Frédérique Calandra

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Frédérique Calandra
Illustration.
Frédérique Calandra en 2008.
Fonctions
Maire du 20e arrondissement de Paris

(12 ans, 3 mois et 12 jours)
Élection
Réélection
Prédécesseur Michel Charzat
Successeur Éric Pliez
Rapporteure spéciale du Grand Paris[1]

(4 ans, 5 mois et 19 jours)
Élection
Président Patrick Ollier
Adjointe au maire de Paris
Médiatrice de la ville de Paris

(7 ans et 4 jours)
Maire Bertrand Delanoë
Successeur Claire Brisset
Biographie
Date de naissance (61 ans)
Lieu de naissance Paris (France)
Nationalité Française
Parti politique PS (jusqu’en 2019)
LREM (depuis 2019)
Diplômée de Université Paris-VIII

Frédérique Calandra (née le à Paris) est une femme politique française.

Membre du Parti socialiste (PS), elle est adjointe au maire de Paris Bertrand Delanoë de 2001 à 2008 puis maire du 20e arrondissement de Paris de 2008 à 2020.

Peu avant les élections municipales de 2020, elle rompt avec le PS et prend la tête dans son arrondissement d’une liste soutenue par La République en marche (LREM). Elle perd son siège au profit d'Éric Pliez.

Le 29 juillet 2020, elle est nommée par le gouvernement déléguée interministérielle à l’aide aux victimes, à compter du 9 août 2020[2]. Son mandat s'achève le 30 octobre 2022.

Biographie[modifier | modifier le code]

Études et carrière[modifier | modifier le code]

Titulaire d'un DEA de géopolitique (Paris-VIII) et du certificat de l'Institut international des droits de l'homme - Fondation René Cassin (université René Cassin - Strasbourg), Frédérique Calandra travaille dans le milieu associatif, notamment humanitaire, depuis 1985[réf. nécessaire].

Elle a été successivement directrice d'un comité de bassin d'emploi en Seine-et-Marne, directrice de l'association Paris 1989 pour la mise en œuvre d'un projet international dans le cadre des célébrations du bicentenaire de la Révolution française[3], directrice de la communication et chargée de mission internationale de la Fondation Danielle-Mitterrand - France Libertés[3], assistante parlementaire de Véronique Carrion-Bastok (députée de Paris) et enfin cadre depuis 1999 dans une association de l'économie solidaire.

Médiatrice de la ville de Paris[modifier | modifier le code]

La ville de Paris s'est dotée d'un médiateur municipal dès 1977, devenant la première ville de France à bénéficier d'un médiateur institutionnel. Bertrand Delanoë a décidé de confier cette mission à Frédérique Calandra, élue adjointe au maire en 2001, et conseillère du 20e arrondissement depuis 1995, devenant ainsi la quatrième médiatrice de la ville de Paris[4].

Le 30 novembre 2005, elle a organisé le IVe congrès de l’Association des ombudsmans et médiateurs francophones, dont elle est membre[5], à l’hôtel de ville de Paris[6].

En tant que médiatrice d'un service public, Frédérique Calandra a été membre de l'Institut international de l'ombudsman[7] et participé au développement et à la réflexion autour de la question de la médiation municipale[8],[9].

Frédérique Calandra était également signataire de la charte des médiateurs du service public et membre de plusieurs organisations internationales de médiation administrative.

À la suite de son élection à la mairie du 20e arrondissement de Paris, la fonction a été confiée, le , à Claire Brisset, qui avait été Défenseur des enfants du 4 mai 2000 jusqu'au 3 mai 2006.

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Discours de Frédérique Calandra lors du rassemblement des francs-maçons du cimetière du Père-Lachaise le 1er mai 2017.

Elle est décrite par le journal Le Parisien comme une « fervente sociale-démocrate », qui « se trouve au PS un héros, François Mitterrand, et un maître-à-penser, Dominique Strauss-Kahn »[10].

Aux élections municipales de 2008, Frédérique Calandra[11] conduit la liste d'union de la gauche à Paris 20e[12], pour succéder à Michel Charzat qui se présente sur une liste dissidente[13].

Elle est élue au second tour maire d'arrondissement (69,5 % contre 30,5 % à Michel Charzat)[14].

Le 10 octobre 2013, elle est reconduite comme tête de liste PS dans le 20e arrondissement pour les élections municipales de 2014 à Paris qu'elle remporte avec 55,07 % des voix au second tour. Elle est réélue maire le 13 avril 2014.

Durant son mandat, une polémique éclate à propos des pratiques du directeur général des services (DGS) de la mairie, accusé par des employés et par des syndicats de discriminations, de propos racistes et de harcèlement sexuel et moral[15],[16]. Frédérique Calandra décide de le soutenir et de le maintenir à son poste[17],[18]. En novembre 2018, la maire du 20e arrondissement de Paris et Anne Hidalgo saisissent l'Inspection générale de la Ville de Paris afin de conduire « une enquête administrative indépendante qui permettra de faire toute la lumière sur les faits qui sont reprochés au DGS du 20e »[19].

