affluence, tuant plusieurs centaines d'étudiants, ils utiliseraient leurs fusils pour tirer sur les survivants tentant de fuir l'école. Cependant, ce plan initial a échoué puisque leurs explosifs principaux n'ont pas explosé[10].

Les deux garçons tournaient également des vidéos où ils s’exercent à tirer dans les collines environnantes, ou encore des court métrages, comme Hitman for Hire en novembre 1998, racontant l'histoire de deux tueurs à gages louant leurs services aux victimes contre de l'argent. Le 20 avril, environ 30 minutes avant l’attaque, ils réalisent une vidéo dans laquelle ils disent au revoir et s’excusent auprès de leurs amis et leur famille[11].

Armes

Carabine Hi-Point 9 959 mm.
Intratec TEC-DC9.

Dans les mois précédant les attentats, Harris et Klebold font l’acquisition de deux armes à feu 9 mm et de deux fusils de chasse de calibre 12. Une des armes et les deux fusils de chasse ont été achetés par une amie, Robyn Anderson, au Salon de Tanner Gun en décembre 1998[12]. Harris et Klebold achetèrent une arme de poing à un autre ami, Mark Manes, pour 500 $. Manes a été emprisonné après le massacre de Columbine, pour la vente d'une arme de poing à un mineur[13], comme le fut Philip Duran qui les avait mis en contact[14].

Grâce aux instructions trouvées sur internet, les deux adolescents fabriquèrent 98 engins explosifs improvisés de taille et de conception diverses : bombe au propane (15), bombe tuyau (pipe bomb) (27), cocktails Molotov (7) et bombes au CO2 (49, dont une sous forme de roquette). Ils ont également scié les canons et les crosses des fusils de chasse afin de mieux les dissimuler.

Lors du massacre, Dylan porte sur lui plusieurs couteaux, un fusil et un pistolet semi-automatique 9 mm. Quant à Eric, il possède un couteau de chasse, une carabine ainsi qu'un fusil à pompe de calibre 12.

Chronologie

Diagramme réalisé par le FBI sur les déplacements d'Eric Harris et Dylan Klebold[15].

NB : toutes les heures sont exprimées en heure des Rocheuses, c'est-à-dire UTC-6.

À 11 h 10, le mardi , Eric Harris et Dylan Klebold arrivent à l'école secondaire Columbine dans deux voitures différentes[15]. Ils se garent dans deux parkings différents sur des emplacements non-réservés. Ils s'équipent et se rejoignent peu après. Pendant qu'Eric décharge les sacs de sport de sa voiture, un étudiant, Brooks Brown (celui-même qui était à l'origine de la plainte contre Harris à la suite de menaces de mort) aperçoit Eric Harris et tente de discuter avec lui. Eric lui répond : « Brooks, I like you now. Get out of here. Go home. » (« Brooks, je t'aime bien. Va-t'en. Rentre chez toi. ») Eric et Dylan se postent en deux points stratégiques offrant une bonne vue sur la cafétéria de l'université et contrôlant les deux principales sorties.

À 11 h 14, une bombe, placée dans un champ à 800 m de l'école, explose comme prévu. Le but était de créer une diversion et de mobiliser pompiers et policiers à ce moment. Les pompiers parviennent rapidement à éteindre le feu créé par l'explosion. Harris et Klebold pénètrent alors dans la cafétéria de l'établissement pour y placer deux charges explosives de 9 kg, chacune censée exploser à 11 h 17. La vidéo de surveillance de la cafétéria n'avait pas enregistré ce moment-là, l'opérateur étant alors en train de changer de bande. Une fois les charges (dissimulées dans de grands sacs) placées, Harris et Klebold ressortent et reprennent leurs places respectives près de leurs voitures. Les explosifs étaient assez puissants pour détruire la cafétéria, voire pour faire s'effondrer la bibliothèque située au premier étage. Harris et Klebold devaient garder les sorties afin d'éliminer les étudiants survivants qui tenteraient de s'échapper.

À 11 h 17, les bombes de la cafétéria n'ayant pas explosé, Harris et Klebold s'armèrent pour donner l'assaut. Ils se dirigent vers l'escalier de l'entrée ouest qui était le point le plus élevé du campus.

