Fusain d'Europe

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Euonymus europaeus

Le Fusain, le Fusain d'Europe (Euonymus europaeus), le bonnet de prêtre, le Bois à lardoire ou le bonnet d'évêque, est un arbuste ou un petit arbre de la famille des Celastraceae.

Description[modifier | modifier le code]

Planche.
Fruits.

C'est un arbuste commun en France, pouvant mesurer de 3 à 8 mètres, tiges dressées, ramifiées, vert mat, presque quadrangulaires (souvent marquées de 4 crêtes blanchâtres plus ou moins liégeuses) et les feuilles opposées et finement dentées et aux petites fleurs vert-jaunâtre. Cet arbuste est surtout remarquable par ses fruits à l'automne, des capsules roses laissant voir à maturité des graines orange, ou capsules rose vif laissant voir des graines rouges brillantes. La graine est en fait entièrement enveloppée d'un arille[1], qui lui donne sa couleur.

Leur aspect les a fait surnommer « bonnets d'évêque »[2]. À l'automne, son feuillage se colore partiellement en rouge, parfois vif, ce qui en fait une plante très appréciée dans les haies pour son aspect décoratif.

Il a une croissance rapide, mais une faible longévité[3].

Il est commun partout sauf en Méditerranée.

Espèce héliophile ou mi-ombre[4].

On le trouve dans les haies, les lisières, les bois, les fruticées et les hêtraies.

Il se multiplie facilement par semis, bouture et marcotte[4].

Hôte[modifier | modifier le code]

Le Fusain d'Europe peut aussi être l'hôte des œufs du puceron noir de la fève (Aphis fabae). En effet, à la fin de l'automne, les pucerons viennent s'y reproduire. Des œufs naîtront les fondatrices de l'année suivante, qui migreront vers une espèce de fabacée pour s'y nourrir.

Ce qui en fait un auxiliaire précieux pour les premières colonies de syrphes au printemps et permet leur développement pour les futures « invasions » de pucerons.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Organes reproducteurs :

Graine :

Habitat et répartition :

  • Habitat type : fourrés arbustifs médioeuropéens, planitiaires-montagnards, méso à eutrophiles[5]

Aire de répartition[modifier | modifier le code]

Eurasiatique.

Propriétés[modifier | modifier le code]

Toutes les parties de la plante sont toxiques[6], en particulier le fruit, qui peut renfermer jusqu'à 0,1 % d'un mélange d'hétérosides cardiotoniques et d'alcaloïdes sesquiterpéniques.

Utilisations[modifier | modifier le code]

Etude d'une branche d'Evonymus, par Henri Bergé, 1919, Musée de l'Ecole de Nancy.
  • Arbuste d'ornement ;
  • carbonisé en vase clos, il produit le fusain, un charbon de bois très apprécié des dessinateurs[7] ;
  • son bois, de couleur jaune, était parfois utilisé en sculpture et il servait aussi à fabriquer des lardoires et des fuseaux. Il sert toujours en horlogerie pour nettoyer rouages en laiton et rubis sans les griffer ;
  • les capsules de cet arbuste réduites en poudre étaient autrefois utilisées sur les cheveux et les vêtements pour essayer de les débarrasser des poux ; ainsi qu'en décoction contre la gale des chiens et chats[8] ;
  • l'enveloppe des graines donnait une teinture rouge et servait à colorer les maroquins[8] ;
  • la décoction des fruits servait à se blondir les cheveux[9] ;
  • Il est connu pour être un des meilleurs charbons de bois pour la poudre[8].

Pathologies[modifier | modifier le code]

En raison de sa toxicité naturelle, le fusain résiste à la plupart des phytophages, mais il peut néanmoins être attaqué par les chenilles de trois petits lépidoptères du genre Yponomeuta. Ces attaques ne sont pas graves pour la plante, mais spectaculaires en raison d'une forte ou totale défoliation et de l'entoilement de l'arbuste par les chenilles fileuses d'une solide soie. Le phénomène ne dure que quelques semaines, avant que les feuilles du fusain ne repoussent quelques semaines après (fin mai, début juin). Les trois espèces d'hyponomeutes pouvant se nourrir du fusain sont[10] :

La chenille de la Phalène du fusain (Ligdia adustata), un autre lépidoptère de la famille des Geometridae, se nourrit aussi de fusain.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « arille — Wiktionnaire », sur fr.wiktionary.org (consulté le )
  2. Lieutaghi 2004, p. 627.
  3. Jacques Brosse, Larousse des arbres et des arbustes, Larousse, (ISBN 2-03-505172-X, OCLC 44481748, lire en ligne)
  4. a et b Lieutaghi 2004, p. 631.
  5. Données d'après : Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.
  6. Lieutaghi 2004, p. 628.
  7. « Fabrication du charbon de bois, atelier Bern'Art » (consulté le ).
  8. a b et c Lieutaghi 2004, p. 630.
  9. Valmont de Bomare (1775) Dictionnaire raisonné universel d'histoire naturelle, Brunet, Paris
  10. Heiko Bellmann, traduit par Gérard Luquet ; Quel est donc ce papillon ? ; éd. Nathan, collection « Guides Nathan Quel est donc ? » ; 7 mars 2013, 455 p.  (ISBN 978-2-09-278647-5)
  11. « Insectes.org, insectes 13bis-11 (voir page 3, consacrée à la famille des Hyponomeutides, ou Yponomeutides) » (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]