Elle est élue le conseillère métropolitaine déléguée de la métropole du Grand Paris[20].

Idéologiquement opposée à un courant du féminisme représenté par Christine Delphy, Rokhaya Diallo ou Sylvie Tissot, Frédérique Calandra lance des poursuites judiciaires contre ces deux dernières qui ont vigoureusement critiqué l'interdiction par la mairie de rencontres-débats et d'une projection de film auxquels elles devaient participer en mars 2015[21],[22]. Elle justifie sa décision notamment du fait de la signature des deux femmes d’une pétition contre le soutien à Charlie Hebdo après l’incendie terroriste des locaux du journal satirique en 2011[23].

À la suite de ce conflit, le Tribunal de grande instance de Paris donne raison le 2 octobre 2018 à Frédérique Calandra, qui avait déposé plainte contre des militants d’un collectif. Ces derniers l’avaient accusée de « racisme » à la suite des événements entourant la semaine pour l’égalité hommes-femmes en février 2015[24].

Début décembre 2016, elle échoue face à George Pau-Langevin à obtenir l'investiture PS pour la 15e circonscription de Paris, en vue des élections législatives de 2017[25]. Celle qui était la députée sortante est réélue.

En mars 2019, la mairie du 20e arrondissement s’oppose à la diffusion d’un documentaire sur les violences policières, invoquant la convention d’occupation des écoles votée par la ville de Paris, qui stipule qu’une école ne peut être prêtée que le samedi matin[26]. En outre, elle rappelle que la maire du 12e arrondissement a refusé un événement similaire, « sans que les associations qui avaient fait cette demande n'aient crié alors à la censure », pointant du doigt l’ambiguïté des reproches formulés[27].

Elle est membre fondateur du Printemps républicain[28].

En octobre 2019, elle se désolidarise de la maire de Paris Anne Hidalgo, la jugeant « prisonnière de ses alliances (communistes, Génération·s, Verts) », critiquant également sa politique en matière de transport, de propreté et de sécurité. Déjà soutien de la liste sénatoriale LREM fin 2017, elle annonce soutenir le candidat macroniste Benjamin Griveaux pour les élections municipales de 2020[29].

Le 25 novembre 2019, elle est officiellement investie tête de liste « Paris ensemble », portée par Benjamin Griveaux pour LREM[30].

Lors d'une émission sur CNews le , elle accuse la Ligue de l'enseignement d'avoir voulu organiser « une démonstration de comment bien porter le voile pour les jeunes filles » et prétend que les Frères musulmans auraient infiltré certains centres sociaux parisiens[31]. Lors de sa cérémonie des vœux, une centaine de manifestants l’interrompent pour dénoncer ses prises de position et ses déclarations sur CNews. Frédérique Calandra compare alors ces manifestants à une « bande de sagouins » et est obligée d'évacuer la salle[32]. Plusieurs élus sortants de l'opposition font également le choix de ne pas monter sur l'estrade « pour dénoncer ses prises de position odieuses », selon ces derniers[31].

Lors des élections municipales de 2020, la liste LREM qu'elle conduit arrive en 4e position au second tour avec un total de 3 663 voix, soit 9,23 % des suffrages exprimés[33]. Elle est nommée déléguée interministérielle à l'aide aux victimes à compter du [34],[35] et démissionne de son mandat au conseil municipal du 20e arrondissement le [36].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Célibataire, elle est mère d'un enfant[3]. Le Canard enchaîné relève en février 2020 qu'elle bénéficie d'un tarif avantageux pour la cantine de son enfant ne se justifiant pas au regard de ses revenus[37].

Détails des mandats[modifier | modifier le code]