Début de la fusillade

À 11 h 19, un témoin entend Eric Harris crier « Go! Go! ». Les deux adolescents ouvrent le feu et tirent sur Rachel Scott et Richard Castaldo, qui étaient en train de déjeuner assis sur un monticule herbeux à côté de l'entrée ouest de l'école. Scott est tuée, Castaldo est grièvement blessé. Personne ne sait qui a commencé à tirer ni qui a tué Scott. Eric enlève alors son manteau, sort son 9 mm semi-automatique et tire sur un groupe de trois étudiants vers l'escalier ouest - Daniel Rohrbough, Sean Graves et Lance Kirklin. Harris et Klebold se tournent et tirent sur des étudiants assis dans l'herbe vers le sud ; Michael Johnson est touché mais ne peut s'enfuir. Mark Taylor est également touché. Klebold descend alors l'escalier en direction de la cafétéria, il tire une fois de plus sur Lance Kirklin au visage, le blessant grièvement. Il se dirige ensuite vers Daniel Rohrbough qui rampait pour descendre les escaliers et lui tire dans le dos à bout portant, le tuant. Il se dirige ensuite vers la cafétéria, certainement pour voir pourquoi les bombes au propane n'avaient pas explosé. Pendant ce temps, Harris tire sur plusieurs étudiants, blessant Anne-Marie Brad alors qu'elle tentait de fuir. Après quelques secondes, Klebold remonte l'escalier et rejoint Harris. Une professeur d'art plastiques, Patti Nielson, pensant que Harris et Klebold tournaient une vidéo amateur, se dirige vers eux avec l'étudiant Brian Anderson et les interpelle en leur demandant d'arrêter. Harris tire alors en direction de Patti Nielson, qui est blessée par des éclats de verre, elle parvient à se réfugier dans la bibliothèque, où elle parvient à prévenir la police par téléphone. Brian Anderson est également blessé par des éclats de verre.

À 11 h 24, un premier officier de police se rend rapidement sur les lieux et échange des tirs avec Harris et Klebold. L'alerte est alors donnée et les autorités, bien que dépassées comme le montrent les enregistrements de leurs échanges radio, savent qu'une fusillade était en cours dans l'école secondaire Columbine. Lorsque l'officier est à court de munitions, Harris et Klebold entrent dans l'école et se dirigent vers la cafétéria en traversant les couloirs, tirant sur ceux qu'ils rencontraient sans distinction : Stéphanie Munson à la cheville ainsi que Dave Sanders à la poitrine, ce dernier tentait de prévenir les étudiants de la bibliothèque[16]. Il meurt à 15 h, des suites d'une très grave hémorragie.

Massacre de la bibliothèque

Schéma du FBI sur les déplacements d'Eric Harris et Dylan Klebold dans la bibliothèque[15].

À 11 h 29, les deux élèves pénètrent dans la bibliothèque où se cachaient alors sous les tables 52 étudiants et 2 professeurs dont l'enseignante Patti Nielson. Harris hurle « Get up! » (« Debout ! ») assez fort pour qu'il puisse être entendu sur l'enregistrement de l'appel que Patti Nielson passait alors à la police[17]. Des étudiants affirment avoir entendu Harris crier des choses telles que : « Everyone with white hats, stand up! This is for all the shit you've given us for the past four years! » (« Tous ceux avec des chapeaux blanc, levez-vous ! C'est pour toutes les emmerdes que vous nous avez fait subir durant ces quatre dernières années ! » ; il était de coutume de porter une casquette blanche chez les sportifs de l'école secondaire Columbine) ou encore « All jocks stand up! We'll get the guys in white hats » (« Tous les sportifs levez-vous ! Nous allons prendre les gars aux casquettes blanches »). Les deux étudiants tirèrent sur les élèves cachés sous les tables, discutèrent avec certains avant de les abattre ou de les laisser partir comme John Savage, un ami de Dylan, à qui ce dernier cria de partir ou encore Cassie Bernall à qui Eric aurait demandé : « Do you believe in God? » (« Crois-tu en Dieu ? »). La jeune fille lui aurait alors répondu qu'elle y croyait[18]. Eric tira alors, la tuant sur le coup ; le recul de l'arme lui casse le nez. Ils commettent dans ce lieu le plus grand nombre de victimes : 10 élèves périssent en 7 minutes. Ils lancent également plusieurs bombes, bien que nombre d'entre elles n'aient pas fonctionné. Ils évoquent alors l'idée de commencer à poignarder les étudiants : « Maybe we should start knifing people, that might be more fun. » (« Peut-être qu'on devrait commencer à poignarder les gens, ça serait plus drôle »).

