Fukanzazengi

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Manuscrit de 1233 du Fukanzazengi de Dōgen.

Le Fukanzazengi (普勧坐禅儀?) est un texte fondateur de l'école Sōtō du bouddhisme zen, écrit par le moine Dōgen en 1227. Il exprime l'essence de la pratique de zazen, tout en donnant des instructions sur la posture.

Titre[modifier | modifier le code]

Le titre de l’œuvre, Fukanzazengi peut se décomposer ainsi : fukan, « recommandé », zazen, « zazen » et gi, « règle, loi, principe ». La recommandation ne s'adresse pas uniquement aux moines, mais à toute la société — le peuple, les laïcs, toutes celles et tous ceux qui pratiquent zazen. On obtient donc le sens de Guide universel sur la voie juste de zazen[1], aussi traduit par Recommandations générales [concernant] les règles du zazen[2].

Histoire du texte[modifier | modifier le code]

Dōgen, fondateur de l'école Sōtō, écrit le Fukanzazengi en 1227, à son retour de Chine. Toutefois, cette version a disparu[3],[2], mais on conserve cependant deux versions plus tardives, l'une datée de 1233 (édition dite Tempuku, d'après la première année de l'ère du même nom, date à laquelle elle a été rédigée) ; l'autre étant la version finale que l'on trouve dans le Eihei Kōroku (Notes étendues du Eihei-ji) écrite peut-être en 1242 et appelée Rufubon, « version populaire »[3]. On relèvera aussi que le Fukanzazengi est écrit en chinois et qu'il ne fait pas partie de l'œuvre maîtresse de Dôgen, le Shōbōgenzō. On en trouve cependant dans ce dernier ouvrage une version abrégée écrite en japonais en 1243 (portant le numéro onze dans l'Ancienne édition), intitulée Zazengi[3], titre que Yoko Orimo traduit par « La manière de la méditation assise »[4].

Présentation[modifier | modifier le code]

Le Fukanzazengi est devenu un guide de référence dans l'école Sōtō[5], et ce bref texte est récité quotidiennement dans les monastères lors de la méditation du soir[2]. Il s'agit d'un « manifeste sur la pratique de zazen[2] » qui décrit précisément la posture assise et l’état d'esprit « au-delà de la pensée » (hishiryō) à adopter lors de la pratique de zazen[6]. Il rend ainsi accessible au plus grand nombre la pratique de la méditation zen[5].

Contenu[modifier | modifier le code]

Extrait du Fukanzazengi
« Vous devez en conséquence abandonner une pratique fondée sur la compréhension intellectuelle, courant après les mots et vous en tenant à la lettre. Vous devez apprendre le demi-tour qui dirige votre lumière vers l'intérieur, pour illuminer votre vraie nature. Le corps et l'âme d'eux-mêmes s'effaceront, et votre visage originel apparaîtra. Si vous voulez atteindre l'éveil, vous devez pratiquer l'éveil sans tarder[6]. »

L’enjeu de ce texte est de comprendre «en quoi l'effort concentré de l'homme est nécessaire » pour s’éveiller, alors que « la Voie est fondamentalement parfaite» et qu’« elle pénètre tout. »[6]

Le texte contient des conseils pour la pratique de zazen, tant au niveau de la posture assise (lotus ou demi-lotus) que de l'état d'esprit. On y retrouve les termes de pensée shiryō (思量?), non-pensée (fushiryō (不思量?)), et au-delà de la pensée (hishiryō), présents aussi dans le chapitre Zazengi du Shobogenzo[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Coupey 2009, p. 11.
  2. a b c et d Éric Rommeluère, Les fleurs du vide : Anthologie du bouddhisme Soto Zen, Paris, Seuil, , 227 p. (ISBN 978-2-246-51141-0)
  3. a b et c Dōgen's Extensive Record. A translation of "Eihei Kōroku", Edited and introduced by Taigen Dan Leighton; Translated by Taigen Dan Leighton and Shohaku Okumora, Boston, Wisdom Publication, 2010, p. 532-535 (ISBN 978-0-861-71670-8)
  4. Maître Dôgen (trad. du japonais par du japonais et présenté par Yoko Orimo), Shôbôgenzô. La vraie Loi, Trésor de l’Œil, vol. 6, Paris, Sully, , 375 p. (ISBN 978-2-354-32080-5), p. 9-14
  5. a et b (ja) Asahi shinbun, « 普勧坐禅儀は » [« Fukanzazengi »], sur Kotobank,‎ (consulté le ).
  6. a b et c Yōko Orimo et Christiane Marmèche, « Fukanzazengi [普勧坐禅儀] de Maître Dôgen », Ateliers d'étude du Shôbôgenzô avec Yoko Orimo, sur www.shobogenzo.eu,‎ (consulté le ).
  7. Christiane Marmèche, « Traductions et interprétations comparées de "shiryô" 思量, "fushiryô" 不思量, "hishiryô" 非思量 dans Zazengi et Fukanzazengi », Ateliers d'étude du Shôbôgenzô avec Yoko Orimo, sur shobogenzo.eu,‎ (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Traduction avec commentaire[modifier | modifier le code]

Étude[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

  • Le Fukanzazengi traduit en français, sur zen-azi.org. [lire en ligne (page consultée le 26 mai 2021)]