  • Membre du Conseil de Paris, assemblée délibérante de la ville de Paris, depuis le 18 mars 2001, réélue le 16 mars 2008 et le 30 mars 2014[38]
  • Membre du Conseil métropolitain du Grand Paris depuis le 15 décembre 2015
  • Rapporteure spéciale du Conseil métropolitain du Grand Paris depuis le 22 janvier 2016[39]
  • Maire du 20e arrondissement de Paris de 2008 à 2020
  • Présidente de la Régie Immobilière de la ville de Paris (RIVP)[40]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Chargée de l'évaluation de l'action métropolitaine.
  2. « Compte rendu du Conseil des ministres du 29 juillet 2020 », sur Gouvernement.fr (consulté le ).
  3. a b et c « CNews n°244 7 avr 2008 - Page 4 - 5 », sur fr.1001mags.com (consulté le ).
  4. « Médiatrice - Mairie de Paris », sur leparticulier.lefigaro.fr, (consulté le ).
  5. membre de l'Association des ombudsmans et médiateurs de la francophonie (AOMF)
  6. IVe congrès de l’Association des ombudsmans et médiateurs de la francophonie.
  7. membre de l'International Ombudsman Institute
  8. Colloque et Parole de médiateurs : Théorie et pratique de médiation, les 28 février et 1er mars 2006, à Louvain-la-Neuve.
  9. En novembre 2006 le médiateur wallon, Frédéric Bovesse, et le ministre wallon des affaires intérieures, Philippe Courard, ont rencontré à Paris la médiatrice de la ville de Paris.
  10. Frédérique Calandra, la relève, Le Parisien, 29 février 2008.
  11. Blog de Frédérique Calandra
  12. Le Maire de Paris a désigné Frédérique Calandra comme tête de liste de la liste d'union de la gauche aux élections municipales à Paris 20e pour succéder à Michel Charzat
  13. le maire (ex-PS) du 20e présente une liste dissidente Le Monde du 22 janvier 2008.
  14. « Résultats 20e secteur de Paris », Ministère de l'Intérieur, (consulté le ).
  15. Paris - À la mairie du XXe, les agents priés de ne plus "parler arabe", Metronews, 26 septembre 2014.
  16. StreetPress, « Accusations de harcèlement sexuel et de racisme à la mairie du 20e arrondissement de Paris », sur StreetPress (consulté le ).
  17. « Propos racistes », plainte et rififi à la mairie du XXe, Le Parisien, 24 octobre 2014.
  18. « Paris - A la mairie du XXe, les agents priés de ne plus "parler arabe" », Metronews, 25-09-2014.
  19. StreetPress, « Ouverture d'une enquête à la suite des accusations de harcèlement à caractère raciste à la mairie du 20e », sur StreetPress (consulté le ).
  20. Laurent Terrade, « Métropole du Grand Paris : "Nous avons tout à construire" : Patrick Ollier, député-maire (LR) de Rueil-Malmaison a été élu vendredi 22 janvier président de la Métropole du Grand Paris (MGP). Il devient ainsi le premier président de cette nouvelle collectivité née le 1er janvier 2016. Retour sur la mise en place et la gouvernance d'une entité aussi inédite que complexe avec ses douze "territoires" se substituant aux anciens EPCI. », Localtis Info,‎ (lire en ligne).
  21. Féministes: le bras de fer qui fait tanguer Paris, Les Inrocks, 6 mars 2015.
  22. 8 mars pour toutes, lmsi, rokhaya diallo : légitime défonce !, Les Mots sont importants, 23 février 2016.
  23. Saïd Bouamama et Youssef Boussoumah, « Pour la défense de la liberté d'expression, contre le soutien à Charlie Hebdo ! », sur Indigènes de la République, (consulté le ).
  24. « Des militants féministes condamnés pour diffamation contre la maire du XXe arrondissement de Paris », sur Libération.fr, (consulté le ).
  25. Emmanuel Berretta, « Législatives : Anne Hidalgo sous tension », lepoint.fr, 15 décembre 2016.
  26. « La mairie du 20e arrondissement interdit la diffusion d’un documentaire sur les violences policières », sur streetpress.com (consulté le ).
  27. « Paris : la mairie du 20e arrondissement censure un film sur les violences policières », sur France 3 Paris Ile-de-France (consulté le ).
  28. Kim Hullot-Guiot, « La mairie du XXe retire sa subvention à un festival féministe qui avait programmé Rokhaya Diallo », liberation.fr, 22 septembre 2018.
  29. Julien Duffé, « Municipales à Paris : la maire du XXe rejoint Griveaux et… tacle Hidalgo », leparisien.fr, 16 octobre 2019.
  30. « Municipales à Paris : Griveaux dévoile ses premières têtes de liste », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  31. a et b Denis Cosnard, « A Paris, des manifestants perturbent les vœux d’une élue macroniste », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  32. « Les voeux de la maire LREM du 20e arrondissement interrompus par des manifestants », sur la-bas.org (consulté le ).
  33. « Résultats municipales 2020 à Paris 20e arrondissement », sur Le Monde.fr (consulté le ).
  34. « Décret du 29 juillet 2020 portant nomination de la déléguée interministérielle à l'aide aux victimes - Mme CALANDRA (Frédérique) », sur legifrance.gouv.fr, (consulté le ).
  35. « MADAME PELSEZ SERA REMPLACEE PAR MADAME CALANDRA », sur fenvac.org, (consulté le ).
  36. « BO 3156 Ville de Paris ».
  37. « Paris : la maire du 20ème bénéficie de tarifs préférentiels pour la cantine de son enfant », sur LExpress.fr, .
  38. « Calandra Frédérique », sur paris.fr (consulté le ).
  39. « Métropole du Grand Paris : un bébé nous est né ! », sur prefectures-regions.gouv.fr (consulté le ).
  40. « Comité de direction & gouvernance », sur RIVP - Régie Immobilière de la Ville de Paris (consulté le ).

Lien externe[modifier | modifier le code]