À 11 h 42, les deux étudiants sortent de la bibliothèque, certainement à cause du nez de Harris qui saignait abondamment, mettant ainsi fin au massacre. Ils se rendent à la cafétéria qu'ils vandalisent puis errent dans les couloirs de l'établissement, terrorisant les élèves cachés dans leurs salles de classe ou dans les toilettes en les menaçant de mort mais sans toutefois se servir à nouveau de leurs armes.

Suicide des tireurs

À 12 h 00, les deux meurtriers retournèrent ensuite à la bibliothèque d'où toutes les victimes, excepté deux blessés, avaient fui. Après quelques échanges de coup de feu avec les policiers situés à l'extérieur, ils se suicidèrent à 12 h 08 d'une balle de pistolet dans la tête pour Klebold et d'une balle de fusil à pompe dans la bouche pour Harris. Les autorités signalèrent des bombes tuyaux à 13 h 00 et deux équipes d'intervention entrèrent dans l'école à 13 h 09 ; ils avancèrent de classe en classe, découvrant les élèves et les professeurs cachés. Tous les étudiants, les enseignants et employés de l'école furent emmenés, interrogés, puis soignés avant d'être transférés par autobus. Les policiers retrouvèrent les corps de la bibliothèque à 15 h 30.

À 16 h 00, le shérif fit une estimation initiale de 25 étudiants et enseignants morts. À 16 h 30, l'école fut déclarée sûre. Cependant, à 17 h 30, des agents supplémentaires furent appelés car des explosifs ont été trouvés dans la voiture de Klebold sur le parking. Le shérif décida alors de placer toute l'école comme scène de crime. Treize morts, y compris les tireurs, étaient encore à l'intérieur de l'école. À 22 h 45, la bombe de la voiture explosa quand un policier tenta de la désamorcer. La voiture fut endommagée, mais personne ne fut blessé.

Après la tuerie

Blessures et décès lors de l'incident initial
1. Rachel Scott, 17 ans, tuée.
2. Richard Castaldo, 17 ans, blessé.
3. Daniel Rohrbough, 15 ans, tué.
4. Sean Graves, 15 ans, blessé.
5. Lance Kirklin, 16 ans, blessé.
6. Michael Johnson, 15 ans, blessé.
7. Mark Taylor, 16 ans, blessé.
8. Anne-Marie Hochhalter, 17 ans, blessée.
9. Brian Anderson, 16 ans, blessé.
10. Patti Nielson, 35 ans, blessée.
11. Stephanie Munson, 16 ans, blessé.
12. Dave Sanders, 47 ans, tué.
Blessures et décès dans la bibliothèque
13. Evan Todd, 15 ans, blessé.
14. Kyle Velasquez, 16 ans, tué.
15. Patrick Ireland, 17 ans, blessé.
16. Daniel Steepleton, 17 ans, blessé.
17. Makai Hall, 18 ans, blessé.
18. Steven Curnow, 14 ans, tué.
19. Kacey Ruegsegger, 17 ans, blessée.
20. Cassie Bernall, 17 ans, tuée.
21. Isaiah Shoels, 18 ans, tué.
22. Matthew Kechter, 16 ans, tué.
23. Lisa Kreutz, 18 ans, blessée.
24. Valeen Schnurr, 18 ans, blessé.
25. Mark Kintgen, 17 ans, blessé.
26. Lauren Townsend, 18 ans, tuée(dans la bibliothèque)
27. Nicole Nowlen, 16 ans, blessée.
28. John Tomlin, 16 ans, tué. (dans la bibliothèque, alors qu'il essayait de rassurer une autre élève)
29. Kelly Fleming, 16 ans, tué.
30. Jeanna Park, 18 ans, blessée.
31. Daniel Mauser, 15 ans, tué.
32. Jennifer Doyle, 17 ans, blessée.
33. Austin Eubanks, 17 ans, blessé.
34. Corey DePooter, 17 ans, tué.
Décès des tireurs
35. Eric Harris, 18 ans, suicide, un seul coup de feu dans la bouche.
36. Dylan Klebold, 17 ans, suicide, une seule balle dans la tête.

Le 21 avril, des démineurs ratissèrent l'école afin de trouver d'éventuelles bombes cachées. À 10 h 00, l'équipe de déminage déclara que le bâtiment était sûr. À 11 h 30, un porte-parole du shérif déclara qu'une enquête était lancée. À 14 h 30, une conférence de presse fut organisée par le procureur Thomas David et le shérif John Stone. Ceux-ci expliquèrent qu'ils suspectèrent que d'autres personnes ont aidé les adolescents à réaliser leur tuerie. Tout au long de l'après-midi et en début de soirée, les corps furent progressivement retirés de l'école et emmenés afin d'être identifiés et autopsiés. À 17 h 00, les noms de plusieurs des morts furent connus. Un communiqué officiel fut également publié en indiquant que 15 décès furent confirmés, ainsi que 27 blessés.

Le 30 avril, de hauts fonctionnaires du comté de Jefferson se réunirent pour décider s'ils devaient révéler l'existence du mandat de perquisition demandé par Michael Guerra un an plus tôt. Ils décidèrent de ne pas divulguer cette information lors d'une conférence de presse tenue le 30 avril. Au cours des deux années suivantes, le rapport original de Guerra et les documents du dossier d'enquête furent perdus. Leur perte a été qualifiée de « troublante » par un grand jury convoqué après avoir appris l'existence du fichier, en avril 2001[19].

Dans le mois suivant le massacre, une attention particulière fut portée sur Cassie Bernall et Rachel Scott, à qui l'un des deux tireurs aurait demandé « Crois-tu en Dieu ? ». Elles auraient répondu « oui » avant d'être tuées. Toutefois, l’existence de ces conversations est controversée[18].

Raisons possibles du massacre

Beaucoup de débats ont eu lieu sur la motivation des assassins. Contrairement aux autres fusillades en milieu scolaire, il est difficile d'évaluer les raisons de ce crime du fait que les deux tireurs se soient suicidés. Les réponses ont été lentes à venir et il n'y a pas eu de procès grâce auquel les victimes auraient pu avoir une explication sur leur agression.

Psychopathie et la dépression

La première conclusion des enquêteurs fut que les deux adolescents s'étaient vengés de leurs « tyrans » qui les intimidaient depuis plusieurs années[20]. Une théorie similaire a été développée par Brooks Brown dans son livre sur le massacre, en notant que les enseignants fermaient souvent les yeux sur ce genre de pratique[21]. Selon des témoignages, des remarques homophobes ont été lancées envers Klebold et Harris[22].

Cinq années après l'évènement, le FBI et son équipe de psychologues et psychiatres, tel que le Docteur Frank Ochberg, ont rendu publiques leurs conclusions dans un article[23]. Ils ont fait valoir que Harris était un psychopathe atteint d'un complexe de supériorité et que Klebold était dépressif.

Jeux vidéo

Harris et Klebold étaient fans de jeux vidéo tels que Doom et Wolfenstein 3D. Harris créait des niveaux pour Doom qui ont été largement diffusés, et qui peuvent être encore trouvés sur internet. Les rumeurs selon lesquelles certains de ces niveaux ressemblaient à l'école secondaire Columbine semblent fausses[24].

Plusieurs poursuites infructueuses ont été déposées contre les fabricants de certains jeux vidéo : Sony America, AOL/Time Warner, ID Software, Atari, Sega of America, Virgin Interactive Media, Activision, Polygram Film entertainment Distribution, New Line Cinema, GT Interactive Software, Nintendo[25] à la suite de la fusillade de Columbine par les parents de certaines des victimes[26].

Les deux adolescents étaient également fans de Tueurs nés (Natural Born Killers) d'Oliver Stone. Ils avaient notamment surnommé le jour de leur massacre « the holy April morning of NBK » (le saint matin d’avril de NBK) dans leur journal et leur vidéo[27].

Facteurs environnementaux

Le climat social dans les écoles a été un sujet de discussion fréquent après les premières investigations. Il a été dit que Klebold et Harris ont été isolés du reste de leurs camarades de classe, ce qui a renforcé leur sentiment d'impuissance, d'insécurité et de dépression, ainsi que d'un fort besoin d'attention. Cela a été mis en doute, car Harris et Klebold avaient un cercle étroit d'amis avec lesquels ils sortaient régulièrement le week-end[23]. Durant les semaines suivant la fusillade, les rapports des médias sur les deux élèves les montrent comme faisant partie d'un culte gothique[28]. Harris et Klebold étaient considérés comme faisant partie d'un club appelé la « mafia Trenchcoat ». Plus tard, ce qualificatif a été considéré comme erroné[29].

La musique, principalement le heavy metal (ou la « musique noire ») et des groupes comme KMFDM ou Marilyn Manson ont été mis en cause[30],[31],[32]. Il a été montré plus tard que les deux adolescents n'étaient pas des fans de ces groupes.

Choix de la date

En raison de l'ambiguïté des traces écrites de leur planification, de nombreuses théories existent encore sur le choix de la date. Une théorie affirme que la date initialement choisie était le 19 avril 1999. Cette date correspondait à l'anniversaire de l'attentat d'Oklahoma City et l'immolation des « Branch Davidians » à Waco. Les deux adolescents avaient en effet mentionné dans leur vidéo qu'ils voulaient « faire mieux » que ces deux évènements. Cependant, en raison des retards dans la fabrication des bombes au propane et à l'acquisition des munitions, la date a été reportée au 20 avril 1999. Cette date coïncide avec l'anniversaire d'Adolf Hitler, conduisant à des spéculations selon lesquelles les deux étudiants étaient des néo-nazis[30], bien que Dylan Klebold ait de la famille juive.

Impact

The Columbine memorial.

Sécurité à l'école

À la suite de la fusillade de Columbine, les écoles à travers les États-Unis ont instauré de nouvelles mesures de sécurité telles que la fouille des sacs à dos, des détecteurs de métaux et des gardes de sécurité. Plusieurs écoles dans tout le pays ont mis en place un système de code d'identification généré par ordinateur pour chaque étudiant[33].

Effets à long terme

The Hope Columbine Memorial Library, bibliothèque-mémorial aux victimes de la fusillade.

Les services de police ont réévalué leurs tactiques ainsi que leur formation pour les situations similaires à Columbine. En effet, la vitesse et les techniques d'intervention du SWAT ont été critiquées. La police a suivi la tactique traditionnelle à Columbine, à savoir entourer le bâtiment puis mettre en place un périmètre afin de limiter les dégâts. Cette approche a été remplacée par une tactique qui prend en compte la présence d'un tireur actif dont l'intérêt est de tuer et non pas de prendre des otages. Les agents ont pour but de repérer et de neutraliser le tireur à tout prix avant qu'il ne fasse d'autres victimes. Dave Cullen, auteur du livre Columbine, a déclaré que « Ce nouveau protocole a été couronné de succès au cours des fusillades de la dernière décennie. À Virginia Tech, il a probablement sauvé des dizaines de vies[34]. »

Contrôle des armes

Le massacre a suscité beaucoup d'attention concernant le contrôle des armes à feu. En 2000, des législations fédérales ont été mises en place requérant des verrous de sécurité sur les armes à feu ainsi que l'interdiction de l'importation des magasins de munitions en grande capacité. Bien que des lois aient été adoptées interdisant aux criminels et aux mineurs d'acheter des armes, il y a eu une controverse considérable sur la législation relative à la vérification des antécédents à des expositions d'armes. De nouveaux débats ont été ouverts entre le National Rifle Association (lobby américain ayant pour but de promouvoir les armes à feu aux États-Unis) et la restriction qu’engendre ces nouvelles lois sur le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis[35],[36].

Mémorial de Columbine

En 2000, le défenseur de la jeunesse et avocate Melissa Helmbrecht (en) a organisé un événement souvenir à Denver avec deux élèves survivants appelé la « Journée de l'espoir »[37],[38].

Un mémorial permanent pour commémorer la fusillade du 20 avril 1999 et honorer les victimes a été érigé le 21 septembre 2007 à Clement parc, la prairie voisine où des mémoriaux improvisés ont été placés quelques jours après le massacre[39].

Références culturelles à la fusillade de Columbine

De nombreux films, livres ou musiques ont mis en scène ou se sont inspirés du massacre de Columbine.

Au cinéma, le documentaire Bowling for Columbine (2002) de Michael Moore, dont l'objectif est de critiquer le droit au port d'arme sur le sol américain, et le film Elephant (2003) de Gus Van Sant, ont directement pris la fusillade de Columbine comme point de départ. Les deux films ont reçu un très bon accueil critique et ont obtenu de nombreuses récompenses, dont le Prix du 55e anniversaire du Festival de Cannes, l'Oscar du meilleur film documentaire et le César du meilleur film étranger pour le film de Michael Moore et la Palme d'or et le Prix de la mise en scène à Cannes pour le film de Gus Van Sant.

À la télévision, cet événement a également inspiré la série American Horror Story (2011), l'épisode 16 de la saison 3 de la série Les Frères Scott (Accès de colère, 2006), l'épisode 4 de la saison 7 de Esprits criminels (Les Survivants, 2011), et l'Épisode 1: De sang froid ( Rampage ) de la saison 4 de la série Cold Case : Affaires classées (2006). La fin de l'épisode 1 de la saison 6 de Sons of Anarchy est également inspirée de cet événement : on voit un jeune garçon assis sur un banc de son école écrire dans son journal intime, qu'il pose au bout d'un moment et sort un tec-9 de son cartable. Il entre ensuite dans un bâtiment de l'école. Quelques secondes plus tard, des cris et des coups de feu en sortent. L'épisode se termine par un aperçu du journal intime du garçon, ouvert par la force du vent, à l'intérieur duquel on voit des dessins morbides. Il est directement fait référence à Columbine et à la psychologie des deux tireurs dans l'épisode 23 de la saison 20 de la série New York Police Judiciaire.

Ce massacre est également évoqué en musique, dans la chanson The Kinslayer (2000) du groupe de musique Nightwish, ou de façon implicite dans la chanson Pumped Up Kicks (2010) de Foster the People. Le groupe Flyleaf évoque également la fusillade de Columbine dans sa chanson Cassie, faisant référence à Cassie Bernall et à la question que lui auraient posé les tueurs avant de l'abattre : « Do you believe in God ? » (« Crois-tu en Dieu ? »). Marilyn Manson a aussi écrit une chanson entiere sur cet évènement; The Nobodies. Le roman américain de Wally Lamb, "Le Chagrin et la Grâce " ("The hour I first believe" - 2008), utilise ce massacre comme un puissant élément de crise, entremêlant habilement réalité et fiction.

Notes et références

Notes

  1. Une high school, dans le système scolaire américain, peut être traduit par école secondaire en français. Elle correspond partiellement à ce qui est appelé athénée, école secondaire, gymnase ou lycée dans les autres pays francophones.

Références

  1. (fr) « De Columbine a Winnenden le jeu vidéo comme bouc émissaire », sur fluctuat.net (consulté le )
  2. (en) Janelle Brown, « Doom, Quake and mass murder », sur salon.com, (consulté le )
  3. (en) Henry Jenkins, « Lessons from Littleton », sur nais.org nais.org, (consulté le )
  4. (en) « Eric Harris' Webpages », sur acolumbinesite.com (consulté le ).
  5. « Columbine » The final report. Saison 1, épisode 9
  6. (en) « District attorney releases Columbine gunman's juvenile records », sur rcfp.org, (consulté le ).
  7. (en) Journals, Notebooks and Diaries
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  9. (en) « Police Reports for Eric Harris and Dylan Klebold », sur acolumbinesite.com (consulté le ).
  10. (en) « Americas Columbine killers planned to kill 500 », sur Bbc news, (consulté le ).
  11. (en) « The Columbine Basement Tapes », sur acolumbinesite.com (consulté le ).
  12. (en) Dan Luzadder, « Loophole protects Columbine 'witness' », sur denver.rockymountainnews.com, (consulté le ).
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Annexes

Bibliographie

Ouvrages

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  • (en) Ralph W. Larkin, Comprehending Columbine, Temple University Press, (ISBN 978-1592134915)
  • (en) Justin Watson, The Martyrs of Columbine : Faith and the Politics of Tragedy, Saint Martin's Press Inc., (ISBN 978-0312239572)

Presse écrite

Vidéographie

Films documentaires et reportages

Autres vidéos

Articles connexes

Liens externes

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